dimanche 11 août 2019

Free Solo


Free Solo : Vivez l'ascension la plus dangereuse de l'histoire en 360° (mars 2019)



Free Solo, escalade de montagne sans aucune sécurité (mai 2019)

Pour Sanni [son amie] le but de la vie, c'est le bonheur. Etre avec des gens qui nous aident à nous épanouir et s'amuser. Pour moi c'est une question de performance. N'importe qui peut être heureux et à l'aise. Rien de bon n'arrive dans le monde quand on est heureux et à l'aise. On accomplit rien de grand quand on est heureux et à l'aise. (...) Il faut être un guerrier. La cause importe peu, finalement. C'est un chemin qu'il faut parcourir avec excellence. On affronte sa peur parce que le but l'exige. C'est ça, l'esprit du guerrier. La mentalité du solo intégral est proche de la culture du guerrier. On se concentre à 100% parce que notre vie en dépend. 
Alex Honnold, Free Solo



Alex Honnold,  star of Oscar-winning film Free Solo (mars 2019)
Lire aussi : D'El Capitan aux Oscars : la vertigineuse ascension d'Alex Honnold, mars 2019 National Geographic Alex Honnold a vaincu à mains nues une façade de 900 m réputée impossible sans corde. Un exploit préparé avec minutie et filmé dans le film Free Solo, qui a remporté l'Oscar du meilleur documentaire 2019.

Alex Honnold, né le 17 août 1985 à Sacramento en Californie, est un grimpeur professionnel américain. Il est notamment réputé pour ses ascensions en solo intégral.
Source (et suite) du texte : wikipedia




Alex Honnold, Solo intégral par Charlie Buffet, traducteur (mai 2019)

Il est au pied de la paroi, une paire de chaussons à la main et un sac à pof dans le dos, un océan de granit au-dessus de lui. L’histoire est sur pause. 3h56 plus tard, il se tient debout, sans corde, au sommet d'El Capitan au Yosemite. Il vient tout simplement de réaliser le solo du siècle. Le grimpeur américain Alex Honnold ajoute un chapitre majeur à son destin.
Quatrième de couverture
Alex Honnold, Solo intégral, nouvelle édition revue et augmentée, Ed. Paulsen, 2019


El Captain, Yosemite, USA

Historique : Alex Honnold réalise l’ascension d’El Capitan en solo intégral
6 juin 2017  - Grimper

Alex Honnold vient de réaliser l’ascension de sa vie : grimper El Cap en solo intégral par les 30 longueurs de "Freerider", 7c+, 900 mètres. La grande voie la plus difficile jamais gravie en solo intégral dans l’histoire de l’escalade.

4 heures du matin. Les reporters de l’équipe du National Geographic vont se mettre en place pour immortaliser l’événement sur la pellicule. Mot d’ordre : Discrétion. Pour éviter d’ameuter une foule de spectateurs qui mettrait trop de pression à Alex Honnold.

C’est donc sous les caméras et téléobjectifs, mais loin des regards curieux, qu’Alex Honnold s’est présenté au pied de la paroi d’El Capitan, à 5h30 du matin, samedi 3 juin 2017.
Au-dessus de lui, une paroi granitique de plus de 900 mètres, monstrueusement verticale. Une ligne, "Freerider", 7c+, 30 longueurs. Une météo clémente. Son T-shirt rouge fétiche, ses chaussons, son sac à magnésie. Et c’est tout. Aucun système d’assurage, aucun plan b possible en cas de problème, aucun moyen d’éviter la chute (fatale) en cas de zipette.

Alex Honnold fait une pause dans une niche de "The Monster", une énorme fissure. 

3 heures 56 minutes plus tard, Alex Honnold ajoute un nouveau chapitre à l’histoire de l’escalade : il devient le premier homme à avoir gravi El Cap en solo intégral. Cette première historique qui attendait d’être faite, si toutefois elle était possible... Une ascension faite pour lui, et pour aucun autre grimpeur au monde. Cette fois, Alex Honnold a véritablement inscrit son nom dans l’histoire de l’escalade comme il rêvait de le faire.

Tom Evans, qui était aux premières loges derrière son appareil photo, raconte : « J’ai vite remarqué que sa technique consistait à regarder ses pieds sur chaque prise de pieds, et qu’il regardait très souvent vers le bas. Il grimpait sans se presser, et apparemment sans effort. Il était calme et méthodique, et ne semblait jamais vraiment en difficulté, même quand les mouvements avaient l’air abominables et que la moindre erreur aurait été fatale. »

En effet, aussi invraisemblable que ça puisse sembler, Alex Honnold grimpe sans peur. Aucun grimpeur au monde n’égale ses aptitudes mentales dans le contrôle de la peur. Le sang-froid et les capacités de concentration dont il fait preuve dans une situation terrifiante (du genre : la moindre imprécision, et adieu la vie) est à tel point hors-normes que des neuroscientifiques, perplexes, ont même étudié les zones de son cerveau reliées à la sensation de peur pour comprendre ce qui diffère de la normale chez lui...

Alex Honnold l’explique beaucoup plus simplement : « En solo intégral, évidemment que j’ai conscience que je suis en danger, mais laisser la peur m’envahir quand je suis là-haut ne m’aide absolument pas. »
Cela va sans dire... Mais tout de même.

Alex Honnold au sommet d'El Capitan, après 4 heures d'ascension en solo intégral. Le rêve de sa vie. Tout le matos utilisé est dans ses mains...

Ce projet, il y pensait depuis des années, s’entrainant depuis plus d’un an dans cet unique but, et dans le plus grand secret.
Il avait fait une première tentative en novembre 2016, contraint de renoncer en raison d’une météo défavorable.
Ce samedi 3 juin, entre 5h32 et 9h28 du matin, tout s’est déroulé à la perfection, comme dans ses rêves.
Quelques temps avant, il avait une dernière fois répété la voie avec Tommy Caldwell, courant littéralement dedans en 5h30 et pulvérisant leur propre record. Et il y a quelques jours, descendant la ligne en rappel, il avait vérifié que les marques de magnésie sur les prises clé de la voie étaient toujours sèches et bien visibles. Il lui restait juste à se préparer mentalement pour l’ascension de sa vie.
Et à s’en remettre à son pilote automatique qui a pris le relais dès que ses pieds ont quitté le sol. Une ascension tellement préparée, qu’Alex Honnold connaissait par coeur chaque mouvement à réaliser du début à la fin de la voie. Au point que « la plupart des prises de mains étaient comme de vieilles connaissances ».
Même dans le crux de la voie, aux deux-tiers de l’ascension, à 600 mètres au-dessus du sol. Un pas de bloc très technique où il faut tenir une micro-prise de mains de quelques millimètres... Encore une vieille copine !

Dans l'interview qu'il a accordé juste après son exploit, Alex Honnold avoue que pendant qu’il grimpait, à mi-chemin de la voie, il pensait à plein de gens et à son prochain objectif : grimper un 9a ! Mais avec une corde...

Du coup, la question se pose, évidemment : peut-on encore avoir des projets d’escalade en solo intégral, quand on a grimpé El Capitan ? Est-ce que ce n’est pas l’ultime consécration de l'escalade en solo ? « C’est bien ce que je me suis toujours dit, acquiesce Alex Honnold. Mais qui sait, dans quelques années ? »




Alex Honnold - El Sendero Luminoso, Mexique (2014)

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