2015 - Paris est une cible (France, Arte, 2015)
De l'attaque du 7 janvier contre Charlie Hebdo au carnage du 13 novembre, une enquête approfondie sur les racines de la terreur et les moyens d'y faire face. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi la France est-elle devenue la cible prioritaire de ce nouveau terrorisme, perpétré par des jeunes gens nés ou élevés en Europe ?
Commencée à Paris sous le signe de la terreur, avec les attaques successives des 7, 8 et 9 janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo, des policiers, puis le magasin Hyper Cacher (dix-sept victimes au total, sans compter les trois assassins, abattus par la police), l'année 2015 s'achève dans un bain de sang plus effroyable encore. Le 13 novembre, des actions terroristes coordonnées d’une ampleur inédite font 130 morts, plus onze des auteurs ou de leurs complices présumés qui se sont fait exploser ou ont été exécutés par la police, et 352 blessés. Comme une redite des événements de janvier, mais à un niveau de violence bien supérieur, les caméras du monde entier filment des scènes de guerre dans la capitale française. Alors qu'une marche républicaine gigantesque avait répondu aux premiers attentats, les rassemblements sont cette fois interdits et l'état d'urgence instauré pour trois mois, mesure approuvée à la quasi-unanimité de l'Assemblée nationale (moins six députés).
De cause à effet
Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi la France est-elle devenue la cible prioritaire de ce nouveau terrorisme, perpétré par des jeunes gens nés ou élevés en Europe ? Comment lutter, à l'extérieur de ses frontières et sur le territoire ? Est-il légitime de suspendre certaines des règles démocratiques en vigueur au nom de la sauvegarde de la démocratie ? À travers les témoignages de nombreuses personnalités françaises et étrangères (chefs d’États, diplomates, témoins des attentats, spécialistes du renseignement, chercheurs, caricaturistes…), le film expose la chronologie des faits et décrypte une montée de la violence qui ébranle et interroge la société dans son ensemble.
Avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, l'ancien ministre des Affaires étrangère Hubert Védrine, Laurent Stefanini, ambassadeur et ex-responsable du protocole de l’Élysée, François Zimeray, ambassadeur français au Danemark, témoin de la première de deux attaques perpétrées en février à Copenhague dans le sillage de celles de Paris, le chercheur et homme politique danois Naser Khader, le grand rabbin de France Haïm Korsia, la philosophe Élisabeth Badinter, l'anthropologue Malek Chebel, les experts en géostratégie Xavier Crettiez, François Géré et Percy Kemp, l'auteur danois des caricatures de Mahomet, Kurt Westergaard, les membres de la rédaction de Charlie Hebdo Riss et Gérard Biard, ainsi que l'avocat du journal, Richard Malka, et Aydin Engin, le rédacteur en chef du journal d'opposition turc Cumhuriyet.
Source : Arte
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LES ARMES DES DJIHADISTES (France, Arte, 2015)
L'Allemagne, la France et la Belgique sont devenues les principales plaques tournantes du trafic d'armes de guerre. Pourquoi ? Les instances européennes chargées de leur répression ont-elles vraiment les moyens d’agir ? Comment remédier à cette recrudescence de ventes d'armes illégales ?
Malgré des législations draconiennes sur les armes et des dispositifs de contrôle présentés comme efficaces, des armes de guerre sont de plus en plus couramment utilisées contre des citoyens européens, qu'il s'agisse d'attentats terroristes ou d'autres crimes. Certains des fusils d'assaut ayant servi dans les massacres du 13 novembre à Paris auraient ainsi été vendus en Allemagne, selon le quotidien Bild. De fait, l’Allemagne, la France et la Belgique sont devenues les principales plaques tournantes des trafics en la matière.
Comment expliquer cette recrudescence des ventes d'armes illégales ? Les instances européennes chargées de leur répression ont-elles vraiment les moyens d’agir ? Plusieurs exemples démontrent une coordination insuffisante entre les polices nationales des États membres, notamment en matière d’information. Par ailleurs, l’absence d’une législation européenne commune sur les armes complique encore les choses. Le journaliste d'investigation allemand Daniel Harrich (Des armes pour le monde) dévoile les structures et les réseaux de ces nouveaux trafics.
Source : Arte
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Regarder les images d'un drame peut être pire que le vivre
Le 10 avril 2013 - RTL
L'impact psychologique des images dans les médias ne doit pas être minimisé, affirme une étude américaine, qui étudie les conséquences psychologiques d'une exposition répétée à la violence.
Les personnes qui ont passé six heures par jour à éplucher les médias pour avoir des informations sur l'attentat du marathon de Boston ont été plus traumatisées que celles qui étaient sur place, affirme une étude américaine publiée lundi 9 décembre. Dans ces travaux publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs ont étudié les conséquences psychologiques d'une exposition répétée à la violence via les médias traditionnels et numériques, après cet attentat, le premier sur le sol américain depuis ceux du 11-Septembre.
L'impact des images
Deux bombes fabriquées à partir de cocottes-minutes pressurisées ont explosé près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston le 15 avril, faisant trois morts et 260 blessés, parmi lesquels plusieurs amputés. Les images les plus crues de cette scène de violence ont été censurées ou édulcorées par les médias mais de nombreux clichés bruts ont été mis en ligne sur les médias sociaux par des témoins, a expliqué Roxane Cohen Silver, l'une des auteurs de cette recherche.
"Ce qui nous a frappé, c'est l'impact que ces images ont eu - y compris sur les personnes qui n'étaient pas présentes ce jour-là", a expliqué ce professeur de psychologie à l'université Irvine de Californie. "La couverture médiatique a suscité davantage de réactions aigües au stress que l'expérience même" de l'attentat, a-t-elle précisé. Le stress aigu se définit par un ensemble de symptômes comme des pensées entêtantes, un état d'hyper-vigilance permanent ou encore des flashbacks.
Les chercheurs ont ainsi demandé aux 4.675 participants à cette étude quelle avait été leur consommation des médias dans les deux à quatre semaines suivant l'attentat et quel avait été leur état psychologique. Sans surprise, les témoins de l'attentat ou les personnes connaissant des gens qui étaient présents le 15 avril dernier ont montré plus de signes de stress que les personnes qui n'y étaient pas. Ils ont également été plus enclins à consulter les médias sur la question.
Responsabilité des médias
Mais la donne semble s'inverser pour les personnes qui ont consulté de la documentation sur l'attentat plus de six heures par jour, a expliqué Roxane Silver. "Il ne s'agit pas de minimiser les conséquences de l'exposition directe à un drame mais plutôt de dire que la couverture médiatique a déclenché encore plus de stress aigu", a-t-elle ajouté.
Les personnes s'étant informées six heures par jour et plus ont été neuf fois plus sujettes au stress aigu que celles n'ayant consulté les médias qu'une heure par jour. Dans l'étude, la consultation moyenne des médias a été de 4,7 heures par jour et comprenait la lecture d'articles, le visionnage de reportages télévisés et de vidéos de l'explosion des bombes et la consultation d'images et de témoignages sur les médias sociaux. Cette étude soulève la question de la responsabilité morale des organes d'information, déjà soulevée par le passé par des recherches sur les traumatismes indirects, a expliqué Bruce Shapiro, directeur à l'université de Columbia d'un département spécialisé dans le traitement par les journalistes des conflits ou des attentats.
Il précise néanmoins qu'un état de stress aigu ne conduit pas nécessairement à un état de stress post-traumatique. Il faut pour cela que les symptômes perdurent au-delà de six semaines et modifient profondément la vie des personnes qui les expérimentent. Roxane Silver fait valoir que le paysage médiatique contemporain offre un accès plus facile aux images qui peuvent être dérangeantes, surtout si elles sont visionnées plusieurs fois par des personnes livrées à elle-mêmes. "Les gens devraient être conscients qu'il n'y a aucune retombée psychologique bénéfique à visionner des images horribles de manière répétée", a-t-elle mis en garde.
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