jeudi 1 octobre 2015

Une histoire du plutonium



TERRES NUCLÉAIRES
Une histoire du plutonium (France, 2015)

À travers trois lieux dominés par des sites nucléaires, Hanford aux États-Unis, La Hague en France et Rokkasho au Japon, une histoire édifiante du plutonium et de ses usages, à la croisée d’intérêts économiques et militaires.

Tout commence à l’université de Berkeley en 1940, quand Glenn Seaborg découvre le plutonium, matière artificielle issue de l’uranium à la “toxicité diabolique”, dont le corollaire, la mise au point de la bombe atomique, va entraîner, au-delà de l’horreur, une folle surenchère pour le produire. Une spirale infernale à la croisée d’intérêts industriels, stratégiques et militaires. Alors que l’homme s’enorgueillit hâtivement de pouvoir maîtriser la matière, trois sites, Hanford, La Hague et Rokkasho, présentant des similitudes – paysage désolé de landes et de rochers, environnement austère et climat dur pour l’homme –, témoignent aujourd’hui du désastre.

Impasse
Pionnier, Hanford, désormais fermé, est condamné à des travaux de décontamination sans fin – qu’Areva assure en partie – et draine son lot de cancers, de malformations, le long d’une route surnommée “le kilomètre de la mort”. L’usine de de La Hague retraite les déchets nucléaires du monde entier, stockant pour des millénaires des tonnes de plutonium incontrôlable dont plus personne ne veut. Quant au site de Rokkasho, qui ne fonctionne toujours pas dans un Japon ébranlé par Fukushima, il incarne à lui seul l’impasse actuelle de l’industrie nucléaire. Dans cet état des lieux alarmant, nourri de témoignages d’experts et de victimes, Kenichi Watanabe (Le monde après Fukushima) révèle les enjeux et les choix géopolitiques qui ont conduit à cette situation ubuesque : lobbying virulent du complexe militaro-industriel, dissuasion et indépendance nationale chère à de Gaulle, illusion de progrès et de compétitivité, et conversion, initiée par la France, du nucléaire militaire au nucléaire civil, à la suite de la crise pétrolière en 1973. Soit une série d’échecs technologiques et politiques, masquée par un mur de silence, contre lequel les trop rares voix résistantes peinent à se faire entendre.
Source : Arte

"Hanford [en californie] a été le premier site au monde de production de l'atome. Les travailleurs et les habitants de la région ont évidemment été surveillés d'un point de vue médical mais aussi testés à des fins expérimentales. Le but était de connaitre les effets de la radioactivité sur l'organisme humain et de savoir quelles étaient les doses tolérables. En témoigne, par exemple, Green Run. D'après des documents déclassifiés en 1986, on sait que cette expérience de diffusion volontaire de produits de fission radioactif a été mené dans le plus grand secret dans la nuit du 2 au 3 décembre 1949. Au moment ou l'Union Soviétique vient juste de terminer sa première bombe atomique, le but est de mesurer la radioactivité dans les airs sur la végétation, et à la surface des eaux. Tous les hommes, les femmes, les enfants de la région seront donc volontairement irradiés !
D'autres essais du même genre ont eu lieu, en fait, on peut dire que la région de Hanford à fournit depuis 1943, une véritable population de cobayes humains ! [conduisant à d'innombrables cancers et malformations]" (A partir de 32')
 

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