jeudi 27 avril 2017

Les chemins de Henry David Thoreau

MAJ de la page : Henry David Thoreau






Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth
Henry David Thoreau (24-27 avril 2017)
(1/4) : Le premier philosophe américain ?
Avec Thomas Constantinesco : Maître de conférences en litttérature américaine et traduction littéraire à l'université Paris Diderot
(2/4) Walden ou la Vie dans les bois
Avec Sandra Laugier : philosophe, professeure de philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne, membre de l'Institut Universitaire de France
(3/4) La désobéissance civile
Avec Manuel Cervera-Marzal : docteur en science politique et enseignant à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales
(4/4) Journal d’une vie ordinaire
Avec Michel Granger : Professeur émérite de littérature américaine à l'Université Lyon II
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« Quand on m’a proposé de voyager, de me dérouiller et d’améliorer ma condition au sens banal du terme, j’ai craint que ma vie ne perde un peu de sa simplicité. Si ces champs, ces cours d’eau et ces bois, les phénomènes de la nature proche et les occupations simples de ses habitants devaient cesser de m’intéresser et de m’inspirer, alors aucune culture ni aucune richesse ne pourrait me dédommager de cette perte. Je redoute le gaspillage impliqué par les voyages, la fréquentation de la société, même la meilleure, le plaisir des luxes intellectuels. Si Paris est très présent dans ton esprit, si cette ville compte de plus en plus pour toi, Concord compte de moins en moins, et ce serait pourtant un marché de dupes que d’accepter d’échanger la plus fière des capitales contre mon village natal. Au mieux, Paris serait seulement une école où apprendre à y vivre, un marchepied pour Concord, une école pour suivre les cours de cette université. Je souhaite toujours vivre pour tirer satisfaction et inspiration des événements les plus banals, des phénomènes quotidiens ; ainsi, ce que mes sens perçoivent à chaque instant, ma promenade de chaque jour, mes conversations avec mes voisins, m’inspirent, et je ne rêve de nul ciel sinon de celui qui m’entoure. Certains hommes se mettent à apprécier le vin ou le brandy, et perdent ainsi tout amour pour l’eau, mais ne devrions-nous pas les plaindre ? La vue d’un busard Saint-Martin dans les prés de Concord m’importe davantage que l’entrée des alliés à Paris. En ce sens, je ne suis pas ambitieux. Je ne veux pas que ma terre natale s’épuise et dépérisse par négligence. Seul est bénéfique le voyage qui me révèle la valeur de ma terre natale et me permet de mieux en jouir. Le plus riche des hommes est celui dont les plaisirs sont les moins coûteux. »
D.H Thoreau, Journal, 11 mars 1856, extrait de Thoreau, Pensées sauvages, sélection de textes par Michel Granger, Le mot et le reste, 2017, p.101.
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Henry David Thoreau

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