Il était le fils aîné de Conrad, comte de Blankenburg. Son oncle Reinhard, qui avait fait ses études sous la direction de Guillaume de Champeaux à Paris et à Saint-Victor, avait été fait évêque d'Halberstadt à son retour en Saxe. C'est dans le monastère de Saint-Pancrace, à Hamersleben près d'Halberstadt, que Hugues reçut son éducation. Reinhard y avait appelé quelques Victorins qui y apportèrent l'amour des études, de la sagesse et de la science. (...)
Les maîtres principaux qui ont influencé Hugues sont : Raban Maur, (lui-même disciple d'Alcuin), Bède le Vénérable, Yves de Chartres et Jean Scot Érigène et quelques autres, peut-être même Denys l'Aréopagite. Malgré l'opposition de ses parents, il prit l'habit de chanoine de saint Augustin à Hamerleve; avant la fin de son noviciat, les troubles dans le pays firent que son oncle, Reinhardt, lui conseilla d'aller à l'abbaye de Saint-Victor, où ils arrivèrent, un autre oncle appelé Hugues aussi, l'archidiacre d'Halberstadt, déjà fort âgé, et lui, vers 1115.
Source (et suite) du texte : wikipedia
Bibliographie :
- L'art de lire, le Didascalon, Ed. du Cerf, 1991
- Six opuscules spirituels, Ed. du Cerf, 1969
- Oeuvres de Hugues de Saint-Victor, deux tomes, Ed. Brepols, 2000.
- Les oeuvres de Hugues de Saint-Victor, Ed. Nabu Press, 2010.
Etudes :
Patrice Sicard, Hugues de Saint-Victor et son école, Ed. Brepols, 1991
Etudes :
Patrice Sicard, Hugues de Saint-Victor et son école, Ed. Brepols, 1991
Dominique Poirel, Hugues de Saint-Victor, Ed. du Cerf, 1998.
Lorsque nous voulons élever l'oeil de l'esprit vers les réalités invisibles, il nous faut considérer les images des choses visibles en quelque sorte comme des repères pour la connaissance. Quand, dans le domaine des réalités spirituelles et invisibles, on dit que quelque chose est en haut, on ne donne pas à entendre que cela serait situé spatialement au sommet ou au point le plus élevé du ciel, mais on veut signifier que, de toutes les réalités, c'est la plus intime. Monter vers Dieu, c'est donc rentrer en soi-même, et non seulement rentrer en soi-même, mais d'une manière qui ne se peut dire, passer, au plus intime de soi, au-delà de soi-même. Ainsi, celui-là qui, entrant et pénétrant en sa propre intimité, si j'ose dire, passe au-delà de lui-même, celui-là monte véritablement vers Dieu.
De uanitate mundi, 751A
Cité dans : Hugue de Saint-Victor et son école
Commande sur Amazon : Hugues de Saint-Victor et son école
Lorsque nous voulons élever l'oeil de l'esprit vers les réalités invisibles, il nous faut considérer les images des choses visibles en quelque sorte comme des repères pour la connaissance. Quand, dans le domaine des réalités spirituelles et invisibles, on dit que quelque chose est en haut, on ne donne pas à entendre que cela serait situé spatialement au sommet ou au point le plus élevé du ciel, mais on veut signifier que, de toutes les réalités, c'est la plus intime. Monter vers Dieu, c'est donc rentrer en soi-même, et non seulement rentrer en soi-même, mais d'une manière qui ne se peut dire, passer, au plus intime de soi, au-delà de soi-même. Ainsi, celui-là qui, entrant et pénétrant en sa propre intimité, si j'ose dire, passe au-delà de lui-même, celui-là monte véritablement vers Dieu.
De uanitate mundi, 751A
Cité dans : Hugue de Saint-Victor et son école
Commande sur Amazon : Hugues de Saint-Victor et son école
Le principe de la discipline consiste dans l’humilité; quoi que ses enseignements à son propos soient nombreux, il y en a trois qui concernent avant tout le lecteur. D’abord celui-ci ne doit faire bon marché d’aucune science, d’aucun écrit. Ensuite, il ne doit pas rougir d’apprendre auprès de qui que ce soit. Enfin, une fois qu’il domine la science, il ne doit pas mépriser les autres.
Beaucoup se laissent prendre à paraitre sages avant l’heure. Du coup ils s’enflent d’arrogance, se mettent à singer ce qu’ils ne sont pas et à rougir de ce qu’ils sont réellement. Ils s’éloignent d’autant plus de la sagesse qu’ils jugent, non qu’ils sont sages, mais qu’on les juges tels. J’en connais beaucoup de ce genre là : alors qu’ils ne possèdent pas encore les bases élémentaires, ils ne daignent s’intéresser qu’aux sommets et se croient devenus grands du seul fait qu’ils ont lu les écrits ou entendu les propos des grands et des sages. « Nous les avons vus, disent-ils. Nous avons été leurs disciples. Souvent ils s’entretenaient avec nous. Ces sommités, ces hommes célèbres nous connaissent. »
Ah, si seulement personne ne me connaissait, mais que je connaisse tout ! Vous faites gloire d’avoir vu Platon, non de l’avoir compris. Dès lors il est indigne de vous, à mon avis, d’être mes élèves. Je ne suis pas Platon, je n’ai même pas eu le mérite de voir Platon. C’en est assez, vous avez bu à la source même de la philosophie. Ah, si seulement vous aviez encore soif ! après avoir bu dans une coupe en or, le roi boit bien dans un pot de terre. Pourquoi avoir honte ? Vous avez écouté Platon ? Ecoutez aussi Chrysippe ! Comme dit le proverbe : « Ce que tu ignores, Ofellus le sait peut-être ». Il n’est donné à personne de tout savoir, inversement, il n’est personne qui n’ait reçu de la nature quelque don particulier.
L’étudiant avisé écoute volontiers tout le monde, il lit tout, ne méprise aucun écrit, aucune personne, aucun enseignement. Sans faire de distinctions, il cherche auprès de chacun ce qu’il sait lui faire défaut, sans tenir compte de ce qu’il sait, mais de ce qu’il ignore. C’est ce qui fait dire après Platon : « Je préfère apprendre d’autrui avec discrétion que d’étaler effrontément ce que je sais ». Pourquoi en effet rougir de s’instruire et de ne pas avoir honte d’être ignorant ? L’indécence est moindre dans le premier cas que dans le second. Autre choses, pourquoi vises-tu les sommets, alors que tu gis sur le sol ? Examine plutôt ce que tes forces sont capables de porter. On progresse plus convenablement quand on progresse en ordre. En voulant faire un grand saut, certains tombent dans un précipice. Donc, ne te hâte pas trop, tu n’atteindras que plus vite la sagesse. Apprends volontiers de chacun ce que tu ignores, car l’humilité te permet d’accéder au partage de ce que la nature a donné à chacun en propre. Tu seras plus savant que tous, si tu consens à apprendre de chacun. Bref, ne fais bon marché d’aucune science, puisque toute science est bonne.
Extrait de : L'art de lire, Didascalicon
Commande : Ed. du Cerf
Source (et suite) du texte : cedrea
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire