Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth
Les vies possibles de Leibniz (22-25 janvier 2018)
Dialogues sur la morale et la religion (trad. Paul Rateau)
Principes de la Nature et de la Grâce. Monadologie : Et autres textes,1703-1716
Essais de Théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal
(1/4) Vivons-nous dans le meilleur des mondes ?
avec Paul Rateau, Maître de Conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
auteur de : Leibniz et le meilleur des mondes possibles, Ed. Classiques Garnier, 2015
(2/4) Qu’est-ce qu’une monade ?
avec Claire Schwartz, maître de conférences au département de philosophie de l’Université Paris Nanterre
auteure de : Leibniz. La raison de l’être, Ed. Belin, 2017
(3/4) Y a-t-il une raison à tout ?
avec Jean-Pascal Anfray, maître de conférences au Département de philosophie de l’Ecole Normale Supérieure de Paris
auteur de : Qu'est-ce que la nécessité ? Ed. Vrin, 2009
(4/4) Eloge des petites perceptions
avec Arnaud Pelletier, professeur de philosophie moderne à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste de Leibniz
auteur de : Les études philosophiques, N° 4, octobre 2016 : Leibniz après 1716 : comment (ne pas) être leibnizien ?, Ed. PUF, 2016
La suprême sagesse, jointe à une bonté qui n’est pas moins infinie qu’elle, n’a pu manquer de choisir le meilleur. Car comme un moindre mal est une espèce de bien, de même un moindre bien est une espèce de mal, s’il fait obstacle à un bien plus grand ; et il y aurait quelque chose à corriger dans les actions de Dieu, s’il y avait moyen de mieux faire. Et comme dans les mathématiques, quand il n’y a point de maximum ni de minimum, rien enfin de distingué, tout se fait également ; ou quand cela ne se peut, il ne se fait rien du tout ; on peut dire de même en matière de parfaite sagesse, qui n’est pas moins réglée que les mathématiques, que s’il n’y avait pas le meilleur (optimum) parmi tous les mondes possibles, Dieu n’en aurait produit aucun. J’appelle monde toute la suite et toute la collection de toutes les choses existantes, afin qu’on ne dise point que plusieurs mondes pouvaient exister en différents temps et différents lieux. Car il faudrait les compter tous ensemble pour un monde, ou si vous voulez pour un univers. Et quand on remplirait tous les temps et tous les lieux, il demeure toujours vrai qu’on les aurait pu remplir d’une infinité de manières, et qu’il y a une infinité de mondes possibles dont il faut que Dieu ait choisi le meilleur, puisqu’il ne fait rien sans agir suivant la suprême raison.
[…] Il est vrai qu’on peut s’imaginer des mondes possibles sans péché et sans malheur, et on en pourrait faire comme des romans, des utopies […]; mais ces mêmes mondes seraient d’ailleurs fort inférieurs en bien au nôtre. Je ne saurais vous le faire voir en détail ; car puis-je connaître et puis-je vous représenter des infinis et les comparer ensemble ? Mais vous le devez juger avec moi ab effectu, puisque Dieu a choisi ce monde tel qu’il est. Nous savons d’ailleurs que souvent un mal cause un bien, auquel on ne serait point arrivé sans ce mal.
Leibniz, Essais de Théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal, Ed. Garnier Flammarion, 1969. Chap 8-10
Une goutte d'eau dans laquelle se reflète la carte de la terre
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