vendredi 12 mai 2017

A l'origine des concepts de "droits sexuels" et d' "éducation sexuelle"

MAJ de la page : Droits sexuels / Pédocriminalité

A l'origine des concepts de "droits sexuels" et d' "éducation sexuelle"
Par Céri, le 11 mai 2017 - Donde Vamos ?

Il est difficile de remonter à la source de cette dangereuse vague des "droits sexuels", même si on commence à savoir qu’elle date de la brillante époque d’Alfred Kinsey et de ses "recherches" largement critiquées aujourd’hui. Ce qui est le plus dérangeant avec ce concept, c'est qu'il considère les enfants comme des "êtres sexuels", dont la sexualité doit pouvoir s’exprimer en fonction de leurs "capacités évolutives". Or, il s’agit d’une vieille revendication des lobbys pédophiles. Pour y voir plus clair, rien de tel qu’une petite chronologie.

D'abord, il faut préciser que dans l'absolu, tout le monde est pour les "droits sexuels", évidemment, à part pour les pédophiles. Mais, lorsque les enfants sont inclus dans ces "droits sexuels", et qu'on considère que les enfants sont aptes à prendre des décisions d'ordre sexuel, on peut deviner une normalisation rampante de la pédocriminalité sous le couvert de ces droits sexuels.

A ce concept de "droits sexuels", il faut ajouter celui de l' "éducation sexuelle", tout aussi pernicieux. Car là encore, tout le monde est pour l'éducation, et tout le monde veut que les adolescentes n'aient pas à avorter, donc on se dit que l'éducation sexuelle c'est bien. Cependant, quand on lit certains documents de référence comme les Standards pour l'éducation sexuelle de l'OMS (qu'on est en train de répandre en Asie), on est effrayé de constater qu'on va évoquer toutes sortes de pratiques sexuelles devant des enfants de maternelle, avec une vision de la sexualité très "pratique". Pour mieux comprendre, je renvoie vers l'analyse d'Ariane Bilheran:



A. Bilheran - Standards pour l'éducation sexuelle en Europe - 26 avril 2017


Années 30 à 50 : l’entrée en jeu des fondations

Ce sont des fondations privées, comme les fondations Rockefeller ou Ford, appartenant aux magnats de l’industrie du même nom, qui ont financé les premiers travaux des précurseurs de l’éducation sexuelle, en premier lieu Alfred Kinsey.

Ces fondations privées, issues de l’argent amassé par des gens qui contrôlent de larges parts de l’industrie du pays, servent à financer le contrôle social via l’éducation et les services sociaux du pays, le tout dans l’intérêt du business, comme cela a été pointé par une commission d’enquête US dès 1915[1]. Ceci, alors que les magnats en question veulent éviter de payer le moindre impôt.

On a déjà évoqué assez longuement Alfred Kinsey et ce que certains qualifient encore de « recherches » au sujet de la sexualité humaine. Lui qui travaillait à l’origine sur les insectes s’est pris de passion pour les pires déviances sexuelles, pédophilie comprise, pour déterminer combien de temps il faut à un enfant pour avoir un orgasme. Il considérait aussi que la société est conditionnée à mal juger les pédophiles, et que c’est à cause de cette attitude que les victimes se sentent mal.

Kinsey passe toutefois pour une référence, même si on n’ose plus le citer dans les bibliographies. Pour diffuser les théories de Kinsey, il fallait une apparence sérieuse, et même scientifique, si bien qu’on a créé l’Institut Kinsey, qui faisait aussi des études à la commande pour des psychiatres, des psychologues, des spécialistes du travail social concernés par l’obtention de données sur les comportements sexuels…).

La fondation Rockefeller a été l’un des premiers et principaux donateurs, via le National Research Council[2] et son "comité pour la recherche sur les problématiques sexuelles : "La Fondation Rockefeller a subventionné le comité pour des recherches sur les problématiques sexuelles du National Research Council’s, pour un montant total de 1.755.000 $ de 1931 à 1954. Dans cette somme, les activités menées par le Dr Kinsey ont reçu 414.000 $ de 1941 à 1949, comme cela a été rapporté par la Fondation Rockefeller au Comité Reece" [3], écrivait Rene A. Wormser dans son livre "Foundations : Their power and influence".

Si Kinsey a pu publier ses premiers ouvrages, c’est donc grâce à la fondation Rockefeller. Le Comité Reece a siégé de 1954 à 1956 afin d’enquêter sur les activités des fondations US qui bénéficiaient d’une exonération d’impôts. Un député s’est opposé à un volet de l’enquête : celui sur le financement de la fondation Kinsey, qui a été clos à peine ouvert avec les donations de la fondation Rockefeller.

Par ailleurs, Kinsey était très proche du directeur des Sciences Médicales de la fondation Rockefeller, un certain Alan Gregg, qui l’a toujours soutenu malgré les polémiques.

En 1948, Kinsey publie son premier tome sur la sexualité masculine, du moins une certaine vision de la sexualité masculine, "Sexual Behavior in the Human Male", avec l’argent de Rockefeller, mais quand des doutes commencent à se faire jour sur ses méthodes et que le scandale éclate, la fondation cesse ses donations annuelles à l’Institut Kinsey.

Dès les années 50, la fondation Rockefeller fonde le Population Council afin de financer de la recherche favorable la régulation de la population, et donc à l’avortement, à l’éducation sexuelle etc. Les chercheurs étaient choisis aussi dans des pays en développement afin d’y porter la bonne parole. La fondation Ford a vite rejoint le Population Council. Parmi les donateurs actuels de ce lobby, on trouve toujours la fondation Ford, mais aussi la fondation Bill & Melinda Gates, IBM, l’IPPF, la fondation Kellogg,  la fondation Nike, la fondation Packard, Save the Children, l’UNICEF, l’UNESCO, les gouvernements anglais, hollandais, suédois, norvégien, irlandais, danois, des USA.


1964 : Création du SIECUS, la grande offensive de l'éducation sexuelle

Le Dr Mary Calderone quitte la direction médicale du planning familial pour fonder SIECUS (Sexuality Information and Education Council of the United States) à New York, afin de développer l’éducation sexuelle. Calderone voit les enfants comme des "êtres sexuels" (car des recherches scientifiques ont découvert que des fœtus avaient des érections), dont la sexualité est mal comprise par les adultes en général, et les parents en particulier.

Calderone avait jusque-là milité pour le contrôle des naissances, et dans cette lutte pour l’éducation sexuelle, avec comme conséquence la sexualisation des jeunes et même des enfants, a bénéficié dès le départ de financements des fondations Ford et Rockefeller. Mais, une partie de l’argent venait aussi du ministère de l’Education.

Selon le Dr Judith Reisman, qui a travaillé sur l’Institut Kinsey, "faisant office de branche de l’éducation sexuelle pour l’Institut Kinsey, SIECUS transposait l’idéologie de Kinsey en programmes d’éducation sexuelle". Les objectifs de cette éducation sexuelle ressemblent beaucoup à ce qu’on retrouve dans les Standards publiés par la branche européenne de l’OMS : apprendre aux enfants le sexe pour le plaisir, le détacher de la notion de mariage, normalisation de nombreuses pratiques comme la sodomie, la pornographie

C’est SIECUS qui a lancé l’idée que la sexualité est une partie de la santé humaine, idée qu’on retrouve dans les Standards comme dans la déclaration des droits sexuels, dont on verra dans un autre article comment ils sont mis en application dans les écoles françaises. Comme tout le monde a le droit à la santé, tout le monde a le droit à avoir sa sexualité. Soit, mais qu’en est-il des enfants et des pédophiles ? C’est là que ça coince : les enfants sont carrément intégrés à cette notion de "droits sexuels", et les pédophiles n’en sont pas exclus.

Dans les années 70, John D. Rockefeller se concentre sur l’éducation sexuelle, avec la fondation Ford. Les deux donnent de l’argent à SIECUS, ce groupuscule qui considère que les enfants ont une sexualité dès la naissance et qui sert de moteur à la propagande sur l’éducation sexuelle.

En 1974, Rockefeller met en place le Project on Human Sexual Development, qui visait à développer l’éducation sexuelle et a travaillé notamment sur la manière dont les parents parlent de sexualité à leurs enfants, se désolant que les parents évitent le sujet, ou encore sur abus sexuels sur mineurs devant les tribunaux. On l’a compris : le but était de développer l‘éducation sexuelle, version Kinsey (c’est-à-dire en cherchant à faire admettre à la société que les enfants ont, et ont besoin d’une sexualité).

Ce machin a été financé afin de faire des pseudo études scientifiques qui influencent le débat public dans le sens voulu au départ. Tous ces groupes financés par les "philanthropes" ont permis d’activer les politiques publiques. Dès la fin des années 60, le gouvernement US s’implique dans le planning familial, qui à partir de 1973 milite aussi pour l’avortement, tout juste légalisé.


1975 : Le pied dans la porte

Un rapport technique de l’OMS rédigé cette année-là présente pour la première fois le concept de santé sexuelle comme un élément qui permet d’ "enrichir" et d’ "améliorer la personnalité, la communication et l’amour". Ce rapport va même plus loin, en affirmant que "à la base de ce concept il y a le droit à l’information sexuelle et le droit au plaisir". Donc, dès 1975, le pied de l’ "éducation sexuelle" était dans la porte [4].
Clairement, ce rapport fait du Planning familial un instrument de la propagande en matière de "santé sexuelle", qui deviendra ensuite de l’ "éducation sexuelle" et s’adressera également aux enfants.

On parle déjà d’ "identité de genre", et surtout on préconise "une meilleure compréhension" et même une "attitude positive" envers les "pratiques sexuelles", sans préciser que la pédophilie n’est pas incluse. On recommande une "neutralité" des professionnels de santé, ce qui est très bien pour les homos, trans et autres, mais pose un énorme problème dans le cas des pédophiles.

Par ailleurs, les auteurs de ce document critiquent par avance les réactions des adultes (parents et professionnels) face à la "sexualité infantile" et notamment à la masturbation des enfants (p.17). Il faut dire que les années 70 étaient une grande période de revendications pour les pédophiles, qui croyaient à leur prochaine "libération sexuelle", celle-ci passant évidemment par la "libération sexuelle" des enfants.

Enfin, de manière à préparer les mentalités à cette "éducation sexuelle", le rapport préconise de constituer une base documentaire sur la sexualité, de former les professionnels à cette question en particulier, mais aussi de développer un système d’éducation sexuelle avec des manuels, des formations, de la vulgarisation, et qui établit la santé sexuelle comme une partie intégrante de la santé globale. Avec les mêmes "droits" qui s'y rattachent.

Parmi les participants à la conférence qui a préparé ce rapport, on retrouve l’amie Calderone, qui a toujours considéré que les enfants avaient une sexualité, incomprise de leurs parents.


Années 90 : l’éducation sexuelle complète

En 1994 la santé sexuelle est comprise comme une part de la "santé reproductive", très à la mode à l’époque, dans le programme d’Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement[5].

Cette même année, SIECUS commence à diffuser ses guides pour une éducation sexuelle complète, qui connaissait sa 3e édition en 2004. Petit à petit, cette notion d’ "éducation sexuelle complète" va se répandre dans les milieux professionnels, et elle arrive désormais en Europe, notamment avec les "Standards pour l’éducation sexuelle" de l’OMS. Ce guide de SIECUS compile des recommandations pour éduquer sexuellement les enfants depuis la crèche jusqu’au bac. Comme avec les Standards qui viendront des années plus tard, ces recommandations sont présentées par tranches d’âges des enfants, et disent ce qu’on doit faire comprendre aux enfants autour de différentes thématiques liées à la sexualité.

Au fil des années 90, des conférences de l’ONU parlent de santé sexuelle. D’abord on parle de celle des femmes et des filles, puis des pays en développement, puis la santé sexuelle et reproductive est intégrée dans l’agenda des droits humains, "bougeant les droits sexuels du domaine public vers le domaine privé" (conférence de Pékin en 1995). C’est-à-dire que l’ONU va s’immiscer dans la vie privée des humains, via des politiques publiques qui prennent en charge les questions de "santé sexuelle", d’ "éducation sexuelle" et de "droits sexuels".

Au cours des années 2000, l’IPPF (la fédération internationale du planning familial) a pris le relais, en créant du matériel "pédagogique" à destination des ONG, pour qu’elles mettent en œuvre les actions favorables à la vision ONUsienne des "droits sexuels" & Co. On a par exemple "Sexuality education in Europe. A reference guide to policies and practices" en 2006, qui s’adresse directement aux gouvernements européens, pour qu’ils "développent de meilleures politiques et pratiques liées à l’éducation sexuelle".


2002 : "définir la santé sexuelle".

L’OMS publie un "document" qui est en fait un guide de recommandations à destination des Etats, au sujet de la "santé sexuelle" qu’on redéfinit. Ce document publié à Genève, l’antre du patriarcat, fait suite à une "consultation technique" qui s’est déroulée du 28 au 31 janvier 2002, organisée conjointement par l’OMS et l’Association Mondiale de Sexologie (World Association of Sexology WAS, devenue depuis l’Association mondiale pour la Santé Sexuelle, ce qui fait moins peur).

Le tout, grâce au financement de la fondation Ford, qu’on retrouve décidément souvent derrière le lobbying en faveur des "droits sexuels" et qui bénéficie d’un statut consultatif au conseil économique et social de l’ONU depuis 2014.

On retrouve aussi parmi les participants à cette conférence plusieurs représentants de la fondation Ford, dont un médecin spécialisé dans la santé sexuelle, le genre etc. Il y a aussi plusieurs membres de l’IPPF ou de SIECUS, des "sexologues" souvent rattachés à l’Association mondiale de sexologie, quelques universitaires.

Le but de la conférence de 2002, qui a réuni une soixantaine d’ "experts", était triple :

Discuter (formaliser en réalité) des concepts clés, notamment la notion de "santé sexuelle" qui a été redéfinie ;
Examiner les barrières spécifiques à la promotion de la santé sexuelle pour les adultes et les adolescents (notez qu’on ne parlait donc pas encore officiellement de la santé sexuelle des enfants).
Proposer des stratégies appropriées et effectives pour promouvoir la santé sexuelle.
Ce « document » est assez hypocrite car il prétexte la "santé sexuelle" pour faire passer l’ "éducation sexuelle". Il répond, nous dit-on, à une demande la pan American Health Organization (PAHO), de l’OMS Europe et l’Asso mondiale de Sexologie, qui voulaient mettre à jour le rapport de 1975. L’OMS a suivi en organisant des groupes de travail qui ont permis de pondre ledit "document".

Les chevilles ouvrières de cette « consultation technique » sont :

- Esther Corona de WAS, une Mexicaine qui est aussi consultante en « santé sexuelle » pour l’OMS, l’UNESCO et autres machins globalistes. Elle est très active pour instaurer l’éducation sexuelle en Amérique Latine. Selon elle, les principaux leaders de cette thématique sont l’UNESCO, le Population Council, l’IPPF (planning familial international), WAS, qui ont préparé des recommandations pouvant être adoptées au niveau international et local, comme la formation des enseignants à cette historie d’ "éducation sexuelle". Maintenant que la notion d’éducation sexuelle est bien rentrée dans les mentalités, elle attaque sur la théorie du genre, version Kinsey bien-sûr.
- Eli Coleman : c’est un autre sexologue, US, fondateur de l’International journal of Sexual Health et de l’International journal of Transgenderism. Il a aussi présidé la Society for the Scientific Study of Sexuality, la World Professional Association for Transgender Health (anciennement la Harry Benjamin International Gender Dysphoria Association), la World Association for Sexual Health (WAS), et la International Academy of Sex Research. En 2013, il est devenu président de la Society for Sex Therapy and Research1.
- Rafael Mazin, président de la Pan-American Health Organization , en pointe dans la propagande sur l’éducation sexuelle, et consultant à l’OMS.

La conclusion cette conférence de 2002, et du document qui va avec, attaque sur tous les fronts de la propagande, afin de rendre évidente cette notion obscure de "droits sexuels" :

Développer et étendre un programme de recherche élargi sur la sexualité et convoquer une réunion pour définir les priorités de recherche.
- Élaborer des documents d'orientation normatifs sur la sexualité, la santé sexuelle le développement sexuel pour les pays en voie de développement.
- Élaborer des programmes et des outils de formation sur la sexualité humaine pour les médecins et les agents de santé.
- Évaluer les modèles de prestation de services et les programmes pour établir les meilleures pratiques liées à la santé sexuelle.
- Plaider pour la collecte de données relatives à la sexualité et à la santé sexuelle dans tous les pays.
- Évaluer les méthodes de recherche pour étudier la sexualité et les comportements sexuels et élaborer un document d'orientation sur les méthodes de recherche.
- Développer la capacité de recherche dans le comportement sexuel et la sexualité dans les pays en développement.
- Élaborer un document d'orientation complet sur la santé sexuelle pour aider les pays à élaborer une stratégie nationale et des politiques publiques en matière de santé sexuelle.


2006 : le Plan stratégique de l'IPPF pour une "éducation sexuelle complète"

En 2006, l’IPPF sort son "plan stratégique pour une éducation sexuelle complète". D’entrée de jeu, on nous explique que "L’IPPF reconnait le droit de tous les jeunes à profiter de la sexualité et à exprimer leur sexualité de la manière qu’ils ont choisie". Très bien, mais à partir de quel âge est-on un "jeune" (young people) ? Est-ce qu’à 12 ans, 10 ans, on est un "jeune" ?

L’IPPF se donne donc pour mission de "promouvoir, protéger et faire respecter" les droits sexuels et reproductifs de "tous les jeunes". Et de préciser que "Cela inclut le droit à l’information et à l’éducation à la sexualité", y compris pour les enfants de tous âges en fonction de leurs "capacités évolutives", ce concept flou et génial qui permet de considérer des mineurs comme des personnes libres d’avoir un consentement éclairé. Ce qui n’est évidemment pas le cas, mais rejoint toutà= à fait la propagande pédophile.

Le concept d’ "éducation sexuelle complète", quant à lui, touche aussi bien les aspects biologiques que sociétaux, émotionnels, et concerne toutes les tranches d’âge. Cette éducation complète comprend sept volets :

- Le genre
- La santé sexuelle et reproductive et le SIDA
- Les droits sexuels et la « citoyenneté sexuelle »
- Le plaisir
- La violence
- La diversité
- Les relations

Jamais l’IPPF ne rappelle que les mineurs doivent être protégés de la sexualité adulte et avec les adultes.

Dans ce document, l’IPPF donne aux ONG un mode d’emploi pour mettre sur la place publique ces questions d’éducation sexuelle : en développant des partenariats axés sur l’ « éducation sexuelle complète » avec des professionnels de tous horizons, impliquer les jeunes dans le processus, axer la communication sur les besoins des jeunes en matière de sexualité, créer un plan afin de surmonter les obstacles dans la mise en œuvre de l’éducation sexuelle complète, intégrer les questions du SIDA et des MST dans le concept…

L’IPPF recommande encore, par exemple :

- D’"établir un environnement d'apprentissage sécurisé dans lequel les discussions ouvertes et sans jugement sur le sexe, la sexualité et la santé sexuelle peut avoir lieu". On comprend donc qu’il ne sera pas question de remettre en cause le concept d’éducation sexuelle complète ni ses corollaires comme celui d’enfants aux "capacités évolutives".
- " Élaborer un "accord de groupe" avant de commencer tout travail pour s'assurer des limites de discussion qui protègent les jeunes et les éducateurs". C’est-à-dire qu’avant même les débats, un consensus est déjà défini par les spécialistes qui sont dans le coup, pour cadrer ce qui est acceptable ou pas. D’où, probablement, l’absence totale de la notion de mineur dans ces textes et la non exclusion de la pédophilie des pratiques acceptables.


2011 : "Le guide des jeunes sur les droits sexuels"

L’IPPF sort en plusieurs langues une plaquette à destination des "jeunes", intitulée "Exprime-toi ! Le guide des jeunes sur les droits sexuels : une déclaration de l’IPPF". Ce guide explique donc aux « jeunes », dont on ne nous précise jamais l’âge minimal (12 ans, 10 ans) en quoi consiste ce concept de droits sexuels. On y retrouve le jargon habituel, mais un passage est assez interpellant : c’est les 3 paragraphes de la page 9 qui répondent à la question « qu’est-ce qui rend les droits sexuels des jeunes différents de ceux des adultes ? ». Il est assez édifiant (j’ai mis en gras quelques passages) :

"Les droits sexuels des jeunes sont différents et plus complexes que les droits sexuels des adultes. Une raison pour ceci est le reniement généralisé de la sexualité des jeunes. Il existe une idée fausse selon laquelle les jeunes ne sont pas, ou ne devraient pas être des êtres sexuels, avec l’exception de certains groupes, tels que les jeunes mariés ou les jeunes au-delà d’un certain âge. La sexualité est un aspect fondamental de l’être humain durant toutes les phases de la vie de chaque individu.

Une autre raison pour laquelle les droits sexuels des jeunes sont particulièrement complexes est due au besoin, d’un coté de protéger les jeunes et de l’autre, de leur offrir des opportunités de développement.

Il existe une supposition commune que les jeunes sont incapables de décider par eux-mêmes, donnant donc aux parents ou aux autres adultes une autorité complète sur les décisions liées à leur sexualité. La résistance à reconnaitre la sexualité des jeunes ainsi que leurs capacités de prendre des décisions faites que la lutte pour les droits sexuels des jeunes est encore plus difficile.

Un des défis les plus fondamentaux dans le travail ayant une perspective basée sur les droits est de réussir à trouver un équilibre entre les droits des jeunes à la protection et leur droit à la participation et à la prise de responsabilités pour exercer leurs droits.

Comme chaque jeune se développe à son propre rythme, il n’existe pas d’âge standard dans lequel certains droits sexuels et protections gagnent ou perdent de l’importance. Par conséquent, le fait de trouver un équilibre entre la protection et l’autonomie devrait être basé sur le développement des capacités individuelles de chaque jeune."

Si on comprend bien ce texte, les jeunes de tous âges, donc les enfants compris, ont des capacités évolutives différentes d’un individu à l’autre. Il est donc arbitraire de fixer une limite d’âge à l’exercice des droits sexuels, et jauger en fonction des "capacités individuelles". On revient donc sur la notion de mineur, qui n’a pas le libre consentement et ne peut donc consentir à des rapports sexuels, qui plus est avec un adulte.

Un peu plus loin dans le document, on tombe sur une explication d’une des notions-clés contenues dans les droits sexuels : le jeune, ou enfant aux "capacités évolutives". Où l’on comprend clairement que selon les rédacteurs de ce guide, mêmes des "enfants de bas âge" sont aptes à prendre des décisions.

On fait aussi beaucoup l’amalgame entre "jeune" et "enfant", passant d’un concept à l’autre au gré des besoins. Tout cela pour finalement nous expliquer qu’il faut arrêter de protéger les enfants/jeunes en fonction de leur âge, mais le faire en fonction de leurs "capacités évolutives". Si on suit ce raisonnement, un enfant déjà sexualisé car déjà violé, même s’il n’a que 6 ou 7 ans, est considéré comme un être sexuel capable de décider d’avoir des relations sexuelles, y compris avec des adultes.

Et on comprend aussi que personne n’aura le droit de s’opposer à ces choix sexuels, même pas les parents. Précisions aussi que dans sa déclaration des droits sexuels, l’IPPF préconise de laisser les jeunes signer des contrats, comme des contrats de mariage, peut-on supposer, ou des contrats avec un chirurgien esthétique pour changer de sexe.

Voici ce texte, j’ai mis en gars des passages inquiétants, je propose un petit exercice de lecture entre les lignes afin de mieux comprendre les objectifs poursuivis par ce machin :

"L’enfance et la jeunesse sont des périodes de transition et de changement. Le concept de l’enfance peut varier d’un pays à l’autre, mais en général les enfants de bas âge ont plus besoin de protection et d’assistance de la part des adultes pour prendre des décisions que les jeunes plus âgés. En grandissant, les capacités émotionnelles, intellectuelles, physiques et mentales des enfants se développent".

Explication : si on nous dit que les enfants en bas âge ont "en général" plus besoin de protection et d’assistance pour prendre des décisions, c’est qu’on considère :

1. Que les enfants en bas âge peuvent prendre des décisions
2. Que les enfants en bas âge n’ont pas toujours besoins de protection et d’assistance pour prendre des décisions, y compris en matière de sexualité puisque c’est bien de cela dont il est question.

"Parallèlement, les jeunes peuvent encore avoir des expériences et des informations limitées, surtout celles liées à la sexualité. ‘ Le développement des capacités ‘ signifie que chaque jeune développe graduellement la capacité d’assumer complètement ses actes et décisions. Ceci a lieu à un rythme différent pour chaque jeune. A un âge déterminé, certains jeunes seront plus mûrs et expérimentés que d’autres. Les iniquités sociales influencent également sur les capacités des jeunes. Ceci signifie donc que le fait de trouver un bon équilibre entre la protection et l’autonomie est un processus complexe qui demande à ce qu’on tienne compte de la capacité individuelle de chaque jeune, au lieu de se focaliser sur son âge".

Explication : L’IPPF considère que les jeunes/enfants peuvent avoir des expériences "liées à la sexualité". Que les jeunes/enfants évoluant à des rythmes différents les uns des autres, certains sont aptes à "assumer complètement leurs actes et décisions" dans le domaine de la sexualité. Enfin, l’IPPF nous explique qu’il faut donc moins protéger et rendre davantage autonomes les jeunes avant même leur majorité sexuelle, concept qui, si on lit bien le délire de l’IPPF, est obsolète.

"Les adultes, parents, tuteurs et l’Etat ont la responsabilité d’assurer que les droits des jeunes soient respectés à tout âge. Ceci implique l’assurance d’un environnement propice pour le développement, qui garantit simultanément une protection contre le danger lorsque les jeunes manquent de connaissances, capacités ou d’expérience pour se protéger entièrement. En toute situation, le développement des capacités des jeunes pour exercer leurs droits de manière autonome doivent être reconnues".

Explication : ce passage est très dangereux. En effet, il soulève l’obligation pour les parents et tout autre adulte de reconnaitre le "développement des capacités" du mineur dans la prise de décision en matière sexuelle. Autrement dit : votre nièce de 12 ans vous dit qu’elle est tombée amoureuse du voisin qui en a 25 ou plus, et vous devez l’encourager dans sa prise de décision puisque la freiner est interdit et que vous devez la laisser "exprimer sa sexualité".

Rappelons encore une fois que si les mineurs ne votent pas, ne signent pas de contrats et ne peuvent pas s’engager dans l’armée, c’est parce qu’ils n’ont pas de consentement éclairé, parce qu’en tant que mineurs ils ne peuvent pas prendre du recul par rapport aux situations comme ils le font des adultes. L’IPPF anéantit totalement cette notion de protection des mineurs.

« Nous devons adopter une approche progressive des droits sexuels des jeunes. Ils devraient simultanément être habilités à exercer leurs droits par eux-mêmes, tout en étant protégés et guidés avec leur meilleur intérêt à l’esprit. Les programmes et services pour les jeunes doivent également respecter leur diversité, par exemple ethnique, culturelle et les différences sexuelles.

Le concept de développement des capacités des jeunes est issu de la Convention relative aux droits de l’enfant (ONU). Cet instrument met l’accent sur les droits des enfants et des adolescents, et également appelle les dirigeants et les sociétés à valoriser les opinions et les décisions des jeunes en vue de leur développement des capacités ».

Explication : les jeunes ont des droits sexuels dès leur naissance, et ceux-ci sont évolutifs en fonction des capacités de chacun à prendre des décisions. Les adultes doivent favoriser l’autonomie dans la prise de décision du jeune en matière sexuelle.

L’IPPF s’appuie sur la Convention des droits de l’enfant de l’ONU [6], qui n’a pas grand chose à voir avec la sexualité, pour affirmer des principes tels que le "développement des capacités" ou encore celui d' "enfant aux capacités évolutives", évoqués par la Convention.


La Sexual Rights Initiative

Cette coalition d' "organisations" favorables à l’ "éducation sexuelle" mène elle aussi un important lobbying auprès des institutions internationales. Elle est notamment financée par la Fondation Ford. Son but est d’intégrer les "droits sexuels et reproductifs" dans les droits humains, en agissant principalement sur le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, qui fait ensuite des recommandations aux Etats.

"Pour assurer la responsabilité et la mise en œuvre par les États membres, Ford soutient également les organisations de la société civile et leurs partenaires pour invoquer stratégiquement les normes et les arguments en matière de droits de l'homme dans leurs plaidoyers nationaux et internationaux", explique une chercheuse de la fondation Ford. En gros, on cherche à faire passer des lois répondant aux objectifs de l’éducation sexuelle et des droits sexuels, via la pression d’associations censées représenter la "société civile".

En Amérique Latine, le lobbying est particulièrement intensif, et vise le monde académique, le monde de la recherche ainsi que les juristes : "Les bénéficiaires (des dons de la fondation Ford) collaborent également pour organiser des rencontres régionales biennales en Amérique latine afin d'éduquer les juges, les huissiers de justice, les associations d’avocats, les universitaires et les militants en matière de santé et de droits reproductifs dans les forums internationaux, régionaux et nationaux et de renforcer les approches sur la façon d’appliquer ces avancées dans leurs contextes respectifs. De même, Ford finance un réseau de militants juridiques et de chercheurs en Amérique latine pour promouvoir l'engagement des professeurs de droit latino-américains et les juges dans l'avancement des droits sexuels et reproductifs et l'intégration des normes relatives aux droits de l'homme dans leurs pratiques juridiques et pédagogiques.

Les droits sexuels et reproductifs en tant que droits de l'homme sont également poussés dans le cadre de l’agenda du développement global".

On peut citer des dizaines et des dizaines d'ONG qui travaillent à répandre l'éducation sexuelle à travers le monde, comme en d'autres temps certains ont joué les missionnaires. Tous les continents sont concernés, et rassemblablement d'Europe, où on a diffusé en premier ces théories de "droits sexuels" et d' "éducation sexuelle" a servi de laboratoire. Maintenant que l'argumentaire est rôdé et que les structures qui répandent cela passent pour légitimes, le rouleau compresseur peut passer dans les pays moins riches.

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En filigrane des principaux textes sur le sujet, on comprend bien que l'enfant devient un être sexuel, avec des droits sexuels qu'il convient d'épanouir. Par ailleurs, introduire dès l'école primaire les questionnements sur le genre peut poser question, surtout quand on sait que la déclaration des droits sexuels de l'IPPF prévoit que les enfants aux capacités évolutives puissent signer des contrats.

Si on n'y prend pas garde dès à présent, nous allons faire face à une légalisation rampante de la pédophilie, mais pas seulement. Le corollaire de cette sexualisation très précoce des enfants sera de les mettre en insécurité davantage par rapport à la sexualité en général, et la leur en particulier. L' "éducation sexuelle" telle qu'elle est conçue aujourd'hui dans les instances internationales et et elle qu'elle sera bientôt transmise en France, répond à la vieille demande des lobbys pédophiles, à savoir considérer les enfants comme des êtres sexuels avec des fantasmes d'ordre sexuel, plaqués sur la sexualité adulte.


[1] La commission Walsh.

[2] Créé en 1921, le National Research Council a été financé par le bureau de l’hygiène sociale, puis c’est la fondation Rockefeller qui a pris le relais à partir de 1933. Bien que les administrateurs se soient toujours montrés conservateurs dans leurs décisions, ils ont financé les « recherches » de Kinsey avec l’argent de la fondation Rockefeller : 1.600 $ en 1941, et 40.000 $ par an à partir de 1947. Le National Research Council servait de devanture pour le financement d’autres structures du même genre, comme l’Institute for Sex Research.

[3] Devant la commission Reece, le représentant de la fondation Rockefeller a expliqué qu’en 1931, l’idée est venue de s’intéresser de près à « la physiologie reproductive et au comportement ». On est alors à quelques années seulement de l’arrivée d’Hitler et de son délire eugéniste.

[4] Notamment, l’un des buts de la conférence de l’OMS qui a précédé la rédaction du rapport était de faire des recommandations sur « le rôle de la sexologie dans les programmes de santé, et particulièrement dans les activités de planification familiale. Il était également question de faire des recommandations sur « le contenu et la méthodologie d’enseignement de la sexualité humaine aux professions de santé », de lancer et organiser des programmes d’enseignement sur la sexualité humaine… A ce stade, on ne parle toujours pas de sexualité des enfants aux « capacités évolutives », mais aucune barrière n’empêche qu’on parle de cela ensuite.

[5] International Conference on Population and Development (ICPD)

[6] Dans la convention des droits de l’enfant, on affirme le concept de « développement des capacités » des enfants, et on oblige les parents et tous les adultes à leur donner « l'orientation et les conseils appropriés à l'exercice des droits » des enfants. Parmi ces droits, « la liberté de pensée, de conscience et de religion » (comme si un enfant de 5 ans pouvait choisir une religion de manière éclairée, et pouvait penser de manière autonome à avoir des relations sexuelles avec des adultes ou même d’autres enfants), mais jamais la convention ne parle de « droits sexuels ».

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