jeudi 21 octobre 2010

Thierry Vissac

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Je me suis retrouvé « à terre ». Et c’est en tombant du lit que je me suis réveillé. Dans les cendres de cet effondrement, de cette dévastation intérieure, mon cœur a vraiment fini par renaître, comme une braise oubliée derrière des façades dorées et des ébats superficiels. Le voile finissait de se déchirer.

Cet espoir lancinant d'un "autre que moi" et tous les artifices de ma quête se sont consumés laissant la place au silence. J’avais bien entrevu quelque chose mais toutes mes connaissances, mes pratiques avaient fini par former un fatras devant ma véritable nature. Dans l’effondrement de toutes ces constructions, alors que je croyais avoir tout perdu, jusqu'au sens même de la vie, je gagnais tout à coup la liberté d'être ce que je suis. C'est à partir de ce dénuement brutal que l'éveil spirituel, que je croyais auparavant fait de masques pathétiques, s'est révélé dans sa splendeur épurée. La tension de la quête laissait la place à un espace vivant d'ouverture d'où émergeait une "connaissance" non livresque, non mentale, de ma véritable nature et, du même coup, de la danse infernale des stratégies douloureuses que nous pratiquons continuellement pour nous tenir, involontairement, à distance de nous-mêmes.

Source du texte et site officiel : Istenqs


Bibliographie : 

- Pièges et illusions de la démarche spirituelle. Ed. La Parole vivante. 
- Outil pour l'atelier du quotidien. Ed. La Parole vivante. 
- Ni singe ni sage. Ed. La Parole vivante.
- Dialogue au coeur de la quête. Ed. La Parole vivante. 
- Les éclaireurs du nouveau monde. Ed. La Parole vivante.


(...)

Il y a une difficulté à accepter l’éveil spirituel comme quelque chose d’une telle simplicité que le premier sentiment est que je propose une rencontre avec rien. Ce rien est inacceptable pour le chercheur. C’est d’ailleurs ce qui, sur ce seuil, le fait repartir en courant. La fondation de la démarche du chercheur est un refus de ce qui est. Ces créations sont là pour apaiser la terreur qu’il ressent devant ce qui est. Le jour où il rencontre cette racine du refus, à la base de toutes ses actions spirituelles ou thérapeutiques, il découvre qu’il est en colère contre ce qui est. C’est un moment terrible, mais qui est beaucoup plus radical et salutaire que toutes les démarches en elles-mêmes. Encore faut-il accepter de rencontrer ce non.

Il m’est arrivé de poser la question : « Que ressentez-vous en cet instant ? » et d’entendre en réponse : « Il n’y a personne » voire « Qui pose la question ? ». Je n’ai jamais entendu de témoignages vivants de la part de certains adeptes de la spiritualité mentale. L’anesthésie est parfois totale, et la satisfaction partielle qu'ils éprouvent vient du fait que dans cette distance avec le ressenti, le chercheur se trouve très spirituel, très évolué, très au-dessus, « détaché ». C’est une récupération malheureuse de l’inspiration non-duelle par le chercheur spirituel, l’exemple le plus flagrant, dans mon expérience, de la fuite spiritualisée.


Vous me demandez si tout cela signifie qu'il faille abandonner les pratiques : Que l’on vienne chercher un truc, une astuce, auprès d’un conférencier, ou un câlin cosmique dans certains darshans, on est toujours dans cette perspective de recevoir quelque chose. Et souvent : quelque chose d’autre que ce que la vie nous offre naturellement à chaque instant. Dans le regard que je propose, je ne nie pas la valeur éventuelle de toutes ces rencontres mais j’invite à une bascule salutaire qui ramène à à votre capacité d'accueil, et qui devra à un moment ou à un autre se révéler comme le lieu véritable de la rencontre, comme l’objectif réel de la quête spirituelle.  


(...)
Source du texte et site officiel : Istenqs











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