dimanche 11 janvier 2015

Louis Massignon et la passion de Hallâj



Des Idées et des Hommes par Jean Amrouche
Entretien avec Louis Massignon sur Mansur al-Hallâj (1955)


Louis Massignon (25 juillet 1883 à Nogent-sur-Marne - 31 octobre 1962 à Suresnes) est un universitaire et islamologue français.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Sites dédiés : Les amis de Massignon / Louis Massignon (Montcelon)

Bibliographie sélective :
- La Passion de Hallâj, 4 vol., Ed. Gallimard, 1975, 2010.
- Écrits mémorables, 178 textes, Ed. Robert Laffont, 2009.
- Essai sur les origines du lexique technique de la mystique musulmane (1968), Ed. Cerf 1999.
- Les Trois Prières d'Abraham, Ed. du Cerf, 1997.
- Parole donnée (1962), Ed. Seuil, 1983.
- Examen du « Présent de l'homme lettré » par Abdallah Ibn Al-Torjoman, Ed. PISAI, 1992.
- Opera minora, choix de textes, Ed. PUF, 1969. 
Correspondance : 
avec Abd-el-Jalil. Parrain et filleul. 1926-1962, Éd. du Cerf, 2007.
Traduction :
Akhbar Al-Hallâj, Recueil d'oraisons et d'exhortations du martyr mystique de l'Islam, Ed. bilingue Vrin, 1975.
Bibliographie complète : Les Amis de Massignon

L’Etranger qui m’a visité, un soir de mai, devant le Tâq, sur le Tigre, dans la cabine de ma prison, et la corde serrée après deux essais d’évasion, est entré, toutes portes closes, Il a pris feu dans mon coeur que mon couteau avait manqué, cautérisant mon désespoir qu’Il fendait, comme la phosphorescence d’un poisson montant du fond des eaux abyssales. Mon miroir intérieur me l’avait décelé, masqué sous mes propres traits - explorateur fourbu de sa chevauchée au désert, trahi aux yeux de ses hôtes par son attirail de cambriole scientifique, et tentant encore de déconcerter ses juges avec un dernier maquillage, camouflé, de toucher du jasmin aux lèvres et de kohl arabe aux yeux - avant que mon miroir s’obscurcisse devant Son incendie.
Aucun nom alors ne subsista dans ma mémoire (pas même le mien) qui pût Lui être crié, pour me délivrer de Son stratagème et m’évader de Son piège. Plus rien ; sauf l’aveu de Son esseulement sacré : reconnaissance de mon indignité originelle, linceul diaphane de l’entre-nous deux, voile impalpablement féminin du silence : qui le désarme ; et qui s’irise de Sa venue ; sous Sa parole créatrice...


L’Etranger qui m’a pris tel quel, au jour de Sa colère, inerte dans Sa main comme le gecko des sables, a bouleversé, petit à petit, tous mes réflexes acquis, toutes mes précautions, et mon respect humain. Par un renversement des valeurs, Il a transmué ma tranquillité relative de possédant en misère de pauvresse.
Réponse à l’"Enquête sur l’idée de Dieu et ses conséquences", L’Age nouveau, no 90, janvier 1955.
Extrait de : Ecrits mémorables, vol. I, p. 6-7.
Source : Le Monde



Cultures d'Islam  par Abdelwahab Meddeb (France Culture, 2012)
Correspondance entre Louis Massignon et Paul Claudel avec Dominique Millet professeur à la Sorbonne
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...