Alyna Rouelle sera à Neuchâtel le samedi 7 Octobre 2017 pour une journée de conférence (de 10h à 18h) et présente les 4, 5, 6 et 8 Octobre pour des soins individuels.
Informations et inscription : joelboisbeau@bluewin.ch
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Transcendante MadeleinePar Alyna Rouelle, le 23 septembre 2017 - Alyna Rouelle
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Imposante, massive, lourde… tels sont les mots qui nous viennent à l’esprit lorsqu’on arrive sur la Place de l’Eglise de la Madeleine à Paris. Ridicule aussi, un peu, à cause de ses colonnes bombées, dont les français sont très fiers de dire qu’elles sont « comme en Grèce »… à la différence que les grecs, eux, avaient une excellente raison d’arrondir les colonnes de leurs temples : l’extrême chaleur qui avait pour effet, lorsque l’on regardait le temple de loin, d’amincir, d’amaigrir même les colonnes et de les faire disparaître à la vue. Afin que les temples soient vus dans toute leur majesté et non avec des colonnes maigres et chétives voire inexistantes, et ce, même depuis la mer, les architectes eurent la brillante idée d’élargir les colonnes en leur centre, afin qu’une fois la déformation inévitable de la chaleur sur la vision effectuée, celles-ci apparaissent bien droites, parfaites.
Il fut bien sûr éminemment inapproprié de « reprendre » cette idée à Paris où il est difficile de pouvoir dire même au mois d’août, même en se reculant beaucoup beaucoup, même en parlant grec…que les colonnes disparaissent. Loin de là, elles sont au contraire toujours aussi lourdes, démesurément et absurdement bombées.
C’est une des raisons pour lesquelles je n’étais jamais entrée à l’intérieur de cette église.
Récemment, la curiosité l’emporta. Quelle ne fut pas ma surprise, évidemment, une fois passé le fronton sculpté qui donne la sensation que le Christ de pierre fond sur vous, de découvrir à l’intérieur une légèreté peu commune. Une légèreté irréelle. Il flotte dans l’air de cette église un parfum d’invisible, de transparence ; une ambiance flottante mais très concrète vous enveloppe et semble vous dissoudre. En réalité elle ne « semble » pas vous dissoudre, elle vous dissout littéralement !
A mesure que j’avançais le long des chapelles latérales, je sentais mon corps se fragmenter, se diviser en des milliers de petites parcelles, étincelles, micro-particules. Toutes flottaient, maintenant la forme de mon corps, certes, mais n’étant plus une matière à proprement parler.