dimanche 9 juillet 2017

Van Gogh et la "puissance de créer"



Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth
"Van Gogh : ni Dieu ni maître" de Jan Blanc, professeur d'histoire de l'art, 30.06.2017
Auteur de : Van Gogh : ni Dieu ni maître, Ed. Mazenot, 2017

« Je peux bien, dans la vie et dans la peinture aussi, me passer de bon Dieu, mais je ne puis pas, moi souffrant, me passer de quelque chose de plus grand que moi, qui est ma vie, la puissance de créer."


Vincent Van Gogh, La résurrection de Lazarre d'après Rembrandt (1890) 

Issu d'une famille de pasteurs calvinistes, Vincent van Gogh a un temps caressé le rêve de vouer sa vie à la prédication avant de se tourner vers la peinture à l'âge de 27 ans et de s'y consacrer jusqu'à sa mort. Ce cheminement et la place accordée aux questions religieuses dans les lettres de l'artiste ont laissé penser que Van Gogh avait été un peintre de Dieu. Pourtant dès 1880, l'artiste se déclare athée. Au fil des circonstances et des rencontres (notamment Camille Pissarro et Paul Signac), cette incroyance demeure une constante de sa pensée qui va guider ses choix de vie et orienter de manière décisive son oeuvre. Durant les huit premières années de sa carrière artistique, Van Gogh va faire le deuil d'une foi qu'il renie et qui le hante malgré tout. II accepte l'idée que la vocation artistique est une légende, que ses désirs d'engagement dans le monde relèvent d'un sacerdoce qu'il lui faut également refuser, et que la vie de l'art même, bien loin de correspondre aux idéaux de sa jeunesse, est gouvernée par les logiques de la réputation et de l'argent. Quittant Paris pour Arles, Van Gogh poursuit et approfondit ces réflexions. Avec mais aussi contre Gauguin, le peintre hollandais affirme la force d'un réalisme et d'un matérialisme qui, au lieu de " rêver" devant le motif, en accepte toutes les facettes, y compris les moins séduisantes. Les deux dernières années de sa vie, marquées par la multiplication des crises mentales, ne feront pourtant que creuser le sillon tracé précédemment. Dans une intense fièvre créatrice, le peintre développe, à la manière de Nietzsche, l'idée que l'art doit exalter les forces du corps et du désir plutôt que les arrière-mondes de la Beauté ou de l'Esprit. Revisitant l'ensemble de son oeuvre et s'appuyant sur une lecture renouvelée de sa correspondance, ce livre propose un regard inédit sur les relations de Van Gogh à la question de la foi.
Quatrième de couverture
Commande sur Amazon : Van Gogh - Ni Dieu ni maître

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...