Par Dimitri Orlov, le 27 juillet 2016 - ICH / Arrêt sur info (trad.)
Kerry parlant à Poutine et à Lavrov à Moscou il y a environ une semaine. Leurs regards sont tout à fait expressifs. Kerry est dos à la caméra.
Voici la manière dont les choses sont censées fonctionner sur cette planète: aux États-Unis, les structures de pouvoir (publiques et privées) décident ce qu’elles veulent que le reste du monde fasse. Elles communiquent leurs vœux par les canaux officiels et officieux, et comptent sur une coopération automatique. Si la coopération n’intervient pas immédiatement, elles appliquent des pressions politiques, économiques et financières. Si cela ne produit toujours pas l’effet escompté, elles tentent de changer de régime par une révolution de couleur, un coup d’état militaire ou en organisant et finançant une insurrection conduisant à des attaques terroristes et à la guerre civile chez la nation récalcitrante. Si cela ne fonctionne toujours pas, ils bombardent le pays le réduisant à l’âge de pierre. C’est ainsi que cela fonctionnait dans les années 1990 et 2000, mais dernièrement une nouvelle dynamique a émergé.
Au début, elles se concentraient sur la Russie, mais le phénomène s’est depuis répandu dans le monde et est même prêt à engloutir les États-Unis eux-mêmes. Il fonctionne comme ceci: les États-Unis décident ce qu’ils veulent que la Russie fasse et communiquent leurs souhaits dans l’expectative d’une coopération automatique. La Russie dit «Niet». Les États-Unis alors entreprennent toutes les étapes ci-dessus à l’exception de la campagne de bombardement, à cause de la puissance de dissuasion nucléaire russe. La réponse reste «Niet». On pourrait peut-être imaginer qu’une personne intelligente au sein de la structure du pouvoir étasunien dirait: «Sur la base des preuves que nous avons devant nous, dicter nos conditions à la Russie ne fonctionne pas; nous allons essayer de négocier de bonne foi avec elle, comme des égaux». Et puis tout le monde applaudirait disant: «Oh! C’est génial! Pourquoi n’y avions-nous pas pensé?» Mais au lieu de cela, cette personne serait le jour-même virée parce que, voyez-vous, l’hégémonie mondiale étasunienne est non-négociable. Et donc ce qui se passe à la place est que les étasuniens déconcertés, se regroupent et essayent de nouveau; ce qui donne un spectacle tout à fait amusant.
L’ensemble de l’imbroglio Snowden était particulièrement amusant à suivre. Les États-Unis exigeaient son extradition. Les Russes ont répondu: «Niet, notre constitution l’interdit». Et puis, de manière hilarante, quelques voix en Occident ont demandé alors que la Russie change sa constitution! La réponse, ne nécessitant pas de traduction, était «ha-ha-ha-ha-ha!». L’impasse sur la Syrie est moins drôle: les étasuniens ont exigé que la Russie aille de pair avec leur plan pour renverser Bachar al-Assad. L’immuable réponse russe a été: «Niet, les Syriens décideront de leurs dirigeants, pas la Russie ni les États-Unis». Chaque fois qu’ils l’entendent, les étasuniens se grattent la tête et … essayent de nouveau. John Kerry était tout récemment à Moscou, pour engager une «session de négociations» marathoniennes avec Poutine et Lavrov.
Le visage de Lavrov [photo en haut de page] montre: «Dire que je suis obligé de rester ici écouter de nouveau ses incohérences». Le visage de Poutine dit: «Oh le pauvre idiot, il ne peut se résoudre à accepter que nous allons de nouveau juste dire ‘Niet’». Kerry est rentré chez-lui avec un autre «Niet».
Ce qu’il y a de pire est que d’autres pays entrent dans ce jeu. Les Étasuniens ont dit aux Britanniques exactement comment voter, cependant ceux-ci ont dit «Niet» et ont voté pour le Brexit. Les Étasuniens ont dit aux Européens d’accepter les conditions désastreuses que voulaient imposer leurs grandes transnationales, le Partenariat pour le commerce et l’investissement transatlantique (TTIP), et les Français ont dit «Niet, ça ne passera pas». Les États-Unis ont organisé un nouveau coup d’état militaire en Turquie pour remplacer Erdoğan par quelqu’un qui ne tentera pas d’essayer de faire le gentil avec la Russie. Les Turcs ont dit «Niet» à cela aussi. Et maintenant, horreur des horreurs, c’est Donald Trump qui dit «Niet» à toutes sortes de choses: l’OTAN, la délocalisation des emplois étasuniens, l’entrée à des vagues de migrants, la mondialisation, les armes pour les ukrainiens nazis, le libre-échange …
L’effet psychologiquement corrosif du «Niet» sur la psyché hégémonique étasunienne ne peut être sous-estimé. Si vous êtes censé penser et agir comme un hégémon, mais où seule fonctionne la partie penser, le résultat est la dissonance cognitive. Si votre travail est d’intimider les nations tout autour, et que les nations refusent de l’être, alors votre travail devient une blague, et vous devenez un malade mental. La folie qui en résulte a récemment produit un symptôme tout à fait intéressant: quelque membres du personnel du Département d’état étasunien, ont signé une lettre – rapidement fuitée – appelant à une campagne de bombardement contre la Syrie pour renverser Bachar al-Assad. Voilà des diplomates!
La diplomatie est l’art d’éviter la guerre, par la négociation. Les diplomates qui appellent à la guerre ne sont pas tout à fait … des diplomates. On pourrait dire que ce sont des diplomates incompétents, mais ce ne serait pas suffisant (la plupart des diplomates compétents ont quitté le service pendant la seconde administration Bush, beaucoup d’entre eux à cause du dégoût d’avoir à mentir au sujet de la justification de la guerre en Irak). La vérité est, qu’ils sont malades, des va-t-en-guerre non-diplomates mentalement dérangés. Voilà la puissance de ce simple mot russe qui leur a fait perdre littéralement la tête.
Mais il serait injuste de mettre en avant le Département d’état. C’est l’ensemble du corps politique étasunien qui a été infecté par un miasme putride. Il imprègne toutes les choses et rend la vie misérable. En dépit de l’augmentation des problèmes, la plupart des autres choses aux États-Unis sont encore un peu gérables, mais cette chose-là: l’incapacité d’intimider l’ensemble du monde, ruine tout. C’est le milieu de l’été, la nation est à la plage. La couverture de plage est mitée et râpée, l’ombrelle trouée, les boissons gazeuses dans la glacière pleines de produits chimiques nocifs et la lecture estivale ennuyeuse … et puis il y a une baleine morte qui se décompose à proximité, dont le nom est «Niet». Elle ruine tout simplement toute l’ambiance!
Les têtes bavardes des media et des politiciens de l’ordre établi, sont à ce moment, douloureusement conscients de ce problème, et leur réaction prévisible est de blâmer ce qu’ils perçoivent comme la source des maux: la Russie, commodément personnifiée par Poutine. «Si vous ne votez pas pour Clinton, vous votez pour Poutine» est une devise puérile nouvellement inventée. Un autre est «Trump est l’agent de Poutine». Toute personnalité publique qui refuse de prendre une position favorable à l’ordre établi est automatiquement étiquetée «idiot utile de Poutine». Prises au pied de la lettre, de telles allégations sont absurdes. Mais il y a une explication plus profonde en ce qui les concernent: ce qui les lie toutes ensemble est la puissance du «Niet». Le vote pour Sanders est un vote pour le «Niet»: l’ordre établi du Parti démocrate a produit une candidate et a dit aux gens de voter pour elle, et la plupart des jeunes ont dit «Niet». De même avec Trump: L’ordre établi du Parti républicain a fait trotter ses sept nains et dit aux gens de voter pour l’un d’eux, et pourtant la plupart des ouvriers blancs laissés pour compte ont dit «Niet» et voté pour un outsider, Blanche neige.
C’est un signe d’espoir de voir que les gens à travers le monde dominé par Washington, découvrent la puissance de «Niet». L’ordre établi peut encore apparaitre, pimpant de l’extérieur, mais sous la nouvelle peinture brillante, il cache une coque pourrie, qui prend eau à toutes les jointures. Un «Niet» suffisamment retentissant sera probablement suffisant pour le faire couler, permettant quelques changements très nécessaires. Quand cela se produira, je vous prie de vous rappeler que c’est grâce à la Russie … ou, si vous insistez, Poutine.
* * *
Un conseiller en politique étrangère du Kremlin : « Nous sommes plus intelligents, plus forts et plus déterminés »
Interview par Christian Neef, le 13 juillet 2016 – Der Spiegel / Le Saker francophone
Les relations entre la Russie et l’OTAN se détériorent. Le conseiller en politique étrangère du Kremlin, Sergueï Karaganov, discute avec Der Spiegel sur le risque de guerre, la posture agressive de l’OTAN et l’incapacité de l’Occident à comprendre les valeurs russes.
Der Spiegel : – Sergueï Alexandrovich, l’OTAN renforce sa présence en Europe de l’Est, en réaction aux récentes avancées russes. Les politiciens occidentaux ont averti les deux parties qu’elles pourraient tomber dans une situation conduisant à la guerre. Ces avertissements sont-ils excessifs?
Karaganov : – Je parle déjà moi-même d’une situation de pré-guerre, depuis huit ans.
– Lorsque la guerre en Géorgie a éclaté.
– Déjà à ce moment-là, la confiance entre les grandes puissances était très faible. La Russie a commencé se réarmer et, depuis lors, la situation a considérablement empiré. Nous avons averti l’OTAN de ne pas s’approcher des frontières de l’Ukraine, parce que cela créerait une situation que nous ne pouvons pas accepter. La Russie a arrêté l’avance occidentale dans cette direction et nous espérons que cela signifie que le danger d’une grande guerre en Europe a été éliminé à moyen terme. Mais la propagande qui circule actuellement rappelle celle précédant une guerre.
– Nous espérons que vous faites référence à la Russie.
– Les médias russes sont bien plus réservés sur ce sujet que les médias occidentaux. Mais vous devez comprendre que la Russie est très sensible à tout ce qui concerne sa défense. Nous devons être prêts à tout. Telle est la source de l’importante propagande actuelle. Mais que fait l’Occident de son côté ? Il ne fait que diaboliser la Russie ; il prétend que nous menaçons de l’attaquer. La situation est comparable à la crise de la fin des années 1970 et du début des années 1980.
– Vous parlez du stationnement des missiles balistiques à portée intermédiaire soviétiques et de la réaction américaine ?
– L’Europe se sentait faible à l’époque et avait peur que les Américains ne quittent le continent. Mais l’Union soviétique, alors qu’elle était déjà devenue pourrie à l’intérieur, se sentait militairement forte et a entrepris la folie de déployer des missiles SS-20. Le résultat en a été une crise complètement inutile. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Maintenant, les craintes de pays tels que la Pologne, la Lituanie et la Lettonie doivent être apaisées en y installant des armes de l’OTAN. Mais cela ne les aidera pas ; nous interprétons cela comme une provocation. En cas de crise, nous allons détruire précisément ces armes. La Russie ne se battra plus jamais sur son propre territoire…
– Au contraire, si je vous comprends bien, vous poursuivrez la stratégie de défense avancée.
– L‘OTAN est maintenant 800 kilomètres (497 miles) plus près de la frontière russe, les armes sont complètement différentes, la stabilité stratégique en Europe est en train de basculer. Tout est bien pire que cela ne l’était il y a 30 ou 40 ans.
– Les hommes politiques russes, dont le président Vladimir Poutine, tentent de convaincre leur population que l’Occident veut la guerre pour fragmenter la Russie. Mais c’est absurde.
– Certes, il y a eu une certaine exagération. Mais les politiciens américains ont ouvertement déclaré que les sanctions visent à provoquer un changement de régime en Russie. C’est assez agressif.
– Les nouvelles du soir à la télévision russe semble être encore plus éloignées de la réalité. Même un journal basé à Moscou a récemment écrit sur l’« illusion d’une menace extérieure ».
– L’élite politique en Russie ne veut pas de réforme intérieure, elle n’est pas prête pour cela. Une menace extérieure l’arrange donc bien. Il faut se rappeler que la Russie repose sur deux concepts nationaux : la défense et la souveraineté. Nous abordons la question de la sécurité beaucoup plus sérieusement que les autres pays.
– Votre Conseil a exposé une politique étrangère et de défense qui parle de redonner à la Russie une position de leadership mondial. Le message est clair, votre pays ne veut pas voir son pouvoir érodé. Mais quelles propositions avez-vous mises en avant ?
– Nous tenons à empêcher une déstabilisation encore plus importante du monde. Et nous voulons le statut de grande puissance. Nous ne pouvons malheureusement pas renoncer à cela. Au cours des trois cents dernières années, ce statut est devenu une partie de notre patrimoine génétique. Nous voulons être au cœur d’une grande Eurasie, une région de paix et de coopération. Le sous-continent européen fera également partie de cette Eurasie.
– Les Européens voient la politique russe actuelle comme étant assez énigmatique. Les intentions de la direction à Moscou ne sont pas claires.
– Nous nous trouvons actuellement dans une situation où, pour le moins, nous ne pouvons plus vous faire confiance, après toutes les déceptions de ces dernières années. Et nous réagissons en conséquence. Il y a quelque chose que nous appelons la surprise tactique. Vous devez seulement savoir que nous sommes plus intelligents, plus forts et plus déterminés.
– Le retrait russe partiel de la Syrie a été une surprise, par exemple. Vous avez intentionnellement laissé l’Occident deviner combien de soldats vous retiriez et si vous souhaitiez secrètement redéployer certains d’entre eux. De telles tactiques ne créent pas exactement la confiance.
– C’était magistral, fantastique. Nous profitons de notre prééminence dans ce domaine. Les Russes ne sont pas bons pour marchander, ils ne sont pas passionnés par les affaires. Mais ce sont des combattants exceptionnels. En Europe, vous avez un système politique différent, qui est incapable de s’adapter aux défis du monde nouveau. La chancelière allemande a déclaré que notre président vit dans un monde différent. Je pense qu’au contraire il vit dans un monde très réel.
– Il a été difficile d’ignorer le plaisir russe face aux problèmes auxquels l’Europe est actuellement confrontée. Pourquoi donc?
– Beaucoup de mes collègues regardent nos partenaires européens avec dérision et je les préviens toujours de ne pas être trop arrogants. Certains, parmi les élites européennes, ont cherché la confrontation avec nous. En conséquence, nous n’aiderons pas l’Europe, alors que nous pouvons le faire en ce qui concerne la question des réfugiés. Une fermeture conjointe des frontières serait essentielle. À cet égard, les Russes seraient dix fois plus efficaces que les Européens. Au lieu de cela, vous avez essayé de passer un accord avec la Turquie. C’est une honte. Face à nos problèmes avec la Turquie, nous avons adopté une attitude politique franche et dure – avec succès.
– Vous avez dit être déçus par l’Europe, parce qu’elle a trahi ses idéaux chrétiens. Dans les années 1990, la Russie voulait faire partie de l’Europe – mais l’Europe de Konrad Adenauer et Charles de Gaulle.
– La majorité des Européens veut aussi ce genre d’Europe. Pour les prochaines décennies, l’Europe ne sera pas un modèle attrayant pour la Russie.
– Dans ses recommandations, votre conseil demande l’utilisation de la puissance militaire lorsque des « intérêts importants du pays sont clairement » menacés. L’Ukraine était elle un tel cas?
– Oui. Ou une concentration de troupes que nous ressentons comme risquant d’entraîner une guerre.
– Le stationnement d’unités de l’OTAN dans les pays baltes ne suffit pas?
– Ce bavardage sur le fait que nous avons l’intention d’attaquer les pays baltes est stupide. Pourquoi l’OTAN stationne-t-elle armes et matériel là-bas ? Imaginez ce qui leur arriverait en cas de crise. L’aide offerte par l’OTAN n’est pas une aide symbolique pour les pays baltes. C’est une provocation. Si l’OTAN permet un accrochage – contre une puissance nucléaire comme nous le sommes – il sera puni.
– Mercredi, le Conseil OTAN-Russie doit se rencontrer pour la deuxième fois depuis la crise de Crimée. Faites vous partie de ceux qui pensent que la reprise de cette plateforme de dialogue est inutile ?
– Ce n’est plus une plateforme légitime. En plus, l’OTAN est devenue une alliance qualitativement différente. Lorsque nous avons commencé le dialogue avec l’OTAN, c’était une alliance défensive regroupant des puissances démocratiques. Mais le Conseil OTAN-Russie a servi de couverture et de légalisation à l’expansion de l’OTAN. Quand on en a eu vraiment besoin – en 2008 et 2014 – ce Conseil n’était pas là pour nous aider.
– Vous voulez dire au cours de la guerre en Géorgie et le conflit en Ukraine. Dans les documents émis par votre Conseil, des termes tels que la dignité nationale, le courage et l’honneur apparaissent souvent. Sont-ce des catégories politiques ?
– Ce sont des valeurs russes essentielles. Dans le monde de Poutine, et dans le mien, il est inconcevable que des femmes soient harcelées et violées en public.
– Vous faites référence aux agressions sexuelles qui ont eu lieu à Cologne pendant le réveillon du Nouvel An?
– Si des hommes faisaient de telles choses en Russie, ils seraient tués sur le champ. L’erreur tient au fait que les Allemands et les Russes ne se sont pas parlé sérieusement au sujet de leurs propres valeurs au cours des 25 dernières années – ou ils ne veulent pas se comprendre les uns les autres sur ce sujet. Pendant l’époque soviétique, nous aussi avons prétendu qu’il n’existait que des valeurs universelles, tout comme l’Occident est en train de le faire maintenant. Cela me fait peur quand les Européens exigent de plus en plus de démocratie. Cela me rappelle l’époque où les gens ici exigeaient toujours plus de socialisme.
– À quel moment la politique étrangère russe a-t-elle mal tourné?
– À l’époque, nous n’avions pas de stratégie politique envers nos voisins immédiats, les anciennes républiques soviétiques. Nous ne comprenions pas ce qui se passait réellement là-bas. La seule chose que nous avons faite a été de subventionner ces pays et d’acheter leurs élites – avec de l’argent qui était ensuite volé, par les deux côtés. Par conséquent, il n’a pas été possible d’éviter le conflit ukrainien. Le deuxième problème : notre politique s’est concentrée trop longtemps sur la correction des erreurs passées – régler les erreurs commises dans les années 1990.
– Dans la presse russe, il y a eu une certaine conjecture disant que la Russie va envoyer des signaux de rapprochement après les élections parlementaires de septembre. Est-ce que cette conjecture est justifiée?
– Nous pensons que la Russie est moralement dans son droit. Il n’y aura pas de concessions fondamentales à venir de notre côté. Psychologiquement, la Russie est devenue une puissance eurasiatique – j’étais l’un des pères intellectuels du pivot vers l’est. Mais maintenant, je suis d’avis que nous ne devrions pas nous détourner de l’Europe. Nous devons trouver les moyens de revitaliser nos relations.
Sergueï Karaganov, 63 ans, est chef honoraire de l’influent Conseil sur la politique étrangère et de défense, qui développe des concepts de stratégie géopolitique pour la Russie. En mai, le conseil a émis de nouvelles recommandations en politique étrangère. Le Conseil se compose de politiciens, d’économistes et d’anciens officiers militaires et du renseignement. Karaganov est un conseiller de Vladimir Poutine.
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