mercredi 19 mars 2014

Le voyage en occident


Tsai Ming-liang, Le voyage en occident (France, 2013)
Un moine bouddhiste traverse Marseille à pas extrêmement lents, reprenant des marches rituelles bouddhistes vieilles de plusieurs siècles. Une méditation cinématographique d'une beauté transcendante par le cinéaste taïwanais Tsai Ming-liang ("The hole", "Visage").
En gros plan, un visage masculin marqué par la fatigue offre ses traits à l'observation, au rythme de sa respiration. Bientôt, un moine en toge rouge, reprenant des marches rituelles bouddhistes vieilles de plusieurs siècles, traverse à pas extrêmement lents les rues animées de Marseille, avant que l'homme du début ne lui emboite le pas…
Éloge de la lenteur
Le célèbre cinéaste thaï s'essaie ici à une forme épurée, déjà expérimentée à travers des courtes œuvres. Parmi elles, Walker Hong Kong où il suivait déjà dans la métropole chinoise ce mystérieux personnage, réincarnation d'un moine chinois du VIIe siècle qui avait entrepris un voyage de dix-sept ans à travers l'Asie. Invité à marcher cette fois dans Marseille, le moine frotte sa pratique à un monde occidental affairé, à travers de longs plans fixes – où le spectateur réapprend à arrêter son regard sur le moindre geste ou le moindre détail – mais aussi à travers des scènes tout en jeux de miroirs et d'accords sonores. La rencontre avec l'autre est rare, fragile, mais jamais précipitée. Avec pour point de projection, un homme occidental incarné par Denis Lavant, qui, à quelque distance du moine, s'initie patiemment à cette marche, nous encourageant ainsi, avec lui, à méditer sur notre monde en renversant notre regard.
Source : Arte
 

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