Dans un article paru dans le New York Times le 6 février 1932 (intitulé "Dr. Tesla Writes Of Various Phases Of His Discovery"), Nicolas Tesla parle du rayonnement cosmique dont il revendique la découverte dès 1896. Selon lui, un corps radioactif est tout simplement une cible continuellement bombardée par des particules infinitésimales projetées de toutes les parties de l'univers, et si ce rayonnement pouvait être entièrement intercepté, la radioactivité cesserait. En 1899, il fait mention de preuves expérimentales et mathématiques que le soleil, et autres corps célestes, émettent un rayonnement de grande énergie composé de petites particules allant beaucoup plus vite que la lumière, avec une puissance de pénétration leur permettant de traverser des milliers de kilomètres de matière.
L'article (en anglais) : Tesla Coil Builder
L'article (en anglais) : Tesla Coil Builder
Dans un reportage sur Arte, le professeur Miles (invité par la la Tesla Society de Suisse) prononce un discours à l'EPFZ citant cet article :
"Au stade actuel de nos connaissance, seul le rayonnement des neutrinos décris ces qualités".
Miles fait références aux caractéristiques universelles (omnipénétrantes) et infinitésimales des particules de Tesla. Ajoutant ensuite que ce rayonnement Tesla dépassait la vitesse de la lumière, et que c'était sans doute pour cela qu'Einstein et lui ne se sont jamais entendu.
Depuis l'annonce de vendredi (voir le post Plus vite que la lumière) ce paradoxe serait un argument de plus et de taille pour cette identification.
Il est question des neutrinos à partir de 2'20, du projet OPERA (à l'origine de la mesure paradoxale de la vitesse des neutrinos) à 4' et de Nicolas Tesla à 7' :
Sauf que Nicolas Tesla parle d'une vitesse beaucoup plus grande, alors que les mesures dévoilées vendredi ne montre qu'un très faible dépassement.
Mais si les mesures de l'expérience OPERA sont confirmées cela pourra donner un regain d'intérêt aux travaux de l'ingénieur serbe.
L'Association Suisse Tesla se destine à collecter les informations et documents sur la vie, l'oeuvre et les réussites de Nikola Tesla, et de les mettre à disposition d'un public intéressé.
Tesla Society Switzerland & Europe : teslasociety.ch
Nikola Tesla (serbe cyrillique : Никола Тесла), né le 10 juillet 1856 à Smiljan, Empire d'Autriche (aujourd’hui en Croatie), et mort le 7 janvier 1943 à New York, États-Unis, est un inventeur et ingénieur américain d’origine serbe, ayant principalement œuvré dans le domaine de l’électricité.
Il est souvent considéré comme l’un des plus grands scientifiques dans l’histoire de la technologie, pour avoir déposé plus de sept cents brevets (qui seront pour beaucoup d'entre eux attribués à Thomas Edison) décrivant de nouvelles méthodes pour réaliser la « conversion de l’énergie ». Tesla est reconnu comme l’un des ingénieurs les plus créatifs de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle. Pour sa part, il préférait plutôt se définir comme un découvreur.
Ses travaux les plus connus et les plus largement diffusés portent sur l’énergie électrique. Il a mis au point les premiers alternateurs permettant la naissance des réseaux électriques de distribution en courant alternatif, dont il est l’un des pionniers. Tesla s’est beaucoup intéressé aux technologies modernes se focalisant sur l’électricité qui était le noyau de ses inventions. Il est connu pour avoir su mettre en pratique la découverte du caractère ondulatoire de l'électromagnétisme (théorisé par James Clerk Maxwell en 1864), en utilisant les fréquences propres des composants des circuits afin de maximiser leur rendement.
Pourtant nombre de ses travaux sont encore aujourd'hui controversés. Parmi les gens qui s'intéressent à Tesla, beaucoup voient en lui le père des travaux contemporains HAARP. Ces aspects encore mystérieux de sa personnalité (rayon de la mort) servent parfois de support à certaines recherches scientifiques (énergie du vide). Il aurait, selon certains, créé une voiture fonctionnant avec l'énergie du vide, qui serait captée par une antenne. Tesla a joué un rôle de pionnier dans de nombreux domaines, ce qui lui a valu d'être mal perçu par certains.
Source (et suite) du texte : fr.wikipedia
Voir aussi l'article en allemand : de.wikipedia et en anglais : en.wikipedia
Sur les neutrinos : wikipedia
Bibliographie (en français) :
Source (et suite) du texte : fr.wikipedia
Voir aussi l'article en allemand : de.wikipedia et en anglais : en.wikipedia
Sur les neutrinos : wikipedia
Bibliographie (en français) :
- Mes inventions, auto-biographie d'un génie, Ed. Infini Cercle Bleu, 2007
Biographie :
Margaret Cheney, Nikola Tesla, L'homme qui a éclairé le monde, Ed. Infini Cercle Bleu, 2010
(...) lorsque mon esprit se tourna sérieusement vers les inventions. Je m’aperçus, à ma grande joie que je possédais un immense pouvoir de visualisation. Je n'avais pas besoin de modèles, de dessins ou de faire des expérimentations. Je les imaginais et ils étaient réels dans mon mental. (...)
C'est ainsi que je peux développer et perfectionner rapidement un concept sans toucher à la matière. Lorsque je suis au point ou j'ai intégrer dans mon invention tous les perfectionnements que je puisse imaginer et que je n'y vois plus rien qui ne soit parfait, je passe à la concrétisation de ce produit final élaboré dans mon cerveau. Invariablement l’appareil fonctionne tel que je l'avais imaginé et les expérimentations se passent exactement comme je les avais prévues. (...)
Toutefois, les revers de mon enfance m'ont encore apporté une autre compensation. Mes exercices mentaux ininterrompus ont développé mes capacités d'observation et m'ont permis de découvrir une vérité de première importance. J'avais remarqué que l'apparence des images était toujours précédée de véritables visions de scènes, dans des conditions particulières et généralement exceptionnelles, et j'étais forcé, à chaque fois, de déterminer l'impulsion originelle. Après quelque temps, cela devint presque automatique, et il me fut de plus en plus facile de faire la connexion entre les effets et leurs causes. À ma grande surprise, je pris bientôt conscience que chacune de mes pensées avait été conditionnée par une impression extérieure et qu'en outre toutes mes actions étaient commandées de la même manière. Au fil du temps, il m'était devenu évident que j'étais un simple automate dont les mouvements s'effectuaient en réaction à des stimuli de mes organes sensoriels, et qui pensait et agissait en conséquence. Dans la pratique, cela rejoint la science des téléautomates (nous dirions aujourd'hui la robotique) qui, pour le moment, est encore balbutiante. Mais ses possibilités latentes vont finir par apparaître au grand jour. Cela fait des années que je projette de construire des automates autonomes et je suis sûr que l'on peut concevoir des mécanismes qui vont fonctionner comme s'ils possédaient un certain degré d'intelligence et qui vont révolutionner le commerce et l'industrie.
(...)
Ces phénomènes lumineux continuent de se manifester de temps en temps, comme lorsque j'ai une nouvelle idée pour faire progresser mes travaux, mais ils ne sont plus aussi déchirants car leur intensité est relativement faible. Lorsque je ferme les yeux, je vois toujours d'abord un fond d'un bleu uniformément sombre, comme le ciel par une nuit claire mais sans étoiles. En l'espace de quelques secondes, ce champ s'anime d'innombrables petites étincelles vertes, disposées en plusieurs couches, qui avancent vers moi. Puis apparaissent sur ma droite deux paires de belles lignes parallèles très étroites qui forment un angle droit, et qui ont toutes les couleurs, mais où le jaune, le vert et l'or prédominent. Ensuite les lignes deviennent de plus en plus éclatantes et l'ensemble est parsemé de taches de lumière scintillante très serrées. Cette image traverse lentement tout le champ de ma vision, et au bout de dix secondes, disparaît sur ma gauche, en laissant un fond d'un gris inerte et déplaisant, qui devient très vite une mer de nuages, cherchant manifestement à se transformer en formes vivantes. Il est étrange que je ne puisse projeter aucune image dans cette mer grise avant la seconde phase. Chaque fois avant de m'endormir, je vois passer des images de personnes ou d'objets. Quand elles apparaissent, je sais que je suis sur le point de sombrer dans le sommeil, mais si elles ne viennent pas, je sais que je vais passer une nuit blanche.
(...)
Malgré mon endurance physique exceptionnelle, à cette époque, mes nerfs abusés ont fini par se rebeller et je tombai sans une profonde dépression, alors que la fin de mes travaux longs et difficiles était presque en vue. Il ne fait pas de doute que j'aurais certainement payer une plus grosse rançon plus tard, et que très probablement ma carrière se serait terminée prématurément, si la providence ne m'avait pas équipée d'une soupape de sécurité qui, apparemment, s'est renforcée avec l'âge, et qui se met immanquablement en route lorsque je suis à bout de forces. Aussi longtemps qu'elle fonctionne, je ne cours aucun risque, même en cas de surmenage, ce qui n'est pas le cas d'autres inventeurs et, soit dit en passant, je n'ai pas besoin de prendre de vacances qui sont indispensables à la plupart des gens. Lorsque je suis sur le point de l'épuisement, je fais tout simplement comme les Noirs qui, "tout naturellement s'endorment pendant que les Blancs se font du souci." En ce qui me concerne, j'avancerai la théorie suivante : mon corps accumule probablement petit à petit une quantité définie d'un agent toxique et je sombre alors dans un état quasi léthargique qui dure exactement une demi-heure et pas une minute de plus.
Biographie :
Margaret Cheney, Nikola Tesla, L'homme qui a éclairé le monde, Ed. Infini Cercle Bleu, 2010
(...) lorsque mon esprit se tourna sérieusement vers les inventions. Je m’aperçus, à ma grande joie que je possédais un immense pouvoir de visualisation. Je n'avais pas besoin de modèles, de dessins ou de faire des expérimentations. Je les imaginais et ils étaient réels dans mon mental. (...)
C'est ainsi que je peux développer et perfectionner rapidement un concept sans toucher à la matière. Lorsque je suis au point ou j'ai intégrer dans mon invention tous les perfectionnements que je puisse imaginer et que je n'y vois plus rien qui ne soit parfait, je passe à la concrétisation de ce produit final élaboré dans mon cerveau. Invariablement l’appareil fonctionne tel que je l'avais imaginé et les expérimentations se passent exactement comme je les avais prévues. (...)
Toutefois, les revers de mon enfance m'ont encore apporté une autre compensation. Mes exercices mentaux ininterrompus ont développé mes capacités d'observation et m'ont permis de découvrir une vérité de première importance. J'avais remarqué que l'apparence des images était toujours précédée de véritables visions de scènes, dans des conditions particulières et généralement exceptionnelles, et j'étais forcé, à chaque fois, de déterminer l'impulsion originelle. Après quelque temps, cela devint presque automatique, et il me fut de plus en plus facile de faire la connexion entre les effets et leurs causes. À ma grande surprise, je pris bientôt conscience que chacune de mes pensées avait été conditionnée par une impression extérieure et qu'en outre toutes mes actions étaient commandées de la même manière. Au fil du temps, il m'était devenu évident que j'étais un simple automate dont les mouvements s'effectuaient en réaction à des stimuli de mes organes sensoriels, et qui pensait et agissait en conséquence. Dans la pratique, cela rejoint la science des téléautomates (nous dirions aujourd'hui la robotique) qui, pour le moment, est encore balbutiante. Mais ses possibilités latentes vont finir par apparaître au grand jour. Cela fait des années que je projette de construire des automates autonomes et je suis sûr que l'on peut concevoir des mécanismes qui vont fonctionner comme s'ils possédaient un certain degré d'intelligence et qui vont révolutionner le commerce et l'industrie.
(...)
Ces phénomènes lumineux continuent de se manifester de temps en temps, comme lorsque j'ai une nouvelle idée pour faire progresser mes travaux, mais ils ne sont plus aussi déchirants car leur intensité est relativement faible. Lorsque je ferme les yeux, je vois toujours d'abord un fond d'un bleu uniformément sombre, comme le ciel par une nuit claire mais sans étoiles. En l'espace de quelques secondes, ce champ s'anime d'innombrables petites étincelles vertes, disposées en plusieurs couches, qui avancent vers moi. Puis apparaissent sur ma droite deux paires de belles lignes parallèles très étroites qui forment un angle droit, et qui ont toutes les couleurs, mais où le jaune, le vert et l'or prédominent. Ensuite les lignes deviennent de plus en plus éclatantes et l'ensemble est parsemé de taches de lumière scintillante très serrées. Cette image traverse lentement tout le champ de ma vision, et au bout de dix secondes, disparaît sur ma gauche, en laissant un fond d'un gris inerte et déplaisant, qui devient très vite une mer de nuages, cherchant manifestement à se transformer en formes vivantes. Il est étrange que je ne puisse projeter aucune image dans cette mer grise avant la seconde phase. Chaque fois avant de m'endormir, je vois passer des images de personnes ou d'objets. Quand elles apparaissent, je sais que je suis sur le point de sombrer dans le sommeil, mais si elles ne viennent pas, je sais que je vais passer une nuit blanche.
(...)
Malgré mon endurance physique exceptionnelle, à cette époque, mes nerfs abusés ont fini par se rebeller et je tombai sans une profonde dépression, alors que la fin de mes travaux longs et difficiles était presque en vue. Il ne fait pas de doute que j'aurais certainement payer une plus grosse rançon plus tard, et que très probablement ma carrière se serait terminée prématurément, si la providence ne m'avait pas équipée d'une soupape de sécurité qui, apparemment, s'est renforcée avec l'âge, et qui se met immanquablement en route lorsque je suis à bout de forces. Aussi longtemps qu'elle fonctionne, je ne cours aucun risque, même en cas de surmenage, ce qui n'est pas le cas d'autres inventeurs et, soit dit en passant, je n'ai pas besoin de prendre de vacances qui sont indispensables à la plupart des gens. Lorsque je suis sur le point de l'épuisement, je fais tout simplement comme les Noirs qui, "tout naturellement s'endorment pendant que les Blancs se font du souci." En ce qui me concerne, j'avancerai la théorie suivante : mon corps accumule probablement petit à petit une quantité définie d'un agent toxique et je sombre alors dans un état quasi léthargique qui dure exactement une demi-heure et pas une minute de plus.
A mon réveil, il me semble que les évènements qui eurent lieu juste avant, datent d'il y a très longtemps, et si j'essaie de reprendre le fil de mes pensées, je ressens une véritable nausée mentale. Je me tourne alors inconsciemment vers d'autres travaux et je suis surpris de ma fraîcheur d'esprit et de la facilité avec laquelle je surmonte les obstacles qui m'avaient déconcerté auparavant. Après quelques semaines, voir quelques mois, ma passion pour le travail que j'avais temporairement délaissé revient et je trouve alors toujours les réponses aux questions épineuses, sans faire beaucoup d'efforts.
(...)
Dans un de ces récits autobiographiques, publiés dans l'Electrical Expérimenter, je me suis arrêté sur les conditions de mon enfance et ai parlé d'une souffrance qui m'obligea à travailler sans relâche mon pouvoir d'imagination et mon auto-analyse. Cette activité mentale, qui fut à l'origine involontaire, mais induite par le stress de la maladie et des souffrances, devint graduellement ma seconde nature, et me fit finalement reconnaître que je n'étais rien de plus qu'un automate, dépourvu de son libre arbitre dans ses pensées comme dans ses actions, ne réagissant qu'aux impulsions de l'environnement. Nos corps physiques sont d'une nature tellement complexe, nos mouvements sont tellement divers et compliqués et nos impressions sensorielles si délicates et insaisissables, qu'il est très difficile au commun des mortels de comprendre cela. Pourtant, il n'y a rien de plus réaliste, aux yeux de l'observateur aguerri que la théorie mécaniste de la vie qui fut, dans une certaine mesure, comprise et exposée par Descartes, il y a trois siècles. (...) Dans mon esprit, j'ai toujours conscience que ce sont les impressions extérieures qui me poussent à toutes sortes d'efforts, qu'ils soient physiques ou mentaux. Ce n'est que dans de très rares occasions, comme lorsque je fus en état de concentration exceptionnelle, que j'eus du mal à localiser les impulsions originelles.
Les hommes, dans leur immense majorité, n'ont jamais conscience de ce qui se passe autour et en en eux, et ils sont des millions à succomber prématurément de maladies, justement à cause de cela. Les faits quotidiens les plus banaux leur semblent mystérieux et inexplicables. Quelqu'un peut subitement être envahi par une vague de tristesse ; il en cherchera une explication mentale, alors qu'il aurait pu remarquer qu'elle fut tout simplement déclenchée par un nuage obscurcissant momentanément le soleil. Il peut visualiser un ami qu'il affectionne dans une situation qu'il jugera bien singulière, alors qu'il vient de le croiser dans la rue ou de voir sa photo. S'il perd un bouton de manchette, il va s'énerver et jurer pendant une heure, étant incapable de se souvenir de ce qu'il vient de faire, et de retrouver l'objet perdu par déduction. Ne pas savoir observer n'est rien de plus qu'une autre forme de l'ignorance, responsable de nombreux concepts morbides et idées farfelues qui prédominent aujourd'hui.
(...)
Nos corps ont une structure commune et sont exposés aux mêmes influences extérieures. De ce fait, nous réagissons pareillement et nos activités générales, sur lesquelles sont basées notre système de règles sociales ou autres et nos lois, sont concordantes. Nous ne sommes rien de plus que des automates entièrement à la merci des forces de l'environnement, et nous sommes ballottés comme des bouchons à la surface de l'eau et confondons la résultante des impulsions extérieures avec le libre arbitre. Nos mouvements et autres actions ont toujours un caractère conservateur et bien qu'apparemment nous paraissions indépendants les uns des autres, nous sommes unis par des liens invisibles. Tant qu'un organisme est en équilibre parfait, il répond avec précision aux agents qui le commandent, mais dès lors que cet équilibre est tant soit peu rompu, son instinct de conservation est compromis. Tout le monde comprendra que la surdité, une vue affaiblie, ou un membre blessé, peuvent réduire les chances de vivre d'une manière autonome. Cela est encore plus manifeste dans le cas de dysfonctionnements cérébraux qui vont priver l'automate de cette qualité de vie et le conduire à sa perte. Un individu très sensible et très observateur, dont les mécanismes hautement évolués sont intacts et qui agit avec précision et en accord avec les conditions changeantes de l'environnement, dispose d'un sens transcendant lui permettant d'échapper à des risques difficilement prévisibles, que les sens ordinaires ne peuvent percevoir. (...)
Extraits de l'autobiographie de Nicolas Tesla.
Source du texte : paris philo ou quanthomme
(...)
Dans un de ces récits autobiographiques, publiés dans l'Electrical Expérimenter, je me suis arrêté sur les conditions de mon enfance et ai parlé d'une souffrance qui m'obligea à travailler sans relâche mon pouvoir d'imagination et mon auto-analyse. Cette activité mentale, qui fut à l'origine involontaire, mais induite par le stress de la maladie et des souffrances, devint graduellement ma seconde nature, et me fit finalement reconnaître que je n'étais rien de plus qu'un automate, dépourvu de son libre arbitre dans ses pensées comme dans ses actions, ne réagissant qu'aux impulsions de l'environnement. Nos corps physiques sont d'une nature tellement complexe, nos mouvements sont tellement divers et compliqués et nos impressions sensorielles si délicates et insaisissables, qu'il est très difficile au commun des mortels de comprendre cela. Pourtant, il n'y a rien de plus réaliste, aux yeux de l'observateur aguerri que la théorie mécaniste de la vie qui fut, dans une certaine mesure, comprise et exposée par Descartes, il y a trois siècles. (...) Dans mon esprit, j'ai toujours conscience que ce sont les impressions extérieures qui me poussent à toutes sortes d'efforts, qu'ils soient physiques ou mentaux. Ce n'est que dans de très rares occasions, comme lorsque je fus en état de concentration exceptionnelle, que j'eus du mal à localiser les impulsions originelles.
Les hommes, dans leur immense majorité, n'ont jamais conscience de ce qui se passe autour et en en eux, et ils sont des millions à succomber prématurément de maladies, justement à cause de cela. Les faits quotidiens les plus banaux leur semblent mystérieux et inexplicables. Quelqu'un peut subitement être envahi par une vague de tristesse ; il en cherchera une explication mentale, alors qu'il aurait pu remarquer qu'elle fut tout simplement déclenchée par un nuage obscurcissant momentanément le soleil. Il peut visualiser un ami qu'il affectionne dans une situation qu'il jugera bien singulière, alors qu'il vient de le croiser dans la rue ou de voir sa photo. S'il perd un bouton de manchette, il va s'énerver et jurer pendant une heure, étant incapable de se souvenir de ce qu'il vient de faire, et de retrouver l'objet perdu par déduction. Ne pas savoir observer n'est rien de plus qu'une autre forme de l'ignorance, responsable de nombreux concepts morbides et idées farfelues qui prédominent aujourd'hui.
(...)
Nos corps ont une structure commune et sont exposés aux mêmes influences extérieures. De ce fait, nous réagissons pareillement et nos activités générales, sur lesquelles sont basées notre système de règles sociales ou autres et nos lois, sont concordantes. Nous ne sommes rien de plus que des automates entièrement à la merci des forces de l'environnement, et nous sommes ballottés comme des bouchons à la surface de l'eau et confondons la résultante des impulsions extérieures avec le libre arbitre. Nos mouvements et autres actions ont toujours un caractère conservateur et bien qu'apparemment nous paraissions indépendants les uns des autres, nous sommes unis par des liens invisibles. Tant qu'un organisme est en équilibre parfait, il répond avec précision aux agents qui le commandent, mais dès lors que cet équilibre est tant soit peu rompu, son instinct de conservation est compromis. Tout le monde comprendra que la surdité, une vue affaiblie, ou un membre blessé, peuvent réduire les chances de vivre d'une manière autonome. Cela est encore plus manifeste dans le cas de dysfonctionnements cérébraux qui vont priver l'automate de cette qualité de vie et le conduire à sa perte. Un individu très sensible et très observateur, dont les mécanismes hautement évolués sont intacts et qui agit avec précision et en accord avec les conditions changeantes de l'environnement, dispose d'un sens transcendant lui permettant d'échapper à des risques difficilement prévisibles, que les sens ordinaires ne peuvent percevoir. (...)
Extraits de l'autobiographie de Nicolas Tesla.
Source du texte : paris philo ou quanthomme
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