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mercredi 5 août 2015

Billie Holiday, un supplément d'âme


BILLIE HOLIDAY
Un supplément d'âme (Allemagne, 2014)

Billie Holiday (1915-1959) n’a pas eu une enfance facile, entre viol et maison de redressement. Mais le quartier du port de Baltimore où elle a grandi était aussi celui des boîtes de jazz. En 1929, elle rejoint sa mère à New York et commence à chanter dans les bars de Harlem... À l’occasion du centenaire de sa naissance, portrait d’une grande dame du jazz.

Née d’une mère mineure à la dérive, elle a été violée une première fois à l’âge de 11 ans, puis condamnée par un tribunal pour enfants et placée dans une maison de redressement catholique... : autant de drames qui ont concouru à forger son caractère de battante. Le quartier du port de Baltimore où elle a grandi étant aussi celui des boîtes de jazz, elle participe très tôt aux concours entre musiciens en vogue à l'époque. En 1929, elle rejoint sa mère à New York et commence à chanter dans les bars de Harlem. Remarquée par un producteur de disques, elle enregistre avec Benny Goodman, puis tourne un court métrage avec Duke Ellington. Sa carrière est lancée. Mais sa tournée de 1938 avec une formation exclusivement blanche la renvoie à son destin de femme noire confrontée à la ségrégation raciale dans le Sud…

Fuir le misérabilisme 
Si le documentaire évoque aussi les amours souvent sulfureuses de la chanteuse et son addiction à la drogue, il ne la présente pas en victime. Car Billie Holiday, qui ne s’avouait jamais vaincue, a fait ses choix en connaissance de cause. Les témoignages du journaliste Dan Morgenstern, des interprètes Dee Dee Bridgewater et Cassandra Wilson et de Julia Blackburn, auteure d'une biographie de la chanteuse, délivrent cette artiste unique des oripeaux du misérabilisme.
Source : Arte

* * *

Billie Holiday : l'éternelle insoumise aurait cent ans (Hommage)
Par Michel Contat, le 2 août 2015

Fière Lady, rebelle et sulfureuse, Billie Holiday a brûlé par les deux bouts sa courte vie, débutée en 1915. Sa musique était un cri, surgi d'une enfance écorchée et de sa lutte acharnée contre le racisme. A l'occasion du centenaire de sa naissance, sort une version intégrale des sessions d'enregistrement de "Lady In Satin", son chef-d'œuvre ultime.

New York, 1939. Le public du Cafe Society, à Greenwich Village, est plongé dans l'obscurité. Le projecteur cadre le seul visage de Billie Holiday. Elle reste immobile. Alors s'élève cette voix douloureuse qui chante les corps noirs balancés dans la brise sur les arbres du Sud, ces étranges fruits pendus aux peupliers, yeux exorbités et bouche tordue. Les corbeaux les déchirent ; le soleil pourrit cette amère récolte. « Strange fruit. » Personne, jamais, n'a chanté un lynchage. Le public, Blancs et Noirs mêlés, reste saisi, silencieux. Puis applaudit, se réveillant d'un rêve ambigu de beauté et d'horreur. Billie Holiday n'a pas chanté cette chanson sur un ton de protestation politique ; elle l'a chantée de toute son âme, noire, fière, solidaire.

Protest song


Billie Holiday - Strange Fruit (*)

Strange Fruit, qui va changer toute sa carrière, Lady Day ne l'a pas composée. Elle a même hésité à mettre à son répertoire cette chanson écrite par Abel Meeropol, syndicaliste juif et communiste new-yorkais, inspirée de la photo d'un lynchage dans l'Indiana, en 1930. C'est le patron du Cafe Society qui l'a incitée à la chanter, lui qui a ouvert le premier club de jazz « intégré », c'est-à-dire ouvert aux Noirs aussi. Quand elle veut l'enregistrer pour la maison Columbia, qui l'a sous contrat, les responsables, y compris le libéral John H. Hammond, qui l'a produite jusqu'ici, disent non. Elle va donc voir ailleurs : le petit label Commodore, encore une entreprise juive new-yorkaise, sort le disque.

Traquée par le FBI

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