mardi 20 septembre 2011

Soukhasiddhi ou Sukhasiddhi


Soukhasiddhi est une importante Dakini (yogi féminin) qui vécut au 9ème siècle. Sa biographie décrit sa rencontre avec le yogi Bitoupa et leur cheminement vers l’éveil.

Elle est surtout connue pour sa pratique des six yogas qu’elle a transmis à Kyoungpo Neldjor, le maître fondateur de la lignée Changpa Kagyu au Tibet.

La femme qui devint Soukhasiddhi naquit au Cachemire, dans la même région que Nigouma. Issue d'une famille très pauvre, elle vivait très modestement, avec son mari, ses trois fils et ses trois filles.Une année, alors que sévissait la disette, et qu'il ne restait à la maison, pour toutes provisions, qu'un bol de riz, toute la famille partit en quête de nourriture : les trois filles vers le nord, les trois fils à l'ouest, et les père au sud. Seule la mère resta à la maison.

Alors qu'elle y était seule, vint un Mahasiddha qui, par sa clairvoyance, sut qu'elle avait quelques provisions cachées. Il lui expliqua qu'il n'avait pas mangé depuis fort longtemps, et la supplia de lui donner un peut de riz. Émue par sa supplique et ses vertus, elle consentit. Elle cuisina le riz, le lui offrit, et un mangea un peut elle-même.

Quand les autres membres de la famille revinrent de leur recherche, bredouilles et affamés, ils demandèrent qu'elle prépare les dernières provisions, et elle dut avouer toute l'histoire, prétextant qu'elle avait agi ainsi car elle était sûre qu'ils rapporteraient quelque chose. Furieux, ils la chassèrent.

Sur les conseils de voisins, elle se dirigea vers l'ouest et atteignit le pays d'Oddiyana. C'était un pays merveilleux, prospère, avec des habitants généreux. Arrivant à l'époque des récoltes, elle mendia, reçut une grande quantité de riz duquel elle fit de la bière qu'elle vendit. L'argent qu'elle gagna lui permit d'acheter ce dont elle avait besoin, et d'installer un négoce de bière ; finalement, elle ouvrit une brasserie. Parmi les habitués, chaque jour venait une jeune fille qui ne consommait jamais, mais lui achetait toujours bière et viande. Un jour, elle s'enquit de son activité et la jeune fille lui expliqua que, non loin dans la montagne, vivait le Mahasiddha Viroupa, qu'elle l'approvisionnait quotidiennement. La mère dit alors :" Dans ce cas considérez ma bière comme une offrande pour lui. " Et elle lui expliqua sa mésaventure ".

Par la suite, chaque jour, elle lui offrit en grande quantité sa meilleure bière. Quelque temps plus tard, Viroupa demanda à sa jeune intendante comment elle pouvait lui apporter tant de bière sans qu'il ne lui en coûta jamais aucun argent. La jeune fille lui dit toute l'histoire, expliquant que la bière venait d'une vieille femme qui avait pour lui une grande dévotion. Viroupa dit alors :" Cette vieille femme doit avoir un excellent karma ; si je la rencontrais, je pourrais la diriger vers la pleine libération."

L'histoire fut rapportée à la vieille femme, qui fut enthousiaste et, avec de généreuses offrandes de bière et de viande, elle s'en alla visiter Viroupa. Il lui conféra une initiation qui, instantanément, l'amena à la réalisation d'une dakini de connaissance primordiale, dans l'esprit et dans le corps. Alors qu'elle avait déjà soixante et un ans, elle reprit la forme d'une jeune fille de seize ans, et devint connue sous le nom de Soukhasiddhi.

Elle eut la même réalisation que Nigouma, reçut aussi des transmission directement de Vajradhara et, depuis lors, voici plus de mille ans, les êtres qualifiés peuvent encore la rencontrer, inchangée, dans son aspect juvénile.

Elle fut, avec Nigouma, l'un des principaux Maîtres de Kyoungpo Neldjor (fondateur de la lignée Changpa Kagyu), qui la rencontra dans un charnier où elle apparut sous une forme blanche, brillante, lumineuse, la main dans le " geste du non-né ", entourée d'une cohorte d'autre dakini et de nuées de lumière. Soukhasiddhi lui transmit ses enseignements et lui prédit qu'il serait le principal détenteur de la lignée Changpa Kagyu. Ils ont été transmis jusqu'à nos jours comme les enseignements de Soukhasiddhi.
Source du texte : Institut tibétain


Biographie :
Hagiographie de Nigouma et Soukhasiddhi, Ed. Yogi-Ling


Chant de Soukhasiddhi :
Ne pas avoir d'activité envers tous les objets des sens
Et de mouvement de l'esprit est la voie du Nirvana .
Le Dharmadatu c'est de ne pas avoir de pensées discursives .
Par la séparation de l'esprit c'est le Mahamoudra .
Ne médite pas, ne médite pas, ne médite pas dans (ou avec) l'esprit
La méditation par l'esprit n'est que la machination des pensées discursives
Par les pensées discursives on est lié au samsara .
Séparé de l'esprit on ne médite pas .
Source du texte : Yogi-Ling


 

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