dimanche 8 novembre 2015

Yeshayahou Leibowitz, le "Prophète de la Colère"



"Autrement dit il y a des judéo-nazis ! LES JUDEOS-NAZIS EXISTENT !
- Cela vous choque ? 
- Je ne suis pas choqué je constate un fait. Si j'élève la voix c'est que des gens l'ignorent encore. C'est pourquoi je le crie bien fort : LES JUDEOS-NAZI EXISTENT !
- Vous dites cela parce que vous pensez que c'est la vérité ou bien par provocation ? 
- Parce que c'est la vérité." (à partir de 2'10'') (...)

Yeshayahou Leibowitz, né à Riga le 29 janvier 1903 et mort le 18 août 1994 est un chimiste, historien de la science, philosophe et moraliste israélien, considéré comme l'un des intellectuels les plus marquants de la société israélienne, et l'une de ses personnalités les plus controversées pour ses avis tranchés sur la morale, l’éthique, la politique, et la religion. Il fut rédacteur en chef de l'Encyclopédie Hébraique.
Source (et suite) du texte : wikipedia

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Un exemple récent :



"Réfugiés du camp d'Aida [Bethléem, octobre 2015]
nous sommes l’armée d’occupation ! Si vous jetez des pierres, nous vous gazerons jusqu'à ce que vous mourriez tous : les enfants, les jeunes, les vieux. Vous mourrez tous, nous n'en laisserons pas un seul vivant. 
Nous avons arrêté l'un de vous, il est avec nous maintenant, nous l'avons enlevé de sa maison. Et nous allons l'abattre et le tuer sous votre regard si vous continuez à jeter des pierres. 
Rentrez chez vous ou nous vous gazerons jusqu'à ce que mort s'en suive. Vos familles, vos enfants, tout le monde. Nous vous tuerons ! Ecoutez-moi, rentrez tous à la maison, c'est mieux pour vous."

Discours de "l'armée la plus morale du monde" (selon l'expression de Benyamin Netanyahu) ou de "judéos-nazis" (selon celle de Yeshayahou Leibowitz) ?


Occupation de la Palestine, c’est quoi au quotidien ? C’est ça…
Par Sheren Khalel et Abed al Qaisi, le 30 octobre 2015 – Middle East Eye

BETHLEHEM, territoires palestiniens occupés – Yazan Ikhlayel, 17 ans, se trouvait dans un centre communautaire du camp de réfugiés d’Aida à Bethléem lorsque les forces israéliennes ont pris le camp d’assaut. Ikhlayel s’est servi de son iPhone pour filmer les jeeps israéliennes qui roulaient sur l’une des routes principales du camp en lançant des gaz lacrymogènes, quand un soldat s’est mis à parler aux résidents dans un des haut-parleurs de la jeep.

«Habitants du camp de réfugiés d’Aida, nous sommes l’armée d’occupation ! Si vous jetez des pierres, nous allons lancer sur vous du gaz jusqu’à ce que vous mouriez tous autant que vous êtes, jeunes, enfants, vieillards. Vous allez tous mourir !»

Le soldat a continué à lancer en arabe toutes sortes de menaces et d’insultes à la population du camp d’Aida. Mais, selon Ikhlayel, c’est la première phrase qui a vraiment choqué les gens.
«Pour moi, le plus important est que cette vidéo fasse comprendre aux gens ce qu’est vraiment la démocratie israélienne a dit Ikhlayel à Middle East Eye. Ils l’ont reconnu clairement, ils ont dit qu’ils nous occupaient, ils ont dit : Nous sommes l’armée d’occupation. C’est bien la preuve que ce pays est un pays d’apartheid, et pas du tout une démocratie.»
«C’est la première fois que je les entends dire quelque chose comme ça, au haut-parleur, pour que tout le monde l’entende, a continué Ikhlayel. Les jeunes n’acceptent pas ce que font les soldats, surtout maintenant. Ils sortent dans les rues [pour protester] tous les jours, et ils ne s’arrêteront pas. Ils n’ont pas peur d’eux.»
Lorsque nous lui avons demandé s’il pensait que le message du soldat allait suffisamment effrayer les jeunes pour qu’ils arrêtent de manifester, Ikhlayel a secoué catégoriquement la tête : «Ils continueront tant que l’occupation durera», a-t-il affirmé.

Mohammed al-Azza est un journaliste indépendant du camp de réfugiés d’Aida. Il était dans les rues en train de prendre des photos pendant le raid de jeudi sur le camp.
«Ce qui est arrivé aujourd’hui n’est pas normal. Ils ont attaqué le camp d’une manière démente. Il y avait des manifestants dans les rues, oui, mais le but des soldats n’était pas de lancer des gaz lacrymogènes sur les enfants qui manifestaient, a déclaré al-Azza. Ce qu’ils voulaient, aujourd’hui, c’était faire du mal aux habitants du camp, ce n’était pas d’essayer d’arrêter les manifestants qui étaient dans les rues.»
Selon Al-Azza, les forces israéliennes essayent de pousser la population entière à faire pression sur les jeunes pour qu’ils cessent de protester, ce qui leur éviterait de jouer au chat et à la souris avec les jeunes manifestants comme ils sont obligés de le faire tous les jours depuis le 2 octobre.
«Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu les soldats utiliser un haut-parleur comme ça, a déclaré al-Azza. Mais c’est l’expression qu’ils ont employée qui nous a vraiment surpris – généralement ils (les Forces de défense israéliennes) n’utilisent pas l’expression Forces d’occupation israéliennes comme nous le faisons ; mais c’est une bonne chose que nous, et les gens extérieurs au pays ayons pu entendre cela. Cette fois, ils nous l’ont dit : Nous sommes l’occupation.»
Al-Azza espère que beaucoup de monde va regarder la vidéo et se rendre compte de ce qu’est le quotidien des Palestiniens sous occupation militaire.

«Habituellement, quand nous parlons de la Palestine, nous racontons aux étrangers ce que les Israéliens ont fait, mais c’est généralement après coup, cette fois les gens vont entendre de la bouche des soldats israéliens eux-mêmes ce qu’ils veulent nous faire. Ils ont dit clairement : Nous allons vous tuer et nous allons vous faire telle et telle chose. Il est très important que les internationaux puissent entendre ce genre de choses que nous, nous entendons tout le temps.»
Akkram Huessni et une poignée de ses amis portaient des masques à gaz pour circuler dans le camp de réfugiés d’Aida et aider les gens à s’enfuir quand les soldats se sont mis à parler dans le haut-parleur. Huessni n’en croit toujours pas ses oreilles :

«Ce soir, tout le monde en parle dans le camp ; ici, on ne parle que de ce que les soldats [israéliens] ont dit et de ce qu’ils ont fait», a déclaré Huessni. « Cela a été un vrai choc, j’ai encore du mal à en croire mes oreilles, et tout le monde dans le camp a ressenti la même chose que moi. Nous sommes vraiment très surpris, non pas qu’ils aient dit ça, mais qu’ils l’aient dit haut et fort en public, dit Huessni. Mais ce qui est vraiment effrayant, c’est qu’ils ne se contentent pas de le dire – nous les avons vus aujourd’hui et nous croyons qu’ils sont sincères : ils veulent vraiment tuer les habitants du camp.»
Huessni dit que lui et ses amis ont sauvé jeudi des dizaines de personnes qui étaient piégées dans des nuages ​​de gaz. À certains moments, tout ce qu’il pouvait voir, autour de lui, c’était du blanc, dit-il.
«Aujourd’hui, c’est le premier jour où nous avons vraiment compris qu’il nous fallait nous organiser pour avoir des gens sur le terrain dans chaque quartier du camp pour s’assurer que tout le monde est en sécurité. Ils lançaient du gaz directement à l’intérieur des maisons. Un bébé de deux mois a été atteint par le gaz, il est à l’hôpital maintenant avec ses parents , a déclaré Huessni. Tout cela est très choquant, oui, ce que les soldats ont dit est insensé, mais ce qu’ils font l’est tout autant – nous sommes vraiment convaincus que, dans cette vidéo, ils ne parlent pas à la légère.»

Source : Le Saker francophone

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Ahmad Abou Sbitan, 11 ans, arrêté devant son école à Jérusalem-Est (octobre, 2015)

L’armée israélienne a arrêté 800 enfants Palestiniens en octobre 2015
Par Silvia Cattori le 07 novembre 2015

« Les forces armées israéliennes maltraitent de façon systématique les enfants palestiniens », affirme l’ONG basée en Cisjordanie occupée, Military Court Watch.
Depuis 2000 l’Etat juif d’Israël a arrêté et incarcéré plus de 8500 enfants Palestiniens.
Durant ce mois d’octobre uniquement 800 enfants ont été arrêtés et brutalisés.

Source : Arret sur info

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Les agresseurs israéliens n’ont été ni tirés à vue, ni qualifiés de terroristes
Par Samah Jabr, psychiatre, habitant Jérusalem-Est, le 06 novembre 2015 - Middle Est Monitor

Culpabilisation et intimidation de la communauté palestinienne
À la différence de la façon dont les Palestiniens sont traités, les agresseurs israéliens n’ont été ni tirés à vue, ni qualifiés de terroristes ; leurs noms n’ont pas été rendus publics et leurs maisons n’ont pas été démolies ; au lieu de cela, nous avons été informés qu’ils étaient psychologiquement « tourmentés ».

L’incitation est une accusation « taillée sur mesures », montée spécialement pour effrayer les Palestiniens qui expriment une opposition face à un durcissement de la politique israélienne qui déjà suffoquait la communauté. Les forces de sécurité israéliennes, par exemple, ont mis en place une « section arabe » dans leur département cybernétique, section qui est chargée de scanner les médias sociaux. L’un parmi tous ceux qui ont été arrêtés en raison de leurs publications sur leur compte Facebook est un jeune qui a écrit « Apportez des oignons avec vous » ; les oignons étant considérés comme un antidote contre les gaz lacrymogènes lancés sur les manifestants par les soldats et la police.

Le directeur du ministère israélien de l’Éducation, le général Michal Cohen, a demandé une enquête sur un proviseur et enseignant d’une école primaire de Jérusalem-Est, qui était accusé d’incitation contre les soldats. D’après le ministère, l’école se livrait à une « propagande politique illégale » en permettant que soit jouée une pièce de théâtre dans laquelle un soldat est présenté comme « violent et meurtrier, (alors qu’) il tire sur un enfant palestinien ». Le ministre de l’Éducation, Naftali Bennet, a prévenu que « les enseignants qui autoriseront cette pièce seront traités sans réserve ».

Même si beaucoup des mises à mort, des arrestations et démolitions de maisons qui ont lieu en Palestine visent des enfants en âge scolaire, il est clair que leurs conseillers et enseignants ont l’interdiction de se donner l’occasion de s’exprimer et d’agir à travers de telles expériences difficiles. Quand les enfants reproduisent symboliquement leur réalité dans un jeu post-traumatique, ou quand les adultes tentent d’apaiser leur anxiété en partageant des informations sur les médias sociaux, ils font le constat que ces réactions ne sont pas autorisées par les Israéliens et sont sanctionnées en tant qu’ « incitation », comme si les épouvantables réalités créées par Israël ne suffisaient pas en elles-mêmes pour « inciter » la population à résister à l’occupation.

Quelles sont ces réalités ? De nouvelles lois et politiques visant à humilier et à discriminer les Palestiniens ont été publiées par le cabinet israélien, telle « la loi pour l’interpellation et la fouille » ; la fermeture progressive de Jérusalem aux Palestiniens venant de Cisjordanie ; l’ajout de nouveaux check-points avec des blocs de béton qui barrent le passage et des détecteurs de métal ; la restriction de l’accès des Palestiniens au Noble Sanctuaire d’Al-Aqsa ; l’intensification des opérations de police dans les quartiers palestiniens ; l’assouplissement des restrictions à l’utilisation des munitions de guerre contre les manifestants ; la mise hors la loi des organisations civiles ; l’interdiction de voyager pour les militants ; le nombre croissant des arrestations administratives arbitraires ; la démolition rapide des maisons des familles des combattants palestiniens ; l’autorisation pour de nouvelles colonies de peuplement juives illégales en vertu de la législation internationale ; et les projets pour révoquer les droits à résidence d’environ 230 000 Jérusalémites qui vivent à l’extérieur des limites nouvellement définies de Jérusalem. Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, se promène dans Jérusalem une arme à la main, et les juifs portent de plus en plus ostensiblement des armes ; les acquisitions d’armes par les citoyens israéliens ont augmenté de 5000 % au cours du mois passé.

Pendant que les Israéliens débattent de la peine de mort pour les Palestiniens dans leurs commissions ministérieles et à la Knesset, l’armée, les forces de police et les colons procèdent à la traque des Palestiniens dans les rues et à leurs exécutions extra-judiciaires. Puis, avec l’aide des médias, ils fabriquent des récits pour expliquer l’assassinat de nos jeunes. Les soldats israéliens pratiquent une politique du tirer pour tuer contre les manifestants sans armes à la frontière de Gaza, tuant et blessant des Palestiniens qui ne présentent aucun danger, ainsi que de présumés agresseurs, et des passants. Dans les quelques cas où une preuve par vidéo a été disponible, il a été possible de réfuter les allégations portées par la police et les soldats israéliens. C’est ainsi que l’organisation israélienne pour les droits de l’homme, B’Tselem, tire la conclusion que la fusillade contre Bassel Al-Sider et Fadi Alloun « soulève une vive inquiétude avec les forces de sécurité qui tirent pour tuer, même quand manifestement les Palestiniens ne constituent plus une menace et qu’ils pourraient être appréhendés d’une autre façon ». Amnesty International a fait le constat que le meurtre de Hadeel Hashlamoun constituait une exécution extra-judiciaire. Nous avons entendu le témoignage de témoins oculaires et vu des vidéos de situations où les soldats israéliens ont placé un couteau près des corps de jeunes palestiniens après qu’ils ont été abattus et tués.

La facilité avec laquelle les Palestiniens sont tués a débouché sur l’assassinat de non-Palestiniens qui « ressemblaient à des Arabes ». Un Israélien juif possédant un fort accent et l’apparence d’un « Arabe », Simcha Hodadtov, a été tué par l’armée à la gare routière centrale de Jérusalem ; les médias ont publié aussitôt qu’il s’agissait d’un Palestinien qui avait tenté de s’emparer de l’arme d’un soldat. Par la suite pourtant, les médias ont dû revenir sur leur première version quand un membre de l’organisation ZAKA, qui accompagne les corps des morts, s’est rendu compte que le défunt était en réalité un juif et il a dû échanger la housse mortuaire noire servant à identifier les corps des Palestiniens contre la housse blanche réservée aux Israéliens juifs.

Ceci est arrivé une semaine après le lynchage de Haftom Zarhum, un immigrant érythréen de 29 ans, par les Israéliens qui avaient supposé qu’il avait participé ou été complice dans une attaque à Beersheba. Juste avant ce meurtre, Ben Tzion Mutsafi, un rabbin important de Jérusalem et directeur d’une Yeshiva, avait déclaré, « pour les terroristes qui sont arrêtés, il est ordonné de leur taper la tête contre le sol jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une goutte de vie en elle ». Telle avait été sa réponse quand l’un de ses élèves avait demandé s’il lui était permis de frapper, de donner des coups de pied ou de tirer sur un terroriste qui avait été attrapé et immobilisé, ou s’il y avait une interdiction biblique et/ou rabbinique pour de tels actes. Ce qui est arrivé à l’Érythréen n’a été que la traduction d’un tel enseignement dans sa pratique ; nous avons vu un soldat frapper à coups de pied Zarhum à la tête alors qu’il était étendu ensanglanté sur le sol de la gare routière. Un autre homme a soulevé un banc et l’a laissé retomber sur la tête de la victime. Apparemment, la seule erreur commise a été que cet affreux traitement était destiné à un vrai Palestinien, afin d’ « effrayer et dissuader la communauté ».
Dans le cas de l’Israélien juif orthodoxe qui a poignardé un autre juif, Uriel Razkan, à Kiryat Ata en périphérie de Haïfa, et dans celui des « adolescents israéliens » poignardant quatre Palestiniens à Dimona, la police a seulement retenu un moment les auteurs. Ils n’ont été ni tirés à vue, ni qualifiés de terroristes ; leurs noms n’ont pas été rendus publics et leurs maisons n’ont pas été démolies ; au lieu de cela, nous avons été informés qu’il s’agissait de personnes psychologiquement « tourmentées ».

Toutes ces formes d’intimidation sont destinées à créer un effet dissuasif sur les assaillants potentiels. Les graves conséquences pour les familles et les communautés de ceux qui sont accusés d’être des combattants visent à induire leur culpabilité et à aboutir à la condamnation de ceux qui résistent à l’occupation. Cependant, Israël est en train de plus en plus de franchir les limites de l’éthique, violant toujours plus les droits humains et devenant toujours plus sanglant et détesté. Pour rassurer l’opinion israélienne, le cabinet va promettre de punir plus encore les Palestiniens. En  recourant à un néofascisme et à une répression intensifiée, Israël peut, peut-être, vaincre et tuer quelques Palestiniens, mais il va s’enfoncer définitivement et plus encore dans un échec moral, et il fera de la Palestine occupée le lieu le moins sûr de la terre pour les juifs.

Traduction JPP pour les Amis de Jayyous

Source: Arret sur info

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Le Monde selon Hubert Védrine par Hubert Védrine
Que reste-t-il du processus de paix, 20 ans après l'assassinat d'Yitzhak Rabin ? 06.11.2015

« Je combattrai le terrorisme comme s’il n’y avait pas de processus de paix, mais je poursuivrai le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terro­risme » Yitzhak Rabin

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