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dimanche 1 juillet 2018

L’assistance aux riches : «un pognon de dingue» à plus de 300 milliards par an ?

MAJ de la page : Macron



Macron surjoue l'indignation : "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux" (sic), vidéo faussement prise sur le vif, tweeté par sa directrice de communication Sibeth Ndiaye (13 juin 2018)

On met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens y sont quand même pauvres ! (...) Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu'ils sortent de la pauvreté. Emmanuel Macron

Remarque :
Les minima sociaux (souvent largement au dessous du seuil de pauvreté) sont une aide à la survie et non un moyen d'enrichissement. Qui faut-il responsabiliser : les victimes de la crise essayant de survivre au quotidien ou ceux qui usent et abusent de leurs positions sociales, économiques, et de leurs privilèges (voir ci-dessous : 300 milliards d'euros chaque année en faveur des plus riches, somme bien supérieure à l'ensemble des aides sociales et sans aucune justification éthique) ?

Lire aussi : Y-a-t-il trop d'aide social en France ? (11 juin 2018) / Surprise : la facture de vaisselle de l'Elysée ne serait pas de 50 000 euros... mais de 500 000 (13 juin 2018) / Après la vaisselle à 500 000 euros, Emmanuel Macron commande une piscine pour Brégançon (20 juin 2018) / Privatisations : malgré les promesses la France abandonne son gaz (15 juin 2018) / Chronique de micronie, En marche vers le 19e siècle (26 juin 2018)




L'invité des matins par Guillaume Erner
Emmanuel Macron : refondateur ou démolisseur du modèle social ? 18/06/2018
Avec Dominique Méda, Philosophe et sociologue, professeure à l’Université Paris-Dauphine


Abolissons les privilèges des pauvres !

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L’assistance aux riches : «un pognon de dingue» à plus de 300 milliards par an ?
Par jean Gadrey, professeur d'économie à l'Université de Lille, le 16 juin 2018  - Alternatives économiques
Auteur de : Les nouveaux indicateurs de richesse, Ed. La Découverte, 2016

L’ensemble des aides sociales, incluant « l’action sociale » (c’est-à-dire le financement de l’activité des agents publics remplissant ces missions) est chiffrée par la DREES à 69 milliards d’euros, chiffre pour 2013. De son côté, Henri Sterdyniak, expert sur ces questions depuis longtemps, indique un chiffre de 70 milliards. On est à peine au-dessus de 3 % du PIB (2.230 milliards en 2016)

Qu’en est-il de « l’assistance aux riches » ? L’ordre de grandeur est de 300 milliards d’euros par an, 4,3 fois plus que les aides sociales qui nous coûtent paraît-il « un pognon de dingue ». Voici les principaux postes.

Commençons par le plus gros morceau, la fraude et l’évasion fiscale. L’estimation la plus prudente de la seule évasion fiscale se situe entre 60 et 80 milliards par an de pertes pour les recettes publiques. Mais dans un billet de juin 2017 qui s’appuyait sur une expertise de Gérard Gourguechon, je posais la question : Fraude et évasion fiscale en France : 200 milliards par an ? Voir aussi cet autre billet, qui soulève la question du périmètre de ce qu’on évalue, de ce qu’on retient pour qualifier la fraude et/ou l’évasion : « Évasion fiscale : 11 milliards ou 200 milliards par an de pertes pour les finances publiques en France ? ». Sur cette base, je retiens un ordre de grandeur de 150 milliards de coût annuel de l’évasion et de la fraude fiscales.

Le second poste d’assistance aux riches (et aux grandes entreprises qu’ils détiennent) est constitué des niches fiscales légales et des « niches sociales » (réductions ou exonérations de cotisations sociales). Certaines répondent à d’authentiques objectifs d’intérêt général, comme les réductions d’impôt pour les dons aux associations ou pour des travaux d’isolation. D’autres bénéficient avant tout aux personnes plus riches et ne peuvent pas être considérées comme justes. D’autres vont aux entreprises, comme des crédits d’impôts ou des exonérations de cotisations sociales. A priori, ces dernières ne sont pas destinées « aux riches », elles sont même le plus souvent défendues au nom de l’investissement et/ou de l’emploi, mais quand il est clair qu’elles remplissent très mal cette mission d’intérêt général, alors elles font avant tout grossir les bénéfices non réinvestis et les dividendes et, in fine, c’est bien dans la poche des riches qu’on les retrouve.

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