dimanche 15 février 2015

Le problème de Moscou, c’est qu’il lui faut traiter avec des imbéciles et des vassaux

Le problème de Moscou, c’est qu’il lui faut traiter avec des imbéciles et des vassaux
Par Finian Cunningham, le 10 février 2015 (Source Strategic Culture Foundation)

La Russie a un dilemme. Comment peut-on travailler à un règlement pacifique du conflit ukrainien – et éviter une plus grande, plus terrible guerre – quand on a comme interlocuteurs des imbéciles et des vassaux ? Je veux parler des dirigeants américains et européens, respectivement.
Le problème quand on essaie d’avoir une conversation avec des imbéciles, c’est qu’ils sont tout simplement incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Ils souffrent de dissonance cognitive et ils en sont fiers. En fait, plus ils sont bêtes plus on les félicite de leur force. On ne peut rien apprendre aux imbéciles; leur regard grossier et obtus sur le monde leur interdit toute perspective différente, même si elle est plus juste. Ils ont d’ailleurs horreur qu’on les corrige, ce qui ne fait qu’aggraver leur bêtise.
Le problème quand on a affaire à des vassaux, c’est qu’ils ne peuvent pas changer de cap – même s’il leur reste encore quelque capacité à penser par eux-mêmes et à se rendre compte que la perspective qu’on leur propose est plus juste ou plus sensée.
C’est le problème de la Russie dans ses relations avec Washington et ses alliés européens sur le conflit en Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s’exprimait à Munich le week-end dernier, a déploré le manque d’indépendance des Européens sur le sabotage systématique de l’ordre international par Washington. Lavrov a été blâmé pour avoir osé dire la vérité, surtout qu’il a étayé son propos avec des arguments logiques et des preuves historiques.

Les États-uniens stupides, eux, remplacent les arguments rationnels par des slogans et des accusations. Ils sont aveuglés par leur propre propagande, qu’ils finissent par croire. Et ils sont contents d’eux… Dieu bénisse l’Amérique!
Le président américain Barack Obama, qui est censé être l’un des politiciens américains les plus réfléchis, n’est pas capable de voir plus loin que les phrases toutes faites de la narrative convenue qui affirme, sans la moindre preuve, que tout est de la faute de la Russie dans le conflit en Ukraine.
En présence de la chancelière allemande, Obama a dit cette semaine à la Maison Blanche qu’il envisageait d’envoyer des armes létales au régime de Kiev pour aider l’Ukraine à renforcer ses défenses face à l’agression séparatiste. Obama a accusé la Russie d’alimenter le conflit et de vouloir violer l’intégrité territoriale de l’Ukraine à la pointe du fusil.

Voilà ce qui se passe en réalité: les Ukrainiens d’origine russe sont tués dans leurs maisons, leurs caves, leurs écoles et leurs rues par le régime de Kiev soutenu par l’Occident, qui a lancé une guerre absurde dans l’est de l’Ukraine il y a dix mois. Cette guerre a déjà fait plus de 5 500 morts et plus d’un million de personnes déplacées – et pourtant, pour Obama, la violence est la conséquence de l’agression séparatiste et il veut envoyer des armes plus meurtrières aux agresseurs.

Si d’Obama, on descend dans la hiérarchie, les choses ne font qu’empirer. Le vice-président, Joe Biden, a déclaré à la conférence sur la sécurité à Munich la semaine dernière que les Ukrainiens ont le droit de se défendre et par conséquent, nous, les Etats-Unis, devrions leur envoyer de l’aide militaire pour faire face à l’agression russe.
Alors, Monsieur Biden, qu’en est-il du droit des Ukrainiens d’origine russe à se défendre? N’ont-ils pas le droit de le faire? Ne sont-ils pas Ukrainiens? Ou peut-être que, parce qu’ils sont d’origine russe, vous les considérez comme des êtres inférieurs?
Le chef de la diplomatie états-unienne, John Kerry, une personne soi-disant courtoise, multilingue et cosmopolite, répète les mêmes accusations irrationnelles et sans fondement contre la Russie, affirmant qu’elle est la plus grande menace pour l’Ukraine. Kerry veut aussi envoyer des armes à l’Ukraine pour donner une leçon à la Russie.

Idem pour Ashton Carter, le nouveau secrétaire à la Défense. Idem pour Michèle Flournoy, qui est pressentie pour être secrétaire à la Défense si Hillary Clinton remporte la présidentielle de 2016. Idem pour Bobby Jindal, un concurrent républicain sérieux à la présidentielle. Idem pour Bob Corker, le chef de la politique étrangère républicaine. Idem pour le général Martin Dempsey, chef d’état-major des armées des États-Unis. Idem pour les membres de l’establishment de la politique étrangère américaine de l’Institut Brookings et du Conseil de l’Atlantique. Idem pour les comités de rédaction des grands médias américains dont le New York Times et le Washington Post. Tous répètent sans sourciller le mantra qui dit que le conflit en Ukraine est dû à l’agression russe et que fournir des armes au régime de Kiev est idéal pour faire la paix. Tous régurgitent la même histoire mensongère et éculée qui dépeint le président russe Vladimir Poutine en dictateur du milieu du XXe siècle avec la même pulsion expansionniste qu’Adolf Hitler ou Benito Mussolini. (Sans même se rendre compte que le fascisme du milieu du XXe siècle fut une stratégie secrète élaborée par les puissances capitalistes occidentales pour attaquer l’Union soviétique, qui s’est soldée par 30 millions de morts russes. Une politique qui se poursuit aujourd’hui sous forme de soutien américain au régime néo-nazi de Kiev pour déstabiliser la Russie.)

La chose la plus effrayante à propos des imbéciles américains, c’est qu’ils ne leur vient même pas à l’idée qu’ils pourraient être endoctrinés. Ils sont des clones orwelliens qui croient que la guerre est la paix, l’esclavage est la liberté, et que la vérité est celle qu’on vous serine.
Les politiciens américains qui ont participé à la Conférence sur la sécurité de Munich ont traité de conneries les efforts de la chancelière allemande Merkel et du président français, François Hollande, pour amener Poutine à discuter de la crise en Ukraine.

Les trois dirigeants se proposent de poursuivre cette semaine les longues discussions qu’ils ont entreprises à Moscou le week-end dernier, lors d’une seconde réunion à Minsk, la capitale du Bélarus. Il n’est pas sûr du tout que Poutine, Merkel et Hollande parviennent à obtenir du régime de Kiev qu’il s’assoie à la même table que les séparatistes pro-russes d’Ukraine orientale. Les brutes états-uniennes vont certainement faire de leur mieux pour faire capoter le dialogue avant même qu’il ait commencé à porter ses fruits.

Contrairement aux Américains Gung-Ho*, les Européens commencent à se rendre compte que fournir plus d’armes en Ukraine n’est pas la solution, qu’il faut même l’éviter à tout prix, et que les aspirations à l’autonomie des séparatistes sont raisonnables et méritent d’être prises en compte.
Les Européens, au moins publiquement, n’ont sans doute pas renoncé à la narrative éculée selon laquelle c’est la Russie qui déstabilise l’Ukraine avec ses troupes ou son soutien militaire clandestin aux séparatistes. Moscou nie catégoriquement ces allégations. Mais au moins les Européens semblent avoir assez de subtilité intellectuelle pour réaliser que montrer hystériquement Poutine du doigt est contre-productif et qu’il n’y a peut-être pas qu’une seule version des faits.

Il faut reconnaître qu’Angela Merkel a résisté à la pression américaine pour augmenter l’implication militaire en Ukraine. A Washington cette semaine, elle a catégoriquement nié partager l’idée d’envoyer plus d’armes en Ukraine. L’opposition de Merkel aux propositions américaines a été dénoncée par les principaux sénateurs républicains qui l’ont accusée de vouloir apaiser Poutine, en la comparant stupidement avec Chamberlain et Hitler à la conférence de Munich de 1938.

Traiter avec ces imbéciles d’Américains est donc impossible. Ils vivent dans un monde mental différent de la plupart des autres. Leur monde est un mélange de propagande qui ne tient aucun compte des faits historiques et de comportements brutaux qui rendent le dialogue, la réciprocité ou la réflexion socratique tout à fait improbables. Leur arrogance et leur vanité obtuse font obstacle à la vraie communication et à la compréhension mutuelle. Et tout ça c’est la faute de Poutine; tout cela vient de ces affreuses hordes russes; c’est le retour de l’empire soviétique du mal. Une opération illégale de changement de régime à Kiev contre un gouvernement élu soutenue par les Etats-Unis ? Un régime soutenu par les Américains qui mène une guerre contre les russophones de l’est de l’Ukraine? Êtes-vous fou, espèce de crétin d’apologiste de Poutine ?

Comment peut-on traiter avec des gens pareils ? On ne peut pas, c’est impossible.

A cela s’ajoute un autre problème. Les Européens ne sont pas libres d’agir en fonction de ce qu’ils pensent réellement. Il est clair que Merkel, Hollande et de nombreux autres dirigeants européens se rendent compte que le projet états-unien d’inonder l’Ukraine d’armes encore plus meurtrières est une idée catastrophique qui pourrait déclencher une Troisième Guerre mondiale. Il est clair que de nombreux Européens pensent que les sanctions US contre la Russie ne sont pas seulement contre-productives, mais que c’est, en fait, une politique bêtement hostile qui nuit aux travailleurs, aux agriculteurs et aux économies européennes autant qu’à la Russie.

Le problème c’est que les États européens sont des vassaux des Etats-Unis. Ils sont obligés de suivre la ligne dictée par Washington, aussi stupide soit-elle. L’Allemagne est considérée comme le moteur de l’Europe et la quatrième plus grande économie du monde. Pourtant, comme le politologue allemand Christof Lehmann nous le rappelle, l’Allemagne n’a jamais eu une politique véritablement indépendante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle n’a pas de constitution digne d’un État moderne, et elle continue d’être occupée par les forces militaires des alliés américains et britanniques victorieux. Selon Lehmann, «l’Allemagne est une colonie de facto des États-Unis. À tout moment, en vertu de la loi fondamentale d’après-guerre**, les troupes américaines peuvent prendre les manettes de l’Allemagne qui est techniquement et juridiquement un état occupé, un état vassal».

L’espionnage américain de la chancelière Merkel par la NSA, révélé en 2013 par Edward Snowden, en est un exemple. Plus révélateur encore est le fait que Merkel n’ait pas répondu à cette violation flagrante de la souveraineté allemande avec toute la force requise. Elle a docilement accepté l’intrusion comme une manifestation de l’hégémonie américaine d’après-guerre.

Lehmann souligne que, depuis la guerre, les Etats-Unis et leur allié britannique ont opposé leur veto à toutes les velléités allemandes de se créer une politique étrangère indépendante, en particulier une politique qui impliquerait un rapprochement avec la Russie. «Nous avons pu constater que tous les efforts des chanceliers Willy Brandt et Gerhard Schroeder pour améliorer les relations avec la Russie ont été sabotés à chaque fois par Washington et Londres», note Lehmann.

C’est pourquoi la résistance héroïque de Merkel cette semaine contre le militarisme américain en Ukraine est méritoire. Son opposition ouvre peut-être une brèche dans les relations américano-européennes. Elle a, en effet, contesté une ligne rouge fondamentale de Washington : à savoir que les Etats européens, et en particulier l’Allemagne, ne peuvent pas et ne doivent pas se permettre de remettre en cause l’hégémonie américaine et sa politique d’hostilité à long terme contre la Russie.

Merkel et Hollande ont peut-être enfin entendu le message des millions de citoyens ordinaires de l’UE qui s’opposent de tout leur cœur à la politique belliciste que les Etats-Unis mènent contre la Russie aux dépens de l’Europe. Mais étant donné que les vassaux européens de ces crétins d’Etats-uniens auront bien du mal à secouer leur joug traditionnel, il est difficile de savoir s’il y aura ou non une percée en faveur de la paix. Le leadership européen est encore prisonnier des griffes de Washington. Mais les masses européennes sont si dégoûtées qu’elles pourraient bien forcer leurs leaders à briser ce joug absurde.

Notes :
* Gung ho /ˈɡʌŋˈhoʊ/ est une expression anglaise qui signifie « enthousiaste » ou « trop zélé ».
Gung ho est la prononciation anglicisée de « gōng hé » (工合). C’est l’abréviation du terme « gōngyè hézuòshè » (工業合作社) ou Cooperatives Industrielles Chinoise, (INDUSCO en Anglais).
** La Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne (Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland, GG) est la constitution de l’Allemagne depuis le 8 mai 1949, d’abord pour les Länder de l’Ouest, puis depuis la réunification du pays le 3 octobre 1990 pour le pays entier … Elle s’intitule loi fondamentale et non constitution (Verfassung) pour souligner le caractère transitoire qu’elle devait avoir dans le contexte de la division de l’Allemagne.

Source : Strategic Culture Foundation / Le Shaker francophone (trad.)

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Les médias occidentaux : marionnettes ou agents inconscients de l’expansion américaine ?
Par Alexandre Latsa, le 9 février 2015

En mars et mai 2014 j’ai été invité à m’exprimer (très brièvement) sur la chaine française LCI, à propos de l’évolution de la situation en Ukraine.
J'ai dit, à l'encontre de tout le mainstream médiatique ambiant de l'époque, que la Russie n'avait aucun intérêt à une partition de l'Ukraine, et les européens non plus. J'ai aussi affirmé que les événements en cours avaient leur source hors d'Europe et plus précisément en Amérique.

L'Europe a lancé une véritable propagande américaine

Il est vrai que quelques semaines auparavant, la presse russe avait révélé un enregistrement bien embarrassant, repris par le Huffington Post. La secrétaire d'état adjointe (américaine) chargée de l'Europe, Victoria Nuland, et l'ambassadeur des États-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt, discutaient de la situation chaotique qui s'installait en Ukraine, et madame Nuland a prononcé une phrase pas très diplomatique: Que l'UE aille se faire foutre. Cette phrase résume parfaitement la façon dont Washington manage sa relation avec son allié européen: L'UE n'a pas à donner son avis sur les affaires européennes.
Dès le début de cette crise en Ukraine, les rares commentateurs qui ont accusé Washington de déstabiliser la région se sont fait traiter d'agents russes. On entend bien que le journaliste français de LCI qui m'interroge me présente tout naturellement comme: Le point de vue russe, pour ne pas dire la voix de Moscou, rien que ça! Pourtant je ne représente ni la Russie ni la France, je fais seulement partie des millions d'Européens qui s'inquiètent de voir l'Union Européenne transformée en protectorat américain. Je fais aussi partie de ceux qui, dans de nombreux pays, souhaitent un monde multipolaire.
Source (et suite) du texte : Sputnik France

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Interview de  Pierre Maillard, ancien conseiller diplomatique du général De Gaulle (98 ans)
mai 2014

M. Maillard, quel regard portez-vous sur la crise en Ukraine ? 

Il y a eu dans cette affaire une intervention initiale de la part de certains pays Européens, qui ont déclenché un processus destiné à avoir des conséquences pour la situation de l’Ukraine.
Evidemment l’Ukraine est depuis très longtemps – depuis la Russie soviétique et même bien avant -, dans la zone d’influence notoire de la Russie. L’Ukraine a ainsi fourni beaucoup de personnel politique – et du plus haut niveau – à la Russie. Ce pays est donc attaché à la zone d’intérêts particuliers de la Russie, en raison d’une très longue Histoire.
Il est donc évident que cette intervention initiale – non pas dans la partie orientale mais dans la partie occidentale -, destinée à provoquer un rapprochement étroit entre l’Europe et l’Ukraine allait directement à l’encontre d’un intérêt stratégique très ancien de la Russie pour cette région.

N’est-ce pas irresponsable pour l’UE d’avoir agi ainsi ? 

C’était en effet s’attirer certainement des objections ; la Russie n’a pas réagi immédiatement mais c’est certainement sans joie qu’elle a vu cette ingérence en vue de ce rapprochement qui aurait été consacré par des accords d’association.
D’autant que l’Ukraine de l’Est – notoirement russophone – est très liée économiquement à la Russie – contrairement à l’Ouest du pays. Il y a deux Ukraine en réalité…
L’Europe a donc réalisé une intrusion dans une sorte de « domaine réservé », de zone traditionnelle d’influence et d’action de  la Russie. C’est un fait.
Source (et suite) du texte : Les Crises

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"La réaction de Poutine est la plus calme et la plus tolérante possible"
Interview de Pietr Tolstoi, le 9 avril 2014

Piotr Tolstoï anime chaque dimanche la grande émission d'analyse politique sur la première chaine publisue russe. Descendant du grand écrivain Léon Tolstoï, il est un ardent défenseur de Vladimir Poutine. Nous l'avions rencontré le 9 avril 2014. Il a très volontiers accepté de répondre à nos questions, estimant que l'analyse des Occidentaux sur la crise russo-ukrainienne est "tronquée". 

ARTE Journal : Comment jugez-vous la politique de Vladimir Poutine en Ukraine ?   
Piotr Tolstoï : Je crois qu'au cours de ces vingt dernières années aucun grand pays n'a fait autant pour l'indépendance et la prospérité économique de l'Ukraine que la Russie. Malheureusement aujourd'hui en Occident il circule des clichés sur la politique agressive de la Russie par rapport à l'Ukraine, mais ce n'est pas vrai. Cette rupture entre la Russie et l'Occident est immense aujourd'hui. Il est difficile d'expliquer le véritable état des choses à des gens qui croient en la révolution ukrainienne, qui acceptent le pouvoir existant aujourd'hui à Kiev, qui parlent d'annexion de la Crimée ou qui jugent les gens du sud-est de l'Ukraine, qui aujourd'hui sont mécontents de la politique du pouvoir à Kiev, comme des séparatistes. C'est une rupture dans les termes mais surtout dans les valeurs. Par rapport à la politique "deux poids, deux mesures" de l'Union européenne, ou plutôt par rapport à l'absence de politique de l'Union européenne vis à vis de l'Ukraine, à mon avis, ce que fait Vladimir Poutine aujourd'hui, ce que fait la Russie, c'est la réaction la plus calme et la plus tolérante possible.   

Source (et suite) du texte : Arte

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MAJ (16.02.2015)
Le Grand Mensonge : Les États-Unis ont fourni l’Ukraine en armes dès le début du conflit
Interview de Stephen Lendman, le 15 février 2015

« Le Donbass est la guerre d'Obama. Il ne l'a pas lancée pour y renoncer ensuite. »

Le président Obama envisage toujours d’armer l’Ukraine dans le cas où le dernier cessez-le-feu serait violé et où le conflit s’intensifie; mais l’analyste politique Stephen Lendman a dit à Spoutnik dans une interview exclusive que le dirigeant des États-Unis ment et qu’ils ont fourni des armes à Kiev depuis le début de l’opération militaire.

Le cessez-le-feu entre des forces de Kiev et les partisans de l’indépendance de Donetsk et de Lugansk est, en gros, respecté. Les bombardements du Donbass se sont arrêtés lorsque la trêve est entrée en vigueur à minuit, selon un porte-parole du siège social d’opérations spéciales de Kiev ce dimanche.

Mais le jour précédent, le président ukrainien Petro Porochenko et le président américain Barack Obama, pendant une réunion par téléphone, ont convenu une nouvelle coordination d’efforts dans le cas d’une violation du cessez-le-feu et une intensification du conflit ukrainien.

Stephen Lendman, un chercheur associé au le Centre de la recherche sur la mondialisation explique à Spoutnik, dans une interview exclusive sur les développements récents en Ukraine, que Washington à menti tout le temps – des armes ont été fournies à Kiev depuis le début de l’opération militaire.

«Washington a fourni des armes lourdes depuis que le conflit a commencé en avril dernier et peut-être avant qu’il n’ait commencé, dans la préparation de ce qui a été planifié. J’ai écrit plusieurs fois à ce sujet y compris dans un nouvel article ce (samedi) matin», a-t-il déclaré à Spoutnik.

«Ainsi, la clé c’est de comprendre que Washington a armé Kiev durant tout ce temps. Obama déclarant qu’il considère seulement maintenant de fournir ces armes est encore un de ses grand mensonges. a-t-il dit, ajoutant: Les avions de l’OTAN et de l’Ukraine ont transporté des armes et des munitions sur une base régulière. Washington est le coupable principal.»

Les armes fournies par les États-Unis seraient défensives et non offensives
«Encore un autre mensonge», selon l’analyste.

«Des armes lourdes sont fournies pour l’offensive, pas la défense bien-sûr, dit-il.
Les combats se sont poursuivis après l’accord de Minsk. Kiev a continué de bombarder des territoires civils.»

«Les médias américains, bien sûr, accusent la Russie et les rebelles. Les rapports et avis dans notre presse sont scandaleux. Les plus scandaleux que j’ai entendus de toute ma vie. Absolument faux, criblés de mensonges énormes du début à la fin», a dit Lendman.

«Je m’attends à un répit de courte durée (sauf exceptions) à partir de dimanche ou lundi, suivi quelques jours ou semaines plus tard d’une reprise des hostilités initiée par Kiev et qui s’intensifiera avec l’assistance et l’encouragement américain», prévoit-il.

«Des éléments durs de Kiev, comme Dmitry, du Secteur Droit Yarosh et des extrémistes de la même mouvance [néo-nazie, NdT], rejettent les termes de Minsk. Ils jurent de continuer le combat. Attendez-vous à ce que la Russie et les rebelles soient accusés pour leur agression. Attendez-vous à ce que le vicieux dénigrement de Poutine continue. C’est évident dans les rapports américains que j’ai vus de week-end», a-t-il ajouté.

L’analyste politique prévoit que Washington continuera à fournir Kiev en armes lourdes. Des centaines de troupes de combat américaines viennent en Ukraine sous le prétexte de former les militaires ukrainiens, tandis que des centaines de forces spéciales américaines sont déjà présentes.

La grande question est de savoir si Obama autorisera une participation américaine directe dans le conflit.

Il l’a déjà fait en Irak en envoyant des boots on the ground (des bottes sur le terrain – expression désignant la présence physique de militaires américaines) de plus en plus nombreuses, malgré les promesses de ne jamais le faire.

«Je crois que si les rebelles continuent de dominer les forces de Kiev de manière décisive, ce à quoi je m’attends, Obama déploiera des forces américaines au Donbass – impliquant ainsi directement l’Amérique dans une nouvelle guerre par opposition à la guerre par procuration auquel elle se livre actuellement», a dit Lendman.

Une escalade amènera la guerre aux frontières de la Russie et le risque est que cela peut déborder. Avec des forces américaines de combat en Ukraine et Obama décidé à écraser des combattants pro-indépendance, le danger d’une confrontation Est-Ouest est énorme.

«Donbass est la guerre d’Obama. Il ne l’a pas lancée pour y renoncer ensuite.»

«Nous pourrions nous trouver dans la Troisième Guerre mondiale  sans que vraiment quelqu’un le désire. Les guerres mondiales commencent comme celle-ci. Avec les néoconservateurs fous furieux qui mènent la politique à Washington, tout est possible. a-t-il ajouté Je crois fortement que les chances pour une paix durable dans le Donbass sont pratiquement nulles malgré les meilleurs efforts de Poutine pour tenter de résoudre la question par la diplomatie.»

Le président Poutine, Sergei Lavrov et d’autres fonctionnaires russes ont œuvré par tous les moyens pour la paix pendant ces mois de conflit.

«Obama veut la guerre, pas la paix. Donbass est sa guerre. Il ne l’a pas lancée pour y renoncer ensuite. La CIA, le FBI et des forces spéciales américaines infestent Kiev. Ils sont impliqués dans la planification, la mise en œuvre et la direction des combats.» a conclu l’analyste.

Source : Sputnikview Le Saker francophone (trad)

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Les Etats-Unis et les responsables ukrainiens cherchent à torpiller l’accord de Minsk sur le cessez-le-feu
Par Niles Williamson, le 16 février 2015

Les responsables américains et ukrainiens ont lancé des menaces et des accusations provocatrices contre la Russie moins de 48 heures après que les négociateurs allemands, français, russes et ukrainiens ont conclu un accord de cessez-le-feu à la fin d’une négociation marathon dans la capitale biélorusse de Minsk.
Les déclarations des responsables du gouvernement Obama et du président ukrainien Petro Porochenko avaient pour objectif de créer un prétexte pour saboter l'accord de cessez-le-feu et intensifier l'agression contre les forces séparatistes pro-russes en Ukraine orientale. Cela accompagne la campagne diplomatique, économique et militaire contre la Russie et essaie d’en faire porter la responsabilité à Moscou.
Source (et suite) du texte : WSWS

Voir aussi : Cessez-le-feu en Ukraine ? (Dossier Arte)

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MAJ
A Bruxelles, on a répondu à Poutine : « Allez vous faire foutre ! »
Par Jean Pierre Chevenement le 18 février 2015



Verbatim.
La crise ukrainienne est très largement née d’un mal-entendu. Dans le cadre du Partenariat oriental, l’UE a négocié avec l’Ukraine un accord d’association, c’est à dire de libre-échange, en « oubliant » qu’il y avait déjà un libre-échange entre la Russie et l’Ukraine, que ces deux économies étaient très intriquées, et que tout cela allait poser beaucoup de problèmes compte tenu de la situation financière difficile de l’Ukraine. Poutine m’a dit qu’il était allé en janvier 2014 à Bruxelles, pour demander à voir M. Barrosso, et puis d’autres, et on lui a répondu : « Mais cette affaire ne vous regarde pas ». Et je vais vous rapporter quelque chose qui vous surprendra, ce qu’on lui a répondu, c’est : « Allez vous faire foutre ! ». « L’Ukraine est un pays souverain, vous n’avez absolument rien à voir dans la négociation d’un accord d’association entre l’UE et l’Ukraine ».
  

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