dimanche 19 août 2018

Ludwig Wittgenstein par Alfred Ayer

MAJ de la page : Ludwig Wittgenstein



LES NUITS DE FRANCE CULTURE  par Philippe Garbit
Ludwig Wittgenstein par Alfred Ayer, philosophe (ayant connu L.W.) 19/08/2018
Rediffusion de : Les chemins de la connaissance par Jean Daive, Ludwig Wittgenstein, 1/09/1987

Ludwig Wittgenstein. philosopher (1889-1951). 

Ludwig Wittgenstein est né le 26 avril 1889 à Vienne, il est mort à Cambridge le 29 avril 1951. Dans l'avant-propos du Tractatus logico-philosophicus, le seul livre à avoir été publié de son vivant, il écrivait :

« On pourrait résumer en quelque sorte tout le sens du livre en ces termes : Tout ce qui proprement peut être dit peut être dit clairement, et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence ». (Tractatus, 7, p. 112 - trad. Granger)

Formule restée célèbre, sans doute autant pour sa portée poétique que philosophique. En 1987, Jean Daive retraçait pour les « chemins de la connaissance » le parcours et la personnalité du philosophe, en donnant la parole à un homme qui l'avait non seulement bien lu, mais également bien connu : le philosophe anglais Alfred Ayer. Une personnalité que Bertrand Russell résumait en quatre adjectifs : passionné, profond, intense, et dominateur. « Ludwig Wittgenstein », par Jean Daive, une émission diffusée pour la première fois le 21 septembre 1987.
Source : France culture
Tractatus Logico-Philosophicus (trad. Granger, 1993) : PDF

* * *

« Il y a assurément de l'indicible. Il se montre, c'est le Mystique » (Tractatus, 6.522, p. 112 - trad. Granger).

André Comte-SponvilleC'est chose tendre que la vie : Entretiens avec François L'Yvonnet (2015)
Extrait.
Le mystique, pour Wittgenstein, c'est ce qui est extérieur au langage, ce qu'on ne peut dire, ce qu'il faudrait donc taire, selon la dernière proposition du Tractatus, et dont j'ai pourtant essayé de dire quelque chose. C'est ce que j'appelle le silence, plutôt que l'indicible ou l'ineffable. Non ce qu'on ne peut dire, mais ce que le langage ne saurait tout à fait contenir ni remplacer. "L'idée de cercle n'est pas ronde, disait Spinoza, l'idée de chien n'aboie pas." Le concept de silence, pareillement n'est pas silencieux. L'erreur n'est pas d'en parler, ce que les mystiques font souvent, mais de confondre le discours avec son objet. Que le concept de chien n'aboie pas, cela n'invalide aucune aboiement. Que le concept de silence ne soit pas silencieux, cela ne réfute aucun silence.
Source (et suite partielle) du texte : Google books

Remarque :
Est-ce bien au concept que Wittgenstein pense en reconnaissant à la fois de l'indicible (6.552), et les limites du langage pour le dire (7) ?
En tant que concept le cercle n'est pas rond mais bien le contenu du concept. Le cercle désigné par ce terme est rond par définition ou sa définition comprend le rond (*). L'indicible de Wittgenstein est bien indicible car il est l'indicible (et non son concept). La tautologie ne dit rien et est nécessairement vraie.

L'indicible n'est pas inaccessible pour autant, au contraire, "Il se montre, c'est le Mystique" (5.552).
Pour l'auteur du Tractatus, "Tout ce qui proprement peut être dit peut être dit clairement" (5.552), dans ce cas les mots forment une description adéquate de leur objet (si le discours est vrai). Et le langage pour ce faire est un langage idéal, calqué sur celui de la logique ou des mathématiques.
L'indicible quant à lui se montre. Mais de quelle manière se montre-t-il ?

Contrairement à ce qu'affirme André Compte-Sponville, les mystiques n'ont jamais parlé de l'ineffable, comment auraient-il eu cette sottise (de croire à cette possibilité), ou cette prétention (de s'y hisser), mais ils peuvent parler à partir de l'ineffable, leurs mots ne relèvent alors plus de la science mais de la poésie. La métaphore remplace la description. Dans le langage du Tractatus : ils ne disent rien, ils se montrent (comme Mystique).
Selon cette interprétation, que je fait mienne, le Mystique peut revêtir n'importe quelle forme, un être humain, un poème ou tout autre expression artistique (voir naturelle). (**)

(*) "Un cercle est une figure plane, comprise par une seule ligne qu'on nomme circonférence telle que toutes les droites qui y sont menées à partir d'un des points placés dans cette figure sont égales entre elles". Euclide, Les Eléments. Définition 15.
(**) Peut-être que le Tractatus lui-même, ou certaine(s) proposition(s), montre cela (par exemple, celle mise en exergue). Comment peut-on seulement dire "Il y a assurément de l'indicible" ? Ce qui est indicible absolument échappe à toute pensée, y compris l'affirmation de son existence (de quelque manière qu'on la concoive) ou de son identité.
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