jeudi 17 novembre 2011

'Attar ou Farid al-Din 'Attar Neishabouri


Célèbre poète et hagiographe Persan Sufi, Farid al-Din ‘Attar a vécu durant la deuxième moitié du douzième siècle et les deux ou trois première décades du treizième siècle à Nishapur ou dans ses environs. D’après l’opinion la plus courante chez les chercheurs, il est mort pendant le pillage mongole de Nishapur en Avril 1221, mais cela peut être également en 1230. Les informations biographiques fiables sur lui sont rares, et beaucoup d'indications autobiographiques supposées dérivent de travaux qui se sont avérés être faux. Il est néanmoins clair qu'il ait été reconnu comme étant un pharmacien expert. Il semble aussi avoir eu des liens très étroits avec le Sufi bien connu de Khârezm, Majd al-Din Baghdadi (mort en 1209 ou plus tard) ou avec l’un de ses disciples, Ahmad Khwari, à Nishapur.

Cependant, `Attar a généralement eu très peu à dire au sujet des Sufis de son propre temps, et il n'a jamais mentionné personne comme étant son maître sufi, même s’il a évidemment admiré les grands saints Sufis (awliya') du passé. À la différence de son célèbre homologue parmi les poètes Sufi,
Mawlana Rumi (mort en 1273), il ne semble pas avoir joué un rôle actif dans le sufisme organisé. L'histoire souvent racontée de`Attar rencontrant le jeune Rumi dans Nishapur appartient au royaume des mythes de succession (F.D. Lewis, 2000). L'historien littéraire, Muhammad ‘Awfi, qui a visité Nishapur autour de 1200, décrit Attar comme un pieux sufi retiré et un bon poète mystique. ‘Awfi cite des exemples de la poésie lyrique de Attar mais ne commente pas, dans ses observations, ses mathnawis (poésies narratives). Un autre compte rendu vient de Nasir al-Din al-Tusi, disciple et de philosophe shi‘i de la période 1201-1274), qui a rendu visite personnellement à Attar quand il était un étudiant à Nishapur, Tusi a été impressionné par l’éloquence du vieux poète et par sa manière d'interpréter les discours des maîtres [Sufi], les «Connaisseurs » [de Dieu] et les «guides spirituels,» comme il l'a plus tard, transmis à son élève Ibn al-Fuwati (mort en 1323).Plus tard, dans son rapport, il a rajouté une référence à la collection complète de la poésie lyrique de Attar (son «grand Diwan») et à un de ses mathnawis, le «Mantiq al-Tayr». (...)
Source (et suite) du texte : The Institut of Ismaili


Bibliographie (en francais) :
- Le Langage des oiseaux, trad. Garcin de Tassy, Ed. Albin Michel, Spiritualité vivante, 1996.

- La Conférence des oiseux, trad. Henri Gougeaud, Ed. Tredaniel, 2010.
- Le Mémorial des Saints, Ed. Seuil, Points Sagesse, 1976.
- Le Livre des Epreuves, Ed. Fayard, 1981.
- Le Livre des Secrets, Ed. Les Deux Océans, 1998.
- Le Livre divin, Ed. Albin Michel, 1990.
- Le Livre des Conseils, trad. Silvestre de Sacy, 1819.
En ligne :
le Langage des Oiseaux, trad. Garcin de Tassy : PDF / Google books (voir plus bas).
Le Livre des conseils, trad. Silvestre de Sacy : PDF / Google books
'Attar vu de l'occident : La Revue de Téhéran

Le Simorgh : La Revue de Téhéran
Le symbolisme de l'oiseau dans le Mantiq al-Tayr d'Attar : Journal Soufi


Pèlerin à l'âme troublée ! Tu as en vain parcouru tout l'univers, avant d'aborder finalement au rivage de la mer qui est mienne. Quand bien même pénétrerais-tu dans chaque atome, sache que, de la Lune au Poisson, il n'est pas de voie ! Ce que tu as cherché est en toi ! Tu es toi-même l'obstacle qui t'en sépare. L'homme d'abord se hâte vers les signes, mais tant qu'il ne s'est pas trouvé lui-même, il ne trouve pas la Voie. (…) A présent qu'ici tu es arrivé, sois vaillant ! Plonge en cette mer qui est mienne, abîme-toi en elle ! Je suis l'océan illimité, pour toujours sans rives. De la désunion d'où tu viens, aborde sur mon rivage; renonce à la vie, plonge en moi ! (…) O toi retenu dans ton propre sac, toi qui vénères tes fantasmes, sache que l’Etre est en dehors de ton imagination, combien de temps encore devrais-je secouer tes chaînes ? (…) Tu es le grain qui erre de lieu en lieu et croit sous ses pas fouler le soleil ! Tu es la goutte qui jaillit comme la source impétueuse et prétend absorber tout entier le vaste océan !

   Lorsque l’Ame eut tenu ces paroles, le Pèlerin lui réclama un viatique. Puis il plongea dans l’abîme de l'Océan sans fond, insoucieux du péril. (…) Saisi  d’émerveillement, il se lava les mains de sa propre existence; purifié il se mit à contempler. Il dit : " Âme ! Puisque tu étais tout ce qui est, puisque tu étais la vérité des deux mondes, pourquoi m'as-tu fait tant errer ?  "

   L’Ame répondit : "Pour que tu apprennes à connaître ma valeur ! Car, celui qui sans peine trouve un trésor, jamais n'en appréciera la valeur. Seul la connaîtra celui qui trouve le trésor aux prix de maints tourments ! "
Extrait du Livre des Épreuves.

Source du texte : aguilar


Au commencement des siècles, Dieu a employé les montagnes comme des clous pour fixer la terre, et il a lavé avec l'eau de l'Océan la face du globe. Il a placé la terre sur le dos d'un taureau. Or le taureau est sur le poisson, et le poisson est en l'air. Mais sur quoi repose le poisson ? sur rien. Mais rien n'est rien; et tout cela n'est rien. (...)
Admire l'œuvre de ce Roi (Dieu), quoiqu'il ne la considère lui-même que comme un pur néant. En effet, bien que son essence seule existe, il n'y a rien en réalité, si ce n'est elle. Le trône de ce roi est sur l'eau, et le monde est en l'air; mais laisse là l'eau et l'air, car tout est Dieu. Le ciel et la terre ne sont qu'un talisman qui voile la Divinité; sans elle ils ne sont qu'un vain nom. Sache donc que le monde visible et le monde invisible, c'est Dieu même. Il n'y a que lui, et ce qui est, c'est  lui. Mais, hélas ! personne ne peut le voir; les yeux sont aveugles, bien que le monde soit éclairé par un soleil brillant.
0 toi, qu'on n'aperçoit pas quoique tu te fasses connaître ! tout le monde, c'est toi, et rien autre que toi n'est manifeste. L'âme est cachée dans le corps, et tu es caché dans l'âme. O obscurité d'obscurité, ô âme de l'âme ! tu es plus que tout et avant tout. Tout se voit en toi, et on te voit en toutes choses.
Ni l'esprit ni la raison ne comprennent ton essence, et personne ne connaît tes attributs. Les prophètes eux-mêmes viennent s'abîmer dans la poussière de ton chemin. Quoique l'esprit existe par toi, trouvera-l-il cependant jamais la route de ton existence ? O toi qui es dans l'intérieur et dans l'extérieur de  l'âme, tu es et tu n'es pas ce que  je dis. A ta cour, la raison a le vertige; elle perd le fil qui doit la diriger dans ta voie. J'aperçois clairement l'univers en toi, et cependant je ne te découvre pas dans le monde. Tous les êtres sont marqués de ton empreinte; mais toi-même tu n'as visiblement aucune empreinte; tu t'es réservé le secret de ton existence. Quelque quantité d'yeux qu'ait ouverts le firmament, il n'a pu apercevoir un grain de la poussière du sentier qui conduit à toi. La terre non plus n'a pas vu cette poussière, bien que de douleur elle ait couvert sa tête de poussière.(...)

Discours de la huppe aux oiseaux.

(...) Chers oiseaux, dit-elle je suis réellement enrôlée dans la milice divine, et je suis le messager du monde invisible. Je connais Dieu et les secrets de la création. Quand, comme moi, on porte écrit sur son bec le nom de Dieu, on doit nécessairement avoir l'intelligence de beaucoup de secrets. (...)
Nous avons un roi légitime, il réside derrière le mont Caf. Son nom est Simorg, il est le roi des oiseaux. Il est près de nous, et nous en sommes éloignés. Le lieu qu'il habite est inaccessible, et il ne saurait être célébré par aucun langue. Il a devant lui plus de cent mille voiles de lumières et d'obscurité. (...)
Extrait de : Le Langage des oiseaux.
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