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mardi 13 septembre 2016

« L’héroïne électronique »



Michel Desmurget, chercheur en neuroscience, TV Lobotomie (2014)
Auteur de : TV Lobotomie, La vérité scientifique sur les effets de la télévision, Ed. 84, J'ai Lu, 2013
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« L’héroïne électronique » : comment les écrans transforment les enfants en drogués psychotiques
 par le Dr. Nicholas Kardaras, le 27 août 2016 - New York Post / Le Partage (trad.)

Susan* a acheté un iPad à son fils de 6 ans, John, lorsqu’il était au CP. « J’ai pensé : ‘Pourquoi ne pas le laisser prendre de l’avance?' » m’a-t-elle confié durant une séance de thérapie. L’école de John avait commencé à utiliser ces outils avec des élèves de plus en plus jeunes — et son professeur de technologie ne tarissait pas d’éloges à l’égard de leurs bénéfices éducatifs — Susan voulait donc faire ce qui était le mieux pour sa petite tête blonde qui adorait lire et jouer au baseball.

Elle a commencé par laisser John jouer avec différents jeux éducatifs sur son iPad. Finalement, il a découvert Minecraft, dont l’enseignant en technologie lui a assuré qu’il n’était rien d’autre qu’un « Lego électronique ». Se souvenant du plaisir qu’elle avait, étant enfant, à construire et à s’amuser avec ces blocs de plastiques qui s’emboîtent, elle a laissé son fils jouer à Minecraft des après-midi durant.

Au début, Susan était assez satisfaite. John semblait être engagé dans un amusement créatif, alors qu’il explorait le monde cubique du jeu. Elle n’a pas remarqué que le jeu n’avait rien à voir avec les Lego dont elle se souvenait — après tout, elle n’avait pas à tuer des animaux ni à trouver des minerais rares pour survivre et accéder au niveau suivant lorsqu’elle jouait à son ancien jeu bien aimé. Mais John semblait vraiment apprécier ce jeu et l’école avait même une association Minecraft, alors est-ce que ça pouvait vraiment être néfaste ?

Pourtant, Susan ne pouvait pas nier qu’elle voyait des changements chez John. Il commençait à être de plus en plus concentré sur son jeu, et perdait tout intérêt dans le baseball et la lecture, tandis qu’il refusait d’effectuer ses corvées. Certains matins, il se réveillait et lui disait qu’il pouvait voir les formes cubiques dans ses rêves.

Bien que cela l’inquiétait, elle pensait que son fils faisait peut-être simplement preuve d’une imagination active. Alors que son comportement continuait à se détériorer, elle a essayé de retirer le jeu mais John a commencé à faire des crises de colère épouvantables. Ces crises étaient si intenses qu’elle a abandonné, rationalisant toujours en se répétant encore et encore que « c’est éducatif ».

Puis, une nuit, elle a compris que quelque chose n’allait vraiment pas.

mercredi 29 janvier 2014

Le Tube : ou les effets de la télévision sur le cerveau



Peter Entell, Le Tube : ou les effets de la télévision sur le cerveau (Suisse, 2002)

Au cours de l’année 2002, le cinéaste américain Peter Entell présente sur les écrans de Suisse Romande un film documentaire intitulé « Le Tube ». Dans son film, Peter Entell s’intéresse aux effets physiologiques et psychiques de la télévision. Il ne s’agit pas d’étudier le contenu, les émissions de télévision, mais bien l’objet, le poste de télévision et son incessant rayonnement d’électrons permettant de créer une image à l’écran. Ce documentaire nous mène de Genève à Boston en passant par Tokyo, avec pour question principale et récurrente :
« Quels sont les effets du tube cathodique sur le cerveau ? »
Au départ de ce documentaire aux allures d’enquête, un journaliste suisse de la Télévision Suisse Romande (TSR), Luc Mariot, s’interroge sur la fascination exercée par le téléviseur sur sa fille âgée de quatre ans. Pourquoi regarde-t-elle l’écran aussi fixement ? Que se passe-t-il dans son cerveau quand elle se trouve face au poste de télévision ? Ce bombardement d’électrons a-t-il un quelconque impact sur son organisme ?
Source (et suite) du texte : daphilda

Voir aussi la page : Le temps de cerveau disponible

jeudi 14 novembre 2013

Expérience de Milgram

L'expérience de Milgram est une expérience de psychologie réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue américain Stanley Milgram (1933-1984). Cette expérience cherchait à évaluer le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l'autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet.  (...)



Expérience de Milgram extrait de : I comme Icare de Henri Verneuil avec Yves Montand (1979)
Film entier : YouTube

Lors des premières expériences menées par Stanley Milgram, 62,5 % (25 sur 40) des sujets menèrent l'expérience à terme en infligeant à trois reprises les électrochocs de 450 volts. (...)

Fac-similé de l'annonce.

Lorsque l'individu obéit, il délègue sa responsabilité à l'autorité et passe dans l'état que Stanley Milgram appelle « agentique ». L'individu n'est plus autonome, c'est un « agent exécutif d'une volonté étrangère ».
Milgram expliquera aussi par la suite que le comportement de la plupart des Allemands (et collaborateurs) sous l'Allemagne nazie étaient assimilables à ceux de cette expérience. En effet, ils suivaient les ordres d'une autorité qu'ils respectaient et étaient un des multiples « maillons » de la chaîne de l'extermination des juifs. Un conducteur de train était ainsi « déresponsabilisé » de son travail, tout comme le gardien du camp, etc. et pouvait ainsi attribuer la responsabilité de ses actes à une autorité supérieure.

Le maintien de l'individu dans un état agentique dure aussi longtemps que s'exerce le pouvoir de l'autorité et qu'elle n'entre pas en conflit avec le comportement du groupe (le conformisme) et un certain niveau de tension ou anxiété.
La tension que ressent l'individu qui obéit est le signe de sa désapprobation à un ordre de l'autorité. L'individu fait tout pour baisser ce niveau de tension ; le plus radical serait la désobéissance, mais le fait qu'il ait accepté de se soumettre l'oblige à continuer à obéir. Il fait donc tout pour faire baisser cette tension, sans désobéir. Dans l'expérience de Milgram, des sujets émettent des ricanements, désapprouvent à haute voix les ordres de l'expérimentateur, évitent de regarder l'élève, l'aident en insistant sur la bonne réponse ou encore lorsque l'expérimentateur n'est pas là ils ne donnent pas la décharge convenable exigée. Toutes ces actions visent à faire baisser le niveau de tension. Lorsqu'il n'est plus possible de le faire diminuer avec ces subterfuges, le sujet désobéit purement et simplement.

Dans son livre, Stanley Milgram ne cherche pas à couper sa démarche scientifique de la société contemporaine. Sans pour autant mélanger les genres, il fait fréquemment référence tant aux situations d'obéissance de la vie quotidienne qu'aux grands événements. La Seconde Guerre mondiale et en particulier la Shoah ont ainsi joué un grand rôle dans le choix de Stanley Milgram de s'intéresser à l'obéissance. Il mentionne souvent le procès d'Adolf Eichmann. Il soutient la journaliste et philosophe Hannah Arendt qui, dans des reportages controversés, vit en ce criminel de guerre plus un bureaucrate qu'un cruel antisémite. L'épilogue de son livre Soumission à l'autorité est pour une bonne part consacré à la guerre du Viêt Nam et au massacre de Mỹ Lai.
Il insiste sur le fait que les situations d'autorité des régimes fascistes ne sont pas absentes de nos sociétés occidentales :
Les exigences de l'autorité promue par la voie démocratique peuvent elles aussi entrer en conflit avec la conscience. L'immigration et l'esclavage de millions de Noirs, l'extermination des Indiens d'Amérique, l'internement des citoyens américains d'origine japonaise, l'utilisation du napalm contre les populations civiles du Viêt Nam représentent autant de politiques impitoyables qui ont été conçues par les autorités d'un pays démocratique et exécutées par l'ensemble de la nation avec la soumission escomptée.
Il finit d'ailleurs son livre en faisant sienne une citation de Harold Laski :
… la civilisation est caractérisée, avant tout, par la volonté de ne pas faire souffrir gratuitement nos semblables. Selon les termes de cette définition, ceux d'entre nous qui se soumettent aveuglément aux exigences de l'autorité ne peuvent prétendre au statut d'hommes civilisés.
Source (et suite) du texte :  wikipedia




Le Journal de la philosophie par Francois Noudelmann
Expérience sur l'obéissance et la désobéissance à l'autorité avec Michel Terestchenko pour la parution du livre de Stanley Milgram, Ed. La Découverte, 2013.
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Le Jeu de la mort, documentaire (2009)

Le Jeu de la mort est un documentaire écrit par Christophe Nick, réalisé par Thomas Bornot et Gilles Amado et coproduit par France Télévisions et la Radio télévision suisse en 2009. Diffusé pour la première fois en mars 2010, il met en scène un faux jeu télévisé (La Zone Xtrême) durant lequel un candidat doit envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes à un autre candidat, jusqu'à des tensions pouvant entraîner la mort. La mise en scène reproduit l'expérience de Milgram réalisée initialement aux États-Unis dans les années 1960 pour étudier l'influence de l'autorité sur l'obéissance : les décharges électriques sont fictives, un acteur feignant de les subir, et l'objectif est de tester la capacité à désobéir du candidat qui inflige ce traitement et qui n'est pas au courant de l'expérience. La différence notable avec l'expérience originelle est que l'autorité scientifique est remplacée par une présentatrice de télévision, Tania Young.
Source (et suite) du texte : wikipedia

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Je désirerais seulement qu'on me fît comprendre comment il se peut que tant d'hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d'un tyran seul, qui n'a de puissance que celle qu'on lui donne, qui n'a pouvoir de leur nuire, qu'autant qu'ils veulent bien l'endurer et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s'ils n'aimaient mieux tout souffrir de lui,...
Etienne de La Boétie (1530-1563), Discours de la Servitude volontaire (1549)
Source : wikisource / audiolivre

Le citoyen doit-il un seul instant abandonner sa conscience au législateur ? Pourquoi, alors, chacun aurait-il une conscience ? Je pense que nous devons d'abord être des hommes, des sujets ensuite. Le respect de la loi vient après celui du droit. La seule obligation que j'aie le droit d'adopter, c'est d'agir à tout moment selon ce qui me parait juste. (...)
Extrait de : Henry David Thoreau (1817-1862), La Désobéissance civile, Ed. Mille et une nuit, 1996.

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