mardi 18 octobre 2011

Léo Schaya


Léo Schaya (1916 - août 1985) était un auteur suisse. Ses essais portant principalement sur la Kabbale et le Soufisme s'inscrivent dans la perspective de l'École traditionaliste. Il était par ailleurs un ami et correspondant de Frithjof Schuon. Il avait créé la revue Connaissance des religions en 1985, dans laquelle il écrivait, ainsi que l'archéologue Max Escalon de Fonton, passionné d'héraldique, de symbolisme et de religions qui lui rend un hommage dans sa revue.
Source du texte : wikipedia


Bibliographie :
- L'Homme et l'absolu selon la Kabbale, Paris, Buchet-Chastel, Corrêa, 1958 ; rééd. Paris, Dervy, « Histoire et tradition », 1977 ; 1998.
- La Doctrine soufique de l'unité, Paris, Librairie d'Amérique et d'Orient, 1962 ; 2e éd. revue et corrigée, Paris, Maisonneuve, 1981.
- La Création en Dieu. À la lumière du judaïsme, du christianisme et de l'islam, Paris, Dervy, « Mystique et religions », 1983.
- Naissance à l'Esprit, Paris, Dervy, « Mystique et religions », 1987.

Voir aussi le post : Moise de Léon


Les Sephiroth, "Nombres" métaphysiques ou "Numérations" des Aspects divins, sont les clefs principales des Mystères de la Torah. Elles forment une hiérarchie décuple et s'appellent, énumérées d'en haut vers le bas : Kether, "Couronne" (ou Kether elyon, Couronne suprême); Hokhmah, "Sagesse"; Binah "Intelligence"; Hesed, "Grâce (ou Gedullah, "Grandeur"); Din, "Jugement" (ou Geburah, "Force" ou encore Pahad, "Crainte"); Tiphereth, "Beauté" (ou Rahamim, "Miséricorde"); Netsah, "Victoire" ou "Constance"; Hode, "Gloire" ou "Majesté"; Yesod, "Fondement" (ou Tsedeq, "Justice"); Malkhuth, "Royaume" ou "Royauté" (ou Schekinah, "Immanence" divine). Les Sephiroth, disons-nous, constituent, dans leur ensemble, la base doctrinale de l'Esotérisme juif; elles sont à la Kabbalah, ou "Tradition" mystique du Judaïsme, ce que les dix commandements sont à la Torah, en tant que Loi exotérique. Les dix Séphiroth, représentent non seulement les Archétypes spirituels du Décalogue, mais ceux de toutes les révélations de la Torah. Elles sont les Déterminations principielles ou Causes éternelles de toutes choses; leur décade se répartit en neuf Émanations ou Intellections, par lesquelles la Sephirah suprême, la "Cause des Causes", Se fait connaitre à Elle-même et à Sa Manifestation universelle. 

   Mais il faut savoir que Dieu ne se fait point connaitre par des Aspects multiples, parce qu'Il est réellement constitué par un nombre ou une multitude quelconque : "Il est Un, et il n'y en a point d'autre". Dieu comporte dans sa Toute-Réalité une infinité non divisible de possibilités éternelles, que les créatures illusoirement "séparées" et limitées ne sauraient concevoir, si ce n'est par une révélation à la fois distincte et synthétique. Or, les Sephiroth sont précisément dix synthèses révélées des aspects sans nombre et sans borne du seul Réel; mais leur décade, qui est symbolique, ne signifie pas que Dieu ait une quantité quelconque d'Attributs. Il est au-delà de toute mesure, et infini dans son Essence cachée comme dans ses qualité ontologiques et révélées. C'est le Zohar lui-même (Bo 42b) qui relativise le caractère numérique des Sephiroth en soulignant que tout est en le Pouvoir de Dieu "soit qu'Il veuille diminuer le nombre de Récipients (sephirotiques) et augmenter (par compensation) la Lumière qui en jaillit, soit que le contraire Lui semble préférable. En définitive, la Décade sephirotique n'est autre que l'Unité divine même en tant qu'Elle s'ouvre, selon tel ou tel mode intelligible, à la multitude crée. (...)

Extrait de : L'homme et l'absolu selon la Kabbale
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