Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
lundi 30 janvier 2012
Guillaume de Saint-Thierry
Natif de Liège, Guillaume poursuivit ses études à Laon très probablement, avant de devenir moine à Saint-Nicaise de Reims. Il fut ensuite abbé de Saint-Thierry, près de Reims, de 1119-1120 à 1135. Homme d'action, il se dépensa pour le bien de son abbaye et pour le succès du renouveau monastique; il fut surtout un penseur qui a écrit ses premières œuvres, florilèges et traités, durant son abbatiat. Retiré finalement chez les Cisterciens de Signy, il y termina sa carrière littéraire, polémique et mystique que la mort vint interrompre le 8 septembre 1148.
Source du texte : Ed. du Cerf
Autre biographie : la voie mystique
Parmi les œuvres de Guillaume, abbé bénédictin de Saint-Thierry, près de Reims, puis moine cistercien de Signy, dans les Ardennes, contemporain et ami de saint Bernard, « la Lettre aux frères du Mont-Dieu » a été si goûtée dès l'origine dans tous les milieux religieux, qu’elle a été surnommée la « Lettre d’or ». Apologie de la vie des Chartreux, miroir du parfait ermite, manuel de l’ascétisme et traité de vie mystique, épître familière émaillée de sages conseils et de prudentes directives, elle avait tout pour plaire aux spirituels du XIIe siècle. Aujourd’hui encore elle garde sa valeur et son attrait pour quiconque cherche Dieu.
Source du texte : Ed. du Cerf
Bibliographie :
- Lettres aux frères du Mont-Dieu, Lettre d'or, Ed. du Cerf, 1975.
- Un traité de la vie solitaire : Lettres au frères du Mont-Dieu, trad. M.-M. Davy, Ed. Etudes de philosophie médiévale, 2000.
- Exposé sur le Cantique des Cantiques, Ed. du Cerf, 1962
- Oraisons méditatives, Ed. du Cerf, 1985.
- La contemplation de Dieu, Ed. du Cerf, 1959
- Le Miroir de la foi, Ed. du Cerf, 1982
- Exposé sur l'Epitre aux Romains, (en plusieurs tomes), 2011
L'homme animal doit encore apprendre à se tenir le coeur haut levé dans la prière, à faire oraison d'une manière spirituelle, écartant le plus possible de son esprit les corps et les représentations corporelles quand il pense à Dieu. Qu'on l'exhorte à concentrer son attention, avec la pureté de coeur dont il est capable, sur Celui auquel il présente le sacrifice de sa prière, à s'observer attentivement lui-même, auteur de l'offrande, à prendre garde à la matière et à la qualité de ce qu'il offre. Plus il voit, en effet, plus il comprend Celui auquel s'adresse son offrande, plus celui-ci est présent au coeur, et l'amour même est connaissance. Plus Dieu lui est présent au coeur, plus il prend goût à son offrande - si toutefois elle est digne de Dieu - et plus il trouve son bonheur.
Lettres aux frère du Mont-Dieu, 173
Celui qui jusque-là ne fut que solitude ou seul devient "un", la solitude de corps se transforme pour lui en "unité d'esprit", en sa personne se réalise ce que, dans sa prière, le Seigneur demandait pour ses disciple, comme terme de perfection : "O Père, c'est mon désir : tout comme toi et moi nous sommes un, qu'ils soient eux de même un en nous."
Cette unité de l'homme avec Dieu, ou cette ressemblance vis-à-vis de Dieu, fait que l'esprit, dans la mesure où il est proche du divin, se rend conforme à lui-même l'âme qui est en dessous de lui, et à cette âme, le corps lui-même, la plus basse portion de l'homme. Alors l'esprit, l'âme et le corps ordonnés à leur fin, mis à leur place, jugés selon leurs mérites, sont également conçus en fonction de leurs qualités. Alors l'homme commence à se connaitre parfaitement lui-même et, par cette connaissance de soi, à s'élever peu à peu jusqu'à la connaissance de Dieu.
Ibid, 288-289
Et puisque cet Etre ineffable ne peut être vu que d'une manière ineffable, que celui qui veut Le voir purifie son coeur. Car nulle ressemblance corporel n'en peut donner une idée à celui qui dort, aucune forme sensible à celui qui veille. Ni la raison, ni ses recherches ne sauraient Le voir ou L'atteindre, mais seulement l'humble amour d'un coeur pur. Et c'est là cette face de Dieu que nul ne peut voir et vivre en même temps pour le monde. C'est là cette beauté qu'aspire à contempler quiconque désire aimer le Seigneur son Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de tout son esprit, de toutes ses forces.
Ibid, 296-297
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