mercredi 17 novembre 2010

Chögyal Namkhai Norbu Rinpoche


Né à Derghe (Tibet oriental) en 1938, Chögyal Namkhai Norbu fut reconnu à sa naissance comme la réincarnation d'un célèbre maître de la tradition Dzogchen. Vers la fin des années cinquante, il était déjà considéré, en dépit de son jeune âge, comme un profond connaisseur de la culture tibétaine, du Dzogchen, et comme un grand maître spirituel. En Inde et au Tibet, sa renommée eut une telle résonance

qu'en 1960 elle parvint au professeur Giuseppe Tucci, éminent universitaire italien (fondateur de l'Ismeo, l'un des principaux instituts d'études orientales italiens, aujourd'hui IsIAO, Institut pour l'Afrique et l'Orient). Celui-ci l'invita à Rome pour collaborer à ses recherches. C'est ainsi que Chögyal Namkhai Norbu arriva en Italie, où il commença à contribuer activement à la naissance des études tibétaines en Occident. 
En 1963 on lui demanda d'enseigner la langue et la littérature tibétaines à l'Institut universitaire oriental de Naples, où il a travaillé jusqu'en 1992, en axant particulièrement ses recherches sur l'étude de l'histoire antique du Tibet.  
Ses travaux révèlent une profonde connaissance de la civilisation tibétaine et sont destinés principalement aux jeunes Tibétains, afin que vive en eux la connaissance de l'ancien patrimoine culturel de leur pays. Pour eux, ceux qui vivent dans la région autonome de la République populaire chinoise comme ceux qui ont été contraints à l'exil, ces recherches et ces publications sont une référence importante dans l'héritage culturel du Tibet et dans son identité nationale. Le retentissement international de ses études a amené Chögyal Namkhai Norbu à développer une activité intense de diffusion, lors de conférences et de séminaires dans les centres majeurs de la recherche universitaire orientaliste mondiale. 
Au milieu des années 1970, Chögyal Namkhai Norbu a commencé à enseigner le yoga et la méditation Dzogchen à quelques élèves italiens. L'intérêt croissant suscité par ces enseignements l'a convaincu de s'impliquer toujours plus dans cette activité. Avec quelques disciples il a fondé la première Communauté Dzogchen à Arcidosso, en Toscane, et depuis d'autres centres ont suivi en Europe, en Russie, aux États Unis, en Amérique du Sud et en Australie.
Source du texte : Association Dzogchen
Institut International des Etudes Tibétaines : Institut Shang Shung
Association pour la Solidarité en Asie : ASIA
Yoga tibétain : Yantra yoga


Bibliographie (en français) : 
- Le yoga du rêve. Ed. l'Originel, 1993. 
- Dzogchen. Ed. les deux océans, 1994. 
- Rire de diamant. Ed. du Rocher, 1998.
- Le cycle du jour et de la nuit. Ed. J.C. Lattès, 1998.
- Seize questions à un maître dzogchen. Ed. Argel, 1999.
- Dzogchen et tantra. La voie de la lumière du bouddhisme tibétain. Ed. Albin Michel, Spiritualité vivante, 2000.
- Enseignements dzogchen, Ed. Almora, 2013
Voir aussi la page : Enseignements dzogchen


Les enseignements dzogchen ne sont ni une philosophie, ni une doctrine religieuse, ni une tradition culturelle. Comprendre le message des enseignements signifie découvrir sa propre condition véritable, dépouillée de toutes les illusions sur soi et les falsifications créées par l'esprit. La signification même du terme tibétain dzogchen, la "grande perfection", fait référence à l'état primordial véritable de chaque individu et non à une quelconque réalité transcendante. (...)
Que voulons-nous dire quand nous parlons de "devenir conscient de notre propre condition véritable" ? Cela signifie nous observer, découvrir qui nous sommes, qui nous croyons être et quelle est notre attitude envers les autres et la vie. Observons les limites, les jugements mentaux, les passions, l'orgueil, la jalousie et les attachements dans lesquels nous nous enfermons dans le courant d'une seule journée. d'où viennent-ils, dans quoi sont-ils enracinés ? Leur source est notre vision dualiste et notre conditionnement. Pour être à même d'aider, aussi bien nous-même que les autres, il nous faut vaincre toutes les limites dans lesquelles nous sommes enfermés. C'est là la vraie fonction des enseignements. (...)
Si l'on ne sait pas comment comprendre la véritable signification d'un enseignement à travers sa propre culture, on peut confondre la forme extérieur d'une tradition religieuse et l'essence de son message. (...)
Mais en vérité, pour qu'un occidental pratique un enseignement venant du Tibet, il n'est absolument pas nécessaire de devenir comme un tibétain. Au contraire, il est d'une importance fondamentale pour lui de savoir comment intégrer cet enseignement dans sa propre culture, afin d'être à même de la communiquer, dans sa forme essentielle, à d'autres occidentaux. Mais souvent les gens croient, lorsqu'ils approchent un enseignement oriental, que leur propre culture n'a aucune valeur. Cette attitude est erronée parce que chaque culture a sa valeur, liée à l'environnement et aux circonstances dans lesquelles elle est apparue. Nulle culture ne peut être dite meilleure qu'une autre, cela dépend plutôt de l'être humain, s'il en retire un plus ou un moins grand avantage, en termes de son développement intérieur. C'est la raison pour laquelle il est inutile d'importer des lois et des coutumes dans un environnement culturel différent de celui où elles sont apparues. 
Extrait de Dzogchen, L'Etat d'Auto Perfection (Ch. 1, L'individu, Corps, Voix et Esprit). Ouvrage épuisé. 

La méthode pratiquée dans la voie du dzogchen est appelée "l'auto-libération" parce qu'elle est fondée sur la connaissance et la compréhension. Mais il ne s'agit pas d'un quelconque objet qu'il faudrait connaitre, au contraire, il est question d'entrer dans l'expérience d'un état au-delà de l'esprit raisonnant, l'état de contemplation. Il n'y a, cependant, aucun moyen de commencer à comprendre cet état si l'on ne prend pas l'esprit comme point de départ. C'est pourquoi la voie de l'auto-libération est plus en rapport avec le facteur de l'esprit que les voies de renoncement et de la transformation. Dans le dzogchen, l'introduction est directement donnée à l'état inhérent de l'individu, au moyen d'une explication de la base primordiale de l'existence, qui est la condition originelle de tous les êtres. (...)
Dans les enseignement dzogchen, l'état primordial de la Base n'est pas uniquement défini comme étant vide, mais il est dit posséder trois aspects ou caractéristiques, appelés les "Trois Sagesses Primordiales" : l'Essence, la Nature et l'Energie.  
L'Essence est le vide, la condition réelle de l'individu et de tous les phénomènes. Cette Base est la condition de toues les individus, qu'ils en soient ou non conscient, qu'ils soient illuminés ou dans la transmigration. Elle est dite être "pure depuis le commencement" parce que, comme l'espace, elle est libre de tous les obstacles et est la base de toutes les manifestations dans l'existence. 
La manifestation de l'état primordial dans tous ses aspect, sa "clarté" est, d'un autre côté, appelée la "Nature". Elle est dite être "auto-accomplie", parce qu'elle existe spontanément depuis le commencement, comme le soleil qui brille dans l'espace. La "clarté" est la qualité pure de toute pensée et de tout phénomène perçu, non-contaminée par le jugement mental. Par exemple, lorsque nous voyons une fleur, nous percevons d'abord son image sans que l'esprit ne la juge, même si cette phase de la perception ne dure qu'un fraction de seconde. Puis, dans une seconde phase, le jugement mental entre en jeu et l'on catégorise la perception en pensant : "C'est une fleur, elle est rouge, elle a un parfum spécifique et ainsi de suite". Se développant à partir de cela, l'attachement et l'aversion, l'acceptation et le rejet apparaissent tous, avec la création consécutive du karma et de la transmigration. La clarté est la phase dans laquelle la perception est vive et présente, mais où l'esprit n'est pas encore entré en action. C'est la manifestation spontanée de l'état de l'individu. La même chose est vraie pour nos pensée : si nous ne les suivons pas et si nous ne devenons pas prisonnier du jugement mental, elles font également partie de notre clarté naturelle. 
Extrait de Dzogchen, L'Etat d'Auto Perfection (Ch. 3, La voie de l'auto-libération). Ouvrage épuisé. 

Ma Réincarnation, film de Jennifer Fox,








 

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