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Bibliographie :
CANTIQUE DU SOLEIL
Très haut, tout puissant, bon Seigneur,
à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur,
et toute bénédiction.
A toi seul, Très-Haut, elles conviennent;
et nul homme n’est digne de te nommer.
Loué sois, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement monsieur le frère Soleil
lequel donne le jour, et tu nous illumines par lui.
Et il est beau et rayonnant avec une grande splendeur;
de toi, Très-Haut, il porte signification.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur Lune et pour les étoiles :
au ciel les as formées claires et précieuses et belles.
Loué sois, mon Seigneur,
pour frère Vent,
et pour l’air et le nuage, et le ciel pur, et tous les temps,
par lesquels à tes créatures tu donnes sustentement.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur Eau,
laquelle est moult utile et humble et précieuse et chaste.
Loué sois, mon Seigneur, pour frère Feu,
par lequel tu illumines la nuit,
et il est beau et joyeux et robuste et fort.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur Terre notre mère,
laquelle nous sustente et gouverne,
et produit divers fruits avec les fleurs
colorées et l’herbe.
Loué sois, mon Seigneur,
pour ceux qui pardonnent pour ton amour,
et soutiennent infirmités et tribulation;
bienheureux ceux qui les soutiendront en paix,
pour ce que par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur notre Mort corporelle,
de laquelle nul homme vivant ne peut échapper;
malheureux ceux qui mourront en péché mortel;
bienheureux ceux qui se trouveront dans tes saintes volontés,
pour ce que la seconde Mort ne leur fera mal.
Louez et bénissez mon Seigneur et rendez grâces,
et le servez avec grande humilité.
Amen.
Trad. A. Perate dans : Le cantique du soleil de S. François suivi du cantique des trois enfants dans la fournaise, Paris, 1918.
François est issu d'une riche famille marchande, en Ombrie. À sa naissance, sa mère le fait baptiser sous le nom de Giovanni (Jean). De retour de son voyage en France où il a fait de très bonnes affaires et en hommage à ce pays, son père, lui donne le nom de Francesco (François = français), qu’il gardera et par lequel il sera universellement connu.
- Saint François d'Assise. Documents, Écrits de François et premières biographies rassemblés par les Pères Théophile Desbonnets et Damien Vorreux, OFM, Les Éditions Franciscaines, 1968; 3e éd. 2002, 1504 p.
- François d'Assise, La Joie parfaite, Editions Points-Sagesse, 2008.
- François d'Assise, La Joie parfaite, Editions Points-Sagesse, 2008.
- Oeuvres de S. François d'Assise, Albin Michel, 2006.
Giotto - S. François prêchant aux oiseaux |
CANTIQUE DU SOLEIL
Très haut, tout puissant, bon Seigneur,
à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur,
et toute bénédiction.
A toi seul, Très-Haut, elles conviennent;
et nul homme n’est digne de te nommer.
Loué sois, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement monsieur le frère Soleil
lequel donne le jour, et tu nous illumines par lui.
Et il est beau et rayonnant avec une grande splendeur;
de toi, Très-Haut, il porte signification.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur Lune et pour les étoiles :
au ciel les as formées claires et précieuses et belles.
Loué sois, mon Seigneur,
pour frère Vent,
et pour l’air et le nuage, et le ciel pur, et tous les temps,
par lesquels à tes créatures tu donnes sustentement.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur Eau,
laquelle est moult utile et humble et précieuse et chaste.
Loué sois, mon Seigneur, pour frère Feu,
par lequel tu illumines la nuit,
et il est beau et joyeux et robuste et fort.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur Terre notre mère,
laquelle nous sustente et gouverne,
et produit divers fruits avec les fleurs
colorées et l’herbe.
Loué sois, mon Seigneur,
pour ceux qui pardonnent pour ton amour,
et soutiennent infirmités et tribulation;
bienheureux ceux qui les soutiendront en paix,
pour ce que par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois, mon Seigneur,
pour soeur notre Mort corporelle,
de laquelle nul homme vivant ne peut échapper;
malheureux ceux qui mourront en péché mortel;
bienheureux ceux qui se trouveront dans tes saintes volontés,
pour ce que la seconde Mort ne leur fera mal.
Louez et bénissez mon Seigneur et rendez grâces,
et le servez avec grande humilité.
Amen.
Trad. A. Perate dans : Le cantique du soleil de S. François suivi du cantique des trois enfants dans la fournaise, Paris, 1918.
Giotto - S. François donne sa tunique à un mendiant |
François est issu d'une riche famille marchande, en Ombrie. À sa naissance, sa mère le fait baptiser sous le nom de Giovanni (Jean). De retour de son voyage en France où il a fait de très bonnes affaires et en hommage à ce pays, son père, lui donne le nom de Francesco (François = français), qu’il gardera et par lequel il sera universellement connu.
La jeunesse dissipée de Francesco est marquée par les aspirations de son époque. Fils d'un riche commerçant, il mène la "dolce vita" (belle vie) et organise des sorties avec ses condisciples. À l'époque des révoltes et des communes, bourgeois aspirant à la noblesse, il fait la guerre à la noblesse d'Assise et de Pérouse. La défaite des Assisiates à Ponte San Giovanni, en novembre 1202 sera pour lui suivie d'une année d'emprisonnement. Malade durant sa captivité, il doit, après son retour à Assise, calmer ses ardeurs.
Cependant, il rêve toujours d'acquérir le rang de noblesse par de hauts faits d'armes et d'être adoubé chevalier. Alors qu'il s'apprête à rejoindre l'armée de Gauthier de Brienne, un songe fait à Spolète lui fait abandonner ce projet. De retour à Assise, il abandonne peu à peu son style de vie et ses compagnons de fête et fréquente de plus en plus souvent les chapelles de la vallée dite Val di Spoleto.
En 1205, il a 23 ans. Alors qu'il est en prière devant le crucifix de la chapelle San Damiano, Francesco entend une voix lui demandant de « réparer son Église en ruine ». Prenant l'ordre au pied de la lettre, il se rend à la ville voisine de Foligno y vendre des marchandises du commerce de son père pour pouvoir restaurer la vieille chapelle délabrée. Il dépense également beaucoup d'argent en aumônes.
Furieux des excentricités de son fils, Pietro Bernardone exige qu'il lui rende des comptes et ne craint pas de l'assigner en justice. Francesco, se réclamant d'un statut de pénitent qui le fait échapper à la justice laïque, sera alors convoqué par l'évêque d'Assise. Lors de son audition sur la place d'Assise, au printemps 1206, François rend alors l'argent qui lui reste, ainsi que ses vêtements et se retrouvant nu, il dit à son père et à la foule rassemblée :
« Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais je peux dire : Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi ».
L'évêque d'Assise, l'enveloppant de sa cape, couvre sa nudité et le prend sous sa protection.
François part pour Gubbio. Revenant à Assise vers l'été 1206, il restaure successivement les chapelles de San Damiano, de San Pietro, et de la Portioncule. Au début de 1208, dans la chapelle de la Portioncule (La Porziuncola), François comprend enfin le message de l'Évangile :
« Dans votre ceinture, ne glissez ni pièce d'or ou d'argent, ni piécette de cuivre. En chemin, n'emportez ni besace, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. » (Matthieu 10,9).
Il décide alors d' « épouser Dame Pauvreté », se consacrant à la prédication et gagnant son pain par le travail manuel ou l'aumône. Il change son habit d'ermite pour une tunique simple. La corde remplace sa ceinture. Il est probable que sa fréquentation des lépreux date de cette époque et de la stabilité qu'il pouvait trouver auprès de la léproserie voisine. Bernard, fils de Quintavalle, et Pierre de Catane le rejoignent très vite, puis d'autres encore et François se retrouve à la tête d'une petite communauté.
En 1210, le pape Innocent III, qui l'a vu en rêve soutenant la basilique Saint-Jean de Latran en ruines, valide verbalement la première règle rédigée par François régissant la fraternité naissante.
En 1212 il accueille Claire Offreduccio (Claire d'Assise) parmi les siens et fonde avec elle l'Ordre des Pauvres Dames dite plus tard Clarisses en référence à leur sainte patronne.
Rapidement, l'ordre franciscain tel que l'avait conçu François est dépassé par son succès et s'organise contre les vœux du fondateur, si bien qu'après un voyage en Égypte et une rencontre étonnante avec le sultan Al-Kamel (1219), François confie la direction de l'ordre à Pierre de Catane puis à Élie d'Assise. Il désapprouve également le goût naissant des Franciscains pour l'étude et l'enseignement, si bien qu'il refuse un jour d'entrer dans une maison conventuelle à Bologne lorsqu'il apprend qu'elle est surnommée « Maison des frères » et qu'elle comporte une école.
En 1221, durant le Chapitre général, il couche sur le papier la règle officielle qu'il veut donner à l'ordre. Ce texte, appelé aujourd'hui Regula prima, est jugé trop long et trop flou pour être praticable.
En 1222, François se rend à Bologne où, à la demande de laïcs, il crée un troisième Ordre après celui des frères mineurs et des sœurs pauvres : le Tiers-Ordre, appelé aujourd'hui Fraternité séculière à laquelle adhère notamment la jeune duchesse de Thuringe, Élisabeth de Hongrie (+ 1231).
En février 1223, François se retire dans un ermitage pour reprendre la rédaction de la règle. Celle-ci sera discutée au chapitre de juin puis approuvée par la bulle Solet annuere du pape Honorius III, d'où son nom de Regula bullata.
En août 1224, Francesco se retire avec quelques frères au monastère de La Verna. Le 17 septembre (3 jours après la fête catholique de la Croix glorieuse), il aurait reçu les stigmates. Désormais, il est souvent malade et en proie à des crises d'angoisses, il se réfugie dans une hutte près de la chapelle San Damiano, où il avait commencé son itinéraire spirituel et où vit la communauté des sœurs pauvres inaugurée par Claire d'Assise. Il y écrit son « Cantique de frère soleil » (ou « Cantique des créatures », premier texte en italien moderne), célébration de Dieu en sa création, et l'un des premiers grands poèmes italiens.
Il meurt le 3 octobre 1226, dans la chapelle du Transito (qu'on peut voir ainsi que la chapelle du Portioncule, conservées intactes et englobées dans la basilique Sainte Marie des Anges dans le Val di Spoleto non loin de la ville haute d'Assise). Il laisse un testament où il professe son attachement à la pauvreté évangélique et à la Règle.
François a été canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX. Il fait partie des saints catholiques les plus populaires et sans doute celui qui est le mieux accueilli parmi les non catholiques ou non chrétiens.
Cependant, il rêve toujours d'acquérir le rang de noblesse par de hauts faits d'armes et d'être adoubé chevalier. Alors qu'il s'apprête à rejoindre l'armée de Gauthier de Brienne, un songe fait à Spolète lui fait abandonner ce projet. De retour à Assise, il abandonne peu à peu son style de vie et ses compagnons de fête et fréquente de plus en plus souvent les chapelles de la vallée dite Val di Spoleto.
Giotto - Prière de S. François devant le crucifix |
En 1205, il a 23 ans. Alors qu'il est en prière devant le crucifix de la chapelle San Damiano, Francesco entend une voix lui demandant de « réparer son Église en ruine ». Prenant l'ordre au pied de la lettre, il se rend à la ville voisine de Foligno y vendre des marchandises du commerce de son père pour pouvoir restaurer la vieille chapelle délabrée. Il dépense également beaucoup d'argent en aumônes.
Giotto - S. François renonce à tout |
Furieux des excentricités de son fils, Pietro Bernardone exige qu'il lui rende des comptes et ne craint pas de l'assigner en justice. Francesco, se réclamant d'un statut de pénitent qui le fait échapper à la justice laïque, sera alors convoqué par l'évêque d'Assise. Lors de son audition sur la place d'Assise, au printemps 1206, François rend alors l'argent qui lui reste, ainsi que ses vêtements et se retrouvant nu, il dit à son père et à la foule rassemblée :
« Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais je peux dire : Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi ».
L'évêque d'Assise, l'enveloppant de sa cape, couvre sa nudité et le prend sous sa protection.
François part pour Gubbio. Revenant à Assise vers l'été 1206, il restaure successivement les chapelles de San Damiano, de San Pietro, et de la Portioncule. Au début de 1208, dans la chapelle de la Portioncule (La Porziuncola), François comprend enfin le message de l'Évangile :
« Dans votre ceinture, ne glissez ni pièce d'or ou d'argent, ni piécette de cuivre. En chemin, n'emportez ni besace, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. » (Matthieu 10,9).
Il décide alors d' « épouser Dame Pauvreté », se consacrant à la prédication et gagnant son pain par le travail manuel ou l'aumône. Il change son habit d'ermite pour une tunique simple. La corde remplace sa ceinture. Il est probable que sa fréquentation des lépreux date de cette époque et de la stabilité qu'il pouvait trouver auprès de la léproserie voisine. Bernard, fils de Quintavalle, et Pierre de Catane le rejoignent très vite, puis d'autres encore et François se retrouve à la tête d'une petite communauté.
Giotto - Innocent III rêve de S. François |
En 1210, le pape Innocent III, qui l'a vu en rêve soutenant la basilique Saint-Jean de Latran en ruines, valide verbalement la première règle rédigée par François régissant la fraternité naissante.
Simone Martine - Sainte Claire |
En 1212 il accueille Claire Offreduccio (Claire d'Assise) parmi les siens et fonde avec elle l'Ordre des Pauvres Dames dite plus tard Clarisses en référence à leur sainte patronne.
Giotto - S.François et la vision de l'ange |
Giotto - S. François chasse les démons d'Arezo |
Rapidement, l'ordre franciscain tel que l'avait conçu François est dépassé par son succès et s'organise contre les vœux du fondateur, si bien qu'après un voyage en Égypte et une rencontre étonnante avec le sultan Al-Kamel (1219), François confie la direction de l'ordre à Pierre de Catane puis à Élie d'Assise. Il désapprouve également le goût naissant des Franciscains pour l'étude et l'enseignement, si bien qu'il refuse un jour d'entrer dans une maison conventuelle à Bologne lorsqu'il apprend qu'elle est surnommée « Maison des frères » et qu'elle comporte une école.
Giotto - S. François en extase |
En 1221, durant le Chapitre général, il couche sur le papier la règle officielle qu'il veut donner à l'ordre. Ce texte, appelé aujourd'hui Regula prima, est jugé trop long et trop flou pour être praticable.
En 1222, François se rend à Bologne où, à la demande de laïcs, il crée un troisième Ordre après celui des frères mineurs et des sœurs pauvres : le Tiers-Ordre, appelé aujourd'hui Fraternité séculière à laquelle adhère notamment la jeune duchesse de Thuringe, Élisabeth de Hongrie (+ 1231).
En février 1223, François se retire dans un ermitage pour reprendre la rédaction de la règle. Celle-ci sera discutée au chapitre de juin puis approuvée par la bulle Solet annuere du pape Honorius III, d'où son nom de Regula bullata.
Giotto - S. François recevant les stigmates |
En août 1224, Francesco se retire avec quelques frères au monastère de La Verna. Le 17 septembre (3 jours après la fête catholique de la Croix glorieuse), il aurait reçu les stigmates. Désormais, il est souvent malade et en proie à des crises d'angoisses, il se réfugie dans une hutte près de la chapelle San Damiano, où il avait commencé son itinéraire spirituel et où vit la communauté des sœurs pauvres inaugurée par Claire d'Assise. Il y écrit son « Cantique de frère soleil » (ou « Cantique des créatures », premier texte en italien moderne), célébration de Dieu en sa création, et l'un des premiers grands poèmes italiens.
Il meurt le 3 octobre 1226, dans la chapelle du Transito (qu'on peut voir ainsi que la chapelle du Portioncule, conservées intactes et englobées dans la basilique Sainte Marie des Anges dans le Val di Spoleto non loin de la ville haute d'Assise). Il laisse un testament où il professe son attachement à la pauvreté évangélique et à la Règle.
François a été canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX. Il fait partie des saints catholiques les plus populaires et sans doute celui qui est le mieux accueilli parmi les non catholiques ou non chrétiens.
Giotto - S. François fait jaillir une source d'eau |
Giotto - S. François célébrant Noël |
À la suite de la nuit qu'il célébra dans une grotte à Greccio, l'usage de la crèche de Noël s'est répandu dans la famille franciscaine puis dans les foyers. Après sa rencontre avec le sultan à Damiette, l'annonce de la prière par les cloches, puis l'Angélus se sont répandus. François est le patron notamment des louveteaux (branche du scoutisme réservée aux jeunes enfants, probablement en référence avec le miracle du « Loup de Gubbio ») et des animaux.
Source du texte : wikipedia
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François et le chemin du Soleil (1992) de Franco Zeffirelli
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