dimanche 6 mars 2011

Yosai ou Myoan Eisai


Yosai (ou Eisai) naquit en 1141 dans la banlieue de la ville actuelle de Okayama. Dès l'âge de treize ans il alla au Mont Hiei pour y étudier le Tendai. Mais la tradition religieuse si pure, établie dès le IXe siècle par Saicho s'était vulgarisée (...)
Yosai, écoeuré de l'atmosphère qui régnait au Mont Hiei, décida de se rendre en Chine afin d'y étudier le bouddhisme authentique et de faire cesser la dégénérescence du bouddhisme de son pays qui lui semblait en déclin. Ainsi, en 1168, il partit pour la Chine des Song. Or, l'étude du Zen était complètement absente de son esprit et ne figurait aucunement dans les études qu'il se promettait de faire en Chine des Song (...)
Au cours de ces pèlerinages, il vit combien était prospère le Zen dans cette Chine ce qui commença à beaucoup l'attirer. (...)
Vingt ans plus tard, à l'âge de quarante-sept ans, il s'aventura dans un second pèlerinage en Chine. Cette fois il demeura quatre ans. (...)
De là il alla à pied jusqu'au Mont T'ien-t'ai où il étudia sous la direction du Maître du Zen : Hiu-ngan (en japonais Koan) appartenant à l'école Lin-tsi. Lorsque le Maitre se rendit au monastère T'ien-tông, Yosai l'y survit et lui succéda dans la Loi, recevant le titre de Maître du Zen. Ainsi, Yosai fut le premier japonais auquel ait été transmise une succession dans la Loi du bouddhisme Zen.
Un recueil de poèmes japonais de cette époque contient la poésie suivante de Yosai, qu'il écrivit pendant ce séjour en Chine :


"Lorsque j'étais en Chine, un soir je me sentis particulièrement mélancolique. Un triste vent d'automne soufflait. Je pensais à ma mère que j'avais abandonné au Japon et je fis ce poème :
L'extrémité des branches est triste en Chine.
Les feuilles d'érables du Japon, et ma mère,
Sont-elles tombées ? ..."

Il retournera au Japon en juillet 1191. Il demeura trois ans en Kyushu où il fonda plusieurs temples Zen. Ce que pas un Japonais ignore de lui, c'est qu'il acclimata une espèce de thé qu'il avait apporté de Chine, dont il fit les premiers plans au Mont Seburi. Mentionné dans plusieurs documents de l'ère Heian, le thé était déjà importé au Japon durant l'ère de Nara. Mais à Yosai revient l'honneur d'avoir écrit pour la première fois de façon systématique sur le thé. (...) C'est pourquoi Yosai est encore vénéré aujourd'hui au Japon où il est considéré comme le Père du thé.

Source du texte : Les maîtres du Zen au Japon, de Masumi Shibata. Ed. Maisonneuve et Larose.





Combien grand est l'Esprit !
La hauteur du ciel est impossible à mesurer,
Mais l'Esprit va encore au-delà du ciel.
L'épaisseur de la terre est impossible à mesurer,
Mais l'Esprit va encore au-delà de dessous la terre.
Il est impossible d'aller au-delà de la lumière du soleil et de la lune,
Mais l'Esprit va au-delà de la surface de la lumière du soleil et de la lune.
Le mégaciliocosme (univers) est impossible à mesurer,
Mais l'Esprit va encore en dehors du mégachiliocosme.
Est-ce le grand vide ? Est-ce l'énergie spirituelle ?
Mais l'Esprit contient le grand vide
Et il engendre l'énergie spirituelle.
Le ciel recouvre et la terre soutient
D'après le "Moi".
Le solei et la lune passent
D'après le "Moi".
Les quatre saisons changent
D'après le "Moi".
Des milliers de choses de produisent
D'après le "Moi".
Combien grand est l'Esprit !


Selon Dogen, Yosai répétait souvent :
Se réjouir d'une offrande que l'on vous fait est contraire aux commandements bouddhiques, Cependant, si l'on ne se réjouit pas, on offense le coeur du donateur.
Dogen commenta ce précepte en disant :
Ce n'est pas à nous que l'on fait offrande, mais aux Trois Joyaux. Il faut donc que nous répondions aux donateurs : Les Trois Joyaux accueilleront certainement bien cette offrande et nous serons votre intermédiaire malgré notre indignité.
Source du texte : Les maitres du Zen au Japon, de Masumi Shibata. Ed. Maisonneuve et Larose.


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