mercredi 3 août 2011

Padmasambhava ou Guru Rinpoche



Padmasambhava (du sanskrit, né du lotus, ch. Liánhuāshēn) est un maître bouddhiste né dans la vallée de Swat au Pakistan , du VIIIe siècle, originaire du Cachemire ou de Kabûl, et fondateur du bouddhisme tantrique himalayen. Au Bhoutan et au Tibet actuels, où les membres de l'école Nyingma le considèrent comme le 2e Bouddha, il est plus connu sous le nom de Guru Rinpoché ("précieux maître"). Padmasambhava n'est pas seulement le fondateur du bouddhisme au Tibet, il est également à l'origine de la tradition terma ou "Trésors spirituels" transmis par ceux qui les découvrent, les Tertöns de l'école nyingmapa. À plusieurs reprises dans ses enseignements Padmasambhava prophétisa la venue au Tibet des Karmapas de l'école Kagyu.
Selon la tradition, Padmasambhava est apparu sur terre incarné en un enfant de 8 ans dans une fleur de lotus (d’où le nom sanskrit de Padmasambhava) flottant sur le lac Dhanakosha, situé dans le Gandhara près de la frontière actuelle entre l'Afghanistan et le Pakistan. Indrabhûti, le roi d'Oddiyana, serait son père ou l'aurait reconnu comme héritier. Selon la tradition, Padmasambhava, eut comme disciple fervente une princesse indienne, Mandarava. Le roi son père en fut furieux et décida de le brûler ; mais l’ascète survécut sain et sauf, et du bûcher émergea un lac qui fut appelé Rewalsar ou Tsopéma. Objet de vénération l’endroit est donc sacré et attire les pèlerins. Autour du lac, de dimensions plutôt modestes, s’élèvent différents temples. Accusé du meurtre d'un ministre malfaisant, Padmasambhava est banni de la cour et choisit alors de vivre - comme Shiva - dans les cimetières et de s'astreindre à l'ascèse et à la pratique du yoga. Il aurait aussi étudié à Nālandā au Bihâr les enseignements de Shantarâkshita. La capacité de Padmasambhava à mémoriser et comprendre les textes ésotériques après une seule écoute établit sa réputation comme maître parmi les maîtres.
Toujours d'après la tradition, sa renommée atteint alors le Tibet et Trisong Detsen, le 38e souverain du pays, dont le royaume est assailli par des déités malfaisantes de la montagne. Il l'invite vers 750 à utiliser ses pouvoirs pour les soumettre conformément aux principes tantriques, en les réorientant vers la pratique du dharma au lieu de les éliminer. Il fonde alors au Tibet le premier monastère du pays, Samye Gompa, procède à l'initiation des premiers moines et répand dans le peuple la pratique du bouddhisme tantrique. Au Tibet, on lui attribue 25 ou 26 disciples directs, tous dotés de pouvoirs extraordinaires selon les textes tibétains. Peu après son arrivée au Tibet, le roi Trisong Detsen lui offrit en présent sa femme, Yeshe Tsogyal, épousée deux ans plus tôt. Cet acte de générosité fit scandale et suscita la colère des ministres restés fidèles à la religion Bön. Le couple dut fuir à Tibrom, dans une grotte située au nord-est de Lhassa, jusqu’à ce que les esprits se soient apaisés.
Au Bhoutan, il est associé au célèbre monastère de Taktshang ou « nid du tigre » construit au sommet d'une falaise surplombant de 500 m la vallée de Paro. Il serait venu là, d'après la tradition, depuis le Tibet sur le dos de sa shakti, la dâkinî Yeshe Tsogyal, qu'il a transformée en tigresse volante pour effectuer ce voyage. C'est là qu'il aurait soumis toutes les forces nocives de la région, pour le bonheur des moines.
Dans l'histoire du Sikkim le passage du maître indien Padmasambhava s'est produit au ixe siècle. On rapporte que Padmasambhava y aurait béni la terre, introduit le bouddhisme et annoncé l'ère de la monarchie qui arrivera des siècles plus tard.
En Inde, on le connaît sous les noms de Padmâkara, Padmavajra, Suroruha et Vararuchi.
Source du texte : wikipedia


Court mantra :
OM ĀH HŪM VAJRA GURU PADMA SIDDHI HŪM
Long mantra :
OM ĀH HŪM VAJRA GURU PADMA TÖ TRENG TSAL VAJRA SAMAYA DZA SIDDHI PALA HŪM ĀH
Prière en 7 vers :
HŪM
ORGYEN YUL GYI NUB CHANG TSAM
PÉMA KESAR DONGPO LA
YA TSEN CHOG GI NGÖ DRUP NYÉ
PÉMA JUNG NÉ SHYÉ SU DRAK
KHOR DU KHANDRO MANG PÖ KOR
KHYÉ KYI JÉ SU DAK DRUP KYI
CHIN GYI LAP CHIR SHEK SU SOL
GURU PEMA SIDDHI HŪM
HŪM
Aux confins nord-ouest du pays d'Oddiyāna,
Au cœur d'une fleur de lotus,
Doué du merveilleux et suprême accomplissement,
Tu es connu sous le nom de « né du lotus »
Une assemblée de nombreuses dākinīs t'entoure ;
Je te suis afin d'accomplir ta nature ;
Je t'en prie : viens me bénir de ta grâce !
GURU PADMA SIDDHI HŪM

Source du texte : wikipedia




Bibliographie  :
- Le livre des morts tibétain : La grande libération par l'écoute dans les états intermédiaires, traduit et commenté par Philippe Cornu
,  Ed. Buchet Chastel, 2009.
- La Clé du sens profond du "Livre des morts tibétains" trad. Allan Wallace, Ed. Trédaniel, 2003.
- Le Dict de Padma, trad. C-G. Toussaint, Ed. Les Deux Océans, 2000.
- La Condition Naturelle et l'Etat d’Égarement dans : James Low, La Simplicité de la Grande Perfection, Ed. du Rocher, 1994.
Etudes et biographie :
Philippe Cornu, Padmasambhava, La magie de l'Eveil, Ed. Points Sagesse, 1997.
Philippe Cornu, "Le Bardo Thödröl : un texte-trésor au singulier destin", Les Cahiers bouddhiques
, no4, Paris. Université bouddhique européenne, déc. 2006, p.27-63.
Tsélé Natsok Rangdröl, Le Miroir des bardo, trad. Erik Pema Kunzang, Bruxelles, 1993.



(...)
5. Présentons donc cette nature selon la méthode d'accès par les trois considérations :
Dans cette claire vacuité où les pensées passées se sont évanouies sans trace aucune,
Dans cette fraîcheur où les pensées à venir ne sont pas encore nées,
A l'instant où s'établit le mode naturel sans fabrications,
Voici cette conscience qui, à ce moment, est en elle-même tout ordinaire.
Et dès que vous tournez votre regard nu sur vous même,
Ce regard qui n'a rien à voir débouche sur la clarté,
La Présence dans son éviudence, nue et vive,
C'est une pure vacuité qui n'a été créée d'aucune manière,
Un état inaltéré où clarté et vide sont indivisibles,
Ni éternel puisque rien n'existe vraiment
Ni néant puisqu'il est clair et vif.
Il ne se réduit pas à l'un, étant présent et limpide en toutes choses,
Et il n'est pas le multiple, car tout y est d'une saveur unique dans l'inséparabilité,
Telle est cette Présence intrinsèque et elle n'est rien d'autre que cela.
Dans cette présentation essentielle de l'état naturel des choses,
Les Trois Corps sont indivisibles et au complet :
Le vide incréé est le corps de réalité;
La clarté, l'éclat propre au vide, est le corps de plénitude;
Et son émergence en tous lieux, sans empêchements, est le Corps d'essentialité.

6. Quand cet état vous a été ainsi présenté par le puissant moyen de la méthode d'accès,
Cette conscience qui est votre au présent est bien cette clarté intrinsèque sans artifices.
Comment pouvez-vous dire que vous ne comprenez pas la nature de l'esprit ?
En cela, il n'y a pas la oindre chose sur laquelle méditer;
Comment pouvez-vous dire qu'il ne s'est rien produit en méditant ?
C'est bien la Présence dans son évidence :
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez pas trouvé votre esprit ?
Dans cette présence claire ininterrompue,
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez pas vu le véritable visage de l'esprit ?
Dans cet état qui est lui-même le penseur,
Comment pouvez-vous dire que, l'ayant cherché, vous ne l'avez pas trouvé ?
Il n'y a aucune raison d'agir dans cet état .
Comment pouvez-vous dire que, quoi que vous fassiez, rien ne s'est produit ?
Etant donné qu'il suffit de demeurer dans sa condition naturelle sans la corriger,
Comment pouvez-vous dire que vous ne pouvez pas rester ainsi ?
Etant donné qu'il suffit de tout laisser tel quel sans rien faire,
Comment pouvez-vous dire que vous en êtes incapable ?
Dans la Présence spontanée, clarté, Présence et vacuité sont inséparables :
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez rien accompli par la pratique ?
Dans la Présence spontanée, tout surgit de soi-même sans causes ni conditions :
Comment pouvez-vous dire que l'effort ne vous rend pas capable (de réussir) ?
L'émergence et la libération des constructions imaginaires se produisant simultanément,
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez pas la possibilité d’appliquer un antidote ?
Votre conscience au présent étant cela même.
Comment pouvez-vous dire que vous ne la connaissez pas ?

7.  Soyez sur que la nature de l'esprit est un vide dépourvu de fondement.
Et que votre esprit insubstantiel est pareil au ciel vide :
Observez donc votre propre esprit et vérifiez s'il en est bien ainsi ou non !
La Vue ne consiste pas à décider arbitrairement que c'est juste vide;
Soyez sur que la sagesse surgie d'elle-même est claire depuis l'origine.
Née d'elle-même, elle est en vous comme le coeur du soleil :
Observez donc votre propre esprit et vérifiez s'il en est bien ainsi ou non ! 
(...)
Extrait du chapitre intitulé : La Libération naturelle par la vision nue, la Présentation de la Présence éveillée, extraite de la Libération naturelle par la profonde doctrine de l'Esprit de sagesse des Paisibles et des Courroucées dans la traduction de Philippe Cornu du Livre des morts tibétain.
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   Il est deux façons d'aborder le Bardo Thödröl. La première revient à considérer celui-ci comme un objet d’intérêt anthropologique. Cette approche, d'ordre purement intellectuel, peut aller de la simple curiosité à l'analyse méthodique et scientifique du texte. Elle permet de mieux connaitre l'histoire des idées et des pratiques spirituelles dans la culture tibétaine. A ce titre, comme nous l'avons vu, le Bardo Thödröl peut être considéré comme une mine d'or tibétologique et philologique. 
  La seconde approche, que je qualifierai d'existentielle, nous concerne plus directement en tant qu'être vivant plongé dans l'existence. C'est celle de tous ceux qui se questionnent sur la nature de l'existence et de la mort, au niveau philosophique ou spirituel. Cet angle implique une plus grande intimité avec le contenu des textes. C'est celui de nombre d'Occidentaux, en quête de réponses spirituelles ou déjà investis personnellement dans le bouddhisme tibétain. 
   Bien qu'habituellement considérées comme difficilement conciliables, ces deux lectures peuvent pourtant être utiles l'une à l'autre. Le sens critique ne nuit pas à l'approche spirituelle s'il affranchit celle-ci des croyances naïves ou aveugles. A l'inverse, l'authentique attitude spirituelle exige un courage et un engagement personnels pour ne pas se retirer de la vie elle-même et se réfugier dans un intellectualisme rassurant mais stérile. 
Extrait de l’Épilogue à la traduction du Livre des morts tibétain par Philippe Cornu
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Interviews de Philippe Cornu : 
Psychologie et méditation (1e partie) (2e partie)









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