lundi 23 juin 2014

William Samuel

Amoureux de la nature dès son plus jeune âge, étudiant brillant, fils d'une mère scientifique, chrétienne, et d'un père universitaire, juif, William Samuel (Alabama, 1924-1996) sortira d'une école militaire pour se retrouver capitaine d'infanterie en Chine, près de la frontière birmane, lors de la seconde guerre mondiale. Il en profitera pour aller voir Ramana Maharishi, à Tiruvannamalai, Inde du Sud. Dix ans plus tard, il fut à nouveau appelé au front lors de la guerre de Corée.

"Un jour, au cours de la guerre de Corée, une salve d'artillerie éclata sur le flanc gauche de mon régiment. Plusieurs corps volèrent sous la violence des projectiles. Je me précipitai pour constater l'étendue des dégâts et voir si le responsable de la section était indemne. Le spectacle que je découvris me souleva le cœur et je tombai assis au milieu de trois corps affalés sur le versant. Je devins alors conscient d'une " présence " visuelle en suspension à côté d'eux : une espèce de vapeur lumineuse blanche et bleutée ; une clarté d'un autre ordre, primordiale, convaincante et puissante. Je n'aurais su dire ce que je voyais alors, et je ne suis pas davantage en mesure de l'expliquer maintenant, mais avec cette vision, et grâce à elle, j'eus l'absolue conviction en mon for intérieur qu'on me montrait la preuve de l'immortalité de la Vie – de la survie de l'Enfant, de l'Âme des hommes. J'éprouvai un merveilleux sentiment de soulagement, presque de gratitude, pour ces hommes et tout ce qui se passa ce jour-là. Quelques minutes s'étaient à peine écoulées que mon régiment, et en particulier la partie de la colonne où je me trouvais, fut pris sous un déluge de feu. Des obus nous pilonnaient en même temps que des soldats chinois fonçaient sur nous. Ce fut une éruption infernale dont nul ne saurait donner une idée précise. On ne peut comprendre ce genre de chose que si on l'a vécu.
Mais venons-en à l'Aperçu que j'aimerais vous donner ici, si toutefois je suis en mesure d'écrire ce qui s'est passé. Au tout début de cet horrible carnage où tout ce qui bougeait était réduit en charpie – soldats se portant en avant, hommes, femmes, enfants, chiens et poulets, et toute créature en mouvement clouée sur place – je fus soudain incapable d'entendre. Mon monde se tut et je fus enveloppé d'une paix incommensurable. Au beau milieu de cet affreux vacarme d'obus et de corps qui explosaient, je n'entendais plus que ma propre voix. Par une espèce de prodige, je me trouvai pris dans une dimension de paix et de tranquillité, détaché, mais également lié au carnage qui faisait rage. Je n'avais pas été blessé. Je me sentais aussi bien qu'on peut le souhaiter en pareilles circonstances. J'entendais très distinctement ma propre voix et même ma respiration. J'allais d'un poste de mitrailleuse à l'autre encourager mes hommes avec le plus grand calme. Je voyais leurs lèvres bouger pour me répondre et exprimer leur gratitude – ainsi que leur terreur – mais je ne les entendais pas. Je m'entendais moi-même, mais non pas les obus qui m'éclataient à la figure. J'étais au cœur d'une merveilleuse bulle de sérénité qui me permettait de me déplacer et d'accomplir sans crainte ce que le moment, particulièrement atroce, exigeait de moi".
Source (et suite) du texte : InnerQuest


Bibliographie (en fr) :
- Le livre de la conscience et de la tranquillité, guide pratique (1967), Ed. InnerQuest, 2010
Site officiel : William Samuel


AFIN  DE  DÉCOUVRIR  LA  RÉALITÉ  ET  DE  METTRE  AU  JOUR  LA TRANQUILLITÉ,  NOUS  COMMENÇONS  PAR  LE  MAINTENANT

MAINTENANT  est l'unique " temps " auquel nous soyons jamais confrontés.
Lecteur, attarde-toi un moment sur ce point, parce que, ici et maintenant, commence de se révéler un magnifique trait de la Vérité. Ce trait est lié à maintenant ; la primauté de maintenant ; l'entièreté de maintenant ; la nature absolue de maintenant.
Quand voyons-nous une fleur ? C'est-à-dire, à quel moment l'acte de voir se produit-il ? Nous disons : je vois la fleur maintenant.
Quand voyons-nous l'image d'une fleur dans un livre ? Maintenant. Quand sentons-nous la fragrance d'une rose ? Quand la touchons-nous ? Quand nous réjouissons-nous du spectacle qu'elle offre et du parfum qu'elle dégage ? Quand en avons-nous la connaissance ? Maintenant.
Quand entendons-nous une voix ou une mélodie ? Quand percevons-nous quelque événement que ce soit? Maintenant.
Écoutez attentivement : Quand avons-nous le souvenir de ce qui nous arrive ? Quand évoquons-nous ce qui s'est passé ? Quand pensons-nous au passé ? Maintenant ; toujours maintenant !
Quand songeons-nous à un événement futur ? Quand envisageons-nous et préparons-nous des activités à venir ? Maintenant. Toute expérience, toute activité, tout souvenir, toute prévision, toute réflexion et toute pensée advient inévitablement, immanquablement au sein de maintenant. N'en est-il pas ainsi ?
Vous voyez donc que pour quiconque prend le temps d'y prêter attention, maintenant est l'unique temps auquel nous ayons jamais affaire. C'est toujours maintenant ! Impossible d'y échapper.
Même si tel est bien le cas, qu'est-ce que l'humanité a fait à ce maintenant ? Qu'est-ce que l'homme a fait subir à ce maintenant qui se trouve en tout lieu, qui comprend toute chose et qui est éternel ? Il l'a réduit à la portion la plus congrue d'un gigantesque système temporel. Il l'a glissé en sandwich entre un passé qui s'étend à l'infini dans une direction, et un futur qui croît tout aussi indéfiniment dans l'autre sens. Il l'a relégué à un fil de rasoir des plus étroits sur une échelle mobile entre passé et avenir. N'est-ce pas la vérité ? Pour l'humanité, maintenant cet instant-même de Conscience est si fugace, si éphémère et passager qu'il est impossible à situer sur l'appareil même destiné à le mesurer. Essayez de repérer maintenant sur votre montre, et le voilà instantanément révolu, un souvenir.


Ah, mais quand rappelons-nous le souvenir ? Maintenant. Quand voyons-nous la montre ? Maintenant. Quand spéculons-nous sur la nature fugitive du temps humain ? Maintenant. Quand nous éveillons-nous au fait que l'homme ne s'occupe jamais du passé ou de l'avenir que maintenant ? Maintenant ! Quand vivons-nous quoi que ce soit ? Maintenant. Par conséquent, lecteur, quand envisages-tu de découvrir la Réalité ? Quand penses-tu pouvoir connaître une " guérison " ou une " manifestation " tangible de la Réalité ? Quand t'attends-tu à vivre dans la plénitude et à jouir du bonheur ? Maintenant !
Extrait de : Le livre de la conscience et de la tranquillité
Source (et suite) du texte : InnerQuest


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