Source du texte : Zoé
Autre biographie : wikipedia / odyssée / guide du routard
Bibliographie :
- Oeuvres complètes, Quarto Gallimard, 2004
avec notamment :
- L’Usage du monde, Droz, 1963
- Chronique japonaise, L’Âge d’homme, 1975
- Le Poisson-scorpion, Gallimard, 1982
- Le Dehors et le Dedans, Zoé, 1982
- Journal d’Aran et d’autres lieux, Payot, 1990
- Routes et déroutes, Métropolis, 1992
- Le Hibou et la Baleine, Zoé, 1993
- Histoire d’une image, Zoé, 2001
Bibliographie détaillée : wikipedia
Présentation de quelques ouvrages : écrivain-voyageurs
Comme une eau, le monde vous traverse, et, pour un temps, vous prête ses couleurs. Puis, se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr.
Extrait de : Usage du monde
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Extrait de : Chronique japonaise
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Extrait de : Le Poisson-scorpion
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Le neveu m'a dit : « Quelle idée de venir ici en pleine tempête d'hiver, alors que fin mai nous avons trente-cinq variétés d'orchis et d'anémones sauvages et dix-neuf sortes d'abeilles. Et maintenant : rien, rien de rien. On mange à huit heures, ça vous va ? » Ça m'allait. Et l'idée de me trouver ici n'était pas de moi.
Rien est un mot spécieux qui ne veut rien dire. Rien m'a toujours mis la puce à l'oreille. Ce n'est pas parce que la météo a mis ces îles sous narcose qu'elles ont cessé d'exister. La mienne est toujours sur la carte, avec ses huit cents habitants, même s'ils se terrent comme des homards dans leur chaumière pour faire pièce à la neurasthénie qui s'empare de vous après quelques jours de vent continuel.
Empaqueté comme un esquimau, je suis sorti pour voir de quoi était fait ce rien. La nuit montait du sol comme une nappe d'encre, pas une lumière, le noir des murs plus profond encore que le noir des prés. Un vent à décorner les boeufs ; mes poings gelaient au fond des poches. Alabar ne m'a pas suivi longtemps : ce rien ne lui disait rien qui vaille. Il a fait demi-tour et gratté à la porte qui s'est ouverte aussitôt. Je cherchais l'ermitage de ce saint Enda dont les disciples ont fondé Saint-Gall (...) Je ne l'ai évidemment pas trouvé ce soir là (...)
Extrait de : Journal d'Aran
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Vous avez deux mots sentinelles qui sont "indicible" et "ineffable" et derrière, il n'y a plus de texte. La musique, elle, passe plus furtivement la douane mais sans aller jusqu'au bout sinon, de nouveau, le firmament s'éteindrait. C'est assez plaisant de penser que nous devons notre survie à notre imperfection.
Extrait de : Routes et déroutes
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Gaël Métroz "Nomad's Land" (2009) :
Site officiel : Nomad's land
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