mercredi 15 juin 2011

Michel Hulin






Michel Hulin , professeur émérite de philosophie indienne et comparée à l’université Paris-IV la Sorbonne est l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de cette question. 



Bibliographie : 
- Le principe de l'égo dans la pensée indienne classique. La notion d'ahamkhara, Institut de Civilisation Indienne, (Fasc. 44),  Ed. de Boccard, 1978. (Thèse de doctorat). 
- Samkhya literature, Ed. A history of Indian literature, vol 6, fasc. 3, 1978.
- Hegel et l'Orient : suivie de la traduction annotée d'un essai de Hegel sur la Bhagavad-gita, 1979.
- La Face cachée du temps, L'imaginaire de l'au-delà, Ed. Fayard, 1985

- La Mystique sauvage, Ed. PUF, 1993.
- Qu'est-ce que l'ignorance métaphysique (dans la pensée hindoue) ? Ed. Vrin, 1994
- L'Inde inspiratrice - réception de l'inde en France et en Allemagne, XIX-XXe siècles, Ed. PU Strasbourd, 1997.

- Shankara et la non-dualité, Ed. Bayard, 2001.
- Etre, conscience, félicité - la pancadasi, Ed. Accarias/L'Originel, 2006.
- Comment la philosophie indienne s'est-elle développée : la querelle brahmanes-bouddhistes, Ed. du Panama, 2008

Articles voir : paris-sorbonne
Traductions :
- Tripurarahasya, La Doctrine secrète de la déesse Tripura, Ed. Fayard, 1979
- Mrgendragama, sections de la doctrine et du yoga, 1980.
- Mystique de l'ineffable dans l'hindouisme et le christianisme, Cankara et Eckhart de Bernard Barzel
- Sept récits initiatiques tirés du yoga-vasistha : l'imaginaire de l'au-delà, Ed. Berg International, 1987.
- L'inde des sages : les plus beaux textes de l’hindouisme et du bouddhisme, Ed. Oxus, 2008
- La Bhagavad-Gita : Suivi du commentaire de Sankara, 2010.
Préfaces :
- Candide au pays des gourous journal d'un exporateur de l'Inde spirituelle de Daniel Roumanoff, Ed. Dervy, 1990.
- Catégories de langue et catégories de pensée en Inde et en Occident de Francois Chenet, Ed. l'Ouverture philosophique, 2005
- Sermons du Bouddha, trad. Mohan Wijayaratna, Ed. Points Sagesse, 2006.
- Etre, Conscience, Félicité - La Pancadasi, trad. de 
Sri Vidyaranya SwamiEd. Accarias/L'Originel, 2006.
En ligne : 
La méditation, le meilleur apport de l’Inde pour la sagesse aujourd’hui : Viméo / Canal Académie (mp3) (23 octobre 2011)
Voir aussi les pages : Autre un regard sur la douleur / Chut(e) en montagne



La notion de Purnahamta dans le Sivaisme du Cachemire.
Chapitre premier : Les fondements métaphysiques.
A. La générosité de l'Absolu : Le Spanda. 
   Le Sivaisme du Kasmir - que nous désignerons ici par son nom usuel de Trika - ressemble à l'Advaita sankarien en ce qu'il est, lui aussi, un non-dualisme de la conscience pure. Il serait aisé d'y retrouver la même démarche fondamentale qui consiste à remonter des phénomènes particuliers à l'auto-luminosité comme au principe ultime de la manifestation. Ce point sera supposé acquis ici et notre enquête ne portera que sur les différences significatives qui séparent les deux écoles. Mais, plutôt que de confronter immédiatement deux dogmatismes constituées, mieux vaut essayer de déceler, au niveau même de l'expérience, l'écart subtil par lequel se signale l'originalité du projet philosophique et mystique propre au Trika. 
   L'intuition fondatrice de la doctrine pourrait être formulée en ces termes : l'instabilité de la conscience empirique, sous ses divers aspects de distraction, d'imagination déréglées, de curiosité extravertie, de crainte et d'espoir, etc. n'est pas quelque chose de purement négatif, ne fait pas que traduire l'emprise sur nous de l'avidya, mais atteste, au contraire, la présence en nous d'une inquiétude constitutive de la conscience absolue elle-même, d'une sorte d'expansivité et d'effervescence spontanée à travers laquelle, échappant à l'inertie et à la mort, elle se réaliste justement comme conscience. D'où il suit 1) que la conscience est, dans ses profondeurs, dénuement créateur, attente et appel de la manifestation cosmique; 2) que son rapport à la multiplicité, avant d'être souillure et aliénation, est jouissance, parce qu'il représente sa possibilité la plus intime; 3) que le malheur de l'existence finie tient moins à l'appropriation par la conscience de contenus étrangers fictifs (le corps et autres upadhi) qu'à un certain engourdissement de son dynamisme intrinsèque qui la fait s'obnubiler sur ces contenus, ses propres créations, et l'empêche de revenir à elle-même en les dépassant; 4) que la reconquête de soi - l'abolition de la distance entre conscience empirique individuelle et conscience absolue - passe moins par une conversion du regard vers l'intérieur (comme dans l'Advaita, le Yoga classsique,etc.) que par une sorte de sursaut héroïque de la conscience secouant sa propre léthargie. Il apparaîtra vite que les grands thèmes du Trika : la substitution du couple Siva-sakti au couple brahman-maya, de la purahamta ("l'égoité en sa plénitude") à l'atman, la procession des hypostases, la valorisation "yoguique" de l'expérience perceptive et affective, etc. ne font eux-mêmes qu'exploiter cette intuition originelle et ses conséquences directes. Nous commencerons donc par examiner quelques textes consacrés à dévoiler cet affleurement d'un dynamisme positif dans la conscience empirique elle-même. (...). 
Extrait de : Le principe de l'égo dans la pensée indienne classique, 1978. (Ouvrage épuisé).



Au terme de ces analyses nous espérons avoir suffisamment mis en valeur aussi bien l'incontestable réalité de l'expérience mystique sauvage que son unité profonde sous la variété plutôt déconcertante de ses modes de réalisation. Cette unité est à la fois phénoménologique, thématique et intentionnelle. Elle est phénoménologique en ce sens que toutes ses occurrences concrètes paraissent se conformer à un même scénario de base : rupture soudaine du cours ordinaire des pensées, perte de tout contact "efficace" avec l'environnement immédiat, angoisse, sentiment d'avoir été catapulté dans un temps, un espace, un univers qualitativement différents, émerveillement, puis retour impromptu vers ce monde et difficile réadaptation aux conditions qui y règnent. Elle est thématique dans la mesure où s'y donnent sans cesse rendez-vous trois motifs, trois idées-forces interdépendantes : 1 / la révélation écrasante d'une Réalité face à laquelle le monde sensible et l'existence sociale ne sont que théâtre d'ombres, 2 / l'intégration des hasards et contingences de nos vies dispersées dans une Nécessité qui est en même temps ordre et perfection, 3 / la conscience qu'un seul et même élan vital, une seule et même émotion éternelle nous anime tous pareillement, depuis toujours et à jamais. Elle est intentionnelle, enfin, par le fait que, partout et toujours, la clôture sur soi de l'existence individuelle, telle qu'elle s'exprime à travers la scission originaire du vécu en "bon" et "mauvais", a été soit pressentie, soit ressentie, soit reconnue et dénoncée comme l'erreur ou le péché par excellence, cela même qui doit être surmonté pour que la plénitude qui gît en nous apparaissent enfin au grand jour. (...)
Extrait de : La mystique sauvage (Conclusion), 1993
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Les Nouveaux chemins de la connaissance par Raphael Enthoven
Les voies de l'Inde (2/5): l'hindouisme (1 juillet 2008)



UBF, Sagesse bouddhiste, La querelle brahmanes-bouddhistes à propos du Soi (26 juillet 2009), avec Michel Hulin à l'occasion de la publication de son ouvrage : Comment la philosophie indienne s'est-elle développée ? : La querelle brahmanes-bouddhistes.
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KTO, L’hindouisme et le salut (25 mai 2010), avec la participation de Michel Hulin



Les mardis des Bernardins (29 mars 2011), l'homme et la femme dans les religions, de la sexualité, avec la participation de Michel Hulin
 

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