mardi 7 juillet 2015

Les richesses de la Grèce attisent la convoitise des marchés…


Les richesses de la Grèce attisent la convoitise des marchés…
Compilation d’articles par Liliane Held-Khawam, le 6 juillet 2015

A l’heure où la monnaie fabriquée par les banques ne vaut plus rien, seules les ressources naturelles auront toujours plus de poids à l’avenir. Spécialement l’or.
Or, la Grèce regorge d’or, de gaz et de pétrole
Grâce la compilation d’articles ci-dessous, on a une idée plus claire des ressources cachées de ce pays décrit à l’envi comme pauvre et en faillite. Rien n’est plus faux. La mise sous tutelle et la privatisation de ce pays ne peuvent qu’asseoir encore plus le pouvoir de la haute finance!

* * *

Grèce. D’importantes mines d’or qui excitent les convoitises étrangères 
Par Hervé Hillard, le 3 juillet - Ouest France

La Grèce a les ressources naturelles pour devenir le premier producteur d’or européen. Ce qui excite les convoitises de sociétés étrangères.

498 kilos d’or. Telle était la production annuelle en Grèce en 2011. L’an prochain, ce chiffre pourrait théoriquement dépasser les 13 tonnes – soit 26 fois plus –, plaçant ainsi le pays au premier rang des producteurs européens, devant la Finlande, actuel 40e au rang mondial.

Car le sous-sol de la Grèce est riche : le pays est déjà le premier en Europe pour la bauxite, minerai qui entre dans la fabrication de l’aluminium, et de perlite, sable siliceux utilisé en agriculture et en horticulture.

250 tonnes d’or rien qu’en Chalcidique

Dans un pays où le taux de chômage frôle les 26% – il a pratiquement triplé depuis le début de la crise économique en 2008 -, et qui aligne six années consécutives de récession économique, ces ressources naturelles sont une bonne nouvelle. Du moins en théorie.





En Grèce, le taux de chômage frôle les 26% – il a pratiquement triplé depuis le début de la crise économique en 2008. En bleu, le taux de chômage de la France. | Google
Les importantes réserves d’or présent dans le sous-sol grec – certains experts parlent de plus de 250 tonnes rien que dans la péninsule de Chalcidique (nord) – risquent en effet de profiter à des compagnies étrangères, notamment en Thrace (extrême nord-est du pays) et en Chalcidique, justement.

Car, entre la politique clientéliste menée avant la crise, et les problèmes que connaît la Grèce depuis 2008, les mines et les sociétés pouvant les exploiter ont été délaissées ou arrêtées. Ainsi, en Chalcidique, la compagnie Goldfield European a attendu cinq ans un permis d’exploitation, bloqué pour des raisons bureaucratiques. Du coup, sa valeur en bourse s’est effondrée, la transformant en proie pour d’autres sociétés minières. Et c’est Eldorado Gold, grosse compagnie minière canadienne déjà active en Roumanie, Turquie, Chine et Brésil, qui a emporté la mise pour 2,4 milliards de dollars.

« Ce pays est resté inexploré »

« La Grèce a un potentiel minier pour devenir un pays producteur majeur, se réjouit Jeremy Wrathall, patron de la société minière australienne Glory Resources, qui, elle, a racheté des mines en Thrace. Ce pays est resté inexploré et les techniques modernes de prospection n’ont jamais encore été utilisées ici ».

Selon Glory Resources, 200 emplois directs et 600 emplois indirects pourrait être créés pour son seul projet, sans compter les recettes générées pour l’Etat grec sous forme de taxes. Quant à Eldorado Gold, son effectif actuel de 800 personnes serait porté à 1 500 personnes (le secteur minier grec emploie un peu plus de 10 000 personnes).


Les principales mines grecques se trouvent en Thrace et en Chalcidique. | Google Maps
Reste que l’extension et l’exploitation de ces mines d’or inquiètent les habitants des régions concernées. Dans la péninsule de Chalcidique, région très touristique, malgré un taux de chômage qui frise les 40 %, nombre de villages opposent une forte résistance, craignant une catastrophe sanitaire et écologique.

Selon le quotidien Die Zeit, en effet, « l’exploitation minière a apporté du travail aux gens d’ici, mais aussi des problèmes. Car les anciens exploitants n’ont eu que peu d’égards pour la nature. Les eaux industrielles ne cessaient de polluer la mer. Les entreprises utilisaient du cyanure toxique et des métaux lourds. Une gigantesque décharge constituée de résidus contaminés se dresse encore aujourd’hui dans les environs.»

Ce qui n’a pas suffi à arrêter le précédent gouvernement grec de Giorgios Papandreou, appâté par cette manne aurifère. L’ex-Premier ministre avait ainsi soutenu le projet de Skouries, une mine d’or à l’abandon située dans les environs du village de pêcheurs d’Aristoteles. Celle-ci devrait être exploitée par une filiale de la multinationale Eldorado Gold, et être agrandie de 80 à 700 mètres de diamètre.

« Des privilèges scandaleux »

Les habitants de la région qui s’opposent à la réouverture de la mine peuvent compter sur un allié de taille : Alexis Tsipras, qui, pendant la campagne présidentielle, s’est rendu plusieurs fois sur place pour soutenir les écologistes.

Dans son programme, Syriza, le parti de Tsipras, promettait de supprimer « les lois qui accordent des privilèges scandaleux à de grandes entreprises locales ou multinationales dans le domaine de l’exploitation minière ». Les ventes de plusieurs mines semblent de plus avoir été réalisée dans des conditions douteuses, celle de Skouries mouillant notamment quelques personnalités politiques.

Aujourd’hui, Syriza veut tenir ses promesses. Ainsi, selon Die Zeit, « le gouvernement a retiré depuis une série d’autorisations au projet, ou ne les a pas accordées. Mais il n’a tout de même pas totalement stoppé le projet. Pas encore. »

Source : Ouest France

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La Grèce, pays de l’or noir ? 
Par Sylvie Gruszow, le 8-03-2013

 Cet article a été publié en février 2013 sur le site de Café Babel. Il est régulièrement mis à jour (voir la rubrique Uptodate en fin d’article)

La Grèce sortira-t-elle de son marasme grâce à l’exploitation d’énormes gisements de pétrole et de gaz enfouis en mer Ionienne et en mer Égée ? C’est la rumeur qui, de chaines télévisées en réseaux sociaux, enfle depuis quelques semaines en Grèce. Il ne se passe plus une journée sans un reportage qui explique que, d’ici 5 à 8 ans, la Grèce pourrait grâce à ses ressources en hydrocarbures devenir la clé de tous les problèmes énergétiques de l’Europe. Sur les chaines télévisées, des experts, pétrochimistes ou géologues, avancent des estimations qui font tourner la tête. 100 milliards de barils ? 170 ? Les indices sont très forts, disent les experts, pour penser que le plancher océanique grec renferme au moins autant de trésors que celui de Chypre, pays qui vient de lancer ses premiers forages après une longue phase exploratoire. Les volcans de boues qui laissent échapper du méthane sont une indication forte de gisements, or de tels volcans « il y en a beaucoup en mer Égée », soulignent ces mêmes experts devant des journalistes plutôt dubitatifs face aux chiffres avancés. Ces prédictions optimistes qui se fondent également sur plusieurs études géologiques et sismiques (1) et sur l’analyse tectonique de la zone sont-elles réalistes ? Pour en avoir le cœur net, la Grèce a commandité une mission exploratoire à la société norvégienne PGS. Un de ses navires de recherche explore depuis quelques semaines le plancher de la mer Ionienne et de la mer Égée au Sud de la Crète. Il a 90 jours pour terminer son travail (uptodate du 3/04/2013 : la mission vient de s’achever). Après quoi, les grecs disposeront d’une cartographie très détaillée des zones potentiellement riches en hydrocarbures. Et pourront alors lancer des appels d’offre auprès des compagnies de forage.

En toile de fond à ces débats qui agitent la sphère médiatique grecque, il y a bien sûr l’exemple de Chypre : ce pays a déclaré que ses ressources en hydrocarbures pourraient lui assurer au moins 150 ans de consommation énergétique. Alors, malgré la mise en garde de l’Institut Hellénique des Hydrocarbures qui en appelle à la prudence (2), la Grèce se met à rêver… Seul hic au tableau : contrairement à tous les autres pays d’Europe du sud, la Grèce n’a pas encore déclaré de façon officielle auprès des Nations Unis sa « zone économique exclusive » ou ZEE (3), autrement dit le domaine marin et sous marin sur lequel le pays a théoriquement des droits d’exploitation. C’est sur ce point – peu connu – que plusieurs experts multiplient ces dernières semaines leurs interventions à la télévision mais aussi devant des salles pleines à craquer, à Athènes et en province. En 1995, la Grèce a signé les accords de Montego Bay qui fixent aux pays les règles et la procédure à suivre pour exploiter et/ou préserver leur domaine marin au-delà des eaux territoriales (4). Mais ensuite bizarrement tout s’est arrêté : elle n’a pas déclaré officiellement ni délimiter sa ZEE. Or l’enjeu est de taille : la Grèce possède la seconde plus grande ZEE de Méditerranée après l’Italie. Soit un demi-million de km2, c’est-à-dire 3 fois la taille du pays ! Mais sans délimitation ni déclaration officielles de sa ZEE, la Grèce ne peut prétendre à exploiter ses ressources potentielles. « Elle est le seul pays de l’Europe du sud qui n’a pas déclaré sa ZEE. Chypre l’a fait en 2004 et a signé une délimitation de ZEE avec trois de ces voisins : L’Égypte, le Liban et l’État d’Israël. Du coup, ce pays a pris de l’avance dans la recherche d’hydrocarbures » fait remarquer Nikos Lygeros, conseiller stratégique en Grèce et à Chypre. La pression du voisin turc sur Athènes a sans doute freiné le processus car La Turquie a émis un casus belli, dans le cas où la Grèce en viendrait à délimiter une ZEE. Plus au sud, tous les feux sont au vert : la Lybie et l’Égypte ont un positionnement globalement positif sur la délimitation de la ZEE grecque. Certains observateurs font valoir que si la Turquie ne veut pas entendre parler de ZEE grecque, rien n’empêche la Grèce d’avancer sur ce dossier avec ses autres voisins. « Malgré les pressions turques, Chypre a délimité sa ZEE et la Turquie n’a pas bougé » observe l’un des experts. Avec l’avancée de l’étude exploratoire norvégienne, il se pourrait qu’Athènes accélère sur ce dossier dans les semaines qui viennent. Lors de ses vœux télévisés de bonne année, le premier ministre Antonis Samaras a mis au premier plan la reconnaissance de la zone économique exclusive, « AOZ » en grec. Nombre d’observateurs se demandent s’il ne s’agit pas avant tout de faire oublier la pilule amère des augmentations et privatisations en tous genres qui se préparent notamment dans le secteur de…l’énergie : « « Les plans prévoient que l’entreprise publique de gaz naturel, DEPA, privatise 65 % de ses actions pour rembourser la dette » » fait remarquer le journaliste americain F. William Engdahl. Une privatisation qui intéresse de près la Russie ce qui ne laisse pas d’inquiéter les Etats-Unis (5). Par ailleurs, le gouvernement a annoncé en décembre dernier que les tarifs de l’électricité allaient augmenter de près de 20% en 2013.  S.G.

Uptodate mars 2013 :
– le PM grec A. Samaras a évoqué longuement la question de la ZEE lors de sa visite en Turquie. Il y a peu, la Grèce a  déposé « une note verbale » à l’Onu pour « garantir ses droits » sur les fonds marins de la mer Égée. Lire également :  http://nautisme.lefigaro.fr/breves-nautisme/divers-0/2013-03-08-17-44-47/la-grece-s-interesse-aux-zee-maritimes-9545.php
– A propos des hausses sur les factures d’électricité, un court métrage vient d’être réalisé par Docu Praxi qui décrit parfaitement la situation de nombre de grecs. C’est ici.
– 20/03 : La Grèce proteste contre des prospections turques dans ses eaux
-25/03 : Controverse autour du territoire maritime
– 3/04 : Athènes rêve d’or noir, au risque d’irriter la Turquie

(1) The importance of Eastern Mediterranean gas fields for Greece and the EU :http://www.pytheas.net/docs/20120119%20The%20Economic%20and%20Geopolitical%20importance%20of%20Eastern%20Mediterranean%20gas%20fields%20for%20Greece%20and%20the%20EU.pdf.
(2) http://www.elliny.gr/includes/event/elliny_deltio_typou_12dec12_DB.pdf.
(3) La Zone Économique Exclusive est située au-delà de la mer territoriale et s’étend jusqu’à 200 milles marins de la ligne de base. La mer territoriale ayant une largeur de 12 milles marins, le régime juridique de la ZEE s’étend sur une largeur réelle de 188 milles marins. 99 % des ressources halieutiques se situent dans les ZEE, à moins de 200 milles marins des côtes.
(4) La Convention sur le Droit de la mer a juste 30 ans : elle a été signée le 10 décembre 1982 à Montego Bay en Jamaïque :http://droitnature.free.fr/Shtml/ConvDroitMer.shtml ethttp://www.un.org/News/fr-press/docs/2012/AG11323.doc.htm.
(5) http://french.ruvr.ru/2013_02_17/Gaz-les-USA-mettent-en-garde-la-Grece-contre-une-cooperation-avec-la-Russie.
https://lescarnetsderoute.wordpress.com/2013/03/08/223/

Source : Café Babel

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La Grèce est assise sur une immense réserve de gaz en mer, révèle une étude
Le 4 octobre 2012

Le gaz naturel en mer pourrait changer le destin de la Grèce si les premières estimations qui révèlent 464 milliards d’euros de réserves de gaz sont confirmées, révèle une étude présentée au premier ministre, Antonis Samaras, et consultée par Reuters.

Selon cette étude, qui rassemble des données scientifiques existantes, des similitudes géologiques indiquent que les réserves en mer de la Crète pourraient correspondre à celles du prolifique bassin Levantin, dans lequel convergent les découvertes israéliennes et chypriotes.

Elle met en évidence des réserves stratégiquement importantes dans les eaux grecques au sud de la Crète, de l’ordre d’environ 3,5 mille milliards de mètres cubes (Tcm). Cette quantité serait suffisante pour répondre à la demande de gaz de l’UE pendant six ans et équivaudrait à environ 1,5 milliard de barils de pétrole.

Même s’il lui faudra des années pour explorer et développer le secteur du gaz en mer, la Grèce a lancé une série de licences et a demandé à une entreprise spécialisée en relevés sismiques de déterminer l’étendue des gisements d’hydrocarbure.  Les résultats sont attendus pour mi-2013.

En présentant leurs découvertes, les auteurs de l’étude, Antonis Foscolos, Elias Konofagos et Nikos Lygeros, ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que les réserves rapportent 464 milliards d’euros à l’État sur 25 ans.

« Nous pensons que ce chiffre est deçà de la réalité », a déclaré à Reuters M. Konofagos, dont l’entreprise Flow Energy, basée à Athènes, conseille officieusement le gouvernement sur sa stratégie énergétique.

M. Foscolos, professeur émérite à l’université technique de Crète et au Canadian Geological Survey, a expliqué que les émissions sous marines de méthane et la présence de gisements d’hydrate de gaz dans le fond marin indiquaient la présence de réservoirs importants.

Une autre étude publiée dans le Journal of Environmental Science and Engineering en juin dernier a estimé que la Grèce disposait de 4 Tcm de gaz et de 3 milliards de barils de pétrole brut.

Tenant compte des économies sur les importations de pétrole (la Grèce dépense 5 % de son PIB en importations énergétiques), ces découvertes pourraient rembourser la dette du pays et permettre d’économiser des milliards d’euros par an.

La plateforme gazière européenne ?

Avec cette richesse potentielle, la Grèce pourrait également devenir une plateforme de transit du gaz vers l’Europe si elle établissait une zone économique exclusive qui lui permettrait d’extraire légalement des hydrocarbures. Actuellement, cet élément fait défaut dans le sud de la Crète et dans d’autres régions.

Le chef du gazoduc ITGI, qui a perdu le projet d’acheminement du gaz de la mer Caspienne en Europe, espère convertir son projet en un conduit reliant les découvertes de l’est de la mer Méditerranéenne et le vieux continent, en manque de gaz.

Malgré de grands espoirs, les géologues signalent que les estimations à elles seules ne signifient rien. Seul le forage peut établir les faits.

Contexte

Les découvertes de gaz en mer dans les zones économiques de Chypre, d’Israël et du Liban ont provoqué une vague de prospection dans la région. Il existe désormais des programmes d’exportation par gazoduc vers l’Europe.

Selon les chiffres de l’US Geological Survey, les volumes totaux de gaz dans l’est de la mer Méditerranée sont estimés à plus de 10 mille milliards de mètres cubes, mais ces données ne reprennent pas le sud de la Crète. Ce volume serait suffisant pour répondre à la demande européenne pendant plus de 15 ans.

Les industries pétrolière et gazière, principalement sur terre, en difficulté seraient redynamisées étant donné que les rudes réalités économiques raniment l’intérêt pour l’exploration, longtemps négligée par les décideurs politiques.

Les perspectives pour l’ouest de la mer Méditerranée, qui abrite 1,4 Tcm de gaz selon l’US Geological Survey, s’améliorent après que l’Italie a assoupli l’interdiction de forage de deux ans et a promis de réduire la paperasserie.

Source : Euroactiv

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Source : Liliane Held Khawam

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