mercredi 9 mars 2011

Muso Soseki


Musō Soseki (1275 - 20 octobre 1351) était un moine bouddhiste Zen de l'école Rinzai. Fondateur de 14 temples zen à Kyoto et Kamakura, maître de l'art des jardins et de la voie de l'écriture, Musō Soseki peut être considéré comme l'un des initiateurs de l'âge d'or du Zen au Japon.

Originaire de la province d'Ise, sa mère aurait vu en rêve une lumière d'or entrer dans sa bouche après avoir imploré Avalokiteshvara de lui donner un enfant. De fait, la dévotion de Muso fut très précoce et à neuf ans il entra dans un temple Shingon en 1283 où il étudia les doctrines ésotériques Shingon et Tendai. À 18 ans, il reçut la tonsure et se consacra à l'étude des sutras. Déçu, Il se convertit au Zen en 1294 au Todai-ji et choisit Issan-Ichinei comme maître zen. Ne trouvant pas l'illumination, il partit en pèlerinage vers le nord du Japon et parvint à la compréhension du zen vers 1305. Son maître d'alors, Kôho-Kennichi le confirma comme son successeur. De plus en plus connu, l'empereur Go-Daigo le choisit comme maître zen au temple Nanzen-ji à Kyoto en 1325. L'année suivante, après avoir fondé un temple dans la province d'Ise, Musō Soseki se rendit à Kamakura et séjourna dans un des temples. Après la chute des bakufu de Kamakura, il retourna au Nanzen-ji. Il reçoit plus tard le soutien du shogunat des Ashikaga.

L'art des jardins était pour Musō essentiel et il en dégagea la signification spirituelle. Le jardin est un reflet de la Pure Nature : les pics se dressent sans poussière et les ruisseaux coulent sans eau. Il est le principal architecte de plusieurs grands jardins de l'époque, dont ceux des temples Saihō-ji et Tenryu-ji. Le jardin du Tenryu-ji se caractérise par des compositions de pierres abruptes autour d'un étang et se démarque des jardins précieux et maniérés d'autres monastères.
Source du texte : wikipedia


Bibliographie (en français) :
- Dialogue dans le rêve, trad. Maryse et Masumi Shibata. 

Calligraphie de Muso

Muso le choisit pour Maitre et il approfondit en ce temple, durant des années, sa compréhension du Zen. Un jour il demanda à Issan : 
- Je ne puis pas encore réaliser l'Eveil. Montrez-le moi directement !
- Il n'y a pas de mot dans notre école. Pas de Loi à donner. 
- Présentez-moi votre compassion et votre moyen !
- Non ! Pas de compassion ! Pas de moyen ! 
Il pensa que son heure n'était pas encore arrivé et il quitta Issan. (...)

Une nuit, il était assis jambes croisées, dans le jardin afin de goûter la fraîcheur de la brise. Au milieu de la nuit, se sentant fatigué, il entra dans l'ermitage. Croyant se trouver le long d'une cloison, il voulut s’appuyer contre, et tomba. 
Alors il éclata de rire, il sentit que les obstacles accumulés durant des années se brisaient en cet instant.  Il fit une stance : 

Pendant des années j'ai creusé la terre, 
Afin d'y découvrir le ciel bleu. 
Ainsi, je m'entravais toujours davantage, 
Lorsqu'une nuit, je fis jaillir en l'air
Et les pierres, et les tuiles ! 
Sans aucune difficultés j'ai brisé l'os du vide. (...)

La montagne verte se change bien des fois en montagne jaune. 
Je ne suis nullement préoccupé par les trouble mondains. 
Si l'on a de la poussière dans les yeux, 
Les trois mondes sont étroits. 
Si l'on n'a pas d'affaire en esprit, 
Même le divan est vaste. 


Jardin (partie de) dessiné par Muso

Les vertueux aiment d'eux-même le calme de la montagne. Les sages jouissent naturellement de la pureté de l'eau. Ne vous méprenez pas sur la raison pour laquelle je m'amuse avec la nature et le cours d'eau. J'ai seulement l'intention d'affiner la clarté par ce moyen. (...)

Po Lo-t'ien avait creusé un petit bassin auprès duquel il planta quelques bambous qu'il soignait avec amour. Il exprima en un poème les sentiments qu'ils lui inspiraient :

Le bambou ! il a l'esprit vide. 
J'en fais mon ami. 
L'eau ! Elle a bien une nature pure. 
J'en fais mon maître.



Sans apporter de poussières les pics et sommets se dressent.
Sans aucune goutte d'eau, les ruisseaux et torrents coulent.
De temps en temps dans la brise au clair de lune, 
L’homme de "Ceci"
Fait un jeu de "Ceci". (...)

Un jour avant sa mort, il fait cette stance ultime :
Il n'y a pas de séparation dans le Monde Réel et Pur.
Pourquoi faudrait-il attendre un autre moment pour une seconde rencontre ? 
La charge sur le Mont des Vautours existe encore aujourd'hui. 
Qui cherchez-vous encore comme Autorité de la conservation de la Loi ? 
Source du texte : Les maître zen au Japon de Masumi Shibata. Ed. Maisonneuve et Larose.

 

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