Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
dimanche 2 octobre 2011
Ajahn Chah
Le Vénérable Ajahn Chah est né en 1918 dans un petit village du nord-est de la Thaïlande. À l’âge de vingt ans, il devient bhikkhu (moine). Il commence par étudier les enseignements du Bouddha et le pāli mais, suite au décès de son père, il sent qu’il ne s’est guère rapproché d’une compréhension personnelle de la fin de la souffrance prônée par le Bouddha. Il abandonne ses études et part à la recherche du Vénérable Ajahn Mun Bhuridatto, maître de méditation extrêmement respecté. L’enseignement succinct et direct d’Ajahn Mun transformera sa pratique. Pendant les sept années qui suivent, Ajahn Chah pratique à la manière austère de la Tradition de la Forêt, errant dans la nature à la recherche de lieux calmes et isolés où pratiquer la méditation. En 1954, il est invité à s’installer à proximité de son village natal. C’est là que le monastère, aujourd’hui connu sous le nom de Wat Nong Pah Pong, prend ses racines. Ajahn Chah y forme des moines de tous âges et de toutes nationalités. Il pousse souvent ses disciples jusqu’à leurs limites pour tester leur endurance et leur apprendre à développer patience et détermination.
En 1977 et 1979, Ajahn Chah est invité à enseigner en Grande-Bretagne ainsi qu’aux États-Unis et au Canada. Son charisme et la simplicité directe de son enseignement lui feront de nombreux adeptes en Occident, sans compter les nombreux monastères affiliés à Wat Nong Pah Pong en Thaïlande.
Ajahn Chah est décédé en 1992 entouré des soins dévoués de ses disciples, mettant parfaitement en pratique les enseignements du Bouddha sur la maladie (la sienne a duré dix ans), la vieillesse et la mort.
Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)
Autres biographies : dhammadelaforêt / dhammasuka / wikipedia
Un jour, quelqu’un qui venait pour la première fois au monastère Wat Nong Pah Pong, le monastère d’Ajahn Chah en Thaïlande, a demandé à Ajahn Chah qui était Ajahn Chah. Prenant conscience du niveau de développement spirituel de la personne, Ajahn Chah s’est lui-même montré du doigt et a répondu : « C’est moi. Je suis Ajahn Chah. »
À une autre occasion, quelqu’un d’autre lui a posé la même question. Par contre, cette fois, voyant la capacité de son interlocuteur à comprendre le Dhamma, Ajahn Chah répondit : « Ajahn Chah ? Il n’y a pas d’Ajahn Chah. »
Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)
Bibliographie :
- Tout apparait, tout disparait, Ed. Sully, 2009.
- Vertu et méditation, Ed. Sully, 2010
- Méditation et sagesse, Ed. Sully, 2011.
- La Sagesse du moine, Ed. Almora, 2012.
En ligne :
- Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)
- Question-Réponses par Jack Kornfield
Sites sur la tradition de la forêt : dhamma de la forêt / le refuge
(...)
97. Une fois que vous comprenez le non-soi, le fardeau de la vie disparaît. Vous êtes en paix avec le monde. Quand on voit au-delà du soi, on n’est plus attaché au bonheur et on peut être vraiment heureux. Apprenez à lâcher prise sans lutter, simplement lâcher prise, pour être
exactement comme vous êtes — sans saisie, sans attachement, libre.
98. Tous les corps se composent des quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. Quand ces éléments sont réunis pour former un corps, nous disons que c’est un corps masculin ou féminin; nous lui attribuons un nom pour l’identifier plus facilement. Mais en réalité il n’y a personne : seulement de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Ne vous enthousiasmez pas pour un corps, ne soyez pas orgueilleux d’un corps. Si vous y regardez de près, vous n’y trouverez personne.
(...)
181. Ajahn Chah entendit un jour l’un de ses disciples réciter le Soutra du Cœur. À la fin, il dit : « Pas de vide non plus… pas de bodhisatta. » Puis il demanda : « D’où vient ce Sutta ? » « On dit que ces mots ont été prononcés par le Bouddha lui-même. », répondit le disciple. « Pas de Bouddha. », répliqua Ajahn Chah. Puis il dit : « Ce texte parle d’une profonde sagesse au-delà de toute convention. Comment pourrions-nous enseigner sans conventions ? Il faut bien utiliser des mots pour décrire les choses, non ? »
182. « Pour devenir un Être Noble, on doit subir de continuelles transformations jusqu'à ce que seul le corps demeure. L’esprit change complètement, mais le corps existe toujours. On ressent le chaud, le froid, la douleur et la maladie comme avant, mais l’esprit a changé : désormais il voit la naissance, le vieillissement, la maladie et la mort à la lumière de la Vérité.
183. Quelqu’un demanda un jour à Ajahn Chah de parler de l’Éveil : pouvait-il décrire son propre Éveil ? Tout le monde attendait sa réponse impatiemment. Il dit : « L’Éveil n’est pas difficile à comprendre. Prenez une banane et mettez-la dans la bouche : vous saurez quel goût elle a ! Pour
faire l’expérience de l’Éveil, il faut pratiquer et persévérer dans la pratique. S’il était si facile d’être éveillé, tout le monde le serait. J’ai commencé à aller au monastère quand j’avais huit ans et je suis moine depuis quarante ans. Mais vous, vous voulez méditer une nuit ou deux et arriver tout droit au Nibbanā. Il ne s’agit pas de simplement s’asseoir et — hop ! — vous y êtes, vous avez tout compris ! Vous ne pouvez pas non plus demander à quelqu’un de vous souffler sur la tête pour vous éveiller…
(...)
Tout ce que j’ai dit jusqu’à présent, ce ne sont que des mots. Quand les gens viennent me voir, il faut bien que je leur dise quelque chose mais, en réalité, mieux vaut ne pas trop parler de ces choses-là. Mieux vaut commencer à pratiquer sans attendre. Je suis comme un bon ami qui vous invite à aller quelque part. N’hésitez pas ! Allez-y ! Vous ne le regretterez pas.
Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)
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