jeudi 3 novembre 2011

Sutra du Filet de Brahman




Le Brahmājālasūtta, sūtra du filet de Brahman, est un texte, comme tous les sutras, attribué à Gautama Bouddha. Il est le premier sūtta de la collection du Dīgha Nikāya, la collection des sûtras long, faisant partie de la corbeille Sutta Pitaka du Tipitaka.
Le titre de ce sûtra pourrait provoquer une confusion avec le Brahmājālasūtra, lequel est un sūtra du bouddhisme mahâyâna. (...)
Source du texte : wikipedia

Ce passage est remarquable en ce qu'il présente un exemple ancien de tétralemme, figure logique consistant à nier ensemble : affirmation, négation, affirmation et négation, ni affirmation ni négation, largement utilisé dans le Madhyamaka, notamment par Nagarjuna.

On le rencontre aussi chez les philosophes grecs, légèrement différent (voir le post "ni VS pas plus que"), dans les propos de Pyrrhon rapportés par Timon de Phlionte, texte d'Aristoclès, et déjà chez Platon. 


Bibliographie :
En ligne : tipitaka


(...)
C. Antānanta Vādo:
Quatre types d'opinions concernant la finitude et l'infinitude du monde
Il y a, bhikkhus, des samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est fini. Il y a aussi des samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est infini. Ils donnent quatre raisons pour démontrer leurs opinions respectives.

[Opinion erronée n°9:]
De quelle autorité et sur quelle base ces samaṇas et brahmanes respectés donnent-ils quatre raisons pour démontrer leurs opinions respectives?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant ainsi établi son esprit dans la plus haute concentration, il perçoit le monde comme étant fini.
Il dit: 'Ce monde est fini. Il est circonscrit. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte, je perçois le monde comme étant fini. C'est sur cette base que je sais que le monde est fini et circonscrit.
Ceci, bhikkhus, est la première possibilité. Se basant sur cette autorité et sur ces raisons, certains samaṇas et brahmanes maintenant l'opinion que le monde est fini, et certains samaṇas et brahmanes maintenant l'opinion que le monde est infini, démontrent leur points de vues respectifs - la finitude ou l'infinitude du monde.

[Opinion erronée n°10:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samaṇas et brahmanes respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale... il perçoit le monde comme étant infini.
Il dit: 'Ce monde est infini, sans limite. Les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit se trompent, en fait le monde est infini, sans limite. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte, je perçois le monde comme étant infini. C'est sur cette base que je sais que le monde est infini, sans limite.'
Ceci, bhikkhus, est la seconde possibilité...

[Opinion erronée n°11:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samaṇas et brahmanes respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale... il perçoit le monde comme étant fini verticalement, mais infini horizontalement.
Il dit: 'Ce monde est fini et en même temps infini. Les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit se trompent. Tout comme les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est infini, sans limite. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte, et ayant établi mon esprit dans la plus haute concentration, je perçois le monde comme étant fini verticalement, mais infini horizontalement. C'est sur cette base que je sais que le monde est fini et en même temps infini.'
Ceci, bhikkhus, est la troisième possibilité...

[Opinion erronée n°12:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samaṇas et brahmanes respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhikkhus, un certain samaṇa ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Ce monde n'est ni fini ni infini. Les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit se trompent. Tout comme les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est infini, sans limite. Tout comme les samaṇas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et en même temps infini.'
Ceci, bhikkhus, est la quatrième possibilité...

Bhikkhus, les samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est fini et les samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est infini supportent leurs opinions respectives sur ces quatre raisons. Tous les samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est fini et tous les samaṇas et brahmanes qui maintiennent que le monde est infini le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhikkhus! le Tathāgata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathāgata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le dhamma qui les surpasse. Connaissant ce dhamma, il ne le voit pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des souillures (i.e. appétence, aversion et ignorance) Bhikkhus, puisque le Tathāgata connaît correctement l'apparition de la sensation (vedanā) et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, sa plaisance, ses fautes, et la liberté de l’attachement envers elle, il devient libéré sans aucun attāchement (i.e. il réalise nibbāna). Ainsi, bhikkhus, ce sont là les dhammas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathāgata a exposé ces dhammas après qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathāgata devrait le faire en termes de ces dhammas.

(...)

Source du texte : tipitaka




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