Scène de liesse à Alep (décembre 2016)
Les troupes gouvernementales syriennes entament la libération des derniers quartiers d’Alep
Le 13 déc. 2016 - RT
Après des mois de combats acharnés, l’armée de Damas a enfin annoncé le 13 décembre que seuls certains quartiers d’Alep «dont la superficie ne dépasse pas trois kilomètres carrés» restaient entre les mains des terroristes.
«L’armée a commencé la libération du dernier bastion des terroristes dans le quartier de Slaheddine. Les terroristes essayent de riposter en utilisant des mortiers. Mais pendant les 48 dernières heures, les troupes gouvernementales ont libéré 11 nouveaux quartiers d’Alep et, pour le moment, Damas contrôle plus de 98% du territoire de la partie est de la ville. Il est possible qu’on assiste à la libération complète d’Alep dans un futur proche. On attend des annonces officielles», a fait savoir le Centre russe pour réconciliation des parties au conflit en Syrie.
D’après les informations présentées, au moins 375 terroristes ont déposé leurs armes et quitté l’Est d’Alep pendant les dernières 48 heures. En outre, 7 796 civils, dont 3 946 enfants, sont aussi passés à la partie ouest de la ville contrôlée par le gouvernement. Tous ont été accueillis dans des centres humanitaires déployés sur place.
Source (et suite) du texte : RT
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ONU : Eva Bartlett, journaliste canadienne, démonte en deux minutes la rhétorique des médias principaux sur la Syrie (Conférence de Presse, ONU, 9 décembre 2016)
Dites-moi quelles organisations [internationales] y a-t-il sur le terrain à Alep-Est ? Je vais vous le dire : il n'y en a aucune. Ces organisations s'appuient sur l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, basé au Royaume-Uni [fonctionnant sur des fonds saoudiens et qataris], et sur des groupes corrompus comme les Casques blancs.
Version intégrale (en anglais) : Syria - Sovereignty and Peace. Press Conference, United Nations, 9 Dec.
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Témoignage de Pierre Le Corf, humanitaire bretons vivant à Alep, sur la libération d’une partie d’Alep-Est : “Une vraie bonne nouvelle !” (Alep, 19 novembre 2016)
Réponse à une attaque sur sa crédibilité : Pierre Le Corf
Dossier (autres textes et vidéos) sur : Les Crises
Réponse à une attaque sur sa crédibilité : Pierre Le Corf
Dossier (autres textes et vidéos) sur : Les Crises
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Témoignage de Mgr Jean-Clément Jeanbart, Archevêque d'Alep (Alep, 5 décembre 2016)
Voilà ce qui nous arrive à Alep
Par Mgr Jean-Clément Jeanbart, Archevêque d'Alep, le 28 septembre 2016
Le monde entier est terrorisé à la vue de l’image d’Alep que lui ont servi les mass-médias ces derniers jours. Un grand nombre de nos amis de l’étranger se préoccupent pour nous et veulent avoir de nos nouvelles. Il est évident que nous vivons des moments tragiques de notre histoire et ce qui arrive continue à faire souffrir Alep et les Aleppins qui depuis cinq ans n’ont pu avoir aucun répit, tellement ils ont été harcelés et malmenés par les groupes armés venus, de toute part dans le monde, pour mener une soi-disant guerre sainte, dans un pays gouverné par des impies et des infidèles !? Depuis cinq ans maintenances terroristes font la loi, là où les autorités civiles du pays n’arrivent pas à être présentes. Ils ont semé la terreur partout, tué des dizaines de milliers d’innocents, détruits par milliers les usines, les commerces et les institutions de services publiques, saccagé les habitations et volé sans souci aucun, les biens du pays et des citoyens. Ils ont fait beaucoup de victimes innocentes, enlevé et sauvagement assassiné d’innombrables personnes pacifiques, y compris des religieuses, des prêtres et même des évêques.
Source (et suite) du texte : Arrêt sur info
Dossier (autres textes et vidéos) sur : Les Crises
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Témoignage de Bassam Tahhan, politologue franco-syrien (Syrie, 10 décembre 2016)
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Une libération crève-coeur pour la coalition internationale
Par Oscar Fortin, le 12 décembre 2016 - Arrêt sur info
Pour les habitués de l’information alternative, celle qui ne franchit pas les studios de nos télévisions et qui ne retient pas l’attention des éditorialistes et analystes de nos grands médias, cette libération d’Alep représente une grande victoire des forces gouvernementales syriennes et de ses alliés. Ce sont des centaines de milliers de personnes, utilisées comme bouclier humain par les rebelles et terroristes, qui échappent aux tenailles de ces derniers. Cette victoire humanitaire, pour des millions de personnes, est devenue une mauvaise nouvelle pour les forces de la Coalition internationale, sous commandement étasunien.
Comment, en pareilles circonstances, ne pas se poser la question du rôle véritable de cette coalition dite internationale ? Pendant que le gouvernement syrien et ses alliés, dont la Russie, en arrivent à vaincre ces terroristes, à libérer les populations et à récupérer les territoires occupés par ces derniers, le président Obama, prix Nobel de la paix 2008, ne trouve rien de mieux à faire que de lever les restrictions sur la livraison d’armes à ses alliés en Syrie. Qui sont-ils ces alliés auxquels il se réfère ? Faut-il comprendre qu’ils sont précisément ces terroristes rebelles, ceux-là mêmes qui utilisent les populations locales comme boucliers humains pour mieux se protéger des forces gouvernementales et de celles de ses alliés ?
Si tel est vraiment le cas, à savoir que les terroristes ne sont que des mercenaires, encadrés par des spécialistes de la coalition internationale et armés par les pays de cette même coalition, alors là, la lutte contre le terrorisme prend un tout autre sens. Il ne s’agit plus de lutter contre le terrorisme, mais de l’utiliser de manière à justifier les milliards de dollars en armements et à transformer ces terroristes en mercenaires au service d’une même cause. Pour les populations des pays membres de cette coalition, cette révélation des faits représente une véritable bombe qui fait éclater tous les mensonges qui ont rendu possible cette grande tricherie. Depuis le temps que ces gouvernements fondent leurs guerres et leurs interventions à l’étranger à coups de milliards de dollars pour combattre les terroristes et voilà qu’aujourd’hui on leur dit que les terroristes ne sont que des alliés mercenaires qui font sur le terrain le travail sale que les armées régulières ne peuvent plus faire. Ce n’est pas rien comme nouvelle. De quoi faire la UNE de tous nos médias soucieux de vérité.
Dans ce contexte, on comprend mieux le sens de ces campagnes, menées par cette coalition internationale, tant aux Nations Unies que dans le reste du monde, en vue de détenir les bombardements sur Alep et pour exiger, des forces gouvernementales, un cesser-feu. Le motif invoqué est celui de la protection des populations civiles sans aucune référence aux terroristes qui s’en servent comme bouclier humain. Dans les faits et à la lumière des révélations précédentes, l’objectif était plutôt de protéger les terroristes et de leur permettre de se réorganiser pour résister aux attaques de l’armée syrienne.
Pour faire ce sale travail de désinformation, la coalition a compté sur les médias qui lui sont à l’avance acquis et sur certains pays avec encore un semblant de crédibilité, dont le Canada, pour intervenir auprès des institutions internationales. C’est dans ce contexte que le Canada a présenté tout récemment une résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies pour que cessent les bombardements sur les populations civiles d’Alep au moment même où ces dernières étaient libérées des terroristes.
« La résolution, portée par le Canada devant l'Assemblée générale des Nations Unies appelle à la «cessation de toutes les attaques contre les civils» et demande également à la levée du siège des enclaves tenues par les «rebelles» djihadistes. 122 pays ont voté en faveur de la résolution, 13 s'y sont opposés, tandis que 36 membres se sont abstenus. Non contraignante, la résolution a une portée essentiellement politique et diplomatique. »
Il est bon de noter que pour la coalition internationale, les terroristes en Syrie sont des rebelles, comme on le voit dans cette résolution, alors que l’opposition en Ukraine est terroriste. En somme, un langage modelé selon les besoins de la cause. On en est arrivé à faire avec la vérité et les faits de la « pâte à modeler » selon les intérêts et les objectifs recherchés par les puissances occidentales. Il suffit que l’on présente aux journalistes et médias le type d’information que l’on souhaite avoir pour que ces derniers y ajustent leurs textes et éditoriaux. Ils sont des spécialistes de la pâte à modeler.
Je termine cette brève réflexion par ce témoignage que plusieurs ont déjà écouté, mais que d’autres n’ont pas encore eu l’opportunité d’entendre. Il s’agit du témoignage de Mère Agnès Mariam de la Croix. Voyez par vous-mêmes si elle travaille avec de la pâte à modeler ou si elle donne force et consistance aux faits et à la vérité.
Témoignage de Mère Agnès Mariam de la Croix sur la situation en Syrie (Alep, le 9 décembre 2016)
Ce témoignage ne se retrouvera pas sur nos chaînes de télévision pas plus qu’il fera l’objet d’un éditorial dans nos grands médias.
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Lettre d’Alep No 28
Par Frère Georges Sabe pour les Maristes Bleus, le 12 décembre 2016 - Arrêt sur info
Au moment où j’écris cette lettre, la grande majorité des quartiers d’Alep occupés par les rebelles ont été libérés, les routes ont été nettoyées et débarrassées de tout ce qui empêchait la communication entre une partie et une autre de la ville. Alors que beaucoup de rebelles armés ont profité de l’amnistie accordée et se sont rendus, et malgré tous les appels (mondiaux et locaux) à l’évacuation d’Alep, un noyau de terroristes (spécialement du front Al Nosra) refuse de se rendre. Ils s’obstinent et intensifient le bombardement des quartiers Ouest de la ville.
Nous assistons à un nouveau déplacement : des milliers de familles quittent les quartiers Est de la ville et viennent se réfugier dans des régions plus sécurisées.
Plusieurs voix s’élèvent pour annoncer qu’avant Noël, toute la ville d’Alep sera réunifiée. Nous espérons que cela se traduira par la fin des hostilités, la fin du cauchemar, la fin de la peur et surtout l’installation de la paix tant attendue depuis presque cinq ans (à Alep).
Il restera beaucoup à faire concernant le côté humain des habitants de cette ville ? Comment aider les gens à revenir, à s’installer, à avoir confiance en l’autre, à accepter une réconciliation ? Quels mots dire aux parents des martyrs, aux blessés, à ceux qui ont vu leurs maisons détruites ? Quel regard jeter sur celui qu’on soupçonne d’avoir été notre ennemi ? Faut-il avoir confiance en un avenir de paix ? Quelle garantie offrir aux déplacés et aux réfugiés qui ont tout quitté et sont allés s’installer à l’étranger et y ont construit leur vie ? Que répondre à ceux qui se méfient, ceux qui doutent, ceux qui annoncent d’autres malheurs ?
Sommes-nous préparés à initier un chemin nouveau ? Si la paix tant attendue s’installe parmi nous, comment éveiller les gens à leurs responsabilités, à leurs devoirs civiques et sociaux ?
Toutes ces questions et plusieurs autres traversent notre esprit. Peut-être qu’il est trop tôt pour y répondre mais nous devons les partager et commencer à y réfléchir.
Ces jours-ci, les habitants d’Alep Ouest sont en train de sortir dans la rue pour aller ailleurs, là où c’était dangereux et interdit. Certains découvrent la réalité de ce qui a été leur magasin, leur maison ou leur lieu de culte. La guerre est passée par là laissant son empreinte : tout est volé, tout est détruit, parfois défiguré ou même disparu. On prend des photos, on s’indigne, on pleure… On essaye de voir s’il y a quelque chose à récupérer : Un souvenir, un livre, un n’importe quoi oublié que les seigneurs de la guerre n’ont pas emporté avec eux ? Les gens imaginaient le volume de dégâts mais la réalité dépasse souvent l’imaginaire et leur fait découvrir l’atrocité des crimes commis.
Il reste encore à déminer. Une dizaine d’enfants ont tenté de jouer dans un jardin public. Une mine a eu raison de leur vie… Il faut éviter certaines zones où il y avait des combats.
Les quartiers de l’Ouest de la ville continuent à recevoir leur lot quotidien de roquettes, d’obus de mortiers et de missiles. La mort continue à faire des ravages. La peur ne cesse de grandir. Il y a 3 semaines, une école primaire a été touchée par un missile. Au moins 8 élèves sont morts et plus de 100 personnes hospitalisées au milieu d’un silence honteux des grands de ce monde et d’une allusion brève et timide des moyens de communication.
Il y a quelques jours, Dr Nabil nous invitait à être vigilants : « La désinformation continue : entre autres, certains médias rapportent que « Alep est tombée » au lieu de dire « libérée » ». Pour ceux qui écoutent les déplacés arrivant des quartiers Est de la ville, pour ceux qui les côtoient, la réalité de la libération ne suffit pas pour exprimer la fin du cauchemar dans lequel ils vivaient. Ils étaient pris en otage par les éléments armés. Il leur était interdit de sortir, de quitter. Quand l’armée est arrivée, ils ont pu se sentir en sécurité. Ils désiraient quitter le plus tôt possible. Comment faire pour que les médias reflètent la réalité telle qu’elle est ?
Dans le cadre de sa journée mensuelle « off », l’équipe d’animation des Maristes Bleus, s’est rendue le dimanche 30 octobre, chez quatre familles parmi les plus pauvres de nos bénéficiaires. Cette démarche a été suivie par un temps de partage et de prière. Nous avons insisté sur l’importance de l’écoute et du respect de toute personne pour nous diriger de plus en plus vers les familles les plus démunies.
Le 12 novembre 2016, et dans un programme spécial « Ajrass el Machrek = Les cloches du Levant » de la chaîne de Télé Al Mayadin, Dr. Nabil a présenté « la profondeur et le sens de l’action solidaire en temps de guerre ».
Le gouvernement de Navarre (Espagne) nous a décerné le « XIV PRIX INTERNATIONAL DE LA SOLIDARITÉ- 2016 ». L’ONG Mariste « SED » avait présenté notre candidature. Dans une conférence de presse le 30 octobre 2016, Miguel INDURÁIN, membre du jury, avait présenté les raisons de ce choix : « En reconnaissance de l’œuvre en faveur de la paix des Maristes Bleus dans une des zones les plus touchées par la guerre en Syrie, la ville d’Alep, et pour leur défense d’un des droits primordiaux de la personne humaine, le droit à la vie et pour leur collaboration avec d’autres organisations ».
F. Georges a rencontré les élèves du secondaire de 3 centres éducatifs. Il a rencontré des adultes et des personnes intéressées par la situation en Syrie. Il leur a expliqué la réalité du vécu quotidien dans la ville et leur a présenté toute l’œuvre des Maristes Bleus. Beaucoup de ceux qui l’ont écouté ont exprimé leur solidarité avec le peuple syrien.
Une question s’est répétée plusieurs fois « Où trouvez- vous la force pour continuer votre Mission ?». Et comme vous pouvez l’imaginer, notre force s’enracine dans notre foi, notre foi en Jésus Christ, proche des pauvres et des damnés. Un Jésus qui nous invite à aller à la rencontre de l’autre, et surtout le plus affligé, le plus blessé, le plus meurtri.
Un groupe d’enfants viennent à la rencontre du F. Georges, lui posent plein de questions et lui remettent à la fin un petit don… Un geste inoubliable… Un geste de solidarité… Un geste qui va beaucoup plus loin que toutes les frontières.
La présidente du gouvernement de Navarre et le directeur de laboral Kutxua ont encouragé les Maristes Bleus à continuer leur travail. Frère Georges, dans son mot de remerciement, annonce que ce prix fait honneur, il est vrai, aux Maristes Bleus mais nous le dédions, aussi, à toutes les victimes de la guerre… Le prix arrive au moment où la ville d’Alep continue de souffrir. Cette solidarité internationale nous stimule à résister et continuer notre mission. Notre remerciement est une promesse : « rester, poursuivre, être très proches des personnes qui souffrent ».
En visite en Allemagne, frère Georges a eu l’occasion de rencontrer des amis qui ont écouté de vive voix, un témoin direct de la situation d’Alep. Les auditeurs découvrent une réalité différente de ce que les médias occidentaux leur rapportent et apprécient toute notre action solidaire envers plus de 1000 familles.
Pour cela, nous bénéficions d’un large réseau d’amis qui nous soutiennent et prient pour nous. Je profite de l’occasion pour les remercier et leur dire combien nous estimons et apprécions leur soutien et leur prière.
A la fin de novembre, nous avons offert à chaque personne des familles que nous soutenons, (et ils sont des milliers) une paire de chaussures et des vêtements neufs.
Ces jours-ci, la situation chaotique des bombardements nous a obligés à prendre, par mesure de sécurité, la décision d’arrêter momentanément nos deux projets : « Apprendre à Grandir » et « Je veux Apprendre ».
Un jour de novembre, suite à un missile qui est tombé tout près du centre de distribution de notre programme « Goutte de Lait », les vitres sont toutes parties en éclats. Rien d’autre, heureusement, que des dégâts matériels.
Les équipes de distribution de l’eau ne chôment pas. En plein hiver, malgré la libération de la station de pompage de l’eau qui se trouve à l’intérieur des quartiers libérés par l’armée syrienne, l’eau reste coupée tout comme l’électricité.
Le programme de formation de cent heures « comment élaborer un petit projet » et auquel ont participé 20 personnes, est terminé. Les participants ont rédigé leurs projets et il reviendra au jury du MIT d’évaluer les meilleurs et en choisir deux qui seront soutenus financièrement par les Maristes Bleus.
Un nouveau programme de développement vient élargir notre liste. C’est « Coupe et Couture ». Il s’adresse aux femmes. Né en novembre 2016, Vingt-quatre femmes y participent. Durant 4 mois, elles vont suivre, en moyenne 6 heures par semaine, une formation à la coupe et à la couture.
Tous les autres programmes : distribution de paniers alimentaires et sanitaires, distribution de couvertures et de matelas, distribution de réservoirs d’eau, aide au loyer, les civils blessés de guerre et le programme médical, Skill School et lutte contre l’illettrisme, continuent normalement.
Au nom de tous les Maristes Bleus et de tous les bénéficiaires, je vous invite à nous mettre en marche vers Noël.
En route vers Noël, nous avançons...
Nous, un peuple en recherche, un peuple en attente, un peuple d’espérance…
En route vers Noël, nous avançons…
Guidés par une étoile, une étoile de paix et de solidarité…
En route vers Noël, nous avançons…
Un seul désir guide nos pas : rencontrer un enfant, rencontrer le sourire d’un enfant, rencontrer l’humain d’un enfant…
En route vers Noël, nous avançons…
Les mains tendues vers l’autre, le tout autre, l’étranger, le déplacé, le mal aimé…
En route vers Noël, nous avançons…
Et nous chantons : « Paix aux hommes de Bonne Volonté ».
Joyeux Noël et Bonne année 2017
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Julien Rochedy, "Syriennes" - "Syrians", reportage en Syrie (2016)
On y découvre le point de vue de femmes et filles syriennes, libres de faire leurs études, de pratiquer leurs passions ou d'exercer leur profession, dans la peur qu'elles ressentent tous les jours depuis le début du conflit Syrien de voir les rebelles islamistes triompher. Ce reportage permet d'offrir un autre angle sur le conflit le plus sanglant de ce début de XXIe siècle, afin de comprendre une réalité bien plus complexe que celle qui nous est montrée par les grands médias traditionnels.
Source : Youtube
On y découvre le point de vue de femmes et filles syriennes, libres de faire leurs études, de pratiquer leurs passions ou d'exercer leur profession, dans la peur qu'elles ressentent tous les jours depuis le début du conflit Syrien de voir les rebelles islamistes triompher. Ce reportage permet d'offrir un autre angle sur le conflit le plus sanglant de ce début de XXIe siècle, afin de comprendre une réalité bien plus complexe que celle qui nous est montrée par les grands médias traditionnels.
Source : Youtube
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En Syrie, la fête est finie pour les charlatans
Par Bruno Guigue, le 07 décembre 2016 - Arrêt sur info
Un tank dans les rues d’Alep-Est, le 27 novembre 2016. / AFP
Avec la prochaine libération d’Alep, le rêve des charlatans de la révolution syrienne vire au cauchemar, il prend des allures d’enfer dantesque. Après des années de proclamations ronflantes sur la « victoire imminente » des insurgés, cette aventure qui n’avait de révolution que le nom tourne au désastre. Elle s’effondre de toutes parts, disparaissant sous ses propres décombres. Après les rodomontades, voici la débandade ! Hagards, hirsutes, les desperados du takfir, exhumant de leur trou leurs carcasses fatiguées, finiront par se rendre les uns après les autres. Alep devait être la « capitale de la révolution syrienne ». Erreur. Elle est le cimetière d’une contre-révolution sponsorisée par Riyad. Abandonnant le terrain face à l’armée nationale, les mercenaires wahhabites, désormais, ont le choix entre la mort ou la reddition.
En sonnant le glas d’une insurrection télé-guidée de l’étranger, la débâcle d’Alep dissipe une énorme supercherie. Il aura fallu six années de malheur pour que cette tragédie provoquée et entretenue par une avalanche de pétrodollars sur fond de crise régionale apparaisse sous son vrai jour. Ce n’était pas une révolution, mais une opération ratée de « regime change » voulue par Washington et ses alliés. De l’aveu d’Hillary Clinton elle-même, cette opération fut menée en utilisant des organisations terroristes dont la maison-mère (Al-Qaida) était déjà une coproduction saoudo-américaine dans les années 80. Al-Nosra, Daech et consorts, à leur tour, furent mis au service d’une stratégie du chaos qui visait à pulvériser les Etats de la région au profit d’entités ethno-confessionnelles dont la fragmentation garantirait la docilité.
Il en résulta une farce sanglante, désormais ensevelie sous les gravats de cette ville martyrisée par une guerre impitoyable que provoqua l’appétit de domination impérialiste allié au fanatisme sponsorisé de desperados crétinisés jusqu’au dernier centimètre cube de leur cerveau. Le pire n’est jamais sûr, dit-on, mais on eut droit à tout ce qu’il était possible de faire, y compris l’inimaginable ! Des dirigeants occidentaux qui prétendent combattre les terroristes tout en leur procurant des armes au nom des droits de l’homme. Des puissances étrangères qui infligent un embargo sur les médicaments à des populations civiles coupables de ne pas combattre leur gouvernement. Des familles royales sanguinaires et débauchées qui donnent des leçons de démocratie tout en sponsorisant la terreur. Des intellectuels français qui exigent comme un impératif moral le bombardement d’un pays qui ne nous a rien fait. C’est un triste privilège, mais il faut reconnaître que le drame syrien a généré un impressionnant florilège de saloperies.
Qu’on se souvienne seulement avec quels accents enflammés les chantres hexagonaux de cette révolution-bidon nous serinaient depuis six ans qu’une glorieuse insurrection allait mettre à bas l’odieuse tyrannie ! Jour après jour, ils noyaient hypocritement d’un écran de fumée humanitaire la haine que leur inspirait cet Etat syrien dont le seul tort était de rester debout face à la coalition prédatrice des puissances occidentales et des pétromonarchies corrompues. Sans vergogne, ils couvraient de leur clameur mensongère, en les attribuant aux soldats syriens défendant leur patrie menacée, les atrocités commises par des bandes criminelles dont l’ambition monomaniaque était d’imposer la charia wahhabite et de liquider les minorités confessionnelles.
On les a vus, on les a entendus pendant de longues années, ces charlatans. Les Jean-Pierre Filiu, François Burgat, Jean-Paul Chagnollaud, Pascal Boniface, Dominique Vidal, Ziad Majed, Romain Caillet, Bruno Tertrais et consorts intoxiquèrent l’opinion de leurs mensonges en respectant scrupuleusement le cahier des charges atlantiste. Experts en affabulation, ces mythomanes multi-cartes ont craché sur la Syrie, son peuple, son armée et son gouvernement. Ils n’ont cessé de les calomnier, relayés par des journalistes dont l’inculture n’avait d’égale que leur partialité. Niant l’évidence d’un mercenariat international financé par les pétromonarchies, ces pseudo-progressistes se sont rangés, servilement, du côté d’un obscurantisme wahhabite mis au service de l’impérialisme occidental. Prenant des grands airs, ils donnaient des leçons d’humanisme tout en tressant des couronnes aux milices mafieuses et sectaires qui détruisaient la Syrie. Faisant le tri entre les bonnes et les mauvaises victimes, ils brandissaient les droits de l’homme côté cour et soutenaient les tortionnaires takfiris côté jardin.
Pour incriminer le gouvernement syrien et ses alliés, ils voulaient enrôler au service de leur cause frelatée le sort des civils assiégés à Alep, mais en omettant de dire que 80% de ces civils se trouvaient dans les quartiers protégés par le gouvernement, et que les autres, retenus prisonniers par les djihadistes, étaient utilisés par ces glorieux « révolutionnaires » comme boucliers humains. Ils voulaient nous faire croire que l’aviation russe bombardait les hôpitaux d’Alep, mais sans préciser que la majorité des hôpitaux étaient à Alep-Ouest et subissaient le feu incessant et meurtrier des mortiers rebelles. Orchestrant une indignation sélective fondée sur le déni de réalité permanent, ils ont accrédité cette monumentale escroquerie des « Casques Blancs », brillamment démasquée par une courageuse journaliste, Vanessa Beeley, qui administra à ces fumistes une leçon définitive d’honnêteté intellectuelle et de probité professionnelle.
La reconquête de la deuxième ville de Syrie par son armée nationale ne rend pas seulement l’espoir au peuple syrien, qui aperçoit désormais le bout du tunnel après tant de souffrances. Cette victoire d’une armée majoritairement composée de conscrits de confession sunnite (comme l’a récemment rappelé le géographe et excellent analyste Fabrice Balanche) ne dissipe pas seulement le mythe d’une guerre confessionnelle forgé de toutes pièces par les pousse-au-crime du wahhabisme. Cette reconquête balaye aussi d’un grand courant d’air frais, en ce victorieux mois de décembre, les miasmes putrides largués dans l’atmosphère par six années de propagande à grande échelle.
Orchestrée par les larbins de l’impérialisme US et les collabos de l’obscurantisme wahhabite (ce sont souvent les mêmes), cette propagande a diabolisé le gouvernement syrien en lui attribuant la responsabilité des crimes commis par ses adversaires. Elle a aussi diabolisé la Russie, dont l’intervention militaire en Syrie, contrairement à celle des pays de l’OTAN, respecte le droit international et frappe sans lésiner les terroristes de tous poils. Il faut vivre en France, ce pays de masochistes, pour voir la haine de la Russie se déchaîner, avec une rare violence, chaque fois qu’elle fait reculer les terroristes. A chaque défaite infligée sur le terrain aux commanditaires du massacre du Bataclan, nos charlatans hexagonaux, du gouvernement aux médias, se répandent en clameurs indignées !
Le drame syrien est un révélateur chimique. Jamais depuis Vichy notre intelligentsia ne s’était autant vautrée dans la fange, jamais elle n’avait mis un tel point de déshonneur à célébrer l’esprit collabo. Mais voilà, la roue tourne. Que reste-t-il aujourd’hui du dogme interventionniste cher aux néocons, au moment où Donald Trump le dénonce, où Vladimir Poutine mène le bal au Moyen-Orient et où l’Etat syrien expédie les mercenaires de Riyad dans les poubelles de l’histoire ? Doublement orphelins, les charlatans du droit-de-l’hommisme (à géométrie variable) risquent de perdre leur héros yankee, fatigué de mener des guerres stupides, et leur piétaille moyen-orientale, taillée en pièces par cette armée syrienne qu’ils méprisaient. Pour les charlatans, décidément, la fête est finie.
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