Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth
Qui a tué Socrate ? (25-28 sept. 2017)
(1/4) : Faites entrer l’accusé
Avec Paulin Ismard, Maître de conférences en histoire grecque à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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Auteur de : L'événement Socrate, Ed. Flammarion, 2017
(2/4) Coupable…Mais de quoi ?
Avec Olivier Renaut, , maître de conférences à l’Université Paris Ouest au département de philosophie, spécialiste de philosophie ancienne
Auteur de : Platon : la médiation des émotions, Ed. Vrin, 2014
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(3/4) La parole est à la défense
Avec Dimitri El Murr, professeur de philosophie à l'ENS
Auteur de : Savoir et gouverner : essai sur la science politique platonicienne, Ed. Vrin, 2014
La mesure du savoir : études sur le Théétète de Platon, Ed. Vrin, 2013
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(4/4) Verdict : condamné à mort
Avec Luc Brisson, Directeur de recherches au CNRS, spécialiste de Platon et de Plotin
Auteur de : Platon, Ed. du Cerf, 2017
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Platon, oeuvres complètes, Ed. Flammarion,
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« Criton fit un signe à l’esclave qui se tenait tout à côté. L’esclave sortit et mit un certain temps avant de revenir, suivi de celui qui devait donner le poison et qui l’apportait tout broyé dans une coupe. Quand il vit l’homme, Socrate lui dit : « Très bien, mon ami, c’est toi qui t’y connais, que faut-il faire ? – Rien d’autre, répondit-il, qu’aller et venir après avoir bu jusqu’à ce que tu sentes une lourdeur dans les jambes ; à ce moment, allonge-toi : de cette façon, cela fera son effet. » En même temps, il lui tendit la coupe. Socrate la prit. […]
Il porta la coupe à ses lèvres et tout tranquillement, tout facilement, il la vida. Jusqu’à ce moment, nous avions, pour la plupart, réussi à nous retenir de pleurer ; mais quand nous vîmes qu’il buvait, et qu’il avait bu : impossible ! Ce fut plus fort que moi, je laissai moi aussi couler mes larmes, à tel point que je dus me couvrir le visage pour pleurer sur moi-même – car ce n’était pas sur lui, mais sur mon propre sort que je pleurais, en comprenant quel ami j’allais perdre. […]
L’homme nous montrait que Socrate se refroidissait et devenait raide. Déjà presque toute la région du bas-ventre était froide ; découvrant son visage (car il se l’était couvert), Socrate dit – et ce furent là les derniers mots qu’il prononça : « Criton, nous devons un coq à Esculape. Payez cette dette, ne soyez pas négligents.
Bien sûr, fit Criton, ce sera fait. Mais vois si tu n’as rien d’autre à nous dire ? »
A cette question. Socrate ne répondit plus rien ; au bout d’un petit moment, il eut un soubresaut. L'homme lui découvrit le visage : Socrate avait le regard fixe. Voyant cela, Criton lui ferma la bouche et les yeux.
Voilà, Echécrate, ce que fut la fin de notre ami, d’un homme dont nous pouvons dire que, parmi tous ceux qu’il nous a été donné de connaître, il fut le meilleur, le plus sensé aussi et le plus juste ».
Platon, Phédon, 117b (Flammarion, Ed. Luc Brisson), pp.1239-1240
Portrait de Socrate. Marbre, œuvre romaine du Ier siècle,
peut-être une copie d'un bronze perdu réalisé par Lysippe.
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