LA GRANDE TABLE (2ÈME PARTIE) par Olivia Gesbert
Heureux qui comme "Moi, Je" 30/08/2018
avec Eva Illouz, Sociologue
Auteur de Happycratie - Comment l'industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Ed. Premier Parallèle, 2018
Le livre événement qui s'attaque de front à l'essor de l'industrie du bonheur et du développement personnel, par une des auteures les plus influentes au monde, d'après Der Spiegel (Allemagne) et L'Obs.
Le bonheur se construirait, s'enseignerait et s'apprendrait : telle est l'idée à laquelle la psychologie positive prétend conférer une légitimité scientifique. Il suffirait d'écouter les experts et d'appliquer leurs techniques pour devenir heureux. L'industrie du bonheur, qui brasse des milliards d'euros, affirme ainsi pouvoir façonner les individus en créatures capables de faire obstruction aux sentiments négatifs, de tirer le meilleur parti d'elles-mêmes en contrôlant totalement leurs désirs improductifs et leurs pensées défaitistes.
Mais n'aurions-nous pas affaire ici à une autre ruse destinée à nous convaincre que la richesse et la pauvreté, le succès et l'échec, la santé et la maladie sont de notre seule responsabilité ?
Et si la dite science du bonheur élargissait le champ de la consommation à notre intériorité, faisant des émotions des marchandises comme les autres ?
Edgar Cabanas et Eva Illouz reconstituent ici avec brio les origines de cette nouvelle " science " et explorent les implications d'un phénomène parmi les plus captivants et inquiétants de ce début de siècle.
Quatrième de couverture
Remarque :
« Tous les hommes recherchent d’être heureux, jusqu’à ceux qui vont se pendre ». Pascal
Le problème n'est pas tant la recherche du bonheur que sa définition. Ne pas confondre bonheur au sens philosophique du terme, et au sens développemental. L'étymologie montre la différence. Le premier bonheur est une proximité avec la Sagesse, le second un développement personnel. (Où la personne est trop souvent synonyme d'égo).
Le bonheur n'est pas un repli sur soi ou sur sa communauté, ni un déni, ou une accomodation, de l'injustice et de la souffrance. Ce n'est pas un analgésique psychologique (ou spirituel) pour gommer la moindre contrariété ou pour accepter une situation innacceptable. Et pas non plus un stimulant pour booster ses propres ambitions ou celles de son entreprise.
L'utopie platonicienne n'est pas la dystopyie de Huyley. Les habitants du Meilleur des monde, éduqués pour être fonctionnels dans leur travail, pratiquants des jeux sexuels dès l'enfance, ayant à leur disposition des expériences d'immersions sensoriels, via la technologie, et, quant cela ne suffit pas, recourant à la drogue du Soma, passent une vie euphorique. Sont-ils heureux pour autant ?
L'apparence du bonheur n'est pas le bonheur qui doit intégrer (et non en amputer) toutes les composantes de l'être humain, de son psychisme, et en premier lieu son discernement.
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