mardi 13 février 2018

SpaceX : la nouvelle course de l'espace ?



L'invité des matins par Guillaume Erner
Conquête spatiale : Mars, ça repart ? 09/02/2018
Avec Isabelle Sourbès-Verger, géographe, chargée de recherche au CNRS Centre Alexandre Koyré, spécialiste des questions de géopolitique de l'espace et des politiques spatiales




La méthode scientifique  par Nicolas Martin
SpaceX : la nouvelle course à l’espace ? 23/01/2018
avec Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la politique spatiale américaine et
Philippe Henarejos, Rédacteur en chef de la revue Ciel & Espace





Décollage réussi pour Falcon Heavy, la fusée la plus puissante du monde
Le 6 février 2018 - Le Temps

Le décollage de la fusée de SpaceX a eu lieu mardi soir. Une performance magistrale, couplée à un show ahurissant
SpaceX a lancé sa fusée Falcon Heavy, «la plus puissante du monde» après la Saturn V de la NASA qui avait envoyé les missions Apollo sur la Lune. Elle doit placer les premiers jalons de la conquête martienne, rêve fou de son patron Elon Musk.
Le décollage avait été repoussé par deux fois l’après-midi en raison du vent à haute altitude. Il a finalement eu lieu peu avant 22 heures et démontré la maîtrise de SpaceX en termes de lanceurs spatiaux, en plus de livrer un show médiatique incroyable.


Un mannequin au volant d’une Tesla
L’envoi de cette fusée dans l’espace ne ressemble à nul autre: Elon Musk, entrepreneur de génie qui avait été pris de haut par l’industrie aérospatiale aux débuts de SpaceX, a décidé que le Falcon Heavy aurait pour équipage un mannequin en combinaison spatiale au volant d’une voiture électrique Tesla, son autre entreprise phare.

«J’adore l’idée d’une voiture dérivant apparemment à l’infini dans l’espace et qui sera peut-être découverte par une race extraterrestre dans des millions d’années», avait imaginé l’an dernier Elon Musk, qui ne veut ni plus ni moins que coloniser Mars.

Lire aussi: Elon Musk did it!

La destination de ce vol est l’espace lointain, à une distance à peu près équivalente de celle de Mars par rapport au Soleil, où l’engin sera placé en orbite après que le premier étage et d’autres parties de la fusée auront repris le chemin de la terre ferme.

Un show incroyable
La retransmission de ce vol de la Falcon Heavy a été orchestrée d’une main de maître. Caméras partout sur et dans la fusée, des plans à couper le souffle, avec des moteurs qui vomissent leurs colonnes de flammes… Sans oublier les cris de joie des employés ou les références à Hitchhiker’s Guide to the Galaxy: le show d’Elon Musk a fait son effet.

 Le clou du spectacle: l’atterrissage des deux propulseurs de Falcon Heavy, qui se sont posés comme des plumes sur le sol, tandis que la retransmission était coupée avant que le premier étage n’arrive sur sa plateforme flottante. C’était bien cela le plus impressionnant. Le troisième, en revanche, a sombré dans l’Atlantique, plongeant à une centaine de mètres de la barge où il devait se poser, a expliqué Elon Musk, indiquant que l’engin avait «apparemment pénétré dans l’eau à une vitesse de 480 km/h».

Certes, pour le buzz, il y aura ce plan digne d’un film où l’on voit la Tesla surgir dans l’espace, un mannequin au volant, avec les belles courbures de la Terre en arrière-plan. Mais pour la technologie, il y aura avant tout ce double atterrissage parfait. Bien entendu, les éléments ainsi récupérés ne sont pas directement réutilisables. Mais c’est désormais une tendance chez les plus gros acteurs industriels: la récupérabilité des fusées est devenue le nerf de la guerre pour faire baisser les coûts des lancements.

A présent, Starman se trouve en orbite autour de la Terre et si l’expédition résiste pendant cinq heures aux rudes conditions de la ceinture de radiations de Van Allen, le vaisseau mettra ensuite le cap vers Mars pour entrer in fine en orbite autour du Soleil. Son épopée pourrait alors durer un milliard d’années et l’amener à 400 millions de kilomètres de la Terre, soit l’équivalent de 10 000 fois le tour de notre planète. «Peut-être qu’il sera découvert par une future race extraterrestre», a imaginé Elon Musk. «Que faisaient ces gens? Ils vénéraient cette voiture?» s’est amusé le milliardaire sud-africain.

Et pendant ce temps, le mannequin Starman semblait bien installé en orbite autour de la Terre, tandis que ce dernier était filmé et diffusé en direct sur YouTube. Un double coup, marketing et technologique.

Des enjeux colossaux 
SpaceX affirme que Falcon Heavy peut lancer deux fois plus de charge utile que la plus puissante fusée en opération existante, la Delta IV Heavy, «à un tiers du prix». Selon United Launch Alliance, qui opère les Delta IV, le coût d’un lancement est de 350 millions de dollars. A cela s’ajoute une dimension géostratégique non négligeable. Si SpaceX gagne son pari, la NASA pourra se passer de l’aide des Russes et de leur vaisseau Soyouz pour envoyer des hommes dans l’espace.

Ouvrir la voie au transport des humains
Avec sa puissance, la Falcon Heavy pourra mettre jusqu’à 63,8 tonnes en orbite terrestre basse, soit près de trois fois la charge que peut emporter une Falcon 9. C'est la plus puissante fusée actuelleemnt en service. Elle a été notamment surpassée dans l’histoire par la fusée Saturn V de la NASA qui a emporté des astronautes des missions Apollo vers la Lune, ainsi que par la fusée soviétique Energia.

Lire aussi: Entre milliardaires trublions de l’espace et acteurs historiques, la bataille de fusées a commencé

Contredisant un communiqué de sa propre entreprise, Elon Musk a expliqué lundi que ce ne sera en réalité pas la Falcon Heavy mais un autre de ses projets, la fusée Big Fucking Rocket (littéralement «putain de grosse fusée»), qui permettra de transporter des humains vers la Lune ou Mars. La Falcon Heavy doit donc lui ouvrir la voie.

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