lundi 11 mars 2013

Albert Einstein


Berne, 1905
Albert Einstein (né le 14 mars 1879 à Ulm, Wurtemberg, et mort le 18 avril 1955 à Princeton, New Jersey) est un physicien théoricien qui fut successivement allemand, puis apatride (1896), suisse (1901), et enfin sous la double nationalité helvético-américaine (1940).
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905, et une théorie de la gravitation dite relativité générale en 1915. Il contribue largement au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie, et reçoit le prix Nobel de physique de 1921 pour son explication de l’effet photoélectrique. Son travail est notamment connu pour l’équation E=mc2, qui établit une équivalence entre la matière et l’énergie d’un système.
Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands scientifiques de l'histoire, et sa renommée dépasse largement le milieu scientifique.
Source (et suite) du texte : wikipedia

J'ai expérimenté l'homme. Il est inconsistant.
Extrait de : Comment je vois le monde


Articles scientifiques : wikipedia
Bibliographie (en français) :
- La théorie de la relativité restreinte et générale. (1916), Ed. Gauthier-Villars 1956.
- Pourquoi la guerre ? (1933) Ed. Rivages, 2005
- Comment je vois le monde (1934), Ed. Flammarion, 1934, 1989
- La relativité. Ed. Gauthier-Villars, 1956, PBP, 1990.
- L’Évolution des idées en physique, avec Leopold Infeld, Ed. Flammarion (1993)
- Conceptions scientifiques, Ed. Flammarion, 1952, 1990
En ligne :
Sites ou pages dédiés : Einstein archive onlinemaison Einstein (Bern) / dossier Arte
- Comment je vois le monde (PDF)
- Pourquoi le socialisme ? (article)
quelques citations : wikiquote

Voir aussi les pages : Grande traversée Einstein / Einstein à Berne / Einstein et le sionisme






Je crois au Dieu de Spinoza qui se révèle lui-même dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un Dieu qui se soucie du destin et des actions des êtres humains. 

Extrait d'un télégramme au rabbin Goldstein de New York (en réponse à la question : Croyez-vous en Dieu ?), 1929.



Ma condition humaine me fascine. Je sais mon existence limitée et j'ignore pourquoi je suis sur cette terre, mais parfois je le pressens. Par l'expérience quotidienne, concrète et intuitive, je me découvre vivant pour certains autres, parce que leur sourire et leur bonheur me conditionnent entièrement, mais aussi pour d'autres hommes dont, par hasard, j'ai découvert les émotions semblables aux miennes.

   Et chaque jour, mille fois, je ressens ma vie, corps et âme, intégralement tributaire du travail des vivants et des morts. Je voudrais donner autant que je reçois et je ne cesse de recevoir. Puis j'éprouve le sentiment satisfait de ma solitude et j'ai presque mauvaise conscience à exiger d'autrui encore quelque chose. Je vois les hommes se différencier par les classes sociales et, je le sais, rien ne les justifie si ce n'est la violence. J'imagine accessible et souhaitable pour tous, en leur corps et en leur esprit, une vie simple et naturelle.
   Je me refuse à croire en la liberté et en ce concept philosophique. Je ne suis pas libre, mais tantôt contraint par des pressions étrangères à moi ou tantôt par des convictions intimes. Jeune, j'ai été frappé par la maxime de Schopenhauer : "L'homme peut certes faire ce qu'il veut mais il ne peut pas vouloir ce qu'il veut"; et aujourd'hui face au terrifiant spectacle des injustices humaines, cette morale m'apaise et m'éduque. J'apprends à tolérer ce qui me fait souffrir. Je supporte alors mieux mon sentiment de responsabilité. Je n'en suis plus écrasé et je cesse de me prendre, moi ou les autres, trop au sérieux. Alors je vois le monde avec humour. Je ne puis me préoccuper du sens ou du but de ma propre existence ou de celles des autres, parce que, d'un point de vue strictement objectif, c'est absurde. Et pourtant, en tant qu'homme, certains idéaux dirigent mes actions et orientent mes jugements. Car je n'ai jamais considéré le plaisir et le bonheur comme une fin en soi et j'abandonne ce type de jouissance aux individus réduits à des instincts de groupe.
   En revanche, des idéaux ont suscité mes efforts et m'ont permis de vivre. Ils s'appellent le bien, le beau, le vrai. Si je ne me ressens pas en sympathie avec d'autres sensibilités semblables à la mienne, et si je ne me m'obstine pas inlassablement à poursuivre cet idéal éternellement inaccessible en art et en science, la vie n'a aucun sens pour moi. Or l'humanité se passionne pour des buts dérisoires. Ils s'appellent la richesse, la gloire, le luxe. Déjà jeune, je les méprisais.
   J'ai un amour fort pour la justice, pour l'engagement social. Mais je m'intègre très difficilement aux hommes et à leur communautés. Je n'en éprouve pas le besoin parce que je suis profondément un solitaire. Je me sens lié réellement à l'Etat, à la patrie, à mes amis, à ma famille au sens complet du terme. Mais mon coeur ressent face à ces liens un curieux sentiment d'étrangeté, d'éloignement et l'âge accentue encore cette distance. Je connais lucidement et sans-arrière-pensée les frontières de la communication et de l'harmonie entre moi et les autres hommes. J'ai perdu ainsi de la naïveté ou de l'innocence, mais j'ai gagné mon indépendance. Je ne fonde plus une opinion, une habitude ou un jugement sur autrui. J'ai expérimenté l'homme. Il est inconsistant. (...)  p. 7,8

   La pire des institutions grégaires se prénomme l'armée. Je la hais. Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang au son d'une musique, je méprise cet homme... Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu'une moelle épinière le satisfait. (...) p. 9,10

   J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science. Si quelqu’un ne connaît pas cette sensation ou ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont désormais aveugles. Auréolée de crainte, cette réalité secrète du mystère constitue aussi la religion. Des hommes reconnaissent alors quelque chose d’impénétrable à leur intelligence mais connaissent les manifestations de cet ordre suprême et de cette Beauté inaltérable. Des hommes s’avouent limités dans leur esprit pour appréhender cette perfection. Et cette connaissance et cet aveu prennent le nom de religion. Ainsi, mais seulement ainsi, je suis profondément religieux, tout comme ces hommes. Je ne peux pas imaginer un Dieu qui récompense et punit l'objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l'expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste. 
   Je ne me lasse pas de contempler le mystère de l'éternité de la vie. Et j'ai l'intuition de la construction extraordinaire de l'être. Même si l'effort pour le comprendre reste disproportionné, je vois la Raison se manifester dans la vie. (...) p.10

   Je détermine l'authentique valeur d'un homme d'après une seule règle : à quel degré et dans quel but l'homme s'est libéré de son moi ? (...) p.11.

Seuls des individus particulièrement riches, des communautés particulièrement sublimes, s'exercent à dépasser cette expérimentation religieuse. Tous, cependant, peuvent atteindre la religion d'un ultime degré, rarement accessible en sa pureté totale. J'appelle cela religiosité cosmique et je ne peux en parler facilement puisqu'il s'agit d'une notion très nouvelle et qu'aucun concept d'un Dieu anthropomorphe n'y correspond.
   L'être éprouve le néant des souhaits et volontés humaines, découvre l'ordre et la perfection là où le monde de la nature correspond au monde de la pensée. L'être ressent alors son existence individuelle comme une sorte de prison et désire éprouver la totalité de l'Etant comme un tout parfaitement intelligible. (...) p.17

Comment cette religiosité peut-elle se communiquer d'homme à homme puisqu'elle n'aboutit à aucun concept déterminé de Dieu, à aucune théologie ? Pour moi le rôle le plus important de l'art et de la Science consiste à éveiller et à maintenir ce sentiment dans ceux qui lui sont réceptif. (...) p. 18
Extrait de : Comment je vois le monde (chap. Comment je vois le monde).
Commande sur Amazon : Comment je vois le monde




L'homme aspire profondément à une connaissance certaine. Et, pour cette raison, le sens de l'oeuvre de Hume nous bouleverse. La matière brute sensible, l'unique source de notre connaissance nous modifie, nous fait croire, espérer. Mais elle ne peut pas nous conduire au savoir et à l'intelligence de relations dévoilant des lois. Kant propose alors une pensée. Sous la forme présentée elle est indéfendable mais elle marque un progrès net pour résoudre le dilemme de Hume. "L'empirique, dans la connaissance, n'est jamais certain"(Hume). Si nous voulons des connaissances certaines, nous devons les fonder en raison. Tel est le cas de la géométrie. Ces connaissances plus quelques autres forment une partie de notre instrument-pensée. Elle ne doivent pas, par conséquent être obtenues par les sens. Ce sont les connaissances à priori.
   Aujourd'hui chacun sait, bien évidemment, que les fameuses connaissances n'ont rien de certain, rien d'intimement nécessaire, comme le croyait Kant. Mais Kant  a placé le problème sous l'angle de cette constatation. Nous utilisons un certain droit pour penser de tels concepts que la matière expérimentale sensible ne peut nous donner, si nous restons sur le plan logique face au monde de l'objet.
   Je pense qu'il faut encore dépasser cette position. Les concepts apparaissant dans notre pensée et dans nos expressions de langage sont - d'un point de vue logique - pures créations de l'esprit et ne peuvent pas provenir inductivement des expériences sensibles. Ceci n'est pas si simple à admettre parce que nous unissons concepts certains et liaisons conceptuelles (propositions) aux expériences sensibles si profondément habituelles que nous perdons conscience de l’abîme logiquement insurmontable entre le monde du sensible et celui du conceptuel et de l'hypothétique. (...) p.41,42
Extrait de : Comment je vois le monde (chap. B. Russell et la pensée philosophique)
Commande sur Amazon : Comment je vois le monde (1934)

Un être humain est une partie d'un tout que nous appelons : Univers. Une partie limitée dans le temps et l'espace. Il s'expérimente lui-même, ses pensées et ses émotions comme quelque chose qui est séparé du reste, une sorte d'illusion d'optique de la conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous restreignant à nos désirs personnels et à l'affection de quelques personnes près de nous. Notre tâche doit être de nous libérer nous-même de cette prison en étendant notre cercle de compassion pour embrasser toutes créatures vivantes et la nature entière dans sa beauté.

Extrait d'une lettre (1950).







Comment je vois le monde, 2005



1905, L'année lumière



La théorie de la relativité, 2004 (Playlist 4 vidéos)





Einstein, Le mystère de l'horloge et la théorie de la relativité (Arte)









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...