lundi 5 septembre 2011

Tilopa ou Tillipa ou Telopa ou Tailopa


Tilopa (988-1069), Maître indien de la tradition bouddhiste, est l'un des maillons de la Lignée du Rosaire d´Or.
   Son nom vient du mot sanskrit signifiant « graine de sésame » car il gagnait sa vie en broyant du sésame pour en extraire l'huile. Tilopa naquit dans une famille brahmane de l'Est de l'Inde. À un âge précoce, il rencontra le grand maître Nāgārjuna qui demanda à l'oracle d'État de le choisir comme gouverneur d'un des très nombreux royaumes qui existaient en Inde à cette époque. Toutefois, après quelques années, Tilopa, las des tâches royales, devint moine. Il fut ordonné dans le Temple tantrique de Somapuri au Bengale. Il aurait reçu ses instructions principales du Bouddha Vajradhara, en particulier les enseignements du Mahāmudrā.
   Tilopa eut un grand nombre de disciples éminents, dont Nāropa (1016-1100) qui devint le détenteur de la lignée. Nāropa aurait trouvé Tilopa guidé par une dakini qui lui serait apparue. C'est ainsi qu'il partit à la recherche de son professeur qu'il rencontra en voyageant vers l'Est. Pendant son apprentissage avec Tilopa, il fut soumis à des épreuves considérables. Toutefois, Naropa persévéra et atteignit la maîtrise des enseignements qu'il reçut. Son disciple tibétain, Marpa le traducteur, amena ces enseignements au Tibet et devint le père fondateur de la lignée Kagyüpa.
Source du texte : wikipedia


De parents, je n'en ai point, 
Cakrasamvara (suis-je), sublissime félicité. 
D'abbé ou de maitre, je n'en ai point, 
Je suis le bouddha né de lui-même. 
De grammaire ou  de logique, je n'en ai point, 
La science logique a jailli d'elle-même. 
Mes corps, parole et esprit sont indifférenciés
De ceux de Cakrasamvara, Sublime Félicité. 
En la grande béatitude, je pars !
Extrait de : Tilopa, vie et chants par Marpa le Traducteur, Ed. Yogi Ling, 2003.
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Bibliographie (en français) :
- Le Mahamudra du Gange dans : Tilopa, vie et chants par Marpa le Traducteur, Ed. Yogi Ling, 2003.
- Le Trésor de chants de réalisation dans : Tilopa, vie et chants par Marpa le Traducteur, Ed. Yogi Ling, 2003.
Biographie :
Fabrice Midal, la pratique de l'éveil de Tilopa à Trungpa, L'école Kagyu du bouddhisme tibétain, Ed. Points Sagesse, 1997.
Marpa le Traducteur, Tilopa, vie et chants, Ed. Yogi Ling, 2003.
Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Ed. du Seuil,
En ligne :
- Les Distiques de Tailopa sur le site : Hridayartha ou en format PDF


Le Mahamudra du Gange :

Hommage à la Vajra-dakini !
Bien que mahamudra ne puisse être montré,
Fortuné Naropa, endurant et intelligent
Dans ton ascèse et ton respect du Lama,
Recueille ceci en ton coeur.

A l'exemple de l'espace en lequel personne sur rien ne prend place,
En mahamudra, il n'est point d'appui.
Sans artifice, en l'état naturel reste détendu.
Ainsi relâchés, les liens, sans aucun doute, se dénouent.

Contemplant le milieu de l'espace, sa vision disparaît.
Quand l’esprit contemple l'esprit,
Toutes activités mentales cessantes,
L'éveil insurpassable est obtenu.

Les brumes matinales dissipées en la sphère céleste
Ne sont allées ni  ne demeurent nulle part :
De même, toutes les pensées émergeant de l'esprit,
Dans la vision qu'il a de lui-même, comme des vagues disparaissent.

La nature de l'espace au-delà des couleurs et des formes,
Vêtue de blanc ou de noir, demeure immuable.
De même, l'essence de l'esprit au-delà des couleurs et des formes,
Vêtue de blanche vertu ou de sombre vice, demeure inchangée.
(...)

Si tu souhaites trouver le sens du non-mental et du non-agir,
Coupe la racine de ton esprit, laisse la connaissance dans sa nudité,
Laisse se décanter l'eau trouble des pensées,
Laisse tel quel ce qui apparaît, sans rien arrêter ni produire.

En l'absence de saisie et de rejet, toute apparence est mahamudra.
La base universelle non produite est libre de tendances et de voiles.
Demeure en son essence incréée, sans calcul ni intention.
Laisse s'épuiser les phénomènes du mental, les projections sujet-objets.

Parfaitement libre de toutes conclusions est la vue royale et sublime,
Profonde et sans limites est la méditation souveraine et suprême,
Sans opinion ni parti est l'action royale et sublime,
Sans espoir, ici-même, est le fruit suprême.
(...)
Extrait de : Tilopa, vie et chants par Marpa le Traducteur, Ed. Yogi Ling, 2003.

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Le Trésor de chants de réalisation :
(...)
Deuxièmement, où est montrée la contemplation
Moi Tilo, je n'ai rien à enseigner.
Le lieu ? pas un lieu isolé, ni un qui ne le soit pas.
Les yeux ? pas ouverts, pas non plus fermés.
L'esprit ? pas de fabrication... ni d'absence de fabrication.
L'état promordial : connais sans l'agir du mental.
En la réalité essentielle sans artifice,
Alors que les expériences et connaissances temporaires
Sont réalisées comme mensongères, vois ce qu'il te plait.
Il n'y a rien à détruire, à édifier, à obtenir ou à perdre.
Extrait de : Tilopa, vie et chants par Marpa le Traducteur, Ed. Yogi Ling, 2003.
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Les Distiques de Tailopa : 

Hommage à la glorieuse Vajradākinī 
Les (cinq) agrégats, les éléments, les sources et les organes sensorielles 
Apparaissent tous du Spontané (S. sahaja) 
Et s'y résorbent 
Je n'écrirai pas au sujet (S. kathā) des existants (S. vastu/bhāva) ou non-existants du Spontané 
La vacuité et compassion sont dites avoir une saveur identique [en le Spontané] 
Ne niez (S. apavāda) pas la nature originelle du non-engagement mental 
Par des mensonges (S. mṛṣā) 
Comme [le Spontané] est libre, il ne s'asservit pas 
Tuez la Quiétude (S. nirvāṇa) par derrière dans la pensée ! 
[Le Spontané] s'engage dans les trois univers vides sans en être touché 
La pensée entre alors dans une liberté/félicité pareille à l'espace 
Et n'y verra pas d'objets sensoriels, même un seul instant 
Il s'est abstenu d'un commencement, maintenant il s'abstient d'une fin 
Le suprême guru vénéré enseigne la non-dualité 
Quand la pensée est apaisée 
Les énergies (S. prāṇa) se résorbent 
Et le principe (S. tattva) de l'autoconnaissance (S. svasaṃvedana) en sera le fruit 
Comment quelqu’un pourrait-il l’enseigner à quelqu'un autre ? 
[Le Spontané] n’est pas dans les objectifs (S. gocara) des êtres confus tournés vers le monde 
Il ne peut pas faire non plus l’objet d’instructions par les sages 
Celui qui sert sont maître vénéré 
Eh ! ce n’est pas non plus à la portée (S. gocara) de celui-là 
[Le Spontané se situe] dans le fruit, le principe de l'autoconnaissance 
Voilà ce que Tailopa a enseigné. 
Tout ce qui tombe sous le coup du mental 
N’est pas authentique (S. paramārtha) 
La réalité ultime (S. tattva) ne peut pas être enseignée par les paroles d'un maître 
Aussi comment un élève pourrait-il la comprendre ? 
Le Spontané comme fruit est la saveur de l'immortel (S. amṛta) 
De cette réalité (S. tattva), que pourrait-on bien montrer et à qui ? 
Mais celui qui apaise le mental 
Et qui fait se résorber le mental avec les énergies (S. prāṇa) 
S'abstient de toutes les représentations (S. ākāra) 
Tout en évoluant dans les trois univers 
Gens confus, faites connaissance avec la nature originelle 
Et coupez ainsi le filet de l'égarement 
Entraînez-vous bien en l'esprit spontané (S. sahaja) 
Vous réussirez alors à vous libérer dans cette vie avec ce corps 
Partout où la pensée s'étend 
Regardez comme on ne l'y trouve pas 
Restez en la saveur identique, sans différencier 
Cherchez bien la pensée et l'absence de pensée 
Et vous réussirez cette vie même 
Quand la pensée se replie 
Les trois univers se résorbent 
Soi-même et les autres étant égaux, tous sont le Bouddha vénéré 
La pensée se réduit en espace et s'y dissout 
A ce moment-là les cinq sens ainsi que leurs objets, 
Les [cinq] agrégats, les [dix-huit] constituants se replient
Toutes les représentations du monde animé et inanimé 
Sont vides et sans souillure (S. upalipta) 
Ne les analysez pas 
"J'ai compris cela", "Cela s'en va" 
Celui qui comprend les distinctions dans leur ensemble 
C'est dans la nature immaculée de la pensée 
Qu'il s'y reconnaîtra 
Le Soi est un être ordinaire, le Bouddha 
Le Soi est sans souillure, sans engagement mental 
Il ne s'en va pas et n'a pas de souillure 
Le mental est le Seigneur, l'espace la Dame 
Qui dansent jour et nuit, et se délectent du Spontané 
Libres de toute naissance et du seigneur de la mort 
Restez continuellement dans le mental spontané 
Ne pratiquez pas les bains rituels et l'ascèse 
Vous ne trouverez pas le bien-être par les ablutions et les rites de purification 
Les dieux Brahmā, Viṣṇu et et Śiva 
Ne les vénérez pas comme des êtres éveillés 
Ne vénérez pas les dieux, ne prenez pas de bains rituels 
On ne s'affranchira pas en vénérant les dieux 
Vénérez le Bouddha par la pensée libre de discursivité (S. nirvikalpa) 
N'évoluez ni dans l'Errance, ni dans la Quiétude 
Entrez dans l'absorption (S. samādhi) de la perspicacité (S. prajñā) et des expédients (S. upāya) 
Lorsque vous arrivez à une stabilité (T. brtan pa) immuable (T. mi gyo ba) 
Vous aurez des expériences 
Tout comme quelqu'un qui mange du poison 
Et n'en meurt pas 
Le yogi qui engloutit le monde (T. srid pa) 
Ne sera pas asservi aux plaisirs sensoriels (S. pañca kāmaguṇa) 
Mais yogi, ne déprécie (T. skur 'debs) pas les actes et leurs conséquences ! 
On atteint [le Spontané] dans les quatre moments et dans les quatre joies 
Sachez distinguer les [4] moments et les [4] joies 
On le connaîtra dans l'absence de prédicat définissant (T. msthan gzhi S. lakṣya) et de terme défini (T. mtshan nyid S. lakṣaṇa) 
Eh ! Examine la joie sublime (S. paramānanda) et l'absence de joie ! 
Pratiquez cela tout en respectant le suprême maître vénéré 
Celui qui pratique la joie sublime et l'absence de joie 
Eh ! C'est à l'instant même qu'il accèdera au Spontané ! 
Apposez la coiffe (T. glad rgyas S. mastaka-luṅga) de qualités et richesses sur le front (T. dpral ba) et 
Connaissez [le Spontané] à travers les anthères [du lotus] du partenaire sexuel (T. 'dod pa mo) 
Celui qui reconnaît le Spontané des [quatre] différents moments 
Sera appelé « Yogi », pendant cette vie même 
Il sera débarrassé [des notions de] "premier", "dernier", "objet" et "sujet" 
Le suprême guru vénéré a enseigné la non-dualité 
comme immuable, sans souillure, sans discursivité 
Cette absence de toute apparition et disparition est le Cœur. 
C'est [lui] que l'on appelle « Quiétude » (S. nirvāṇa) 
C'est lui qui détruit constamment les présomptions du mental 
A l'écart des défauts et des qualités, il est la réalité ultime (S. paramārtha) 
Dans l'autoconnaissance, rien n'existe[2] 
Pensée et non-pensée y sont absentes à jamais 
Eh ! Il faut évoluer dans le Spontané ! 
Il n'y a ni naissance ni mort 
Il n'y a ni racine, ni sommet 
Il n'y a ni venue ni allée 
Il ne se fonde sur rien 
Pénétrez le Coeur par les instructions du guru 
Il n'y a ni castes (S. varṇa) ni clans (S. kula) 
Toutes les apparences sont au complet en lui 
Tuez le mental et déracinez la pensée 
Ne vous occupez pas des épines (T. zug rngu S. śalya) des reliefs/relents de la pensée 
C'est en le [Coeur] que l'on trouve] les quatre Corps (S. kāya), les quatre mudrā 
Tous les trois univers (cho=tsho dag) y sont authentiques (S. śuddha) 
Il est vide d'un soi, d'êtres et des trois univers 
Dans le Spontané immaculé 
Il n'y a ni vertu, ni non-vertu 
Où que le mental veuille aller 
Il n'y aura pas de méprise 
Avec des yeux non clos (T. mi 'dzums pa) 
La concentration (S. dhyāna) est stabilisée. 
Source du texte et présentation sur le blog : Hridayartha


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