Hojjat al-Haqq Khâdjeh Imâm Ghiyâth ad-Din Abdoul Fath Omar Ibn Ibrâhim al-Khayyâm Neyshâbouri, plus connu sous son pseudonyme Khayyâm, naquit à Neyshâbour, ville située au nord-est de l’Iran actuel. On ignore la date précise de sa naissance mais la plupart des chercheurs penchent pour 1048. Il est néanmoins certain qu’il vécut de la première moitié du XIe siècle à la première moitié du XIIe siècle. Les historiens sont unanimes pour le savoir contemporain du roi seldjoukide Djalâl ad-Din et de son fils Soltân Sandjar. Savant remarquable de son époque, il choisit le pseudonyme de "Khayyâm" (qui signifie "fabricant de tente") en référence au métier de son père qu’il n’a probablement pas exercé lui-même, contrairement à Attâr (droguiste) qui pratiquait lui-même le métier dont il porte le nom. (...)
De son vivant, Khayyâm était surtout connu comme mathématicien, astronome et philosophe. Ses études sur les équations cubiques sont remarquables et représentaient une découverte importante dans le domaine de mathématiques. (...)
Khayyâm, considéré de son vivant comme savant, est aujourd’hui célèbre pour ses poèmes. Peu de ses contemporains connaissaient ses quatrains et rares sont les historiens de l’époque qui le citent dans les anthologies de poètes. Le premier à le faire fut Emâdeddin Kâteb Esfahâni, dans son anthologie Farid al-Ghasr en 1193, soit presque une cinquantaine d’années après la mort de Khayyâm.
Khayyâm a exprimé ses sentiments et ses idées philosophiques dans de beaux et courts poèmes épigrammatiques appelés Robâiyât ; au singulier robâi, qu’on pourrait traduire en français, faute de terme propre, par le mot "quatrain". Le robâi est composé de quatre vers, construits sur un rythme unique, le premier, le second et le quatrième rimant ensemble, le troisième étant un vers blanc. Le premier poète iranien connu pour ses robâi est Roudaki, mais ceux de Khayyâm occupent une place à part.
Source du texte, à lire en entier : La Revue de Téhéran
Dossier sur Omar Khayam : La Revue de Téhéran, 59
Voir aussi, la dimension mystique de la poésie persanne : La revue de Téhéran
Autre biographie : Wikipedia ou Omar Khayyam
Cratère lunaire "Omar Khayyam" |
Bibliographie :
- L'amour, le désir, & le vin. Paris, Alternatives, 2008.
- Les Quatrains d'Omar Khâyyâm, traduits du Persan et présentés par Charles Grolleau, Ed. Charles Corrington, 1902. Rééd. éditions Allia, 2008.
- Rubayat Omar Khayam, traduction d'Armand Robin (1958), Rééd. Poésie/Gallimard, 109p., 1994.
- "Quatrains Omar Khayyâm suivi de Ballades Hâfez", Poèmes choisis, traduits et présentés par Vincent Monteil. Coll. La Bibliothèque persane, Ed. Sindbad, 1983.
- Les Chants d'Omar Khayyâm, édition critique, traduits du Persan par M. F. Farzaneh et Jean Malaplate, Éditions José Corti, 1993.
- Les Chants d'Omar Khayam, traduits du Persan par Sadegh Hedayat, Éditions José Corti, 1993.
- Quatrains d'Omar Khayyâm, édition bilingue, poèmes traduits du persan par Vincent-Mansour Monteil, Éditions Actes Sud, Collection Babel, 1998.
- Cent un quatrain de libre pensée d'Omar Khayyâm, édition bilingue, traduit du persan par Gilbert Lazard, Éditions Gallimard, Connaissance de l'Orient, 2002.
- Les quatrains d'Omar Khayyâm, traduction du persan & préf. d'Omar Ali-Shah, trad. de l'anglais par Patrice Ricord, Coll. Spiritualités vivantes, Albin Michel.
- Roshid Rashed et Ahmed Djebbar, L'oeuvre algébrique d'al-Khayyâm, Alep, 1981.
Autre bibliographie : Omar Khayyam Nederland
Historique des traductions françaises : Biblioweb
Quelques quatrains EN LIGNE :
- Traduction de J.B. Nicolas, 1867 : Google books (464)
- Trad. de Franz Toussaint, 1924 : Wikilivre (170)
- Trad. de Anet & Mohammad : Omar Khayyam Nederland (144)
Des secrets de l’univers,
décryptés dans mon ouvrage,Pour ne pas courir un risque
j’ai enlevé quelques pages.
A ce peuple d’ignorants,
Je parle pour ne rien dire.
De ce qui monte au cerveau
Je retire des mots sages.
Si je n’ai jamais égrené pour Toi les perles de la prière,
Je n’ai jamais caché la poussière de péché qui noircit ma face.
J’espère donc encore en Ta miséricorde,
Car je n’ai jamais dit que Tu étais deux.
J’ai préféré vivre dans un coin avec deux pains.
Plutôt que de chercher les biens de ce monde et sa magnificence,
J’ai acheté la pauvreté avec mon corps et mon âme
Et j’y ai trouvé de grandes richesses.
Je ne puis dire mes secrets aux mauvais comme aux bons,
Je ne puis développer ma pensée volontairement brève,
Je suis à un degré que je ne puis décrire,
Je possède une vérité que je ne puis dévoiler.
Autrefois, quand je fréquentais les mosquées,
Je n'y prononçais aucune prière, mais j'en revenais riche d'espoir.
Je vais toujours m'asseoir dans les mosquées,
Où l'ombre est propice au sommeil.
Je posai ma lèvre ardente sur la lèvre du pichet
Implorant de sa science le secret d’éternité
En me rendant ce baiser il me dit en confidence
Bois; ce monde que tu hantes, tu n’y reviendras jamais.
Quand l’arbre de ma vie, écroulé dans l’abîme
Sera rongé, pourri, du pied jusqu’à la cime
Lors, si de ma poussière on fait jamais un pot
Qu’on l’emplisse de vin, afin qu’il se ranime !
Où l'ombre est propice au sommeil.
Je posai ma lèvre ardente sur la lèvre du pichet
Implorant de sa science le secret d’éternité
En me rendant ce baiser il me dit en confidence
Bois; ce monde que tu hantes, tu n’y reviendras jamais.
Quand l’arbre de ma vie, écroulé dans l’abîme
Sera rongé, pourri, du pied jusqu’à la cime
Lors, si de ma poussière on fait jamais un pot
Qu’on l’emplisse de vin, afin qu’il se ranime !
Près d'une jolie à joues de tulipe, si tu es assis, trouve-toi bien !
Puisque la fin des affaires du monde, c'est rien, Dis rien à ce rien ! puisque tu vis, trouve-toi bien !
Un verre de vin, ça vaut cent coeurs, cent religions !
Boire un verre, ça vaut le royaume de Chine !
Sauf le vin vermeil, sur le visage de la terre rien d'amer
Qui vaille mille existence.
Pour parler selon le vrai, pas de métaphores,
Nous sommes les pièces d'un jeu, le Ciel est le joueur,
Nous jouons un petit jeu sur l'échiquier de l'existence,
Puis, un par un, nous rentrons dans la boite de la non-existence.
Vous mes compagnons, vous les libres,
Quand je serai mort, lavez mon corps,
Avec un vin des plus vermeils, puis à l'ombre
D'une vigne creusez une tombe pour mon corps !
Vends le Coran, vends tous les livres saints, pour du vin !
Aurais-tu des mosquées, vends-les pour du vin !
Échangeons un royaume pour un verre de vin !
Le ciel, bol à l'envers, redressons-le en bol de vin !
Dans la maison du vin qu'est l'amour je prie toujours,
Contre la lampe de ta joue je m'adoucis toujours,
Purifié dans le vin de ton amour,
Jolie, en prière pour ta joue me voici toujours !
A celui qui aime les jolies une jolie a dit : "Mon ami !
Sais-tu comment tu devins fol amoureux de la jolie que je suis ?
C'est que Lui avec Sa beauté m'a transfigurée en jolie,
Qu'Il garantit que je suis belle, Son culte c'est que je sois jolie !"
A celui qui aime les jolies une jolie a dit : "Mon ami !
Sais-tu comment tu devins fol amoureux de la jolie que je suis ?
C'est que Lui avec Sa beauté m'a transfigurée en jolie,
Qu'Il garantit que je suis belle, Son culte c'est que je sois jolie !"
Camaron de la Isla (accompagné de Tomatito) chante quatre quatrains et demi d'Omar Khayyam dans la chanson Viejo Mundo :
Viejo mundo
el caballo blanco y negro
del día y de la noche
atraviesa al galope.
Vieux monde
Que traverse
Le cheval blanc et noir
Du jour et de la nuit
Eres el triste palacio
donde cien príncipes soñaron con la gloria,
donde cien reyes soñaron con el amor
y se despertaron llorando.
Tu es le triste palais
Où une centaine de prince ont rêvé de gloire,
Où une centaine de rois ont rêvé d'amour
Et se sont réveillés en pleurant
Un poco de pan
y un poquito de agua fresca,
la sombra de un árbol
y tus ojos
resultan más feliz que ellos,
ni mendigo más probe.
Un peu de pain
Et un peu d'eau fraîche
L'ombre d'un arbre
Et tes yeux
Aucun sultan n'est plus heureux que moi
Aucun mendiant plus triste.
El mundo: un grano de polvo en el espacio,
la ciencia de los hombres: palabra,
los pueblos, los animales y las flores
de los siete climas son sombras de la nada.
Le monde : un grain de poussière dans l'espace,
La science des hommes : des mots,
Les peuples, les animaux et les fleurs
Des sept climats ne sont que des ombres de rien.
Quiero al amante que gime de felicidad
y desprecio al hipócrita que reza una plegaria
J'estime l'amant qui gémit de bonheur,
Et je méprise l'hypocrite qui murmure une prière.
Viejo mundo
el caballo blanco y negro
del día y de la noche
atraviesa al galope.
Vieux monde
Que traverse
Le cheval blanc et noir
Du jour et de la nuit
Eres el triste palacio
donde cien príncipes soñaron con la gloria,
donde cien reyes soñaron con el amor
y se despertaron llorando.
Tu es le triste palais
Où une centaine de prince ont rêvé de gloire,
Où une centaine de rois ont rêvé d'amour
Et se sont réveillés en pleurant
Un poco de pan
y un poquito de agua fresca,
la sombra de un árbol
y tus ojos
resultan más feliz que ellos,
ni mendigo más probe.
Un peu de pain
Et un peu d'eau fraîche
L'ombre d'un arbre
Et tes yeux
Aucun sultan n'est plus heureux que moi
Aucun mendiant plus triste.
El mundo: un grano de polvo en el espacio,
la ciencia de los hombres: palabra,
los pueblos, los animales y las flores
de los siete climas son sombras de la nada.
Le monde : un grain de poussière dans l'espace,
La science des hommes : des mots,
Les peuples, les animaux et les fleurs
Des sept climats ne sont que des ombres de rien.
Quiero al amante que gime de felicidad
y desprecio al hipócrita que reza una plegaria
J'estime l'amant qui gémit de bonheur,
Et je méprise l'hypocrite qui murmure une prière.
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