jeudi 18 août 2016

Le premier terrorisme est celui du dieu argent

Le premier terrorisme est celui du dieu argent
Par Rosa Moussaoui, le 2 août 2016 - L'Humanité 


Le pape met en cause les fondamentalismes, 
récusant toute confusion entre islam et terrorisme.

«On ne peut pas dire, ce n’est pas vrai et ce n’est pas juste, que l’islam soit terroriste. » Ce propos papal de bon sens a fait pousser des cris d’orfraie à un éditorialiste du Figaro, volontiers incendiaire et bruyamment nostalgique de l’ultra-conservatisme de Benoît XVI. Dans l’avion qui le ramenait de Cracovie, en Pologne, au terme des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), le pape François a exposé devant la presse sa vision de la violence terroriste et des façons de la combattre.

Le terreau de la désespérance, une source de violence

Quelques jours seulement après l’ignoble ­assassinat du père Jacques Hamel en pleine messe, dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), par des djihadistes se réclamant de Daech, pas le moindre accent de vindicte ou de haine dans les mots du pape, qui rejette toute stigmatisation des musulmans, toute assimilation de l’islam au terrorisme.

« Une chose est vraie : je crois qu’il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons (…), a-t-il expliqué. Je crois qu’il n’est pas juste d’identifier l’islam avec la violence, ce n’est pas juste et ce n’est pas vrai. J’ai eu un long dialogue avec le grand imam de l’université de Al Azhar et je sais ce qu’ils pensent. Ils cherchent la paix, la rencontre. » Le pape a évoqué, surtout, le terreau de désespérance sur lequel prospèrent, partout dans le monde, l’intégrisme et la violence : « Il y a des petits groupes fondamentalistes. Et je me demande, c’est une question : combien de jeunes, nous, Européens, avons-nous laissés, vides d’idéal, qui n’ont pas de travail (…) ? Ils vont là-bas et ils s’enrôlent dans les groupes fondamentalistes. »

Une religion, pourtant, est nommément mise en cause par François : celle du profit à tout prix, qui hisse l’argent au-dessus des êtres humains. « Le terrorisme est aussi… je ne sais pas si je peux le dire car c’est un peu dangereux, mais le terrorisme grandit lorsqu’il n’y a pas d’autre option. Et au centre de l’économie mondiale, il y a le dieu argent, et non la personne, l’homme et la femme, voilà le premier terrorisme. (…) Ceci est un terrorisme de base, contre toute l’humanité. Nous devons y réfléchir. »
  
* * *


La guerre selon le Pape François (août 2016) - Ultimedia

Quand je parle de la guerre, je parle de la vraie guerre. 
Pas une guerre de religion. Il y a une guerre d'intérêts. 
Il y a une guerre pour l'argent. Il y a une guerre pour les ressources naturelles. 
Il y a une guerre pour la domination des peuples. Ceci est la guerre.
Toute personne qui pense que je parle d'une guerre de religion, non.
Toutes les religions veulent la paix.
    

4 commentaires:

  1. le pape est-il obligé de se transformer en paillasson ?

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    1. En l’occurrence ses paroles me semble sensées sinon courageuses. Dénonciation de l'argent comme moteur premier du (ou des) terrorisme(s), et non confusion entre Islam et Salafisme djihadiste (qui est est une idéologie récente).

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  2. Si guerre il doit y avoir , guerre il y aura…C'est ce que dit Krishna à Arjuna dans la Bagavad Gîta…Après, si pour certain c'est le top de mourir en martyre hein….

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    1. Le contexte est différend, dans la Bagahavd Gita la guerre étant inévitable le guerrier Arjuna accepte de jouer son rôle.
      Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire pour éviter des guerres inutiles (qui ne concerne plus seulement des armées mais des populations civiles).
      Quant aux pseudo-martyres ce sont avant tout des déséquilibrés, les mêmes actes de barbarie sont perpétués au nom de différentes idéologies.

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