jeudi 9 janvier 2014

Lucius Annaeus Seneca ou Sénèque

Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca), né dans l'actuelle Cordoue au sud de l'Espagne entre l'an 4 avant J.-C. et l'an 1 après, mort le 12 avril 65, est un philosophe de l'école stoïcienne, un dramaturge et un homme d'État romain du Ier siècle de l'ère chrétienne. (...)

Suicide de Sénèque (XVIe)

En 65, il est compromis malgré lui dans la Conjuration de Pison et condamné à mourir. Il se donne la mort en s'ouvrant les veines sur l'ordre de Néron :

Ensuite le fer lui ouvre les veines des bras. Sénèque, dont le corps affaibli par les années et par l'abstinence laissait trop lentement échapper le sang, se fait aussi couper les veines des jambes et des jarrets. Bientôt, dompté par d'affreuses douleurs, il craignit que ses souffrances n'abattissent le courage de sa femme, et que lui-même, en voyant les tourments qu'elle endurait, ne se laissât aller à quelque faiblesse ; il la pria de passer dans une chambre voisine. Puis, retrouvant jusqu'en ses derniers moments toute son éloquence, il appela des secrétaires et leur dicta un assez long discours. (...)
Extrait des : Anales de Tacite (58-120)
Source : wikipedia


Bibliographie :
Dialogues (disponibles en coll. de poche) :
- La Constance du sage (De constantia sapientis)
- Sur la tranquillité de l'âme (De tranquillitate animi)
- L'oisiveté (De otio)
- De la vie heureuse (De vita beata)
- De la brièveté de la vie (De breuitate uitæ)
- De la colère (De ira)
- De la providence (De prouidentia)
- De la clémence (De clementia)
- Des bienfaits (De beneficiis)
- Lettres à Lucilius (Epistulae morales ad Lucilium)
Autres publications : wikipedia
En ligne :
Diverses œuvres (et traductions) : Remacle  / UCL (université Catholique de Louvain) / AC (Académie de Créteil) Wikisource / Littérature audio


Nous allons donc chercher comment l’âme peut avoir une démarche égale et avancer d’un cours heureux, comment elle peut s’accorder sa propre estime et envisager avec contentement tout ce qui lui appartient, comment elle peut éprouver une joie ininterrompue et persister dans cet état paisible, sans s’exalter ni se déprimer : ce sera là la tranquillité.
Extrait de : De la tranquillité de l’âme II, 4 (trad. E. Bréhier, coll. La Pléiade)

La vie heureuse est donc une vie conforme à sa propre nature, elle ne peut être atteinte à moins que l'âme ne soit d'abord saine, en possession continuelle de sa santé, et qu'elle ne soit ensuite courageuse et ardente, admirablement patiente, adaptées aux circonstances, soigneuse de son corps et de ce qui la touche sans en être pourtant inquiète, diligente à l'égard des autres moyens d'embellir la vie sans admirer aucun d'eux, prête à faire usage des présents de la fortune, mais non à s'y asservir. Tu comprends, même si je n'ajoutais rien, que de là résulte la tranquillité pour toujours et la liberté, puisque nous sommes débarrassés de ce qui nous agite ou nous effraye. A la place de plaisirs, à la place de jouissance minces, fragiles et pernicieuses dans la débauche même, naît une immense joie, inébranlable et constante, alors il y a dans l'âme apaisement, accord, grandeur alliée à la douceur, car la cruauté vient toujours de la faiblesse. (3)
Il faut en effet prendre la nature comme guide : c'est elle que la raison observe et consulte. Car vivre heureusement et vivre conformément à la nature est une même chose. Ce que cela signifie je vais te l'expliquer. Cela consiste à conserver nos qualités corporelles et tout ce qui et lié à notre nature avec soin, mais sans crainte, ce sont des choses fugitives et donc d'un jour, ne subissons pas leur esclavage, ne nous laissons pas prendre par des choses qui nous sont étrangères, tous ces suppléments qui plaisent au corps, mettons-les à la place où se trouvent dans un camp les auxiliaires et les troupes légères, qu'ils soient à notre service et ne dominent pas, c'est ainsi seulement qu'ils sont profitable à l'âme. Qu'un homme véritable ne se laisse ni corrompre ni dominer par les choses extérieures, qu'il n'admire que lui, qu'il ait foi dans son énergie, qu'il soit prêt à l'une ou l'autre fortune, qu'il soit l'artisan de sa propre vie, que son assurance n'aille point sans le savoir, ni le savoir sans la constance, que les résolutions une fois prises persistent et qu'il n'y ait point de rature dans les décisions adoptées. On comprend, même si je n'ajoutais rien, qu'un tel homme aura une vie équilibrée et ordonnée, et qu'il sera dans ses actes bienveillants et magnanime. (8)
Tu demandes ce que j'attends de la vertu ? Elle seule. Rien n'est meilleur qu'elle en effet, elle-même est son propre prix. (9)
Extrait de : La vie heureuse (trad. E. Bréhier, coll. La Pléiade)
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Lucilius, salut ! Fais-le mon cher Lucilius, revendique tes droits de propriété sur toi-même, et le temps que jusqu'à présent on t'arrachais, on te dérobais ou qui t'échappait, recueille-le et conserve-le. Persuade-toi qu'il en est comme je l'écris, certains moments nous sont arrachés, d'autres nous sont soustraits, d'autres enfin s'évanouissent. Cependant la plus honteuse des pertes est celle qui se produit par négligence, et si tu veux y faire attention, une grande partie de la vie nous est enlevé à mal agir, la plus grande partie à ne rien faire, et toute notre vie à agir autrement qu'il nous faut. Me citeras-tu un homme capable d'accorder quelque prix au temps, de donner de la valeur au jour et de comprendre qu'il meurt chaque jour ? C'est là notre erreur, nous voyons la mort devant nous, en grande partie elle est déjà passée et toute la partie de notre vie qui est derrière nous appartient à la mort. Fais donc, mon cher Lucilius, ce que tu fais d'après ta lettre, embrasse toutes les heures, de la sorte il arrivera que tu dépendras moins du lendemain, quand tu auras mis la main sur l'aujourd'hui. Pendant que l'on diffère de la vie, la vie s'écoule.
Extrait de : Lettre à Lucilius, I (1-2) (trad. Jérôme Lagouanère, Sur le chemin de la sagesse : anthologie des Lettres à Lucilius, Ed. du Rocher, 2010)

Tu fais la meilleures des choses et des plus salutaire pour toi si, comme tu l'écris, tu chemines avec persévérance vers la bonne pensée, qu'il est sot de souhaiter, alors que tu peux l'obtenir par toi-même. Il ne faut pas lever les mains vers le ciel ni implorer un sacristain qu'il nous permette de poser l'oreille près de la statue comme si nous pouvions être bien mieux exaucé. Le dieu se tient près de toi, il est avec toi, il est en toi. Oui, je te le dis Lucilius, c'est un souffle sacré qui siège en nous, qui observe et garde nos maux et nos bien. Celui-ci comme nous le traitons nous traite lui-même. Personne n'est vraiment un homme de bien sans dieu. Peut-on s'élever au-dessus de la fortune sans être aider par lui, celui-ci nous donne des conseils élevés et pleins de grandeur. Dans n'importe quel parmi les hommes de bien, habite dieu, quel dieu on ne sait.
Extrait de : Lettre à Lucilius, XLI (1) (trad. Jérôme Lagouanère)
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Les Nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth (6-9.01.2013)
Sénèque (1/4) : Lettres à Lucilius avec Jérôme Lagouanère
Sénèque (2/4) : De la vie heureuse avec Valéry Laurand
Sénèque (3/4): La tranquillité de l’âme avec Juliette Dross, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, UFR de latin
Sénèque (4/4) : La brièveté de la vie avec Emmanuel Naya



Vendredi de la philosophie, par Raphael Enthoven
Sénèque, De la briéveté de la vie avec Emmanuel Naya (02.06.2006)



Le Gai savoir par Raphael Enthoven
Sénèque : L'art de vivre (29.09.2013)

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