vendredi 30 décembre 2016

Michel Valsan ou Mustafâ 'Abd al-Azîz

Michel Vâlsan ou Cheikh Mustafâ 'Abd al-Azîz (né Mihal Vâlsan le 1 février 1907 à Brăila, Roumanie, mort le 25/26 nov. 1974, à Antony, France) est le fondateur des études akbariennes en Occident. Ses traductions et commentaires des écrits du "plus grand des Maîtres" de l'ésotérisme islamique, le Cheikh al-Akbar Muhiy-d-Dîn Ibn Arabî, s'inscrivent dans la perspective du redressement traditionnel du monde occidental entrepris à partir de l'œuvre et de l'enseignement de René Guénon.

Employé dans le corps diplomatique roumain, il s'établit à Paris à la fin des années 30. Sa correspondance avec René Guénon le conduit à Frithjof Schuon (Cheikh 'Isâ Nûr ad-Dîn) auprès duquel il est rattaché au taçawwuf (sous le nom de Mustafâ 'Abd al-'Azîz) et dont il devient muqaddam.
En 1950, il se sépare de Cheikh 'Isâ suite aux graves déviations intervenues dans la tarîqa. Il assume la fonction de Maître spirituel (Cheikh) d'une tariqa héritière des plus grands noms du Soufisme : d'Abu-l-Hassan ach-Châdhilî, d''Abdul-Qâdir al-Jilânî, d'Ibn 'Arabî, et d'Abdu-l-Wahîd Yahyâ (René Guénon).
En sa qualité de traducteur du Cheikh al-Akbar (Muhiy-d-Dîn Ibn Arabî), il est un contributeur éminent des Études Traditionnelles, revue fondée sur l'œuvre de René Guénon (Cheikh 'Abd al-Wâhid Yahyâ), dont il fut le continuateur et " le représentant le plus direct ".
Source (et suite) du texte : wikipedia
Bibliographie des publications : Le turban noir
Extraits, commande d'ouvrages de Michel Valsan : Science sacrée


 AL-FUTUHAT AL MAKKIYYAH 
 (Les Révélations de la Mecque de Ibn Arabî)
Chap. 172
Sur la connaissance du Maqam du Tawhid (1)

Une image (dumyah)(2) s'est dressée dans le coeur
   Elle n'a ni esprit ni corps (jasad).
La profession de foi qu'elle exige y fut inscrite
   avec une encre entièrement de safran (jasad) (3)
"Un" auquel aucun "Un" ne ressemble, 
   Esseulé dans la plus belle nature !
Sa dignité est l'origine des être, 
   et Il n'est ni "pair", ni (autre) "nombre" (4).
Sur Lui repose (toute) l'Existence, 
   et notre condition est liée à Lui !
Moi, je suis le serviteur, le pauvre par Lui, 
   Lui, Il est le Bienfaiteur, le Subsistant par Soi.
Étonnez-vous de cette Sagesse existenciée !
   Par le Miséricordieux, quelles merveilles les êtres en découvrirent !
Une Sagesse qui renferme des sagesses
   dont s'emparent les jaloux quand ils sont animés de zèle.
Un Sans-Fin indique un Sans-Commencement, 
   Un Sans-Commencement que prolonge un Sans-Fin (5).
Tout ce qui court vers un terme, 
   est un voyageur sur une route sans terme.
Telle est la doctrine de l'Unicité, regardez : 
   1x1=1, un Unique multiplié par un Unique reste Un. 

Sache que le Tawhid (6) est l'activité (al-ta'amul) par laquelle se réalise dans l'âme de l'homme, ou du chercheur, la Science qu'Allah, l'Existenciateur de son être, est Unique (Wahid) et sans associé dans sa Divinité (Uluhiyyah) (7).
La Wahdah, l'Unité pure, est qualité du Vrai (sifat al-Haqq). Les Noms divins qui en dérivent sont al-Ahad, l'Un, et al-Wahid, l'Unique.
Quand à la Wahdaniyyah, l'Unicité, elle est la stase de la Wahdah par le Wahid. Elle ne peut être comprise que de cette façon, bien qu'elle ne soit qu'un "pur rapport" (nisbah, c'est-à-dire une pure entité conceptuelle), plus précisément un "rapport de transcendance" (nisbah tanzih). (p.46-48)

(6)
Le mot Tawhid est morphologiquement un nom d'action du verbe wahhada qui signifie littéralement "unifier", et qui est entendu théologiquement dans le sens de "témoigner de l'Unité divine". Ce terme al-Tawhid désigne couramment la "doctrine de l'Unité". (...)
(7)
Il faut retenir cette définition qui exclut que le chercheur "réalise" l'Unité ou l'Unicité en elle-même : il réalise seulement en lui-même la Science (al-Ilm) qu'Allah est Unique; mais comme on le verra plus loin, cette Science vient d'une illumination et d'un dévoilement de l'Unité universelle dans l'âme et dans toutes choses. 

En vérité le Tawhid de notre part à Son égard est le silence (sakut) seul, tant extérieurement qu'intérieurement (21); dès que l'être parle, il existencie, et lorsqu'il existencie, il "associe". Le silence (sukun) est qualité inexistencielle (sifah adamiyyah). (p.55)

(21)
Par conséquent, initiatiquement, la prise de conscience du Tawhid véritable suppose une méthode négative, celle de la recherche par le mystère de l'ignorance et du Non-Agir suprêmes, ce qui constitue en réalité, car il ne faut pas qu'on se trompe sur le sens apparemment "passif" de ces expressions, l'Attitude la plus agissante et la Conscience la plus éveillée. 

Source (et suite) du texte (PDF) : La Maqam du Tawhid (trad. et notes de Michel Valsan. Extrait du no 7 de la revue Science sacrée)


Tawhid

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