mercredi 24 octobre 2018

La grande interview avec Sergueï Lavrov



La grande interview avec Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a répondu aux questions de RT France, du Figaro et de Paris Match (RT, 17 octobre 2018)

«La France voulait que son contingent au Mali obtienne l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU pour lutter contre cette menace terroriste. Laurent [Fabius] m’a appelé et m’a demandé de ne pas nous y opposer […] Mais il faut garder à l’esprit, lui ai-je dis, que vous allez réprimer les activités des gens que vous avez armés en Libye. Il a ri et m’a dit : "C’est la vie." Et il faut dire quand-même que "c’est la vie" ce n’est pas de la politique. Evidemment, c’est le principe du deux poids, deux mesures» (A partir de 30')
«C'est la vie» : quand Fabius riait devant Lavrov d'avoir armé des terroristes en Libye, 18 oct. 2018

Lire aussi sur RT : Retrait du traité FNI : Trump va trop loin, 23 oct. 2018 / Retrait des Etats-Unis du traité nucléaire : la Russie assure qu'elle n'attaquera jamais en premier, 22 oct. 2018 / Pour Moscou, le retrait américain du traité sur les armes nucléaires pourrait mener au «chaos», 21 oct. 2018
Sur Youtube : Vladimir Poutine participe à la 15e réunion de Valdai (18 octobre 2018)


Russie : En cas de guerre nucléaire, «nous irons au paradis» affirme Vladimir Poutine
le 19 octobre 2018 - 20 minutes

En cas d’attaque, le président russe a également affirmé que «le châtiment est inévitable» et l’agresseur «sera détruit»…
Il s’est pourtant défendu de toute velléité guerrière. Vladimir Poutine a affirmé ce jeudi que tout agresseur voulant frapper la Russie avec des armes atomiques sera « détruit ».
« L’agresseur doit comprendre que le châtiment est inévitable (…). Et nous, en tant que victimes d’une agression, en tant que martyrs, nous irons au Paradis. Eux, ils crèveront tout simplement, ils n’auront même pas eu le temps de se repentir », a lancé le président russe au cours d’une conférence du club Valdaï organisée à Sotchi (sud-ouest).

« Pas de concept de frappe préventive »
Si une guerre nucléaire se produit, la Russie ne « peut pas être l’initiatrice d’une telle catastrophe car nous n’avons pas de concept de frappe préventive », a nuancé Vladimir Poutine. « Dans une telle situation, nous attendons d’être frappés par des armes nucléaires, mais nous ne les utiliserons pas en premier », a-t-il précisé.
A travers ces propos, le président russe fait allusion à la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis, adoptée début 2018. Celle-ci, qui vise notamment à doter le pays de nouvelles armes nucléaires de faible puissance, est qualifiée de « belliqueuse » et d'« antirusse ».

Modernisation des armements russes
De son côté, Vladimir Poutine avait ordonné en 2016 le renforcement de la force de frappe nucléaire de la Russie, ainsi qu’une modernisation des armements, en réponse au renforcement de la présence militaire de l’Otan à ses frontières.
En mars dernier, il avait également vanté dans un discours devant le Parlement russe les nouvelles armes « invincibles » mises au point par son pays, faisant craindre une nouvelle course aux armements avec les Etats-Unis.

* * *

Retrait des États-Unis d'un traité nucléaire : "700 millions d'Européens se retrouvent face à une nouvelle menace de guerre"
Le 22 octobre 2018 - France TV info

Le chercheur Jean-Marie Collin estime que ce retrait est "la mauvaise carte à jouer car cela engage la sécurité du monde".

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi 20 octobre sa décision de retirer son pays d'un traité qui avait mis fin à l'escalade nucléaire en pleine Guerre froide, en 1987. Signé avec la Russie, il interdisait les armes nucléaires de portée intermédiaire. Se retirer est "la mauvaise carte à jouer car ça engage la sécurité du monde", prévient sur franceinfo lundi 22 octobre Jean-Marie Collin, chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), co-porte-parole d’ICAN France (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires).

Franceinfo : est-il dangereux de quitter ce traité ?

Jean-Marie Collin : Oui, très très dangereux. Il faut essayer de comprendre que finalement, 700 millions d'Européens se retrouvent face à une potentielle menace et une nouvelle menace en fait de guerre nucléaire comme on a pu la vivre au milieu des années 1980 puisque c'est suite à une grave crise qui se nommait les euromissiles que les États-Unis et la Russie (ex-URSS) sont parvenus, après quelques sueurs froides et négociations, à éliminer une classe entière de systèmes d'armes, des missiles sol-sol et qui ont une portée maximum entre 500 et 5 500 km, ce qu'on appelle la moyenne portée. Clairement, c'était des missiles qui avaient pour cible l'ensemble des capitales européennes et l'ensemble des grandes villes de l'Union soviétique et qui donc menaçaient en permanence de destruction et d'annihilation l'ensemble de ces populations. On est parvenu à cette crise au milieu des années 1980 à la suite de l'installation d'un très grand nombre de missiles de la part de l'URSS, l'Otan et les États-Unis répondant de même. Plusieurs centaines de missiles ont été installés que ce soit en Italie, en Belgique, en Grande-Bretagne ou en Allemagne.

Pour expliquer ce retrait, les États-Unis accusent Moscou de ne pas respecter ce texte. Est-ce vrai ?

On n'en a pas la preuve. On a des interrogations sur un nouveau système d'armes que la Russie met en œuvre depuis quelques années. Ce qui est certain, c'est qu'en se retirant de ce traité, ça laisse véritablement la porte ouverte à la Russie de pouvoir produire sans aucune contrainte ce nouveau missile. Donc c'est véritablement un coup mal joué de l'administration Trump que de vouloir se retirer d'une plateforme de négociations.

Quel est l'intérêt pour Donald Trump ?

Il n'y en a pas. D'abord, les États-Unis ont les capacités militaires de pouvoir répondre à toute attaque de la part de la Russie. Trump aussi menace et inclut, d'une façon étrange, la Chine, alors qu'elle n'est pas du tout membre de ce traité. Si Trump voulait vraiment jouer la carte de la diplomatie, il devrait justement tenter d'inclure la Chine dans une nouvelle version de ce traité. C'est véritablement jouer avec la sécurité des États européens, puisque c'est encore une fois nous qui sommes au centre et c'est là-dessus que l'Union européenne et les États membres de l'Union européenne doivent se réveiller et dire qu'il est important de ne pas renoncer à ce traité et de travailler sur le désarmement nucléaire. Encore une fois, se retirer d'un traité de désarmement ne peut être que dangereux. Il faut se souvenir que c'est la seconde fois puisque déjà en 2003, les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement d'un traité des systèmes antibalistiques missiles, ce qui a accentué du côté de la Russie une renaissance de la volonté de développer des arsenaux. Donc c'est évidemment la mauvaise carte à jouer car ça engage la sécurité du monde.

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