mercredi 31 août 2016

L'histoire secrète de Daech

MAJ de la page : Daesh (tag) / Torture (tag)


DU 11 SEPTEMBRE AU CALIFAT

L'histoire secrète de Daech (USA, 2016)

Comment, de Bush à Obama, l'Amérique a laissé prospérer la terreur aveugle dont Daech a repris le flambeau. D'anciens membres du renseignement, des représentants des forces américaines en Irak, l'ancien secrétaire d'État américain Colin Powell et des experts du terrorisme retracent, archives à l'appui, les treize ans de cette guerre perdue contre la terreur.

Le 10 juin 2014, quand Daech plante ses drapeaux noirs sur la ville de Mossoul, désertée par une armée irakienne qui a fui sans combattre, le monde médusé tente de comprendre d'où ont surgi ces djihadistes qui affirment ressusciter dans un bain de sang le califat de Mahomet. Mais comme le rappelle ce documentaire dense et passionnant, le projet politique d'Al-Baghdadi, dont la férocité aveugle se propage dans le monde entier, est né dès 2002, avant même que l'administration Bush ne déclenche l'invasion de l'Irak. Ce sont les erreurs, mais aussi les mensonges de cette dernière, prolongés en Syrie par les tergiversations d'Obama, qui ont permis à Daech de prospérer.

Le maître du chaos

Tué à 40 ans, en 2006, lors d'un raid aérien, le terroriste d'origine jordanienne Abou Moussab al-Zarqaoui, alors représentant d'Al-Qaïda en Irak, est ainsi le précurseur du projet sanguinaire dont Abou Bakr al-Baghdadi a repris le flambeau. Comme Ben Laden, qui a commencé par le mépriser, son arme est la terreur médiatisée et spectaculaire. Mais il dépasse son maître en orchestrant l'horreur et le chaos comme armes du djihad. C'est Al-Zarqaoui qui a opéré la première décapitation devant une caméra, signé des attentats spectaculaires à la voiture piégée, dont celui contre le siège de l'ONU, conçu et mis en oeuvre des massacres de masse parmi les foules chiite, dans le but de ranimer la guerre entre communautés musulmanes. Pourquoi les États-Unis, dont les renseignements ont vite repéré le terroriste, vont-ils non seulement le laisser agir, mais même l'instrumentaliser ? Dans ce film convaincant, d'anciens membres du renseignement, dont Nada Bakos, qui a travaillé sur le dossier pour la CIA, des représentants des forces américaines en Irak, l'ancien secrétaire d'État américain Colin Powell - victime d'un étonnant trou de mémoire - et des experts du terrorisme retracent, archives à l'appui, les treize ans de cette guerre perdue contre la terreur.
Source : Arte

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Le Pentagone confirme que le leader suprême de Daesh est un ancien détenu d'Abu Ghraib
31 août 2016 - RTFrance

Abu Ghraib selon Fernando Botero (2005)
Pour des photos réelles des tortures 
et humiliations infligée : Google

The Intercept affirme que l'armée américaine a reconnu qu'Abu Bakr al-Baghdadi avait été détenu dans la tristement célèbre prison en 2004, où il aurait passé huit mois sur un total de dix mois d'incarcération aux mains des américains.

Il était un détenu anonyme, identifié sous le code «US9IZ-157911CI», il est désormais le terroriste le plus recherché de la planète. Selon le site d'information The Intercept, les Etats-Unis auraient reconnu qu'Ibrahim Awad Ibrahim al-Badry, dit Abu Bakr al-Baghdadi, était bel et bien dans leur geôle irakienne en 2004.

C'est par le porte parole du Pentagone, Troy A. Rolan Sr., qui a révélé que les chiffres 1, 5 et 7 du code de détenu d'al-Baghdadi correspondaient au centre de détention d'Abu Ghraib que The Intercept a eu confirmation que le terroriste y avait séjourné.

Cette information pourrait être cruciale pour comprendre la personnalité du chef de Daesh, qui reste un mystère pour les experts n'arrivant toujours pas à retracer tout son parcours. Comme le souligne The Intercept, une telle révélation pourrait permettre de comprendre le lien entre son incarcération dans une des prisons les plus tristement célèbre pour son usage banalisé de la violence, utilisée afin de faire parler les prisonniers, et son rôle en tant que leader de l'Etat islamique. Pour de nombreux analystes rappelle le site, Al-Baghdadi se serait en effet radicalisé en prison.

Les sévices subis en détention ont-ils influencés les cadres de Daesh ? 

Le mystère plane toujours sur de nombreux aspects de la vie d'Al-Baghdadi avant qu'il ne devienne le calife autoproclamé de Daesh. Mais il partage des points communs avec ses pairs : il est suspecté d'avoir été détenu dans la prison américaine dite Camp Bucca du sud de l'Irak, connue pour avoir accueilli au moins neuf cadres de l'Etat islamique.

The Intercept sous entend ainsi qu'un séjour musclé dans les centres de détention américains basés en Irak, souvent qualifiés d'incubateurs à djihadistes pourrait avoir influencé les futurs cadres de Daesh.

Plus encore que Camp Bucca, Abou Ghraib est devenue tristement célèbre dans le monde après les révélations sur les tortures y étant pratiquées et qui auraient été autorisées voire encouragées par les plus hauts fonctionnaires américains.

Le scandale concernant les pratiques inhumaines de détention et l'usage quotidien de la torture, révélé par des photos, aurait éclaté, selon The Intercept, en 2004, au moment de l'incarcération Al-Baghdadi. Le site laisse ainsi présager que le leader de l'Etat islamique aurait pu être victime de ces tortures.

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Jimi Hendrix, Star spangled banner (Woodstock, août 1969).

"Véritable "guernica sonore" selon la formule d'Yves Delmas et Charles Gancel. Utilisant les distorsions, les sons qui sortent de sa guitare évoquent des cris, bruits de bombes, d'avions, Hendrix entend ainsi dénoncer, à sa manière, la boucherie vietnamienne".
  

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