Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
dimanche 21 septembre 2014
Le petit guide de l'empoisonneur
LE PETIT GUIDE DE L'EMPOISONNEUR
Naissance de la médecine légale (USA, 2014)
À l’âge d’or de la chimie, les connaissances scientifiques permettant de détecter des crimes derrière des morts suspectes étaient, elles, très en retard. Aux États-Unis, ces décès étaient soumis à l'examen d'un coroner, personnage souvent corrompu, réputé modifier les certificats de décès moyennant finance. Mais un homme allait révolutionner tout cela : Charles Norris (1867-1935), descendant de l’une des familles les plus fortunées de Philadelphie. Il devint le premier médecin légiste de formation scientifique. Directeur de laboratoire au Bellevue Hospital de New York, il recruta comme toxicologue Alexander Gettler (1883-1968), fils d’immigrés polonais. Ensemble, Norris et Gettler jetèrent les bases de la toxicologie médico-légale moderne au sein du premier laboratoire de sciences judiciaires, créé en 1918 pour rechercher des substances ayant pu jouer un rôle direct ou indirect dans un décès… Ils menèrent également les premières campagnes contre les dangers de la chimie pour la santé publique, dénonçant certains scandales sanitaires et obligeant les entreprises et les autorités à accepter la réglementation de l’usage des produits chimiques sur les lieux de travail et dans les produits de consommation.
Ce documentaire-fiction revient sur les plus célèbres affaires auxquelles furent confrontés Norris et Gettler : l’histoire de l’impitoyable tueuse en série Fanny Creighton, adepte du cyanure ; l’empoisonnement d’ouvriers de chez Standard Oil et General Motors par des carburants au plomb-tétraéthyle ; la mort troublante d’Anna Fredericksen (à cause du monoxyde de carbone qui tuait à New York plus de gens que la typhoïde, la tuberculose et la rougeole réunies) ; l’empoisonnement au radium des ouvrières dans une usine de montres du New Jersey… Le film revient également sur un épisode peu connu de la politique américaine auquel Norris s’est farouchement opposé, la "guerre chimique de la Prohibition" : de 1919 à 1933, le gouvernement américain a sciemment ajouté des substances chimiques nocives dans les alcools fabriqués aux États-Unis pour intoxiquer les consommateurs et les dissuader de boire. Ce programme d'empoisonnement fédéral aurait tué au moins dix mille personnes ! Au fil des autopsies et des affaires, Norris et Gettler ont ainsi élevé la science médicolégale au rang de discipline hautement respectée, et ont révolutionné le système de justice pénale américaine.
Source : Arte
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire