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mercredi 5 octobre 2011

Satya Narayan Goenka


S.N. Goenka (né en 1924) est un professeur de méditation Vipassana dans la tradition de Sayagyi U Ba Khin, de Birmanie.
Bien que d'origine indienne, Mr. Goenka est né et a grandi en Birmanie. C'est là qu'il entra en contact avec son maître Sayagyi U Ba Khin, et apprit de lui la technique de Vipassana. Après avoir étudié avec son professeur pendant quatorze ans, Goenka retourna en Inde et commença à enseigner en 1969. Dans un pays encore divisé par les castes et les religions, ses cours ont attiré des milliers de personnes de toutes les composantes de la société.
En 1982, il commença à nommer des assistants-enseignants pour l'aider à faire face à la demande croissante de cours. Sous sa conduite, des centres de méditation ont été établis en Inde, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en France, au Royaume-Uni, au Japon, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Cambodge, en Birmanie, au Népal, en Israël, à Taiwan et dans d'autres pays.
La technique que Goenka enseigne rappelle les enseignements du bouddhisme theravada mais insiste largement sur son universalité.
Source du texte : wikipedia
Autre biographie : french dhamma


Bibliographie :
- Trois enseignements sur la méditation Vipassana, Ed. Seuil, Points Sagesse, 2009
En ligne :
Conférence donnée à Berne, Suisse (1981), l'Art de Vivre, La Méditation Vipassana : PDF
Etudes :
William Hart, L'art de vivre, Méditation Vipassana enseignée par S.N. Goenka, Ed. Seuil, Point Sagesse, 1997
Site officiel : french dhamma


Ce qui est nécessaire, alors, c'est de " te connaître toi-même ", conseil donné par tous les sages. Il faut se connaître soi-même, pas seulement par le biais intellectuel des idées et des théories. Non plus par le biais émotionnel ou dévotionnel, en acceptant simplement aveuglément ce que l'on a entendu ou lu. Un tel savoir ne suffit pas. Il faut plutôt connaître la réalité en l'expérimentant. Il faut faire directement l'expérience de la réalité de ce phénomène physique et mental. C'est cela et cela seul qui va nous aider à nous délivrer de la souffrance.

Cette expérience directe de notre propre réalité, cette technique d'observation de soi, est ce qu'on appelle la méditation Vipassana. Dans la langue parlée en Inde au temps du Bouddha, " passana " signifiait : voir avec les yeux ouverts, comme on fait d'ordinaire ; mais " vipassana " c'est observer les choses comme elles sont réellement, pas seulement comme elles semblent être. La vérité apparente doit être pénétrée, jusqu'à atteindre la vérité ultime de la structure physique et mentale tout entière. Lorsqu'on fait l'expérience de cette vérité, on apprend à cesser de réagir aveuglément, à cesser de créer des négativités, et tout naturellement les anciennes impuretés sont graduellement éradiquées. On se dégage de toute la souffrance et on fait l'expérience du vrai bonheur.

Un cours de méditation Vipassana propose une formation en trois étapes. D'abord, on doit s'abstenir de toute action, physique ou verbale, qui dérange la paix et l'harmonie d'autrui. On ne peut travailler à se libérer des impuretés mentales tout en continuant à accomplir des actes corporels ou des paroles qui ne font que les multiplier. Un code de moralité est donc le premier pas essentiel de la pratique. On entreprend de ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d'inconduite sexuelle, ne pas mentir, ne pas prendre d'intoxicants. S'abstenir de telles actions conduit l'esprit à se calmer suffisamment pour lui permettre de continuer dans cette entreprise.

L'étape suivante est d'acquérir une certaine maîtrise sur cet esprit sauvage, en l'entraînant à demeurer concentré sur un objet unique : la respiration. On essaie de maintenir son attention aussi longtemps que possible sur la respiration. Ce n'est pas un exercice respiratoire : on ne règle pas la respiration. Au lieu de cela, on observe la respiration naturelle telle qu'elle est, telle qu'elle entre, telle qu'elle ressort. De cette façon on calme un peu plus l'esprit, si bien qu'il n'est plus en proie à de violentes négativités. En même temps, on concentre son esprit, on le rend plus aiguisé et pénétrant, capable d'un travail d'introspection.

Ces deux premières étapes : vivre une vie morale et contrôler l'esprit, sont indispensables et bénéfiques en soi ; mais elles conduiraient au refoulement des négativités sans la troisième étape : la purification de l'esprit de ses souillures par l'introspection de notre propre nature. C'est cela Vipassana : faire l'expérience de sa propre réalité, par l'observation systématique et impartiale des phénomènes physiques et mentaux, en transformation permanente et se manifestant sous forme de sensations. C'est l'apogée de l'enseignement du Bouddha : l'auto-purification par l'auto-observation.
Extrait d'une conférence donnée à Berne en 1980, L'Art de Vivre, La Méditation Vipassana (voir plus bas).
Source du texte :  french dhamma



Documentaire sur la pratique de Vipassana dans une prison indienne : 




lundi 3 octobre 2011

Jack Kornfield


Jack Kornfield est l’un des enseignants principaux du bouddhisme en Amérique. Pratiquant depuis plus de quarante ans, psychologue, marié et père de famille, sa présentation laïque de la méditation a ouvert la voie à des milliers d’Occidentaux.

La famille dans laquelle Jack Kornfield naît en 1945 est loin d’un idéal de paix : le père violent et tyrannique terrorise sa femme et ses quatre enfants. Jack apprend vite à se protéger, s’enfermant dans une forme de paix certes artificielle, mais vitale. Cette enfance laisse des séquelles. Trouver le moyen de se libérer de sa souffrance intérieure devient une quête. A 22 ans, l’esprit confus mais plein d’ardeur, le jeune homme s’engage dans l’humanitaire en Thaïlande, après un diplôme en études orientales.

Une souffrance tenace.
C’est en Thaïlande qu’il rencontre Ajahn Chah (1919-1992), reconnu pour avoir été l’un des plus grands maîtres bouddhistes du 20ème siècle. Il fait partie des moines de la forêt, une tradition thaïe du bouddhisme theravada centrée sur la méditation. Lors de leur première entrevue, Ajahn Chah dit à Jack Kornfield : « J’espère que vous n’avez pas peur de souffrir. » – « Que voulez-vous dire par là ? » lui demande Kornfield étonné. « Il y a deux sortes de souffrance » lui répond le méditant, « la souffrance que vous essayez de fuir, qui vous suivra partout, et la souffrance que vous acceptez de regarder en face, trouvant la libération que le Bouddha nous a enseigné. »

(suite du texte après la bibliographie)



Bibliographie (en français) :
- Bouddha, mode d'emploi, Ed. Belfond, 2011
- Après l'extase, la lessive, Ed. Pocket, 2010
- L'art du pardon, de la bonté et de la paix, Ed. Pocket, 2009
- Jésus & Bouddha, Paroles parallèles, Ed. Kunchab, 2002
- Dharma vivant, Ed, Vivez soleil, 2001
- Le petit manuel du Bouddha, Ed. Table ronde, 2000
- Périls et promesse de la vie spirituelle, Ed. Table ronde, 1998
En ligne :
- Questions-Réponses avec Ajahn Chah : dhamma sukha
- Souvenir d'Ajahn Chah : buddhaline
- Récit d'éveil : fr.sages.wikia
Site officiel : Jack Kornfield
Présentation en vidéo du livre "Bouddha, mode d'emploi" par Fabrice Midal : esprit d'ouverture
Blogue de Nicolas d'Inca : Psychologie et méditation


Cette introduction, qui ne manque ni d’humour, ni de chaleur, le marque pour la vie. Jack s’assigne désormais pour tâche d’affronter la souffrance afin de parvenir à s’en libérer. Mais il lui reste un long chemin à parcourir. Il passe cinq ans dans les monastères de l’Asie du sud-est, vivant la vie errante des moines de la forêt, d’abord auprès d’Ajahn Chah devenu son maître en Thaïlande, puis de Mahasi Sayadaw (1904-1982) en Birmanie. Tandis que le premier enseigne la vie monastique comme abandon de tous les attachements et comme occasion de pratiquer l’attention et la compassion en toute situation, le second met l’accent sur la méditation silencieuse qui permet de voir directement son esprit. Kornfield connaît des expériences d’extase et de lumière, entre en contact avec la vacuité. Mais il se coupe de ses émotions et devient incapable de les connaître. Revenu de ses états méditatifs, il se voit agir comme quelqu’un de confus. Une question le hante : Cette tendance à quitter le monde ordinaire pour s’enfermer dans une illusion sans rapport avec la réalité, est-cela qu’on appelle spiritualité ?

Affronter ses émotions.
A son retour en Amérique en 1972, Jack Kornfield est brutalement confronté à l’effondrement de son « nirvana » qui lui apparaît soudain si dépendant des conditions extérieures. Il se trouve face à la nécessité de prendre sa vie en main. « J’étais émotionnellement immature, et tous mes conflits anciens avec ma famille et les amis me revinrent intacts » confie-t-il avec honnêteté.

Après des années de pratique spirituelle, Kornfield découvre en effet qu’il a toujours les mêmes problèmes affectifs, les mêmes troubles émotionnels, les mêmes difficultés relationnelles qu’avant son départ. Ses années de retraite l’ont rendu presque insensible. Lui qui a tant médité sur les principes de générosité, d’amour et de compassion, il ignore ce qu’il ressent. Le voyant si loin de lui-même, une de ses petites amies lui offre un carnet dans lequel il pourra inscrire ses sentiments et ses goûts, afin de commencer à les connaître. « Retrouver un rapport à mes émotions a été un long processus qui bouleversa ma vie », rappelle-t-il dans son livre Après l’extase, la lessive – véritable cartographie des périls de la vie spirituelle, basée sur son expérience et celles des maîtres des nombreuses traditions spirituelles de l’humanité.

Comment intégrer la méditation dans sa vie ? Cette question vitale le conduit à de grandes transformations intérieures. Kornfield abandonne ses robes de moine et commence à conduire un taxi pour gagner sa vie, s’engage dans une relation amoureuse durable et reprend des études en psychologie clinique qu’il poursuivra jusqu’au doctorat. Abandonnant le combat contre lui-même, il passe de la voie ascétique de la méditation à une manière plus compassionnée de se traiter, tournée vers la guérison intérieure.

Car le fait de vouloir sans cesse s’améliorer tout en refusant d’abord de s’accepter, est un piège qui peut égarer. Cette recherche d’un niveau supérieur de vie spirituelle signe l’emprise du « matérialisme spirituel », comme le nomme Chögyam Trungpa. Jack Kornfield comprend le grand danger qui menace les Occidentaux dans leur approche de la méditation : elle est utilisée pour demeurer en paix, nier ses émotions et ne plus se confronter aux difficultés et aux exigences de la vie moderne.

La méditation pour l’Occident.
Le tournant est décisif. Jack Kornfield devient un bâtisseur de pont entre la méditation bouddhiste et la psychologie occidentale. Il amène certains changements profonds dans l’approche du bouddhisme aux Etats-Unis, portant notamment sur la reconnaissance des émotions et l’importance de la vie psychologique et affective des pratiquants. Rien ne sert de rêver, les problèmes personnels ne peuvent disparaître seulement avec la méditation. Un travail sur soi est indispensable. (...)



Quatre principes qui transforment l’attention.

En tant que thérapeute, Jack Kornfield utilise pour soulager les souffrances ce qu’il a appris par la méditation. L’attitude pleine de compassion envers soi-même, ses émotions et ses ressentis, est mise en pratique dans la psychologie bouddhiste via la technique RAIN – reconnaissance, acceptation, investigation et non-identification.

Il s’agit en premier lieu de reconnaître ce qui est présent. « Nous sortons du déni qui sape notre liberté » explique Jack Korfield. Puis de laisser à l’expérience sa place, de lui donner droit. « Accepter nous permet de nous détendre et de nous ouvrir. » Nous pouvons alors goûter les émotions et les examiner. C’est ce que le maître Thich Nhat Hanh appelle « voir en profondeur ». Nous constatons la nature changeante et impersonnelle de nos expériences. « En l’absence d’identification, nous pouvons prendre soin de nous-mêmes et des autres, avec respect, tout en n’étant plus liés par les peurs et les illusions du sentiment étroit de nous-mêmes. » explique-t-il dans Bouddha mode d’emploi, véritable manuel de psychologie bouddhiste.

Ce processus en quatre étapes libère des difficultés par l’utilisation des ressources intérieures de l’attention et de la conscience en éveil. Selon Jack Kornfield, la thérapie — comme la pratique de la méditation — est une activité révolutionnaire qui ne peut être accomplie confortablement. C’est un défi constant à l’identité que chacun se forge au fil de sa vie. Parler sans cesse de ses problèmes et se centrer sur son moi blessé n’aide pas, pense-t-il, « ce qui amène la liberté est de faire face à la racine même de cette souffrance, et de la fausse identité qui s’est construite autour d’elle, plonger droit en son cœur jusqu’à ce qu’elle retourne à sa véritable vacuité. »
(...)
Article de Nicolas d'Inca. 
Source et suite de l'article : Psychologie et méditation
Autres articles : Se libérer du moi selon Jack Kornfield / Bouddha mode d'emploi avec Kack Kornfield
Autre biographie : wikipedia


Lorsqu'il y a plus de trente ans je suis devenu moine bouddhiste dans un monastère au coeur de la forêt thaï­landaise, j'ai dû apprendre à me prosterner. Au début, j'étais mal à l'aise. À chaque fois que nous entrions dans la grande salle de méditation, nous devions nous mettre à genoux et, par trois fois, toucher respectueu­sement de notre tête le sol en pierre entre nos mains. C'était une pratique de révérence et d'attention, une manière d'honorer par un geste du corps notre engage­ment dans la voie monastique, une voie de simplicité, de compassion et de vigilance. Nous devions aussi nous prosterner à chaque fois que nous prenions place pour étudier auprès du maître.

Après une ou deux semaines dans le monastère, l'un des moines les plus anciens me prit à part pour de plus amples instructions. « Dans ce monastère, me dit-il, tu dois non seulement te prosterner en entrant dans la salle de méditation ou avant de recevoir les enseignements du maître, mais tu dois également t'incliner à chaque fois que tu rencontres un de tes aînés. » Étant le seul Occidental et soucieux d'agir selon les règles, je lui demandai alors quels étaient mes aînés. « D'après la tradition, répondit-il, tous ceux qui ont reçu l'ordination avant toi et qui sont moines depuis plus longtemps que toi sont tes aînés. » Il me fallut juste un instant pour réaliser que cela signifiait tout le monde.

Je commençai donc à m'incliner devant tous les moines. Parfois c'était tout à fait normal – bon nombre d'aînés, sages et respectables, vivaient dans la commu­nauté — mais à d'autres moments, cela me semblait ridicule. Je croisais des moines d'une vingtaine d'années, pleins de morgue, qui n'étaient là que pour plaire à leurs parents ou avoir une nourriture meilleure que chez eux, et je devais m'incliner devant eux sim­plement parce qu'ils avaient pris les voeux une semaine avant moi. Ou bien encore je devais me courber face à un vieux paysan débraillé, venu au monastère quelques mois plus tôt selon le plan de retraite des cultivateurs, qui mâchait constamment des noix de bétel sans jamais avoir médité un seul jour de sa vie. C'était dur de rendre hommage à ces rustres comme s'ils étaient de grands maîtres.

Malgré tout, je m'inclinais et, comme cela me posait problème, je cherchai un moyen pour sortir de ce dilemme. Finalement, alors que je me préparais à une nouvelle journée de révérence envers « mes aînés », je me mis à chercher ce qu'il y avait de respectable en chacune des personnes devant lesquelles je m'inclinais. Je rendis hommage aux rides du vieux paysan pour toutes les difficultés qu'il avait vues, endurées et sur­montées. Je saluais la vitalité et la joyeuse insouciance des jeunes moines et par là même les possibilités incroyables que leur offrait la vie qu'ils avaient encore devant eux.

Je commençai à aimer rendre hommage. Je m'incli­nais devant mes aînés, je m'inclinais avant d'entrer dans le réfectoire et en sortant. Je m'inclinais en péné­trant dans ma cahute au milieu des bois, je m'inclinais devant le puits avant de me laver. Au bout d'un certain temps, rendre hommage devint ma voie, je ne faisais que cela : si quelque chose bougeait, je joignais les mains et m'inclinais.

Rendre hommage est le coeur de ce livre. Le véritable devoir de la vie spirituelle ne se trouve ni dans des lieux éloignés ni dans des états de conscience sortant de l'ordinaire. Il prend place ici, dans l'instant présent. Cela exige un esprit bienveillant, prêt à accueillir d'un coeur sage, respectueux et bon tout ce que la vie nous présente. Nous pouvons saluer aussi bien la beauté que la souffrance, nos troubles, notre confusion, nos peurs et les injustices de ce monde. Honorer ainsi la vérité est le chemin de la libération. S'incliner devant ce qui est, plutôt qu'au pied d'un idéal, n'est pas nécessaire­ment chose facile mais, quelles que soient les diffi­cultés, c'est l'une des pratiques les plus utiles et louables

En saluant les événements de notre vie, les chagrins, les trahisons, nous les acceptons et par cette démarche profonde nous découvrons que dans la vie rien n'est insurmontable ou inutile. Apprendre à rendre hommage permet de découvrir que le coeur détient plus de liberté et de compassion que nous ne pouvions l'imaginer. Le poète persan Rumi, sur ce sujet, s'exprimait ainsi :

L'être humain est un lieu d'accueil,
Chaque matin un nouvel arrivant.

Une joie, une déprime, une bassesse,
Une prise de conscience momentanée arrivent
Tel un visiteur inattendu.

Accueille-les, divertis-les tous
Même s'il s'agit d'une foule de regrets
Qui d'un seul coup balaye ta maison
et la vide de tous ses biens.

Chaque hôte, quel qu'il soit, traite-le avec respect,
Peut-être te prépare-t-il
À de nouveaux ravissements.

Les noires pensées, la honte, la malveillance
Rencontre-les à la porte en riant
et invite-les à entrer.

Sois reconnaissant envers celui qui arrive
Quel qu'il soit,
Car chacun est envoyé comme un guide de l'au-delà.
Extrait de : Après l'extase, la lessive
Commande sur Amazon : Après l'extase, la lessive
Source du texte : fr.sages.wikia
 

dimanche 2 octobre 2011

Ajahn Chah


Le Vénérable Ajahn Chah est né en 1918 dans un petit village du nord-est de la Thaïlande. À l’âge de vingt ans, il devient bhikkhu (moine). Il commence par étudier les enseignements du Bouddha et le pāli mais, suite au décès de son père, il sent qu’il ne s’est guère rapproché d’une compréhension personnelle de la fin de la souffrance prônée par le Bouddha. Il abandonne ses études et part à la recherche du Vénérable Ajahn Mun Bhuridatto, maître de méditation extrêmement  respecté. L’enseignement succinct et direct d’Ajahn Mun transformera sa pratique. Pendant les sept années qui suivent, Ajahn Chah  pratique à la manière austère de la Tradition de la Forêt, errant dans la nature à la recherche de lieux calmes et isolés où pratiquer la méditation.  En 1954, il est invité à s’installer à proximité de  son village natal. C’est là que le monastère, aujourd’hui connu sous le nom de Wat Nong Pah Pong, prend ses racines. Ajahn Chah y forme des moines de tous âges et de toutes nationalités. Il pousse souvent ses disciples jusqu’à leurs limites pour tester leur endurance et leur apprendre à développer patience et détermination.
En 1977 et 1979, Ajahn Chah est invité à enseigner en Grande-Bretagne ainsi qu’aux États-Unis et au Canada. Son charisme et la simplicité directe de son enseignement lui feront de nombreux adeptes en  Occident, sans compter les  nombreux monastères affiliés à Wat Nong Pah Pong en Thaïlande.
Ajahn Chah est décédé en 1992 entouré des soins dévoués de ses disciples, mettant parfaitement en pratique les enseignements du Bouddha sur la maladie (la sienne a duré dix ans), la vieillesse et la mort.

Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)
Autres biographies : dhammadelaforêt / dhammasuka wikipedia


Un jour, quelqu’un qui venait pour la première fois au monastère Wat Nong Pah Pong, le monastère d’Ajahn Chah en Thaïlande, a demandé à Ajahn Chah  qui était Ajahn Chah. Prenant conscience du niveau de développement spirituel de la personne, Ajahn Chah s’est lui-même montré du doigt et a répondu : « C’est moi. Je suis Ajahn Chah. »
À une autre occasion, quelqu’un d’autre lui a posé la même question. Par contre, cette fois, voyant la capacité de son  interlocuteur à comprendre le Dhamma, Ajahn Chah répondit : « Ajahn Chah ? Il n’y a pas d’Ajahn Chah. »
Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)


Bibliographie :
- Tout apparait, tout disparait, Ed. Sully, 2009.
- Vertu et méditation, Ed. Sully, 2010
- Méditation et sagesse, Ed. Sully, 2011.

- La Sagesse du moine, Ed. Almora, 2012.
En ligne :
Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)
Question-Réponses par Jack Kornfield 
Sites sur la tradition de la forêt : dhamma de la forêt / le refuge


(...)
97. Une fois que vous comprenez le non-soi, le fardeau de la vie disparaît. Vous êtes en paix avec le  monde.  Quand  on  voit  au-delà  du  soi,  on  n’est  plus  attaché  au  bonheur  et  on  peut  être vraiment  heureux.  Apprenez  à  lâcher  prise  sans  lutter,  simplement  lâcher  prise,  pour  être
exactement comme vous êtes — sans saisie, sans attachement, libre.

98. Tous les corps se composent des quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu. Quand ces éléments sont réunis pour former un corps, nous disons que c’est un corps masculin ou féminin; nous  lui  attribuons  un  nom  pour  l’identifier  plus  facilement. Mais  en  réalité  il  n’y  a  personne : seulement de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Ne vous enthousiasmez pas pour un corps, ne soyez pas orgueilleux d’un corps. Si vous y regardez de près, vous n’y trouverez personne.

(...)
181. Ajahn Chah entendit un jour l’un de ses disciples réciter le Soutra du Cœur. À la fin, il dit : « Pas de vide non plus… pas de bodhisatta. » Puis il demanda : « D’où vient ce Sutta ? » « On dit que  ces  mots  ont  été  prononcés  par  le  Bouddha  lui-même. »,  répondit  le  disciple.  « Pas  de Bouddha. », répliqua Ajahn Chah. Puis il dit : « Ce texte parle d’une profonde sagesse au-delà de toute convention. Comment pourrions-nous enseigner sans conventions ?  Il  faut bien utiliser des mots pour décrire les choses, non ? »

182. « Pour devenir un Être Noble, on doit subir de continuelles transformations  jusqu'à ce que seul  le corps demeure. L’esprit change complètement, mais  le corps existe toujours. On ressent le chaud,  le  froid,  la  douleur  et  la maladie comme  avant, mais  l’esprit  a changé :  désormais  il voit la naissance, le vieillissement, la maladie et la mort à la lumière de la Vérité.

183. Quelqu’un demanda un jour à Ajahn Chah de parler de l’Éveil : pouvait-il décrire son propre Éveil ? Tout  le monde  attendait  sa  réponse impatiemment.  Il  dit :  « L’Éveil  n’est  pas  difficile  à comprendre. Prenez une banane et mettez-la dans la bouche : vous saurez quel goût elle a ! Pour
faire  l’expérience de  l’Éveil,  il  faut pratiquer et persévérer dans  la pratique. S’il était si  facile d’être  éveillé,  tout  le monde  le  serait. J’ai commencé  à  aller  au monastère  quand  j’avais  huit ans  et  je  suis moine  depuis  quarante  ans.  Mais  vous,  vous  voulez méditer  une  nuit  ou  deux  et arriver tout droit au Nibbanā. Il ne s’agit pas de simplement s’asseoir et — hop ! — vous y êtes, vous avez tout compris ! Vous ne pouvez pas non plus demander à quelqu’un de vous souffler sur la tête pour vous éveiller…

(...)
Tout ce que j’ai dit jusqu’à présent, ce ne sont que des mots. Quand les gens viennent me voir, il faut bien que je  leur dise quelque chose mais, en réalité, mieux vaut ne pas trop parler de ces choses-là. Mieux vaut commencer à pratiquer sans attendre. Je suis comme un bon ami qui vous invite à aller quelque part. N’hésitez pas ! Allez-y ! Vous ne le regretterez pas.
Source du texte : Il n'y a pas d'Ajahn Chah (PDF)









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