jeudi 13 décembre 2012

M(edvedev) In Black



Un bel exemple d'humour russe.

Le président en rajoute une couche (par sa réponse franche et directe et sa référence aux "Men In Black" - film américain de science fiction), pour montrer à la journaliste qu'il pense le contraire de ce qu'il dit et lui faire partager sa position amusée sur la fameuse théorie du complot. Paradoxalement il nie ainsi l'existence de ce qu'il révèle (un dossier secret sur les ET) ou semble révéler.

Mais dans l'hypothèse du bien fondé d'un tel dossier - les hypothèses sont faites pour être posées - derrière son visage et son ton de voix impassibles, ou presque, Medvedev se moque non pas avec, mais contre, la journaliste, en disant le vrai non pour l'affirmer ou le nier mais traîtreusement pour le cacher.
Dans les deux cas (théorie fondée ou non) la réponse est malicieuse et ne saurait donc ni grossir ni tailler dans les rangs des complotistes.

Nous sommes donc en présence (au moins dans l'analyse) de deux sortes d'ironie. La première en est la forme habituelle : "L'antiphrase ironique. La plus fréquente des formes d'ironie, elle consiste à dire l'inverse de ce que l'on souhaite signifier tout en laissant entendre ce que l'on pense vraiment" (cf. wikipedia). La seconde n'est pas vraiment répertoriée et consiste dans le fait de dire ce que l'on souhaite signifier mais en laissant entendre que ce n'est pas le cas (autrement dit que nous serions devant la forme courante de l'ironie). On pourrait la nommer : ironie de dissimulation. 

(Lorsque nous en viendrons à Socrate nous verrons que son ironie est encore plus atypique et subtile).
 

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